Citations de Svami Prajnanpad (134)
Toute comparaison est illusoire, car il n’y a pas de base commune, pas de mesure commune.
Tout est différent, mais tout est relié.
Votre vie s’intéresse à l’extérieur. Vous ne pouvez pas l’ignorer. Acceptez-le. Voyez où vous êtes. Soyez-y aussi loin que vous pouvez l’être. Ne vous laissez pas entraîner. Tout d’abord vous êtes l’acteur, le sujet positif : « Oui, je sens mes attirances. » Voyons pourquoi je suis attiré, jusqu’à quel point, avec quelle intensité. J’ai déjà compris, déjà vu. Calculez, réfléchissez et voyez si tout va bien, si vous sentez : « Je suis toujours intéressé… » Donnez vous un peu de temps. Au départ, l’extérieur vous entraîne, juste comme un enfant. Progressivement, la conscience s’installe : « Oui, je suis entraîné, je sens que j’ai été entraîné. J’étais une non-entité. Je sens maintenant que l’attraction est en moi. » Vous ressentez l’attraction, mais vous n’êtes pas entraîné. Donc, vous vous tenez debout. Et si vous sentez : « Je dois l’avoir, sinon il n’y a pas de repos. » C’est bon. Allez-y et voyez ce que c’est.
D’abord regardez avec lucidité ce qui est, ce que vous êtes, ici et maintenant : pour cela, vous devez être convaincu que la comparaison et les jugements de valeur ne sont absolument pas fondés. Rien n’est ni bien ni mal et vous êtes donc ce que vous êtes, ici et maintenant.
Être libre, c'est être libre de toutes les formes physiques ou supra-physiques et cette liberté vient en vivant et en voyant, non en pensant, parce que seule l'expérience de la vie fournit une base ou des données solides pour voir les faits comme des faits et non des hypothèses, des imaginations et des idées.
Le seul but de la vie humaine est d’aimer de manière si totale que l’on arrive à voir tous comme un. Tout enseignement qui ne réunit pas l’homme à l’homme mais qui, au contraire, essaye de garder les hommes séparés est faux. Tous les hommes sont pareils, les distinctions de castes, de fortunes, etc. ne sont pas discernables tant qu’on ne les proclame pas. Établir de telles distinctions est l’œuvre perverse d’un intellect trompeur. Serrer chacun contre son cœur comme s’il était un membre de sa propre famille, cela seul est digne de l’homme.
Ne pas voir les choses comme elles sont, mais les interpréter en fonction des expériences du passé, le mental ne fait rien d’autre.
À la racine de toute espèce de vikâra ( émotion, agitation) se trouve le "moi". Étant confiné à l'intérieur des limites de mon corps, tout ce qui se trouve à l'extérieur, je le considère comme étranger : vous, lui, ceci, cela. La peur, qui prend possession de moi, que tout ce qui m'est étranger et qui est toujours présent va m'attaquer ou immanquablement ma créer des difficultés. Tant que ce sentiment de "l'existence de quelque chose d'étranger" subsiste, vous restez confronté au malheur, à la peur, au chagrin, à la souffrance et à la mort. Vous emploierez toutes vos forces à défendre ce "moi" comme si ce "moi" était une entité qui allait exister toujours. Alors ? Il n'y a rien d'autre à faire que de se rendre libre de ce "moi", de ce petit "moi" limité. Vous n'avez qu'à élargir et développer ce "moi". Si vous ne pouvez le faire qu'en cultivant ce sens du "moi", pourquoi n'avoir qu'un "moi" tout petit ? Pourquoi ne pas l'élargir jusqu'à ce qu'il comprenne tout et n'exclue rien ? Il n'y a rien d'autre à faire.
Vous pouvez être libre de ces émotions en les connaissant. Comment pouvez-vous les connaître ? En étant, sans dualité, ému.
On n'apprend rien simplement en lisant. Seuls les chocs que vous ressentez en cas de succès et d'échecs consécutifs à l'effort que vous avez fourni vous font apprendre. Toute formulation empruntée est une source de déboires.
Vous devez faire un très gros effort, aussi grand que possible. Pour aller où ? Là où vous êtes. Tout est ici et maintenant. Mais vous ne le voyez pas.
Aimer, c'est comprendre et sentir que l'autre est différent.
L'émotion est un luxe inutile
... l’enseignement fait du mal dans le sens où vous recevez l’enseignement seulement de l’extérieur.
(…) Quand vous recevez quelque chose de l’extérieur, qui est au-delà de vous et que vous essayez d’y arriver, vous ne pouvez que vous sentir écrasé,
vous ne pouvez qu’être perturbé (…) votre propre être se sent inadéquat face à cet enseignement.
Vous devez tout désapprendre d’abord.
Acceptez ! Car il n'y a rien d'autre...
L'Absolu est ce qui ne change pas, quels que soient le temps, le lieu ou les circonstances.
« Comment suis-je ? Je me prosterne. C’est devant moi-même que je me prosterne. Qu’est-ce que je suis ? Où est ce je ? Que suis-je ? « Je » est le créateur de toutes choses. Je suis partout. Rien n’est à moi. Rien n’est à toi. Ce « Je » est partout. »
Il s’agit de cheminer, de phrase en phrase, vers un au-delà du dicible qui s’atteindrait par le discours… Et d’ouvrir sur une réalité supposée infinie, et joyeuse, parce que rien n’y manque. Tout le monde pourra faire, en tournant la page, l’expérience de cette fusion qui ne fait pas disparaître. Car c’est bien d’une expérience qu’il s’agit. Déconcertante, c’est dit. Vitale, c’est à éprouver.
Roger-Pol Droit
« Vous pouvez proposer n’importe quoi, il n’y a rien de supérieur à l’homme. »