AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Thomas Hobbes (73)


La félicité de cette vie ne consiste pas dans le repos d'un esprit satisfait. La félicité est une continuelle marche en avant du désir, d'un objet à un autre, la saisie du premier n'étant encore que la route qui mène au second. La cause en est que l'objet du désir de l'homme n'est pas de jouir une seule fois et pendant un seul instant mais de rendre à jamais sûre la route de son désir futur.
Commenter  J’apprécie          10
Le monde, c'est-à-dire la masse entière de toutes les choses qui existent, est corporel ; en d'autres termes il est corps ; il possède les dimensions quantitatives, à savoir la longueur, la largeur et la profondeur ; de plus toute partie d'un corps est également corps, et possède aussi ces dimensions ; en conséquence, chaque partie de l'univers est corps, et ce qui n'est pas corps n'est pas partie de l'univers, et parce que l'univers est tout, ce qui n'en fait pas partie n'est rien, et n'est par conséquent nulle part.
Commenter  J’apprécie          10
Du fait de cette défiance de l’un à l’égard de l’autre, il n’existe pour nul homme aucun moyen de se garantir qui soit aussi raisonnable que le fait de prendre les devants, autrement dit, de se rendre maître, par la violence ou par la ruse, de la personne de tous les hommes pour lesquels cela est possible, jusqu’à ce qu’il n’aperçoive plus d’autre puissance assez forte pour le mettre en danger. Il n’y a rien là de plus que n’en exige la conservation de soi-même, et en général on estime cela permis.
Également, du fait qu'il existe quelques hommes qui, prenant plaisir à contempler leur propre puissance à l’œuvre dans les conquêtes, poursuivent celles-ci plus loin que leur sécurité ne le requiert, les autres, qui autrement se fussent contentés de vivre tranquilles à l'intérieur de limites modestes, ne pourraient pas subsister longtemps s'ils n'accroissaient leur puissance par l'agression et s'ils restaient simplement sur la défensive.
Commenter  J’apprécie          10
À cette fin, nous devons considérer que la félicité en cette vie ne consiste pas dans le repos d'une âme satisfaite. En effet, il n'existe rien de tel que cette "finis ultimus" (fin dernière) ou ce "summum bonum" (bien suprême), comme on le dit dans les livres de la morale vieillie des philosophes. Nul ne peut vivre non plus si ses désirs touchent à leur fin, non plus que si ses sensations et son imagination s'arrêtent. La félicité est une progression ininterrompue de désir allant d'un objet à un autre, de telle sorte que parvenir au premier n'est jamais que la voie menant au second. La cause en est que l'objet du désir humain n'est pas de jouir une fois seulement, et pendant un instant, mais de ménager pour toujours la voie de son désir futur.
Commenter  J’apprécie          10
Mais lorsque les citoyens particuliers, c'est-à-dire les sujets, réclament la liberté, ce qu'il réclame sous le nom de liberté, n'est pas la liberté mais le pouvoir de dominer, ce dont ils ne s’aperçoivent pourtant absolument pas en raison de leur ignorance.
Commenter  J’apprécie          10
Je le déclare, quelle que soit la cause nécessaire qui précède une action, si cette dernière est néanmoins interdite, celui qui l'accomplit volontairement peut à bon droit être puni.
Commenter  J’apprécie          10
Si nous étendons nos expériences sur les autres sens il sera facile de s'apercevoir que l'odeur et la saveur d'une même substance ne sont pas les mêmes pour tous les hommes, et nous en conclurons qu'elles ne résident point dans la substance que l'on sent ou que l'on goûte, mais dans les organes. Par la même raison, la chaleur que le feu nous fait éprouver est évidemment en nous, et elle est très différente de la chaleur qui existe dans le feu ; car la chaleur que nous éprouvons est ou un plaisir ou une douleur suivant qu'elle est douce ou violente, tandis qu'il ne peut y avoir ni plaisir ni douleur dans les charbons.
Commenter  J’apprécie          10
