Un superbe récit graphique au dessin et à l'écriture aussi sensibles l'un que l'autre. Un vrai bijou !
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C’est un gros bouquin, entièrement dessiné au crayon. J’avoue avoir été surpris par l’utilisation de cette technique, qui aurait tendance à rendre les pages une peu ternes et uniformes. Mais cela apporte aussi une douceur et un aspect plus feutré qui s’accordent parfaitement au style de l’histoire. Et puis il y a une ambiance de littérature du XIXe, le style d’écriture est poétique, imagé et sensuel, les poètes et écrivains, comme Samuel Taylor Coleridge, Lord Byron et William Blake, sont très présents et souvent cités. C’est une histoire qui se passe au début du XIXe siècle dans le milieu de la marine anglaise. Elle est bercée tout du long par des chants de marins. Un jour, au royaume de Siam, le commandant William Roberts découvre une jeune garçon européen échoué sur une plage, il le recueille, celui-ci sembla avoir perdu la mémoire, il ne se souvient que de son prénom, Abel. On apprend que William Roberts n’est que le second du bateau mais que le capitaine du navire a disparu avec un trésor enlevé à l’ennemi après avoir tué ses gardes. Abel va être hébergé à Plymouth par les filles de ce capitaine déchu. Il y a un part de fantastique dans ce récit, un fantastique tout en légèreté, de l’ordre des légendes de marins. Si l’atmosphère romantique prédomine dans ce récit, c’est une histoire d’amour, et d’amour filial aussi, les surprises, les rebondissements ne sont pas rares, et c’est un véritable voyage ou le merveilleux côtoie l’aventure, tout en souplesse et poésie, avec une longue réflexion sur le destin. Cette lecture nous laisse le bercement des vagues et la fraîcheur des embruns dans la tête, et une envie de le relire en écoutant la playlist imaginée par les auteurs ou les chants de marins anglais interprétés par les marins de l’histoire :
https://www.youtube.com/playlist?list=PLkusj1kYhWMNio87KbTFptXzWski6xCSb
https://www.youtube.com/watch?v=fHR3ThsmLSk&list=PLC834xzZqEoE4KQhO3m7zALiLEj3CbNr0&index=8
Un très beau moment de lecture.
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Tosca des Bois, je n’en avais jamais entendu parler. Mais en lisant rapidement le synopsis (trop rapidement certainement), je m’étais imaginée une histoire à la Robin des Bois, avec une sorte de super-héros qui vole au riches pour donner aux pauvres. La couverture m’avait également guidée en ce sens. Mais en fait, ce n’est pas que ça.
Déjà, Tosca est une fille. Oui je sais, c’était indiqué sur la 4ème de couverture, mais je vous ai dit que je l’avais lue très vite ! Ensuite, elle vole oui, mais pour elle et son frère (parce qu’ils sont orphelins et qu’ils doivent bien se débrouiller comme ils peuvent pour vivre). Mais ces histoires de vols ne font pas toute la BD. En fait, ce serait plutôt un moyen pour amener Tosca à rencontrer Lucilla, fille d’un duc (un peu beaucoup naïve je trouve). Et c’est là qu’est toute l’histoire. Parce que Lucilla, qui n’a jamais sorti de sa tour, doit se marier avec un fils de bonne famille. Mais alors que tout le monde fête leurs fiançailles, un jeune voleur s’invite à la fête (qui n’est autre que Tosca bien entendu). Je n’ai pas trop compris pourquoi, mais Lucilla décide de l’aider à s’échapper et l’accompagne jusque chez elle. En rentrant au château, elle entend au détour d’un couloir son fiancé et le père de celui-ci comploter pour se débarrasser du duc (le père de Lucilla donc, si vous avez bien suivi). Ni une ni deux, la jeune femme va demander de l’aide à sa nouvelle amie pour sauver la vie de son père.
Voilà pour l’histoire donc. Une histoire que j’ai trouvée, ma foi, assez sympathique. Il y a beaucoup d’humour dans la façon dont elle est racontée. Même les pièges tendus au Duc et la façon dont Lucilla et ses amis les déjoue est assez drôle. En dehors du fait que la jeune femme m’a semblée potiche au possible et que le duc avait l’air d’un imbécile vaniteux et trop sûr de lui, j’ai bien aimé le personnage de Tosca, sacrément maline pour une gamine de douze ans. Alors bien sûr, tout ce passe vite et le complot est finalement déjoué de façon assez simple (en plus d’être humoristique), mais n’oublions pas qu’il s’agit là d’une BD destinée à des enfants et qui se révèle donc très accessible pour le public qu’elle vise.
Niveau dessins, c’est assez sympa aussi. Le style s’adresse parfaitement à des enfants, avec ce qu’il faut de simplicité et d’humour pour leur plaire. Les planches sont colorées et gaies. Le dessin est précis sans l’être trop et les personnages ont en permanence un petit air malicieux amené par leurs grands yeux.
Un bon début de série.
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Un crayonné gracile pour une ambiance marine avec un récit qui fait de la poésie un personnage à part entière.
