AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Sylvie Wojcik (68)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le chemin de Santa Lucia

Une nouveauté de cette belle maison d’éditions qui porte bien son nom avec ce roman qui est aussi dense dans la forme que le fond.

La première scène vous fera vibrer, Marco petit garçon de 6 ans obéit à l’injonction de son père : Cours Marco. Il est dans le maquis, la montagne, territoire rude qu’il maîtrise bien car c’est son terrain de jeu. Une détonation et en une seconde sa vie s’écroule comme un château de cartes.

Une scène forte qui résonne à nos oreilles et notre cœur, le danger est là…

A l’âge de 18 ans Marco quitte le maquis et ses montagnes et devient Julien Lanzac, il subit un entraînement intensif tant physiquement qu’intellectuellement pour s’approprier cette nouvelle identité.

« Le vieil homme lui avait promis qu’en collaborant avec la "Maison ", Marco pourrait venger ses parents. Depuis ce jour, rien ne comptait plus pour Marco que cette vengeance, cette soif d’en finir avec la souffrance, l’absence, la douleur. Et pour cela, il devait partir. »

Ainsi vont cohabiter ses deux personnalités dans un même corps sans que la présence de l’un annule la présence de l’autre. Un enrichissement plutôt va se dessiner et un écho à l’infini « Cours Marco, cours ! »

Ne pas en dire plus, car le texte est bref et tendu comme un fil prêt à rompre.

Le lecteur aura ce ressenti d’un extrême, celui d’une enfance vidée de sa substantifique moelle pour un ailleurs, mais lequel ?

L’écriture est ciselée et lyrique pour les descriptions de cette terre où le soleil chauffe les éléments et les hommes, pour les personnages elle est tendue vers l’inconnu sans être dépourvue d’affect.

En conclusion ce court roman est un voyage à faire pour ceux qui savent aimer les belles lettres accompagnant ces histoires profondes.

©Chantal Lafon-Litteratum Amor 26 mai 2020.

Commenter  J’apprécie          40
Le chemin de Santa Lucia

"Le chemin de Santa Lucia" est le premier roman de Sylvie Wojcik. Il se cache derrière un écrin d’un joli gris perle irisé, une couverture d’une élégante sobriété. Et, avant même de découvrir les premiers mots, un très beau marque-page à découper s’offre au lecteur. C’est la seule concession à la simplicité, signe distinctif des Editions Vibration.



Encore deux pages et… "Cours, Marco, cours ! Descends vite à la rivière ! Traverse le pont et attends-nous dans la grotte ! Ne regarde pas derrière toi, reste dans la grotte ! Ne sors sous aucun prétexte ! Nous te rejoindrons bientôt ta mère et moi !"… Marco dévale son merveilleux terrain de jeux… Brusquement une détonation venant du haut de la montagne fait trembler tout son corps." Le décor est planté, Marco a six ans, il vit avec ses parents sur les hauteurs de Santa Lucia de Sciopella jusqu’à ce que le drame arrive. Nous n’en saurons pas plus… si ce n’est que des années plus tard Marco rejoint le continent, Paris, chargé d’une "mission". Il devient alors Julien.



Surtout ne pas en dire plus, il est tellement important de se laisser aller à cette histoire. Il est tellement important de plonger dans la jolie écriture de l’auteure, une écriture à la fois limpide qui facilite la lecture de ce petit texte (82 pages) et en même temps particulièrement léchée. Chaque mot semble avoir été choisi, agencé, bien placé. Les phrases se suivent agréablement qui permettent d’admirer le maquis, d’en sentir les parfums. Les personnages sont minutieusement décrits, les sentiments aussi. D’aucuns pourraient prétendre que la fragrance principale est celle de la rose. Certes, ce court récit est bourré d’amour, d’amitié, d’empathie, et la fin heureuse, mais la mort est bien présente aussi qui équilibre le tout.



Je suis ressortie comme apaisée de cette lecture. Le rythme est tellement lent, doux, le malheur traité avec tant de pudeur…"Sur la place, même l’eau de la fontaine, d’ordinaire si chantante, s’est tue, et au sommet de la rue haute, le vent retient son souffle." J’ai retenu le mien aussi, j’ai terminé le récit, j’ai refermé le livre mais les mots sont restés…



"Le chemin de Santa Lucia" est un très beau texte.


