Citations de Thomas Mullen (108)
On sait que les bonnes femmes, ça cause. Beaucoup trop d'ailleurs. Même en dormant, on vous entend parler.
Les hommes politiques disent ce qui les arrange pour obtenir ce qu'ils veulent. C'est curieux, d'admirer des gens comme ça.
Il se leva et lui souhaita bonne chance. Pour la deuxième fois de sa vie, et en moins d'une heure, il venait d' échanger une poignée de main avec un Noir.
A l'APD , personne n'avait envie de se pencher sur le meurtre de Lily Ellsworth. Un Noir arrêté pour un autre homicide finirait par le "confesser", l'affaire serait classée sans suite. On ne connaîtrait jamais le nom de l'assassin [de la victime noire]. Tout le monde s'en foutait.
Une chose était sûre : ce type avait un squelette dans le placard, ou, comme disaient les Allemands," eine Leiche im Keller", un cadavre au sous-sol.
Comment peux-tu supporter de vivre ici, Lucius ? demanda Percy, devinant ses pensées. Les regards méprisants. La folie. Ils sont tous fous. On a vaincu les fascistes en Europe, ici ils sont partout.
Si la campagne menée en Géorgie en faveur du vote des populations de couleur avait connu un franc succès à Atlanta, Il en été allé tout autrement dans les zones rurales, où des affichettes placardées menaçaient de représailles les Noirs qui envisageraient de s'y inscrire. Cet homicide n'était qu'un exemple du sort menaçant ceux qui oseraient franchir le pas.
" J'avoue qu'il ne m'a pas été facile de lever la main droite et de déclarer : " " Moi Willard Strickland, nègre, je jure solennellement d'exercer les fonctions d'un policier nègre."
Extrait d'un discours prononcé en 1977 par Willard Strickland, retraité, l'un des huit premiers policiers afro-américains recrutés par la police d'Atlanta en 1948.
Eux qui avaient survécu jusqu’à l’âge adulte grâce à leur prudence et à leur discrétion, étaient tenus de patrouiller dans Darktown d’un pas lourd, dos droit et menton relevé, alors qu’ailleurs, en civil, ils devaient se faire tout petits, voire transparents.
Autrefois, les flics blancs frappaient ou embarquaient tout Noir qui s'aventurait dans la rue le soir, sauf s'il était en possession d'une preuve de travail de nuit fournie par un employeur. La tradition n'a pas dû beaucoup changer. ( p 171 )
D'une manière ou d'une autre, les Blancs s'arrangent pour pratiquer la ségrégation, même si elle n'est pas explicitement inscrite dans les textes de lois. ( p 319 )
En entrant dans la police, Boggs s’imaginait porte-drapeau de sa communauté ; aujourd’hui, il se voit plutôt en porteur de cercueil. Il tente de persévérer coûte que coûte et de faire ce qu’il croit être son devoir de chrétien, malgré ses doutes persistants.
Malgré la présence inquiétante du policier, malgré l’étau qui lui broie la poitrine, il ouvre le sachet et sort du papier sulfurisé un gros pilon et un beau morceau de blanc. Seigneur, ça sent bon. Il déchire la viande à belles dents, il s’en veut de s’être jeté dessus comme un animal, la graisse coule sur son menton, il l’essuie d’un revers de manche. Il se rend compte avec effroi que l’estime de soi est un luxe. (Jeremiah)
« Qu’est-ce qui t’est le plus insupportable ? Être détesté par les flics blancs qui te reprochent de te présumer aussi bon qu’eux, ou par les gens de couleur qui t’en veulent de jouer au Blanc ? » (Marshall à Lucius)
Chancy Darden, le vice-président de la compagnie d’assurances qui emploie Réginald, adore les rayures : costume anthracite à fines rayures sur chemise blanche striée de noir, cravate rouge zébrée. Quand il sourit, son front se creuse de lignes ondulantes.
Si on ne peut pas débarrasser le monde des serpents venimeux, Boggs, on peut faire en sorte de rendre leur milieu naturel inhospitalier. ( McInnis)
La logique aurait voulu qu’ils se répartissent les tâches. Smith aurait filé la jeune femme et Boggs se serait lancé aux trousses de la Buick. Mais le lieutenant McInnis leur serinait qu’ils ne devaient en aucun cas se séparer. Les responsables de la police d’Atlanta pensaient qu’un flic noir seul n’était pas digne de confiance et qu’un équipier collé à ses basques pouvait avoir sur lui une influence modératrice. Difficile de suivre les raisonnements des Blancs. (p. 30)
N’aimant pas s’entendre systématiquement rappeler le peu de pouvoir dont ils étaient investis, les flics noirs évitaient de demander de l’aide à leurs collègues blancs. (p. 21)
Pourquoi Jeremiah, qui aime Dieu, doit-il être mis à l’épreuve de la sorte ? Et si Jeremiah aime vraiment Dieu, pourquoi l’imagine-t-il cruel, manipulateur et blessant ? S’agit-il d’amour, ou de bien pire ?
Boggs jette un coup d’œil à l’homme menotté : tête baissée, il semble assoupi. Les flics blancs lui reprocheront-ils d’avoir frappé un Blanc, alors que ce dernier commettait un délit ? Question absurde. C’est l’évidence même.