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Pas forcément révolutionnaire, ce premier tome de la série Tosca des Bois, pose les bases d'une histoire médiévale qui se déroule en Italie. Scénario agréable et dessin parfaitement maîtrisé donnent un moment de lecture fluide qui s'adresse avant tout aux enfants. Les auteurs de Violette autour du monde signe une nouvelle création jeunesse dont on sent l'attachement à cette catégorie de lecteurs.
Sans être particulièrement emballé, je suivrai tout de même la suite des aventures de Lucilla la rêveuse, Rinalto le troubadour et Tosca l'archer intrépide.
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Un bijou rare
Par où commencer pour faire l'éloge, si mérité, de ce Port des marins perdus ? Un récit puissant, dans lequel on pénètre corps et âme. Une richesse littéraire hors norme, tant dans le texte original qu'à travers les nombreuses références à la poésie et à la chanson. Des graphismes précis, au pouvoir évocateur, riches en contrastes entre, d'une part, la simplicité des traits des personnages et de leurs attitudes et, d'autre part, les détails foisonnants des scènes d'intérieur, des villes et bien sûr des bateaux.
L'ambiance raffinée, douce et parfois mélancolique de cette histoire où s'entremêlent les aspirations et les craintes les plus existentielles des personnages ne devrait pas vous laisser de marbre. Prévoyez plusieurs heures de voyage pour traverser ces 300 pages, et plus encore pour revenir à la réalité !
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Tosca et son frère Rinaldo vivent seuls dans la forêt depuis la disparition de leurs parents dans un incendie. Tandis que Rinaldo perpétue l'art de ses parents ménestrels, Tosca est devenue une rebelle. Lors d'une soirée au château où Rinaldo a remplacé au pied levé le ménestrel engagé, Tosca se glisse sous la table du banquet et dérobe des objets de valeur. Dans sa fuite elle se heurte à Lucilla la fille du duc. Une rencontre qui va bouleverser leurs vies. Une très sympathique BD qui l'air de rien pose des questions essentielles sur la société.
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Je « bâbord » sur des illustrations crayonnées d’une très grande précisions !
Je « tribord »sur une histoire de marins dont la poésie en flux et reflux m’amarre au mât de l’émerveillement !
Je suis en 1807 sur la frégate l'Explorer avec Williams Roberts et Abel !
J’ai arboré le pavillon de l’enthousiasme.
Je me suis hissée sur le mât de la mémoire pour y retrouver un passé enfui dans les brumes des escales !
Je me suis immergée dans cet univers maritime plein de rebondissements.
J’ai navigué de la plage de Siam à Plymouth !
Je me suis penchée sur les gardes de corps pour y contempler la mer ;
l’héroïne principale de ce roman graphique!
Une mer dans tous ses états,
Dans tous ses transports ,
Dans toutes ses fougues,
Dans tous ses caprices,
Ses emportements,
Ses silences,
Son infini,
Son calme,
Son mystère !
J’ai jeté l’ancre dans ce roman esquissé, ondulant d’humanité et d’émotion !
J’ai flotté dans ce récit dense et épique,
J’ai amarré dans cet espace raffinée,
J’ai chaviré de plaisir !
Et le vent a volé mes voiles et les a dévoilé dans un ressac puissant de sensations intenses et inoubliables !
Sur la rive….je suis si heureuse d’avoir fait un si beau voyage !
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J'ai été attirée par le graphisme un peu hors-normes du Port des marins perdus. Comme beaucoup d'autres lecteurs, j'imagine. Le choix du crayonné, qui d'habitude n'est qu'une étape dans le dessin d'un album, se révèle non seulement original mais également judicieux : il colle parfaitement à ce récit à la portée plutôt mélancolique, ainsi qu'à la nature évanescente des deux personnages principaux. D'autant que ceux-ci évoluent dans un entre-deux, à la lisière de deux mondes. Vous noterez que je n'en révélerai pas plus pour préserver les futurs lecteurs, mais la quatrième de couverture dévoile tout de go le mystère qui pèse sur Abel, merci bien à l'éditeur ! Bon, vous êtes prévenus, ne la lisez pas...
Reste que l'histoire de ce jeune garçon à la recherche de son identité, qui a perdu la mémoire, m'a légèrement déçue. C'est agréable à lire, c'est agréable pour les yeux, mais ça se traîne un petit peu. Une fois qu'on a compris quel fardeau porte Abel - ainsi que Rebecca -, notre personnage va s'engager naturellement dans une quête dont il doit trouver le sens, pour enfin se libérer. C'est là que ça perd pas mal en originalité et que ça devient au contraire assez convenu : on connaît ce genre de scénario malheureusement un peu par coeur et on en est réduit à attendre un dénouement qui se fait pas mal attendre. On trouve malgré tout quelques idées graphiques intéressantes : la première planche (dont on va retrouver des échos plus tard), une autre qui prend la forme d'un papier peint à la William Morris, deux planches symétriques sur l'histoire de Rebecca et Nath qui se répondent, par exemple.