Lien : https://memo-emoi.fr
Commenter  J’apprécie          80
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Aloïs est né et a toujours vécu à Paris. Fils unique, il vient de perdre son père et de se séparer de sa compagne Anne, avec qui il n’avait plus grand chose en commun. Il tient une librairie de livres d’occasion avec son ami d’enfance Johan. Il reçoit un jour la lettre d’un notaire d’Inverness qui l’informe qu’il est l’héritier d’une certaine Heather Mc Ferguson. Le problème c’est qu’Aloïs n’a jamais entendu parler de cette femme, qu’il ne connaît d’ailleurs personne en Écosse et il ne comprend absolument pas ce qui a pu la conduire à lui léguer ses biens. Heather a certifié sur l’honneur qu’elle n’avait aucun lien de parenté avec Aloïs et qu’elle n’avait aucune autre descendance. Pourquoi donc lui fait-elle don de tous ses biens ? Contre toute attente, Aloïs finit par accepter ce mystérieux héritage.



Arrivé dans la baie d’Applecross, Aloïs est séduit par les paysages et l’atmosphère qui se dégage de ces lieux. Sans qu’il se l’explique, il se sent à sa place. Il décide de mener une petite enquête pour mieux comprendre ce legs d’Heather. Un seul point commun semble les réunir : les livres. Heather aimait lire et raconter des histoires. Aloïs a toujours eu une passion pour les livres et en particulier pour son livre de chevet depuis toujours : 𝐿𝑒 𝑆𝑒𝑖𝑔𝑛𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝐴𝑛𝑛𝑒𝑎𝑢𝑥 de Tolkien. Ce livre est peut-être d’ailleurs une première clé pour en comprendre davantage. Aidé de Jim, un écossais qui devient son ami, il va finir par découvrir quelques secrets familiaux bien enfouis.



Ça commence un peu comme un roman à l’eau de rose avec cette histoire d’héritage un peu tirée par les cheveux. Heather était un peu fantasque et elle semble avoir caché un pan de son existence à tout le monde sauf au pasteur. Léguer sa maison à Aloïs est un moyen de partager enfin ses secrets, de raconter l’histoire d’une vie faite de silence, de renoncement et de tristesse. Elle va, en tout cas, permettre à Aloïs de vivre un nouveau départ « sur les plages lavées par la marée, dans les collines de bruyère et sous l’arc-en-ciel qui vient toujours après la pluie ».



Un petit roman sans prétention (enfin j’espère !) qui a eu le mérite de me faire voyager, au moins en imagination, dans les Highlands, une région que j’aimerais beaucoup découvrir en vrai. Mais je n’ai pas été touchée par les personnages et l’ensemble m’a semblé vraiment trop peu approfondi. Donc une lecture plutôt décevante de mon côté, je suis peut-être passé totalement à côté… Dommage, j’aime beaucoup cette maison d’édition !

Commenter  J’apprécie          20
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Evidemment, on pourrait se dire que l'histoire est parfois un peu tirée par les cheveux...

Invraisemblable

ou irréaliste

Exagérée...

Mais franchement est-ce qu'on aime lire pour ne lire que des histoires parfaitement réalistes, et terre à terre ?

La réponse est non. Justement non. Bien évidemment : non !

Au contraire, même !

Et, dans Les dernières volontés de Heather McFerguson, l'autrice nous fait rêver (Et si cela m'arrivait un jour ....), voyager (Ah, l'Ecosse...).

Et c'est rempli de poésie, un vrai bon moment de lecture !
Commenter  J’apprécie          30
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Aloïs est parisien, ancien archiviste il est devenu bouquiniste, c'est son univers, celui du beau et de la transmission.

Son père était antiquaire, c'est dire son monde.

Tout bascule quand un notaire l'informe qu'une certaine Heather Mc Ferguson

lui lègue en héritage sa maison à Applecross, petit village écossais en bord de mer.

Aucun lien familial ne le relie à cette femme inconnue dans son arbre généalogique.

Un ressenti, une émotion intime le pousse à se rendre sur place pour en savoir plus, questionner les habitants et plonger dans le passé de cette femme mystère.

Un parcours, un cheminement qui va transformer son existence et le rapprocher du passé de son père, qu'il se rappelle distant et avare de ses souvenirs.

