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Critiques de Taina Tervonen (31)
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Les fossoyeuses

Coup de cœur pour ce récit.

Le titre-choc tient ses promesses : on découvre un travail incroyable de femmes passionnées, qui réussissent à restaurer l'humanité là où la barbarie a sévi. En Bosnie-Herzégovine, une anthropologue judiciaire et une enquêtrice s'appliquent à identifier les corps entassés dans des charniers pendant les guerres dans les Balkans des années 90. Leur quête : que les disparus soient retrouvés. Taina Tervonen, l'autrice, accompagne ses deux héroïnes de 2010 à 2020 ; elles deviennent amies. J'ai beaucoup aimé découvrir ces métiers, la passion et la vie quotidienne de femmes engagées et profondément humanistes, et l'évolution des rapports de la journaliste avec son sujet et les personnes rencontrées au cours de son enquête.

Le reportage littéraire est décidément un moyen de comprendre un peu mieux un contexte historique et géopolitique complexe, et, plus largement, la nature humaine. Bravo et merci @Les Editions Marchialy, de nous proposer de tels textes, avec une mise en page si soignée - je suis définitivement fan.
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Les fossoyeuses

Pendant six ans, la journaliste Taina Tervonen a suivi le travail de deux femmes chargées d’identifier les corps des disparus de la guerre de Bosnie-Herzégovine. Un récit intense.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Les Otages : Contre-histoire d'un butin col..

Taina Tervonen est une journaliste française d’origine finlandaise. Elle a vécu au Sénégal entre ses 7 et 15 ans, a été à l’école sénégalaise, parle le wolof.



En 1890 le colonel Archinard de l’armée française entre dans Ségou (Mali actuel) et y met la main sur un butin composé d’objets divers, de bijoux en or et argent et d’un sabre attribué à El Hadj Oumar Tall (1794.97-1864), érudit musulman, chef religieux et chef de guerre. Archinard capture aussi des femmes et des enfants dont le jeune prince Abdoulaye, petit-fil d’El Hadj Oumar Tall, enfant d’une dizaine d’années qu’il ramène avec lui en France.



Les otages ce sont les objets volés et l’enfant enlevé. Taina Tervonen est partie à la recherche de leur histoire au Sénégal et en France. Au Sénégal elle rencontre des descendants d’El Hadj Oumar Tall qui lui disent l’importance réelle et symbolique des objets ayant appartenu à leur ancêtre, elle va sur les lieux où se sont déroulés une partie des faits -elle n’a pas pu aller à Ségou à cause de la situation politique. Au Sénégal et en France elle explore les archives et interroge des historiens de la question coloniale avec lesquels elle aborde le sujet de la restitution des objets volés à leur pays d’origine.



Nombre des objets du butin de Ségou ont d’abord rejoint la collection privée d’Archinard avant d’être donnés à des musées. Muséum d’histoire naturelle du Havre dont était originaire le colonel, musées de l’armée, des colonies ou de l’homme avant de passer au musée du quai Branly où ils dorment dans les réserves quand ils n’ont pas été volés ou perdus. Un des arguments des personnes opposées à la restitution des biens spoliés pendant la colonisation est qu’ils seraient plus en sûreté en France. Taina Tervonen montre que cette croyance est pour le moins à nuancer. Le sabre attribué à El Hadj Oumar Tall a été rendu au Sénégal par Edouard Philippe en 2019. Au musée du quai Branly on travaille aujourd’hui à établir la provenance des collections, tâche colossale.



Quant au sort du jeune Abdoulaye enlevé à sa famille, élevé dans les principes de la République française mais qui finit par se rendre compte qu’il est traité en fils de vaincu, je le trouve bien triste.



J’ai trouvé cet ouvrage fort intéressant et tout à fait accessible. Taina Tervonen raconte de façon vivante les étapes de son voyage au Sénégal, ses rencontres avec des personnes ressources, ses recherches dans les archives. J’apprécie le regard post-colonial qu’elle porte sur son sujet.
Lien : https://monbiblioblog.fr/ind..
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Les fossoyeuses

Dans son ouvrage les Fossoyeuses, Taina Tervonen, une journaliste francophone d’origine finlandaise, nous fait le récit de plusieurs voyages entrepris en Bosnie-Herzégovine à la rencontre de Senem et de Darija, chargées de repérer et de fouiller les charniers de la guerre yougoslave, et d'en identifier les corps grâce à des prélèvements d’ADN sur les familles qu’il faut parfois convaincre.



Pas de filtre de l'auteur sur cet environnement macabre fait de corps, d'os, de cadavres en décomposition que l'on conserve dans des chambres froides ou simplement avec du sel : les fossoyeurs s’arrangent avec les moyens du bord pour préserver des restes qui viendront peut-être permettre enfin le deuil d’une famille à la recherche de ses disparus.



