Citations de Thomas-Burnett Swann (57)
La compréhension pouvait être une malédiction pour Achinoam. Supposer les secrets des gens signifiait qu'on prenait leurs douleurs en pitié. Mais elle n'eut pas de pitié pour Goliath, elle s'endurcit le coeur contre lui, pour Jonathan.
Ils avaient trouvé les pillards en train de monter le camp pour la nuit. Les tentes comme des oiseaux à terre, impatients de prendre leur essor.
Ils quittèrent leur arbre quand les chouettes aux yeux bleus eurent cessé leur ululements nocturnes et que l'aurore fut une suggestion de rose sur l'horizon.
Ils avaient trouvé les pillards en train de monter le camp pour la nuit. Les tentes comme des oiseaux à terre, impatients de prendre leur essor.
Le silence réclamait en hurlant qu'on le meuble.
Un jour, il avait vu un rossignol dans une cage en rotin. L’oiseau ne savait plus chanter.
[…] méfiez-vous des voyages. Vous pourriez découvrir qui vous êtes.
C'est à son aptitude à se trouver là lorsqu'une dame a envie de s'évanouir que l'on reconnaît un véritable gentleman.
La forêt était la nuit, les rêves et, surtout, les cauchemars. La forêt, c'était autrefois.
-Tu es un voleur.
-Un voleur ? protesta-t-il. Qu'ai-je volé ?
-Mes ailes.
-Elles sont toujours sur ton dos ! Puis il compris que l'accusation était fondée. Chez les sirènes, les ailes étaient le siège des émotions, comme le cœur chez l'Homme. « Mes ailes battent pour vous », disent les sirènes.
J'étais reine, dans mon propre pays, et mes amants étaient aussi nombreux que les loges dans un rayon de miel. Mon peuple, les Sirènes, était venu en Crète durant l'Age d'Or ; venu de ses origines nordiques pour vivre en cette terre méridionale avec les habitants du bois d'Errance, satyres et dryades, léogryphes et télesphores. Des ailes pour voler, des jambes pour se déplacer, des doigts palmés pour nager : ne sommes-nous pas la race idéale ?
- [...] pourquoi parles-tu comme si nous ne devions plus nous revoir ? Tu vas venir avec moi dans le désert, sûrement ? Sans toi, j'ai peur.
- Allons, tu n'as jamais eu peur de rien, David ! Au début, peut-être. Mais pas dans l'affrontement. Pas même Goliath, une fois que tu as eu chargé ta fronde. Je t'ai assez regardé au combat. Je devrais le savoir.
- Je crains la solitude. Tu en es responsable.
- Où que tu ailles, tu trouveras de nouveaux amis.
- L'amitié est l'amour sans ailes. Je t'ai demandé de me rejoindre. Tu ne m'as pas répondu. Je te supplie de venir me rejoindre.
- Je ne peux pas, David.
- Tu serais venu avant, quand Akish nous l'a demandé.
- Je ne regrette rien, sinon que nous ne nous soyons pas rencontrés enfants. J'ai choisi un dieu par-dessus une mortelle, et les mortelles doivent pleurer. La vie est ainsi faite. [...]
- Les dieux sont-ils exemptés de larmes ?
- Les larmes divines sont silencieuses et sèches. Les plus cruelles de toutes les larmes.
— Ils pensent tous que je suis un moustique qui attaque un éléphant. Avez-vous jamais entendu pareil silence ?
— Regarde autour de toi. C'est le silence de l'attention.
Ils auraient pu avoir été changés en statues de sel, ces Israélites, comme la malheureuse épouse de Lot. Aucun d'eux ne tisonnait de feu, personne ne mangeait, nul ne lustrait sa lame ou n'enfonçait un piquet de tente ; le médecin de l'armée avait laissé choir sa besace d'herbes ; Caspir le manchot était agenouillé près de sa couverture et il regardait Achinoam avec une commisération muette pleine d'adoration ; et dans le silence de cette attente, David pouvait lire l'espoir éternel de l'homme que, si les royaumes peuvent se dresser et s'écrouler, le chaos se condenser en dieux et en mondes, puis les rappeler à lui, les miracles demeurent, la magie persiste et parfois les petits triomphent, les grands sont dévorés par la poussière et les vers.
Être un héros est un état très solitaire, surtout quand on a vingt ans. Il a besoin de quelqu'un qui *parle* avec lui plutôt que de lui dire son adoration.
À certains, il est donné de lire, d'écrire et de préserver. A d'autres, d'accomplir ces actes que l'on se doit de préserver.
Saupoudrées de lune, elles tourbillonnaient comme une Voie lactée au-dessus de nos têtes. Les abeilles sont familières au berger. Mais celles-ci...
Il avait entendu dire que, si l'on colle l'oreille au sol, on peut entendre une tarentule rager, exulter ou séduire, [...]
"Tychon, cria-t-il à son petit dieu de la chance. Pardonne-moi de t'avoir offert au roi éléphant !" Puis, tout à la fin, lorsqu'il perdit la force de manier l'épine, il en appela au dieu des dieux : "Papa!"
Mais un coeur aimant, dans un corps qui n'aime point, peut prendre l'acidité du coing.