Ce roman est fait de petites touches picturales dans cette belle nature écossaise faite d'embruns, de lumières et de traditions.

Comme Aloïs, je suis tombée sous le charme de ce paysage brut, ressourçant et magnifique.

Une belle aventure à partager.

L'occasion aussi d'évoquer cette belle collection : 1er mille aux éditions Arléa.





Commenter  J’apprécie          50
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Seul au monde depuis le décès de son vieux père et une rupture amoureuse finalement salutaire, Aloïs a trouvé son équilibre dans son métier de bouquiniste parisien. Tout est remis en cause lorsqu'il hérite d'une maison dans un petit village écossais de bord de mer car Aloïs ne connait absolument pas Heather McFerguson, la généreuse légatrice.

Mu par la curiosité il accepte l'héritage et emménage dans la demeure de cette femme étonnante dont il découvre petit à petit les détails de sa vie.

Et c'est là, dans ce beau décor de bouillonnement d'écume, de rochers noirs et de landes qu'Alois va faire lien avec sa propre existence, dévoilant les secrets d'un passé familial enfoui depuis des lustres.

Un doux roman de Sylvie Wojcik sur la passion et la raison, sur le souvenir et la fidélité.
Commenter  J’apprécie          240
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Comme je ne sais pas résister à un livre qui se passe en Écosse et où il est question de murets en pierre, d’une vieille maison, d’un vent à décorner les bœufs, d’une mer bouillonnante d’écume, de fumoir à saumon et de haggis (dans une autre vie, j’étais allée faire un petit périple Durham/ Edimbourg/Inverness/Oban…) (t’en souviens-tu mon ami Piers?), j’avais hâte de découvrir le dernier roman de Sylvie Wojcik : « Les dernières volontés de Heather McFerguson ».

C’est l’histoire d’un libraire parisien qui hérite d’une maison à Applecross, petite ville située dans le nord-ouest de l’Écosse. Allez voir les photos sur Wiki : une tuerie ! Des lumières froides incroyables, des lacs à perte de vue… Pfff, si j’étais à la retraite, je prendrais bien un petit billet d’avion, histoire d’aller marcher un peu là-bas… (qui vient?) Donc, ce libraire (moi je l’imagine beau gosse...) n’a aucun lien de parenté avec la femme qui lui a légué son bien et il va se rendre en Écosse pour élucider le mystère. Et là, il va découvrir plein de choses…

Quand j’étais gamine, j’adorais les « Alice » de Caroline Quine. Oui, ça date mais je date aussi…

Eh bien, j’ai eu l’impression de relire un Alice. Bon, ici Alice est un jeune homme et il s’appelle Aloïs. « Aloïs détective ». Une petite enquête mignonne comme tout, un suspense bien gentillet, de jolis clichés cartes postales sur l’Écosse. Et hop, le tour est joué ! On ne croit pas une seconde à cette histoire mais c’est pas grave. L’écriture est appliquée. Ce n’est pas de la grande littérature mais ça fait le boulot comme on dit.

Est-ce que je le relirai ? Non !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          181
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Les secrets de la maison d’Applecross



Avec ce second roman, Sylvie Wojcik confirme les espoirs nés avec Les narcisses blancs. Elle nous entraîne cette fois en Écosse sur les pas d'un libraire parisien bien décidé à comprendre comment il a pu hériter la maison d'une illustre inconnue.



Quand Aloïs découvre le contenu du courrier qui lui est adressé par un notaire d'Inverness, il croit d'abord à une erreur. Mais c'est bien son état-civil qui figure en détail sur le courrier venu d’Écosse et lui annonçant qu’il était l’héritier d’une maison appartenant à une défunte Heather McFerguson. Le coup de fil passé à l’étude ne lui en apprendra pas davantage, sinon qu’il peut refuser ce leg. Après des recherches vaines dans le coffre où les souvenirs de famille sont rangés et une nuit censée porter conseil, il décide finalement de faire le voyage pour tenter de comprendre ce qui le lie à cette inconnue.

Ce qu’il ne sait pas encore, c’est qu’il emporte avec lui une pièce importante du puzzle, Le Seigneur des anneaux de Tolkien que lui a offert son père et qu’il a lu et relu dans son enfance et qu’il a retrouvé dans la caisse aux souvenirs. Cette version française, illustrée avec la carte détachable du monde où se déroule l'intrigue porte la marque d’une librairie d’Inverness. Mais après avoir acquis la certitude que ce livre provenait bien de cette terre très éloignée, il lui faudra encore beaucoup de temps à rassembler les pièces du puzzle.