Cette thématique des disparus durant la guerre m’a d’ailleurs renvoyée au très beau livre d’Hisham Matar, la terre qui les sépare, ou à celui de Justine Augier, De l’ardeur : faire disparaître les gens, sans que leurs familles ne sachent s’ils ont été tués, torturés, détenus, déplacés est une constante des guerres civiles et de la terreur imposée à la population. On est donc un peu surpris, en tant que lecteur occidental préservé, lorsque l’on lit les réactions des familles, heureuses et définies comme « chanceuses » lorsqu’un de leur proche est identifié dans un charnier : le deuil est enfin permis, et le doute disparaît.



Le silence et le tabou du passé de ceux qui travaillent dans ces charniers est également patent, tant la guerre civile est temporellement proche et les tensions entre communautés vives : des collègues ne discutent pas de leur appartenance « serbe » ou « bosniaque », pour ce que cela veut dire ; les résidents situés non loin des charniers sont muets eux aussi. Ce qui n’est finalement que peu étonnant dans un pays où une partie de la population réfute les tueries de masse qui y ont eu lieu, et où les témoins des atrocités n’en disent rien, potentiellement coupables du crime par leur simple statut de survivant.

Les politiques en prennent aussi pour leur grade et ne suscitent que du dégoût envers les personnes travaillant dans les fosses : les moyens alloués sont minimes, et les mises en scène nombreuses, et jamais dénuées d’instrumentalisation pour gonfler ou réduire le nombre de morts, réécrire l’histoire ou renforcer un concept de nation bien peu adapté.



J’ai beaucoup aimé lire les réflexions de Taina Tervonen, bien consciente de sa spécificité de journaliste occidentale, et les portraits qu’elle dresse de Senem et Darija, deux étonnantes et détonantes trentenaires à l’étroit dans un pays pingre en perspectives pour sa jeunesse.

Encore une très chouette découverte aux éditions Marchialy !

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Les Otages : Contre-histoire d'un butin col..

Avec cette passionnante enquête qu'est Les otages, Taina Tervonen montre à la fois la nécessité et la complexité de restituer les objets volés au temps des colonies.
Lien : https://www.lesoir.be/472555..
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Les Otages : Contre-histoire d'un butin col..

Un texte qui m'a beaucoup intéressé. Un récit-enquête dans les archives et avec des rencontres de spécialistes ou "experts" du sujet.

L'auteure a décidé de mener une enquête sur les objets désignés sous le nom du "Trésor de Ségou" : des pièces, bijoux, tissus, armes, livres ont été ramenés du Sénégal, en particulier par le Colonel Archinard au début du 20e siècle. Ce natif du Havre, où il a eu sa statue (qui a été fondue pendant la deuxième guerre mondiale) avait légué sa collection à l'état au retour de ses missions au Sénégal.

La narratrice va enquêter au Havre, dans les réserves des musées, du quai Branly, des Armées, de la Porte Dorée, des Colonies à Aix en Provence mais aussi à Dakar où certaines pièces ont été rendues, restituées. Elle va aussi découvrir que qu'il y a eu aussi des "otages" humains, Des fils et filles des chefs rebelles défaits ont été séquestrés et rééduqués au sein d'une école, nommé "école des otages" qui fut créer e, 1853 à Saint Louis par Louis Faidherbe, le "pacificateur du Sénégal". Mais d'autres enfants ont été emmenés en France, en particulier, Abdoulaye, petit fils d'El Hadj, qui a intégré l'école militaire de Saint Cyr avant de mourir précocement de la tuberculose. et Naba Kamara, fille d'un guerrier amenée au Havre et qui est devenue servante dans une famille bourgeoise.

L'auteure est une journaliste franco-finlandaise et a passé une partie de son enfance au Sénégal, où il a appris l'histoire de ce pays. Elle nous raconte sa recherche dans les archives, ses rencontres, ses découvertes, ses colères.. Elle mène quasiment une enquête policière, sur ce trésor, sa destination, sa disparition, la réapparition d'objets, mais sont ils vraiment authentique (en particulier, ce sabre rendu en grandes pompes au Sénégal !! des doutes persistent. Ce trésor qui était dans le muséum du Havre, qui a été détruit en 1944 sauf 6 caisses mises à l'abri par un jeune conservateur au prieuré de Granville : 147 objets ont été sauvés. Elle ne parle pas que des objets mais aussi des hommes et femmes : que ce soit le colonel Archinard, le prince Abdoulaye, le fils de l'ennemi, Naba Kamara, petite fille élevée par la sœur d'Archinard ... Elle se questionne et nous questionne sur le rôle des "pacificateurs", "colons", collectionneurs d'œuvres des colonies et ce que nous pouvons en faire actuellement. Ce sujet est d'actualité car certaines œuvres vont être restituées au pays d'origine. Elle questionne sur l'héritage colonial, sur la façon de raconter l'Histoire avec un grand H avec des "grands hommes", des gens ordinaires (elle parle très bien du rôle des tirailleurs sénégalais dans la conquête française de territoires africains), des objets, des archives (des pages impressionnantes quand elle lit les correspondances entre les militaires et les autorités parisiennes ou la correspondance privée du colonel Archinard avec son "filleul"). "Mon enquête ressemble à un jeu de pistes. Tantôt, je cherche la trace d'un objet dans des documents militaires vieux de plus de 130 ans, tantôt c'est le nom du militaire que je traque dans les inventaires de musée. "

