Dans ce roman imaginé par une jeune fille de seize ans en 1967, l'auteure se met dans la peau, dans la tête, dans les mots d’un jeune de quatorze ans de Tulsa, en Oklahoma. Ponyboy Curtis vit avec ses deux frères dans un quartier déshérité, appartient au clan des « Greasers » qui s’opposent régulièrement aux « Socs », les petits bourgeois en voitures décapotables et polos bien repassés. Leur culture commune est la bagarre, les codes de la rue, le cinéma en plein air, l’alcool et les cigarettes. La mort d’un de ces jeunes va bouleverser la vie de Ponyboy, et l’obliger à prendre la fuite.
Mais ce « West side story » de l’Oklahoma va bien au-delà du portrait, très réussi au demeurant, d’une génération cabossée. Car la jeune auteure, finement, ne caricature pas les garçons et les filles des deux clans rivaux. D’un côté comme de l’autre, certains diffèrent un peu des autres, essayent de s’en sortir, de voir plus loin que leurs petites guerres, de prendre conscience que tout cela finira mal. Ce roman est aussi celui du rôle de la littérature qui sauve, de la solidarité, de l’amour, de la mort, de la rédemption peut-être…
Je ne sais plus trop pourquoi j’ai choisi ce roman, puisque le choix d’un narrateur adolescent, je trouve toujours cela un peu risqué. Bien souvent, je ne reste pas intéressée très longtemps, ça semble un peu fabriqué. Cette fois, j’y ai trouvé un accent de véracité, et malgré le vieil exemplaire tout jaune et délabré que j’avais sous la main, j’ai dévoré le roman ! Quelques phrases sonnent de manière un peu naïve, parfois, mais cela reste assez marginal pour ne pas s’y arrêter. Je me suis dit qu’on devrait en faire un film, de cette formidable histoire, mais il existe déjà !
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