Mais après tout, il n’est pas pressé. Son ami et collègue Johan peut présider aux destinées de leur librairie en son absence. Lui doit se frotter aux habitants du village et essayer de leur tirer les vers du nez. Eileen, à qui Heather avait confié les clés de la maison avant sa venue n’est guère diserte. Elle peut tout au plus lui indiquer les personnes qui ont bien connu la vieille dame et l’aider pour l’intendance, elle qui tient la seule épicerie du village. Au fil des rencontres et des échanges avec Stuart le pasteur de Lochcarron, Jim McLeod, Archie et les rares clients du pub, la vérité va s’esquisser, le secret de famille se révéler. Entre promesses et renoncements va surgir un amour si fort qu’il ira jusqu’au sacrifice.

Une quête qui va transformer Aloïs, qui va s’attacher à sa maison inconfortable, à ce paysage de lande et de tempêtes que Sylvie Wojcik rend avec autant de précision que de poésie, donnant à ses lecteurs l’envie de partir eux aussi explorer ces paysages.

C’était du reste aussi le cas dans son précédent roman, Les Narcisses blancs, qui nous menait sur les Chemins de Compostelle. Et là encore, il s’agit de rencontres qui changent une vie. Émouvante et touchante, cette histoire est à la fois une invitation au voyage et une belle réflexion sur la transmission. N’hésitez pas à filer en Écosse!




Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          412
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Dans les paysages somptueux des rivages de l’Écosse, un libraire français vient à la rencontre d’une histoire familiale dont il ignorait tout
Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
Commenter  J’apprécie          00
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Je découvre Sylvie Wojcik grâce à ma médiathèque, et j'ai lu d'une seule traite ce petit roman à l'intrigue prometteuse qui m'avait vraiment donné envie de le découvrir.



Un jeune libraire parisien reçoit en héritage une maison en Écosse de la part d'une parfaite inconnue. Laissant tout derrière lui, il part pour le petit village d'Applecross, dans les Highlands, intrigué par le mystère de cet héritage improbable.

Ce court roman est à mi-chemin entre la nouvelle et le roman. Il aurait gagné à développer beaucoup plus à la fois les personnages et leurs relations, les descriptions des paysages et des mœurs écossaises, et le dévoilement de l'intrigue. Celle-ci nous est révélée dun coup, au beau milieu du roman, alors que nous la laisser déviner peu à peu en laissant une part de mystère aurait apporté suspense et intérêt.



Malgré cela, c'était une lecture agréable et je poursuis la découverte de cette auteure avec Narcisses blancs.



Commenter  J’apprécie          90
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Merci aux éditions Artéa de m’avoir envoyé ce court roman que j’ai bien aimé, un roman léger, bien écrit et dont les personnages sont attachants.

C’est également un hommage aux livres puisque le héros est libraire et aussi parce que l’intrigue se construit autour d’un livre, Le Seigneur des anneaux dont le succès n’est plus à démontrer et qui joue un rôle important dans cette histoire.

J’ai eu du plaisir à voir l’Écosse au travers des yeux d’Aloïs qui en découvre les landes sauvages, la mer et le vent qui balaie les côtes découpées. On y fait la connaissance de personnages hauts en couleur comme Jim qui a renoncé à sa fortune pour vivre comme un paysan sur sa presqu’île et comme Stuart, le vieil homme qui connaît une partie de son histoire enfouie dans les méandres de sa mémoire devenue confuse.

On y aborde les thèmes de l’amour, l’amour filial, mais aussi celui d’une femme qui va s’effacer pour laisser vivre l’homme qu’elle aime, et du silence et des secrets, secrets pour protéger ceux qu’on aime.

Un beau texte délicat et sensible, un très joli roman qui fait du bien.
Commenter  J’apprécie          50
Les dernières volontés de Heather McFerguson

"Il comprendra vite qu'ici personne n'entreprend jamais rien d'important avant de boire une généreuse tasse de thé. Un thé fort, adouci par un nuage de lait frais, entier." (P.10)



En cette période fraîche et pluvieuse, il était temps pour moi de retrouver tout bon comparse qui se respecte pour une lecture réconfortante : une tasse de thé, un poêle qui laisse filtrer le crépitement des bûches, un plaid et ... la compagnie d'un de mes 3 chats qui veut bien se dévouer pour compléter le tableau parfait de la lecture automnale !