D'ailleurs, ce texte se lit très simplement, facilement et c'est une vraie enquête et certains personnages pourraient faire l'objet de livres, de romans, de films.



#LesOtages #NetGalleyFrance
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Les fossoyeuses

Quand elle rencontre Senem, anthropologue judiciaire bosniaque chargée d’identifier les ossements retrouvés dans les charniers de son pays, la journaliste Taina Tervonen ne sait pas encore qu’elle va passer de longs mois aux côtés de cette jeune femme déterminée. En découvrant son métier et en suivant les fouilles des équipes de légistes qui déterrent et identifient les restes de disparus encore non identifiés, l’autrice et documentariste mesure alors l’ampleur des traumatismes de la guerre des Balkans des années 1990, qui a laissé des milliers de familles dans l’impossibilité de faire leur deuil.

Le récit documentaire qui relate son enquête met également en lumière le travail de Darija, enquêtrice auprès des familles, en charge de recueillir leurs témoignages et de prélever leur ADN pour permettre la reconnaissance des corps. Âpre mais nécessaire, le récit de Taina Tervonen nous dévoile le courage de toutes celles et ceux qui s’évertuent à retisser un lien entre les morts et les vivants, dans une quête acharnée de justice et de vérité. Il donne la voix à des femmes et des hommes privés de mémoire, après que la guerre leur a pris la vie de leurs proches plus de vingt ans auparavant.
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Les fossoyeuses

Dans #les fossoyeuses, la journaliste Taina Tervonen nous emmène en Bosnie-Herzégovine, pays encore très marqué par la guerre des Balkans dans les années 1990.



J’avais adoré son enquête sur les butins liés à la colonisation, j’étais impatiente de découvrir celui-ci. La journaliste raconte le long et dur travail pour mettre un nom sur des ossements près de 20 ans après les faits.

Senem est l’anthropologue judiciaire qui est chargée de rendre le corps à la famille, quand il reste une… Dans ce documentaire la journaliste ne nous cache rien. Problèmes de budget qui empêche de conserver les corps dans de bonnes conditions, le silence des survivants sur cette guerre fratricide, la difficulté de donner la parole aux vivants comme aux disparus,…



J’ai trouvé ce livre passionnant et malheureusement il raisonne dans l’actualité d’aujourd’hui avec ce qu’il se passe entre la Russie et l’Ukraine.

La journaliste a également tiré un film documentaire de son enquête : parler avec les morts.
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Les Otages : Contre-histoire d'un butin col..

Une franco-finlandaise élevée au Sénégal jusqu'à 15 ans, un vrai personnage de roman à la croisée de plusieurs mondes ! Mais ce n'est pas un personnage, c'est l'auteure, journaliste et écrivaine. Elle dit qu'elle n’est pas historienne, mais elle est aussi scrupuleuse que si elle préparait une thèse.

Elle enquête sur un trésor de guerre coloniale et sur deux enfants enlevés à leur pays, comme des bijoux ou un sabre, au bon vouloir du vainqueur.

Au hasard des lettres et des archives apparaissent des femmes attribuées aux chefs alliés des Français ou aux hommes des troupes indigènes. Des crânes et des vêtements de combattants morts au combat arrivent dans les musées ethnographiques à la fin du XIXe siècle et personne ne se pose de questions.

L’enquête de l’auteure dévoile peu à peu le destin des enfants déracinés, du sabre et des bijoux. Les sentiments du garçon sont même découverts grâce à des lettres conservées à Fréjus.

L’enquête est plus palpitante que ses résultats et l’auteure plus attachante que ses personnages.
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Les fossoyeuses

On l'ouvre et on ne le ferme plus. "Les fossoyeurs" nous ramène à la guerre des Balkans quand les bombes ensanglantent l'Ukraine. Et c'est bien la même barbarie qu'il faut assumer pour espérer (re) construire une humanité.

Un grand livre, un beau livre servi par une fort belle écriture.

Une lecture indispensable à qui va voyager dans les Balkans.

Une lecture qui réconcilie avec la vie.
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Les fossoyeuses

Dans ce récit poignant, Taina Tervonen accompagne deux professionnelles tentant d'identifier les corps des charniers de la guerre des Balkans.
Lien : https://focus.levif.be/cult..
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