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Citations de Théo Lemattre (535)


Peu de temps après l'arrestation de Jacqueline Sabordino, il y a eu son procès. Étrangement, personne n'est venu pour la défendre, la soutenir, ou même la voir. Comme si tous ses proches s'étaient soudainement volatilisés. Plus moyen de remettre la main sur ses enfants, ses parents, ou ses amis. Ils étaient tous devenus des fantômes, abonnés absents. Nous avons appris après moult semaines d'enquête que tous ses contacts — connaissances comme proches —, s'étaient éloignés d'elle volontairement, et avaient déménagé. Vous imaginez ? Déménager pour éviter une personne ! Toutes en même temps. Cela paraissait invraisemblable, et ça l'est ! De ce fait, personne n'est venu à son procès.
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Même si Jacqueline était une femme d'âge mûr et qu'elle semblait plutôt frêle, l'équipe toute entière eut un mal fou à contenir le flot de rage qui se dégageait d'elle. Elle était devenue complètement incontrôlable. Elle mordait, griffait et leur arrachait la peau avec une violence redoutable. C'était véritablement à n'y rien comprendre d'après le chef de l'équipe. Lorsqu'ils ont voulu la maîtriser, elle a envoyé valser deux hommes d'un simple revers de bras. Ils disent avoir vu une aura ténébreuse former des halos obscurs autour d'elle, comme si une force supérieure et maléfique voulait la protéger. C'étaient comme des tentacules d'ombre qui flottaient en filigrane dans l'air putride du hangar désaffecté.
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L'armée peut créer beaucoup de choses, inventer tout un tas de trucs, mais elle ne peut pas créer des sentiments.
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Tant qu'il restera des fils de cuivre dans les bagnoles, d'anciens composants dans les téléviseurs et les radios, il y aura toujours de satanés voleurs tenaces et pas farouches pour nous emmerder la vie.
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La plupart des gens qui viennent visiter Pripyat ne sont pas des amateurs. Ils en ont entendu parler, se sont renseignés ou que sais-je. On ne vient pas ici par hasard. Et ce n’est pas pour rien que l'armée clôture la zone en permanence. Normalement, on n'a pas vraiment le droit d'entrer. La plupart de mes collègues guides touristiques sont, comme moi, issus des services secrets ou directement de l'armée, ce qui leur donne de petits passe-droits. Mais en vérité, si tout ça est aussi sécurisé, ce n'est pas pour rien. L'URSS de l'époque était le pays du grand mensonge. Aujourd'hui, même si c'est plus censé être le cas, il reste des bribes bien ancrées de cette façon de diriger le pays. Moins nous en savons, mieux ils se portent.
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J'ai toujours cette impression de vide abyssal en moi, comme si on m'avait pompé tout ce qui faisait mon essence d'être humain. Je ne suis plus qu'un robot aigri à la recherche de réponses. Et cette saleté de manie de tout noter, elle me vient sûrement de mon métier, mais je ne l'ai pas perdue.
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Le fait de me souvenir de quelques détails ne fait que me confirmer que je suis bien ici au bon endroit pour renouer avec mon passé et apprendre enfin qui je suis et qui étaient mes parents. C'est très important, pour moi. Ma quête de réponses risque de durer encore un petit moment. Il est presque impossible que mon père soit encore en vie ici et j'aimerais mieux ne pas trop mentionner son nom devant Nikolas, des fois que cela le pousse à être trop curieux, mais j'aimerais tellement le retrouver. Mais s'il est mort, il n'a pas pu me donner la lettre.
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Oui, décidément, il n'y a plus âme qui vive dans la zone interdite. On n'entend plus les oiseaux chanter, on ne voit que des loups se battre et se déchirer pour des restes de cadavres d'animaux. Des promeneurs plus hardis y ont trouvé des créatures horribles et difformes. On parle de porcs à deux têtes, de flore contaminée et difforme, de particules radioactives presque palpables dans l'atmosphère. Tous ces phénomènes étranges qui bercent les légendes de Tchernobyl. Ce n’est pas un mythe, mais une atrocité contre-nature. Tout est dangereux, même les arbres. Tout est contaminé, surtout la terre... Tout est hostile, même la vie…
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— Je... Je ne me souviens de rien… 
— C'est normal. Rassurez-vous... Ce sont des choses qui peuvent arriver dans certains cas rares. Vous n'êtes pas le premier. Vous irez faire un tour dans les lieux qui vous sont familiers, tout vous reviendra d'un seul coup. Faites-moi confiance... Vous êtes entre de bonnes mains. Ne vous inquiétez pas.
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On y voyait pulluler des drogués, des ivrognes et des prostituées. Toutes étaient noires, comme moi. À n'en pas douter, il s'agissait d'un réseau. Elles ont eu la chance de pouvoir venir jusqu'en France, mais pas d'y travailler convenablement, visiblement. Je me félicitai intérieurement d'avoir été plus veinarde que ces pauvres filles qui traînaient en mini-jupes, maquillées comme des camions volés et qui ne parlaient pas un mot de la langue de Molière. Tout ce que leur proxénète leur avait appris à dire, c'était : « vinboulapipe ». Ce qui se traduisait sans mal par : « vingt boules la pipe ». Je m'étonnais de voir que, dans une ville étudiante et habituellement si bien fréquentée comme Montpellier, on puisse trouver très lucratif ce genre de commerce du plaisir.
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Mon père était très sérieux sur ce point : nous n'étions pas venus en France pour nuire au pays, ni pour le parasiter. Si nous étions là, c'était pour fuir la misère et nous faire aussi petits que possible en gardant la tête haute et en essayant de vivre dignement.
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Dans les embarcations, nous étions serrés comme des quilles avec d'autres migrants. Tous étaient d'origines très différentes mais animés par le même rêve : une vie meilleure. Il y avait des Libyens, des Syriens, des Somaliens et j'en passe. Et puis, il y avait nous : une modeste famille namibienne en quête d'élévation sur l'échelle sociale. Mon père aspirait déjà à une descendance française grâce au droit du sol, il attendait également de moi que je me marie avec un blanc de bonne famille, afin que nous soyons tranquilles.
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Le temps passait si lentement que j'avais l'impression d'être bloquée dans la même journée. Tous les jours se ressemblaient, il n'y avait plus de différence entre hier, aujourd'hui et demain. Tous les jours, j'enfilais mes sandales crasseuses et trouées à souhait pour arpenter le désert africain dans le but inespéré de conquérir cet « Eldorado » dont mon père nous parlait avec des étoiles dans les yeux. À vrai dire, nous n'étions pas tout à fait des clandestins qui allaient accoster en France sans-le-sou ou sans même un endroit où loger.
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Il faut savoir que la Namibie est une ancienne colonie allemande — d'où le nom de certaines rues, ou de certaines villes. De ce fait, les Allemands, en dépit des atroces génocides qu'ils ont pu commettre dans le pays, ont radicalement changé la face de ma nation, et ce, de façon brutale et inattendue. La plupart des richesses, à l'époque, appartenaient à de riches fermiers allemands tandis qu'on réduisait en esclavage les Namibiens. Aujourd'hui, la majeure partie de la fortune du pays se trouve encore aux mains d'une élite blanche qui profite des dernières belles décennies qui se profilent devant elle, consciente du fait que le vent finira par tourner.
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(...) encore une télé réalité débile dans laquelle ses trois dernières neurones se baignent et se perdent. Il faut bien que quelques fois elles arrêtent de se battre en duel pour occuper l'espace vide et intersidéral de son esprit.
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