Une fois bien installée, j'entame cette lecture qui se veut assez légère, pas au point d'être qualifiée de littérature "feel good", mais d'un petit format, d'un style aisé à lire et qui n'étouffera pas le lecteur de description alambiquée ou d'une profusion de personnages. Peut-être au point de souffrir d'un style parcimonieux, aux yeux des lecteurs qui apprécient les lectures plus étoffées.

Cependant, cette petite excursion en Ecosse, sans retard de vol, perte des bagages ou barrière de la langue à l'accent bien typique, m'a fait beaucoup de bien !



Aloïs vit en France, où il est libraire. Il vient de se séparer de sa compagne Anne, certainement plus intéressée par son vaste appartement parisien que par leur relation affective.

Mais un mal pour un bien, dans le même temps, il hérite d'une petite maison en Ecosse, à Applecross dans les Highlands.

L'ennui, c'est qu'il ne connaissait pas la propriétaire, qui fit pourtant de lui son héritier : Miss Heather Margaret Jane Fergusson...

Et pour cause, cette dernière assure dans son testament qu'ils n'ont pas de liens familiaux.



Un petit tour sur une carte et quelques images sur internet pour planter le décor.

Applecross se situe sur une péninsule du Royaume-Uni, située dans le Nord-Ouest de l'Écosse, en face de l'île de Skye. Intriguée par le nom de cette bourgade, par curiosité je découvre qu' Applecross, en gaélique écossais "A' Chomraich", signifie en français "Le Sanctuaire". Intéressant vu le récit qui m'attend. Sanctuaire... Quel mystère repose donc enseveli sous le silence à Applecross ?



Avec rapidité et facilité, les démarches pour organiser le voyage nous sont épargnées et nous voilà directement dans le vif du sujet, pendant qu'Aloïs, lui, est précipité dans une situation étrange : habiter la maison d'une inconnue. Aucune photo, il ne peut même pas mettre un visage sur ce nom qui ne lui évoque rien. "Pour cela [trouver une photo], il faudrait chercher, ouvrir les tiroirs et les armoires, mais en a-t-il le droit? Il a hérité de sa maison, pas de son intimité." (P.23)



Heureusement, pour se réconforter il a apporté avec lui ce que son père, un homme réservé, pudique, autrefois antiquaire, mais aujourd'hui décédé, lui a transmis: un livre de Tolkien, "Le seigneur des anneaux". Cette édition en français, présente pourtant une 1ère page tamponnée au nom d'une librairie d'Inverness, très proche. Le mystère s'épaissit et bien évidemment, vient amplifier le questionnement au sujet de cette maison léguée par une inconnue. Car il ne saurait relever du hasard que ce roman, tellement aimé de son père, provienne d'une librairie se trouvant seulement à quelques kms de ce nouveau"chez lui" tombé du ciel...

Quelques informations sont glanées auprès des proches de la généreuse défunte, notamment la voisine, Eileen, qui lui apprend qu'Heather était férue de lecture et amoureuse des livres.



Naturellement, le récit se tourne vers l'investigation du lien opaque d'Aloïs à ce lieu mais surtout à sa propre histoire familiale.

Par cette enquête sur l'origine du livre transmis par son père, Aloïs se remémore ce dernier et évoque des images chargées d'émotion :

"Il revoit le bonheur sur le visage de son père quand il dépliait la carte, ses gestes lents quand il feuilletait les pages, son corps figé et son âme absente quand il devait interrompre sa lecture et refermer le livre." (P.38)

" C'était le livre de son père. C'était aussi le seul lien qui ait jamais existé entre eux." (P.42)



Aloïs est parachuté dans un univers qui lui est totalement étranger, mais pas seulement du fait de la langue, surtout parce qu'il vient d'une famille où les liens étaient abîmés, le lien à la terre inexistant, le contact avec les éléments naturels, filtré et réduit, et le sens de la communauté, perdu. L'immersion dans ce petit village écossais typique est donc un bouleversement pour lui et il retrouve une joie de vivre qu'il ne ressentait plus.