La passion sur laquelle on peut comper est la peur [...]
Commenter  J’apprécie          10
Et pour ne pas oublier en cet endroit ceux qui font profession d'être plus sages que les autres, si c'est pour philosopher qu'on s'assemble ; autant d'hommes qu'il y aura dans un auditoire, ce seront autant de docteurs. Il n'y en aura pas un qui ne se sente capable, et qui ne veuille mêler d'enseigner les autres ; et de cette concurrence naîtra une haine mutuelle, au lieu d'une amitié réciproque.
Commenter  J’apprécie          10
Par cela il est manifeste que pendant ce temps où les humains vivent sans qu'une puissance commune ne leur impose à tous un respect mêlé d'effroi, leur condition est ce qu'on appelle la guerre ; et celle-ci est telle qu'elle serait une guerre de chacun contre chacun.
Commenter  J’apprécie          10
En sorte qu'on trouve dans la nature humaine trois causes principales de conflit : premièrement, la compétition ; deuxièmement, la défiance ; troisièmement, la gloire.
La première pousse les hommes à attaquer pour le profit, la seconde pour la sécurité et la troisième pour la réputation.
Commenter  J’apprécie          10
L'ignorance des causes et de la constitution originaire du droit, de l'équité, de la loi et de la justice conduit les gens à faire de la coutume et de l'exemple la règle de leurs actions, de telle sorte qu'ils pensent qu'une chose est injuste, quand elle est punie par la coutume, et qu'une chose est juste quand ils peuvent montrer par l'exemple qu'elle n'est pas punissable et qu'on l'approuve, ou par un précédent (du nom barbare utilisé par les juristes qui connaissent seulement cette norme de justice).
Commenter  J’apprécie          10
Il y a ainsi trois sortes de bon : le bon comme promesse qui est pulchrum ; le bon comme effet, comme fin désirée, qui s'appelle jucundum, délicieux ; et le bon comme moyens, qui s'appelle utile, favorable. De même le mauvais est de trois sortes : pour la promesse de mauvais, en latin, on dit turpe ; le mauvais comme effet et comme fin est molestum, déplaisant, dommageable ; et le mauvais en tant que moyens est dit inutile, défavorable, nocif.
Commenter  J’apprécie          10
Thomas Hobbes
La papauté n'est rien d'autre que le fantôme du défunt Empire romain, siégeant couronné sur sa tombe.
Commenter  J’apprécie          10
Le premier arc-en-ciel qui fut aperçu dans le monde était un miracle, parce que c'était le premier, qu'en conséquence l'événement était insolite, et qu'il servait de signe venu de Dieu, placé dans le ciel pour assurer à son peuple qu'il n'y aurait plus de destruction universelle du monde par l'eau.
Commenter  J’apprécie          10
« La soudaine glorification de soi est la passion qui produit ces grimaces qu'on appelle le RIRE. »
Commenter  J’apprécie          10
Mais quelqu'un peut agir contre les lois par faiblesse humaine, tout en désirant les respecter ; néanmoins on a raison de juger cet acte coupable, comme contraire aux lois, et de l'appeler une faute. Certains en revanche ne se soucient pas des lois et chaque fois qu'apparaît l'espoir d'un profit et de l'impunité, aucune conscience des pactes ou de la parole donnée ne les retient, si bien qu'ils les violent ; ce ne sont pas seulement leurs actes mais aussi leurs dispositions d'esprit qui sont contraires aux lois. Ceux qui commettent une faute uniquement par faiblesse sont des hommes de bien, même lorsqu'ils la commettent, mais ceux-là sont des hommes mauvais même lorsqu'ils ne commettent aucune faute. Or bien que l'une et l'autre, l'action et la disposition d'esprit, sont en conflit avec les lois, on distingue cependant ces conflits par des noms différents. Car l'irrégularité d'une action se nomme ACTE INJUSTE et l'irrégularité d'une disposition est dite INJUSTICE et MÉCHANCETÉ ; celle-là est la faiblesse d'un esprit perturbé, celle-ci est la dépravation d'un esprit serein.
Commenter  J’apprécie          00
