Peu après l’accident, Maurice Herzog fonce chez Adèle, la veuve de Lachenal, récupère les fameux Carnets du vertige, entoure - avec l’aide de Lucien Devies - quelques passages compromettants, et les confie à son frère Gérard qui en publiera une version à l’image de la moustache de Momo : très bien taillée.
Les addictions sportives et les pratiques de l'extrême font l'objet de débats sérieux dans la communauté scientifique mais elles ne sont pas aujourd'hui reconnues en tant que telles par l'OMS au même titre que le jeu pathologique, les achats compulsifs, les troubles liés à l’hyperactivité sexuelle ou la dépendance aux écrans. Si la montagne vous appelle, il n'est donc pas forcément nécessaire d'en parler avec votre médecin.
Une petite équipe, pas d'oxygène, pas de sherpa. Seules quelques cordes fixes faciliteront la descente dans les passages les plus difficiles. Engagement total. Celui où l'orteil qui ne gèle pas est synonyme d'échec. Celui où l'on ne se soucie de sa survie qu'après avoir atteint le sommet. Celui qui, logiquement, ouvre les portes de l'irrationnel.
Lachenal, dont il est à peine question dans le magazine, clame qu’il y était aussi mais sa voix est couverte par le concert d’Herzog qui vient de commencer sa carrière de rock star.
En réponse à un journaliste du New York Times qui lui demandait pourquoi il voulait tant gravir l’Everest, George Mallory offre à l’assistance la répartie la plus célèbre de l’alpinisme : « Parce qu’il est là ! »
À la lutte avec le Japonais Tsuneo Hasefawq, le Français Ivano Ghirardini est le premier à gravir les trois grandes faces nord des Alpes en solo au cours d’un même hiver. Décembre au Cervin, janvier aux Jorasses, mars à l’Eiger.