J'ai apprécié cette incursion réconfortante dans un univers de plaisirs simples, où l'olfactif s'impose, comme une réminiscence de nos souvenirs d'enfance.

"Les murs sont tapissés de livres de poche bon marché, usés, écornés, serrés les uns contre les autres sur des planches de bois brut. En entrant, Aloïs se sent chez lui. L'odeur sèche du papier lui serre le cœur et le rassure à la fois. Parce que cette librairie lui rappelle la sienne, à Paris?" (P.37)



Outre l'olfactif, il y a aussi de nombreuses incursions gustatives avec la référence évidemment au sacro-saint thé bien fort, mais aussi quelques douceurs typiques : le "sticky toffe " "gâteau nappé d'une épaisse couche de caramel. Un biscuit brun, dense, pour affronter les bourrasques et les tempêtes."(P. 41)



Alors, c'est vrai, j'aurais certainement aimé un peu plus de descriptions, une immersion plus nourrie dans ces paysages de lochs, une peinture plus précise des personnages, mais l'intrigue se tient, et louvoyer aux côtés d'Aloïs est plaisant même si on aurait bien repris un petit whisky,... euh pardon, un thé, je voulais écrire un thé bien sûr !

Ces aventures à Applecross me donnent des envies d'Écosse, de pub où se réunir autour d'une bière locale, des envies de balades sous la bruine, emmitouflée dans un caban en laine, des envies de thé chaud au coin du feu... ou un whisky donc, Ecosse oblige, quand même !

Ce côté "retour aux choses simples" dans une vie où la communauté est importante m'a beaucoup plu.

"Depuis des générations, on vient s'abreuver de chants, se repaître de ces moments qui font lien. On se touche, on se serre, épaule contre épaule. Et bientôt on se lève, on danse. [...] Le soir, dans un pub, et encore plus un soir de concert, on ne reste jamais seul. On se rejoint, on se regroupe, on partage." (P.55)

Et puis, de temps en temps, c'est réconfortant d'être plongée dans une atmosphère apaisante où ce qui prédomine, ce sont les liens d'ici et maintenant, et où la culture et l'histoire communes font "ciment" entre les habitants.

"Ces musiques celtes, c'est notre culture, c'est ce qui nous lie avec les anciens".(P.104)



J'entendrai presque la typique "cloche des marées" posée sur le sable et qui sonne lorsque monte la marée !

J'ai convoqué quelques images, du film "The Holiday" pour l'ambiance cosy cottage, du film de Ken Loach "La Part des anges" pour l'incursion dans le terroir écossais avec cet accent bien particulier, et de la série "Shetland" pour ses enquêtes et ses paysages sublimes!
Commenter  J’apprécie          445
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Pourquoi Aloïs est-il devenu l’héritier d’une inconnue écossaise ? Quel lien le rattache à elle ? Et pourquoi n’a-t-il jamais entendu parler d’Heather ?

C’est dans le but de comprendre les dernières volontés d’Heather Mc Ferguson qu’Aloïs fait le voyage, emportant à son insu un indice qui le mettra sur la voie : Le Seigneur des anneaux de Tolkien. Il ne sait pas encore qu’il va tomber amoureux de cette région sauvage des environs d’Inverness dans la baie d’Appelcross. "A la pointe de la péninsule, la maison s’appuie sur un vieux fumoir à saumon. Autour, l’eau, la terre, la terre percée d’eau ou la mer recouverte d’îlots. »



J’ai aimé me plonger dans cette histoire de transmission et de secret et suivre Aloïs dans son enquête vers la vérité et sa découverte de l’Ecosse et de ses habitants : Jim, Eileen, Archie, Heather, Stuart et d’autres.

Sophie Wojick parvient à donner de l’intensité à chacun de ses personnages en quelques traits subtils, les rendant attachants, lâches ou solitaires mais unis dans l’adversité. Elle nous épargne l’épanchement sur la vie rude et austère des habitants de la baie mais cela se ressent dans ses descriptions de paysages et dans la narration du quotidien d’Aloïs qui part à leur rencontre, sans leur dévoiler qui il est vraiment.

