Une fois de plus, je suis allée arpenter l’Amérique profonde, celle des campagnes, loin des grandes villes, dans un lieu où les gens s’occupent des affaires des autres, notamment d’une jeune veuve et de sa fille, Macey, en mal de père.
Dans cette petite ville, il faut aller à l’église, il faut suivre les conventions et patati et patata.
Dans ce roman ultra-court (trop ?), en moins de cent pages, l’auteur dresse des portraits, plante son décor et nous montre une tranche de vie, celle de cette veuve qui souhaiterait rencontrer un homme, mais qui n’ose pas se le dire et qui, lorsqu’une amie lui parlera de cet homme étrange qui arpente les collines de Feldon à la recherche d’insectes, résistera encore à l’envie d’aller le rencontrer.
Dans cet univers qui semble paradisiaque (la nature est omniprésente) et sans technologies (l’histoire ne doit pas se dérouler au-delà des années 70), l’homme qu’elle rencontre est un herpétologiste ! Non, non, il n’étudie pas l’herpès ! Juste les serpents.
Un homme, une femme, chabadabada ♫ et des serpents, le tout au milieu de la nature !
Pas de bol, l’homme se prénomme Mitchell et non Adam (même pas Eddy). Contrairement aux culs bénis du coin, il est désinhibé, marche hors des clous, a un sens de l’humour développé et ne possède pas la pudibonderie des bouffeurs de Bon Dieu du patelin.
Macey, qui était une gamine renfermée, qui semblait aller mal dans sa tête (sans que l’on sache jamais ce qu’il se passe dedans), commence à s’ouvrir, au contact de cet homme qui lui parle de serpent comme d’autres parleraient de chiens ou de chats.
Ce court roman est bon, mais il m’a manque un petit quelque chose pour en faire une lecture extraordinaire. Mitchell et Macey sont des personnages merveilleux, mais avec plus de pages, j’aurais pu les appréhender mieux et profiter plus longtemps de leur présence bienveillante et drôle.
Le récit est tout en nuances et j’ai dû relire le final deux fois avant de bien en saisir toute sa portée. Il apporte son lot de questionnement, jusqu’à ce que la pièce tombe et qu’on comprenne que parfois, il faut peut de mots pour en dire beaucoup. Certains ont peur de se retrouver enfermé dans un terrarium et doivent peser le pour et le contre avant de décider…
En fait, durant ma lecture, j’ai cherché de la perversité, du péché, des horreurs à venir, là où il n’y avait qu’un récit de vie, tout simplement. Sincèrement, il faut que j’aille me faire soigner ou alors, arrêter de lire des romans noirs et lire plus de Tchoupi pour ne plus chercher de noirceur là où il n’y en même pas.
Tout comme le serpent des blés n’est pas venimeux, ce court récit ne comportait aucun venin. Dommage qu’il était si court, j’ai l’impression de ne pas avoir eu le temps de l’apprécier.
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