Ceux qui, jusqu'à présent, ont cherché à soutenir que le père est le maître de ses enfants n'ont apporté aucun autre argument que celui de la procréation, comme s'il était de soi évident que ce que je procrée m'appartient ; ils procèdent comme celui qui penserait que, un triangle étant donné, il apparaît immédiatement et sans autre raisonnement que ses angles sont égaux à deux angles droits. En outre, comme l'autorité, c'est-à-dire le pouvoir suprême est indivisible, de sorte que nul ne peut servir deux maîtres, et que deux personnes, un homme et une femme, concourent à la procréation, il est absolument impossible que l'autorité soit acquise par la seule procréation. C'est pourquoi il faut ici rechercher avec plus de soin quelle est l'origine de l'autorité parentale. [...] Or, il est manifeste que celui qui vient de naître est de prime abord au pouvoir de la mère plutôt que de tout autre, de sorte qu'elle peut soit l'élever, soit l'exposer, comme elle le désire et ce, légitimement. [...] Ajoutez à cela qu'à l'état de nature il n'est pas possible de savoir quel est le père de l'enfant, si ce n'est sur l'indication de la mère. C'est donc la mère qui décide de qui il est l'enfant, c'est donc à elle qu'il appartient. Ainsi, la mère a originellement l'autorité sur ses enfants et, dans l'espèce humaine non moins que dans les autres espèces vivantes, le fruit suit le ventre.
Commenter  J’apprécie          00
Une chose, en effet, est de dire "je te donne le droit de commander ce que tu veux", une autre est de dire "je ferai tout ce que tu commanderas". Il se peut qu'un commandement soi tel que je préfère encore me tuer plutôt que de le suivre. Par conséquent, si nul ne peut être obligé de vouloir se tuer, bien moins encore peut-on être obligé à ce qui est plus grave que la mort. Si donc on m'ordonne de me tuer, je n'y suis pas obligé, car même si je m'y oppose, le droit de souveraineté n'est pas vain — il pourra s'en trouver d'autres, en effet, qui ne refuseront pas de le faire si on le leur commande — et je ne refuse pas, moi, de faire ce à quoi je m'étais engagé. De même, si celui qui possède le pouvoir souverain commande à un homme de le tuer, lui, le souverain, celui-là n'y est pas obligé, car on ne ne saurait concevoir qu'il s'y soit engagé ; il en est de même si le souverain commande de tuer un parent, qu'il soit innocent ou légitimement condamné — car d'autres le feront volontiers si on le leur commande — et le fils préférera mourir plutôt que de vivre infâme et haï. Il existe de nombreux autres cas où, puisqu'il est méprisable aux uns de faire telle chose qu'on leur commande mais non à d'autres, les uns peuvent légitimement refuser d'obéir et les autres accepter, et cela sans manquer au droit absolu qui a été accordé au souverain. En aucun cas, en effet, le droit de tuer ceux qui refuseront d'obéir ne lui est enlevé. Cela étant, ceux qui donneraient ainsi la mort, même si c'est en vertu d'un droit accordé par celui qui détient ce droit, fauteraient contre les lois naturelles, c'est-à-dire contre Dieu, parce qu'ils exerceraient ce droit autrement que ce que la droite raison réclame.
Commenter  J’apprécie          00
Mais ce droit de tous les hommes sur toutes les choses n’est pas dans les faits meilleur que si personne n’avait droit à aucune chose. En effet un homme retire peu d’usage et de bienfait du droit qu’il possède lorsqu’un autre aussi fort ou plus fort que lui-même a droit à la même chose.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Thomas Hobbes (422)Voir plus

Quiz Voir plus

La potacherie du 17 juin 2024

Cet auteur internationalement connu recrute un secrétaire particulier. Il a rencontré plusieurs candidats et son choix s'est porté sur Richard, un jeune américain particulièrement brillant. Au cours d'un dernier entretien il lui pose une question fondamentale pour lui : « Êtes vous mobile, Richard ? » Quel est le nom de cet auteur ?

Ian Rankin
Gabriel Garcia Marquez
Louis Ferdinand Céline
Herman Melville
Don de Lillo
Georges Simenon
Jean-Paul Sartre
Julio Cortázar

1 questions
19 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..