Les paysages, omniprésents, sont merveilleusement décrits. On sent les embruns salins, on perçoit la marée montante et la cloche qui l’annonce, les chemins tortueux qui montent vers le sommet et offrent aux courageux une vue magnifique sur la baie et la mer. Les vieilles maisons désertées de l’ile de Skye où vit Jim se matérialisent alors sous nos yeux, témoignant de ceux qui y ont vécu et nous parlent de passion et de raison.



La quête d’Aloïs va bouleverser sa vie mais aussi ses valeurs, ses priorités et le révéler à lui-même. Un beau texte, simple, poétique et vivant, pour goûter à l’envie de partir admirer ces paysages grandioses et de prendre un grand bol d’air au son d’un chant gaélique.

Merci à Gérard Collard d’avoir mis ce livre en lumière.





Commenter  J’apprécie          70
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Un coup de ❤ Une belle histoire. On découvre doucement l'histoire d'Aloïs, avec lui, on est à ses côtés. Les paysages sont magnifiquement décrits. On entend le bruit des vagues, on sent le vent mais aussi la chaleur du plaid et l'odeur du thé et de son nugage de lait.

Pour moi un très beau roman.
Commenter  J’apprécie          30
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Un mystère, une enquête, un secret de famille et un changement de vie : tout concourt à lire ce court roman rapidement.

Toutefois, on aurait aimé plus de développements sur un des thèmes abordés, sinon le thème principal traité : la question de la « vérité due ». La liberté de choisir dans ce que disent les parents aux enfants et le respect de leur vie privée est un vrai débat.

On peut donc apprécier ce roman pour sa sobriété et sa douceur et regretter une narration trop réservée.

Quoi qu'il en soit, je ne connais pas l'Écosse, mais les paysages décrits m'ont transportée, même s'ils peuvent apparaître comme des clichés (ainsi que quelques figures et devoirs moraux mentionnés précédemment). Ils m'ont donné envie d'aller visiter ce pays.

anne.vacquant.free.fr/av/

Commenter  J’apprécie          64
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Aloïs est libraire à Paris et hérite d'une maison en Écosse d'une illustre inconnue. Il confie la librairie à son ami d'enfance et associé Johan, décide d'accepter le legs et de comprendre pourquoi cette femme a fait de lui son héritier. Il part donc en Écosse non sans emporter avec lui une vieille édition du Seigneur des anneaux de Tolkien, qui appartenait à son père, qu'il a lue et relue à l'adolescence. Il ne sait pas encore que ce livre est une pièce importante dans l'énigme de cet héritage. Curieusement dans ce pays étranger, il se sent à sa place. Il va peu à peu découvrir son histoire familiale et pourquoi il est là...



Comme Aloïs, je me suis sentie très bien en Écosse  tant la jolie plume de l'autrice est immersive et décrit à merveille cette terre de contrastes, les landes, les marécages, les côtes, le vent et la pluie...la lumière aussi, si belle. J'ai retrouvé avec bonheur les souvenirs d'un séjour écossais il y a quelques années !

C'est une lecture très agréable et douce qui m'a emmenée dans une bulle hors du temps.

C'est un roman sur la transmission, les secrets de famille, l'amour et la fidélité qui peuvent prendre des chemins de traverse, les promesses, les renoncements. C'est aussi un roman sur le pouvoir de la littérature. C'est un roman qui prend son temps  et c'est en cela aussi qu'il fut une lecture bienfaisante.



Une très jolie découverte grâce à Lecteurs.com chez qui j'ai gagné ce livre.🙏











Commenter  J’apprécie          70
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Un petit tour en Écosse, ça vous tente ? Humer les embruns et les brouillards, admirer la beauté de ces lieux d'eau, de verdure et de lumière, se laisser bercer par quelques airs celtiques, tenter le  haggis, se désaltérer au pub du coin... À l'instar d'Aloïs, je quitterais bien tout moi aussi pour me rendre dans ce petit recoin de terre écossaise. C'est forcément plus simple quand on y hérite d'un toit. Aloïs, lui, à peine a-t-il foulé ces terres qu'il s'y sent comme chez lui, aimanté, charmé par ces vastes étendues sauvages et cette mystérieuse histoire d'héritage. 



Un agréable moment de lecture, tout en douceur, hors du temps, une belle histoire racontée avec poésie, qui transporte, en toute simplicité. 