Est-ce parce que le côté onirique des premier actes s'estompe peu à peu ? Toujours est-il que les deux auteurs ont visiblement pris plaisir à truffer leur album de références à des poèmes. Pour ma part, j'ai trouvé ça un peu lourd, tout comme certaines tournures un peu emphatiques censées refléter les pensées de Rebecca ou de Nath, mais j'imagine que c'est une question de goût. Cela dit, malgré les défauts que je peux trouver à cet album, j'ai trouvé que les personnages, (presque) tous attachants, étaient bien réussis et on ne peut nier qu'il s'en dégage une atmosphère à la fois douce, rêveuse, triste mais respirant aussi l'espoir et la paix. Dommage que la quête d'Abel n'ait pas pris une forme un peu moins conventionnelle dans sa résolution, et que le format ne soit pas plus court.
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Une belle histoire, des personnages attachants, des superbes illustrations, des références musicales précises et détaillées dont certaines pas si courantes et qui font chaud au cœur (Atlan, The Chieftains, Lorena MacKennit)... un bel ouvrage donc mais pour moi qui suis très souvent insensible à la poésie pure, trop de poésie tue la poésie.
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Souvent, j’aime ce que lisent : marina53, Bookycooky (qui me l’a conseillé), yvantilleuil, etc. Cette fois ce n’est pas le cas. Histoire d’un jeune garçon repêché par un bateau, qui a perdu la mémoire. On apprend, peu à peu, qu’il est la réincarnation d’un marin adulte disparu, père de trois filles. Je n’ai pas accroché. J’ai quand même apprécié le dessin en noir et blanc. Et surtout cette sensation du mouvement, notamment dans le déplacement des bateaux. J’ai envie de mettre la faute sur mon dentiste, puisque je l’ai lu après arrachage de quatre dents. (LOL)
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Wahw, quelle BD magnifique!
Tout dans cette BD est parfait!
L' histoire est riche et belle, tendre et profonde. La complexité des personnalités et des sentiments y sont rendus avec un savoir-faire absolument magistral.
Les dialogues sont magnifiques. de nombreux passages m'ont donné matière à la réflexion et m'ont accompagnés pendant de longs, très longs, moments.
Les personnages sont brillamment et subtilement composés, loin de tout manichéisme, et sont terriblement attachants, chacun à sa façon.
J'ai également grandement apprécié le mélange des styles, un peu comme si des personnages de Jane Austen rencontraient Master and Commander, sur l'île au trésor, tout ça sur un fond fantastique parfaitement pensé et dosé et parsemé d'extraits de poésie anglaise.
J'en viens aux dessins qui sont tout simplement magnifiques. Avec une maîtrise technique époustouflante. le trait est juste, précis, tout en gardant souplesse et profondeur.
Je m'arrête là dans les adjectifs et les superlatifs et vous encourage simplement à lire ce bijou.
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Magnifique ouvrage que ce « Port des marins perdus », dense bande dessinée, scénarisé par Teresa Radice et mis en image par Stefano Turconi.
L'histoire, magnifiquement écrite, nous plonge dans le monde maritime du début du XIXème siècle ; un univers dangereux, physique, avec son vocabulaire et ses superstitutions. Le port des marins perdus en est une et Teresa Radice se détache dès lors de la réalité pour nous raconter une histoire de fantôme, tout en subtilité et poésie. Justement, cette poésie imprègne cette œuvre et lui rend honneur à travers de nombreuses (parfois trop) citations d'auteurs britannique comme William Blake. L'intrigue dégage en plus une puissance romanesque qui rappelle les grands romans d'aventure d'autrefois comme ceux de Robert Louis Stevenson. De la quête d'identité du personnage principal émane un parfum à multiples odeurs : celles de la mélancolie, de la nostalgie, du sens de la vie et de l'amour. Les pistes de réflexions sont donc bien présentes. Il en ressort plus de passions et d'émotions.
Côté illustrations, on est face à des dessins au crayon, sous forme d'esquisses. Désarmant de prime abord, la légèreté des traits, le noir et blanc et cette impression d'inachevé se marrie parfaitement avec le sujet et cette histoire de fantômes.
Cette belle bande dessinée nous emporte donc dans un voyage fantastique et plein de charme. Un charme que viennent toutefois entacher quelques longueurs ici et là. Rien de bien grave pour une BD qui mérite amplement sa lecture.
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Une histoire émouvante, tragique et merveilleusement belle. Belle de par la finesse du dessin qui donne à chaque planche l’allure d’une œuvre d’art, belle de par la poésie et les propos qu’elle contient. Tragique parce que la mort arrive trop tôt. Émouvante car l’amour, la tristesse et le deuil est le quotidien des personnages principaux.
Une histoire parlant de deuxième chance et de mystères avec une touche fantastique. Lire "Le Port des marins perdus", c’est se laisser émouvoir et se questionner, un court instant, sur l’importance de la vie et le regard que l’on porte sur elle.
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Extraordinaire conte que cette histoire bellement dessinée.
Il faut le lire malgré la longueur, le nombre de pages. C'est envoutant.
Un jeune naufragé est recueilli par une famille de marin dont le père, traitre, est mort au loin. Mais voila que...il ne faut pas en dire plus si ce n'est qu'il s'agit d'une histoire d'amour, d'amitié, des sentiments entre père et filles..
C'est magnifique.
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