Le génocide, c'est le mal absolu. Le mal dont on ne guérit pas.
Nous estimons qu’entre 200 et 400 génocidaires vivraient en France aujourd’hui. Quand ils sont arrivés, ils considéraient qu’ils étaient dans un pays ami. C’est la raison pour laquelle certains n’ont pas échangé de nom et qu’on les retrouve parfois dans l’annuaire ! Il y a toutes sortes de profils. Beaucoup ont des petits boulots, travaillant dans la sécurité… Il y a aussi des médecins, des professeurs, des prêtres… Il y en a même qui disent encore la messe.
Le temps est long. De grands arbres et des plantations de thé couvrent les collines. Des oiseaux exotiques fendent le ciel. Et derrière chaque paysage, un drame.
Il n’y a pas de prescription pour les génocidaires. Le sang ne s’efface pas.
Une justice digne de ce nom établit un rapport égalitaire et symétrique entre la victime et le bourreau, brise le cycle de la haine, aide à la reconstruction des personnes, restructure les liens sociaux et politiques, ouvre un avenir commun. La justice restaure l'humanité.
[Gaël Faye, préface]