Un petit livre pour s'évader une heure ou deux qui questionne la raison des silences et le pardon. Un petit bijou sur le pouvoir des mots, de la littérature et une belle référence à  une des œuvres qui m'a fait aimer la lecture : "Le Seigneur des Anneaux"



Commenter  J’apprécie          310
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Un petit 150 pages, même pas l’intro de Abysses, la lecture parfaite après ce pavé de 1200 pages, oui, oui, j’ai encore du mal à m’en remettre !



Je découvre cette auteure, Sylvie Wojcik, avec Les dernières volontés de Heather McFerguson, son second roman. Elle nous entraine en Écosse, contrée que j’aimerai beaucoup visiter, en tout cas plus que la seule ville de Édimbourg où je suis brièvement passée il y a quelques années.

En une lecture très courte, l’auteure arrive à nous faire aimer ses personnages et l’Écosse. Comme quoi ce n’est pas la taille qui compte.



Tout commence quand Aloïs, parisien, reçoit en héritage une maison en Écosse. Passé l’incompréhension, il n’a aucun lien avec ce pays, la surprise, il s’agit bien de lui, il va s’y rendre afin de découvrir de quoi il retourne réellement. Cette quête d’explications, va bien sûr se transformer en découverte de soi et du passé familial.



J’ai trouvé un peu facile le départ d’Aloïs, mais surtout rester si facilement éloigné, aussi longtemps d’impératifs tel qu’un travail amenant un salaire, néanmoins la fluidité de la plume de l’auteure parvient à nous faire oublier ces questions pragmatiques. La magie des romans… Malgré ce texte relativement court – je crois que j’ai perdu toutes notions de taille de livre depuis mon fameux 1200 pages- on s’attache rapidement aux personnages. Je ne m’attends pas à un héritage en Écosse, mais je me serais bien baladé dans la lande avec eux.



En fin de lecture, j’ai repensé à Comme un enchantement de Nathalie Hug, là il s’agissait d’un héritage en Italie, mais ce roman ne m’avait pas du tout convaincu. Au contraire, Les dernières volontés de Heather Graham a réussi à me faire voyager et m’enchanter.

Il faut croire que cette lecture m’a inspiré, je viens de commencer à regarder la série Outlander, située en Écosse.
Lien : https://deslivresetmaude.wor..
Commenter  J’apprécie          40
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Un jeune libraire parisien reçoit en héritage une maison en Ecosse alors que rien ne justifie ce surprenant legs. Ni l'Ecosse, qu'il ne connait pas, issu d'une famille plutôt casanière il n'a pas vraiment voyagé, ni surtout la légatrice, Healther Mc Ferguson, qui lui est une parfaite inconnue. Cherchant à expliquer cette donation il part, et finit par s'installer, en Ecosse où il découvre un bouleversant passé familial. C'est un thème que l'on trouve de loin en loin, le soudain héritage d'une mystérieuse maison, dont les secrets révélés sont le point de départ d'une nouvelle vie. Il est traité ici de façon gentil avec de naïves maladresses faisant penser à une rédaction de collège. Un peu de mystère, de plaisantes descriptions, de pittoresques personnages, du dépaysement, un scénario pas très compliqué, en fait un bon roman jeunesse.
Commenter  J’apprécie          10
Les dernières volontés de Heather McFerguson

Un autre conseil du libraire Gérard Collard.

Aloïs est un libraire parisien dont les parents sont morts. Un jour, il apprend qu'il hérite d'une maison dans un petit village écossais. La maison appartenait à une vieille dame : Heather MC Ferguson. Intrigué, il accepte le legs, s'installe en Ecosse et mène l'enquête pour savoir quels sont ses liens avec cette femme. Il va être aidé par quelques habitants et par la lecture d'un journal intime. Petit à petit, il va découvrir des secrets concernant ses parents avant sa naissance. C'est un roman très doux, lent, apaisé. Il est cependant un peu court, pour moi. Les personnages et les situations ne sont pas très développés ni approfondis. La quête d'Aloïs est rapide. On croirait presque une nouvelle. Un joli roman qui fait voyager en Ecosse.
Commenter  J’apprécie          131




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sylvie Wojcik (288)Voir plus

Quiz Voir plus

Gardiens des cités perdues

Qui sert de guide a Sophie pour reconstituer l'esprit de Fintan?

Fitz
Dex
Keefe
Marella

20 questions
113 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}