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Michel Welterlin (Autre)Damien Roudeau (Autre)
EAN : 9782365697248
192 pages
Editions Les Escales (14/09/2023)
4.52/5   27 notes
Résumé :
Rwanda, à la poursuite des génocidaires raconte le travail d’enquête d’Alain et Dafroza Gauthier qui traquent depuis plus de 20 ans les génocidaires rwandais cachés en France. Les proches de Dafroza ont été décimés en 1994 alors qu’elle vivait à Reims avec son mari et ses 3 enfants. Le couple a rapidement réalisé que des tueurs avaient trouvé refuge en France et a décidé de tout faire pour que la justice soit rendue. Plusieurs fois par an, Alain et Dafroza se renden... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Cette BD traite du génocide rwandais qui est intervenu au printemps 2014 et qui a tué près d'un million de personnes en 100 jours. Cela fut orchestré par un gouvernement ami de la France d'obédience hutu contre les tutsis, l'ethnie minoritaire. Inutile d'indiquer que je suis meurtri par un tel massacre à grande échelle, descendant de victime d'un autre génocide perpétré au XXème siècle.

Il est question d'un couple Alain et Dafroza Gauthier, qui comme les Klarsfeld avec les nazis, traquent les génocidaires rwandais qui se sont réfugiés en masse dans notre pays des droits de l'homme afin d'y couler des jours heureux loin de leurs responsabilités dans ses massacres. Ils veulent que la justice restaure l'humanité en brisant le cycle de la haine. C'est tout à fait louable.

Ce couple demande la justice d'autant que Dafroza a perdu presque toute sa famille et notamment sa mère brûlée vive dans une église, la plus sacrée du pays. Ils ont fondé une association. le bilan n'est guère élogieux avec 5 procès en 30 ans sur 35 plaintes déposés. Il faut dire que la justice de notre pays est particulièrement lente et n'a pas mis les moyens.

La France de Mitterrand était l'ami du président hutu qui a été assassiné avec un tir de missiles contre son avion. Il est démontré aujourd'hui que ce sont des extrémistes dans son propre temps qui ont organisé cet attentat afin de prendre le pouvoir et d'organiser ce génocide. Evidemment, la France n'est pas coupable par complicité mais elle porte une lourde responsabilité car elle a permis par exemple la fuite des génocidaires. Aujourd'hui, elle traîne les pieds avec la Justice car elle désire tourner la page.

On va apprendre beaucoup de choses dans cette BD qui est la plus structurée et la plus intéressante de ce que j'ai pu lire jusqu'ici sur le génocide rwandais. Il est vrai que j'avais commencé ma lecture avec beaucoup d'appréhension que je ne souhaite pas étaler. Ce fut une réelle bonne surprise. J'ai apprécié la retenue de ce couple dont je comprends désormais mieux les motivations profondes. Comme Voltaire, ils disent qu'ils préféreront toujours un coupable en liberté qu'un innocent en prison.

On apprendra que les religieux catholiques ont également joué un rôle non négligeable dans ce massacre de masse bien que l'église soit finalement assez perdante dans ce drame humain. Bref, il n'y a pas que la France qui avait un accord de coopération militaire avec le Rwanda depuis les années 70.

On se rend compte que la discrimination des tutsis a commencé sous l'époque coloniale belge au gré de changement de politique. Cela a encré un poison manifeste dans la population qui a été employé par la suite par des politiciens véreux et avides de pouvoir.

Un mot sur le graphisme pour dire qu'il a permis une lecture assez facile et fluide. J'ai bien aimé les nuances sur les couleurs car il y aura des passages très difficiles où il faudra retenir ses larmes.

Je recommande bien entendu cette lecture à ceux qui veulent comprendre ce qui s'est réellement passé là-bas. Certes, cela ne sera pas une partie de plaisir car on a affaire au crime le plus odieux qui soit dans l'humanité.
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Dafroza et Alain Gauthier ont consacré les 20 dernières années de leur vie à chasser les génocidaires rwandais . Dafroza, comme nombre de Tutsis, a perdu une bonne partie de sa famille en 1994, quand les Hutus ont décidé d'achever leur processus d'extermination de l'ethnie Tutsi entamé au début des années 60.

Excellent roman graphique, qui pointe un des plus grands scandales de l'histoire récente de notre pays , la complicité de la France dans le génocide des Tutsis, sous la houlette d'un Mitterand au sommet de son art , affirmant même qu'un génocide dans ces régions n'était pas très grave. Mais bon ,c'est Mitterand, faut pas trop y toucher.

Au delà du rôle nauséabond de l'état Français, l'ouvrage revient sur le génocide certes , de façon détaillée et documentée , mais aussi sur toute la mise en place de ce génocide , orchestrée la aussi depuis l'Europe , par les Belges qui depuis leur pays ont décidé quelle ethnie était supérieure à l'autre , n'hésitant pas à changer de favori en cours de route. Ecoeurant.

Et pour compléter le tableau, il y a donc la chasse aux génocidaires , difficile , longue et n'intéressant que peu l'opinion publique. Des procédures judicaires qui s'étalent sur plus de 20 ans , des témoins qui disparaissent...
Un combat plus ou moins perdu d'avance mais que la mémoire ne peut occulter.
Les dessins sont doux mais traduisent bien l'horreur sans verser une goutte de sang , les petites histoires nourrissent la grande, les ravages psychologiques sont bien évoqués, la France est renvoyée à son rôle abject, dans le même sac que les colons moralisateurs ...et le roman graphique est une nécessité de lecture pour appréhender facilement les horreurs de ce génocide, le combat permanent des victimes qui en ont fait le symbole d'une vie et l'abominable politique extérieure française ou belge.
Bravo !
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Club N°55 : BD sélectionnée ❤️
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Une plongée historique et personnelle dans l'histoire du Rwanda, centrée autour du Génocide des années 90, et le combat de Dafroza et Alain Gauthier pour amener les perpétrateurs qui se cachent en France devant les tribunaux.

C'est une BD, visuellement captivante, notamment le travail sur les visages, et dont la force émotionnelle est très bien rendue.

Page d'histoire tragique peu étudiée jusqu'à récemment, l'ouvrage permet de comprendre l'histoire du Rwanda et ce qui a amené au conflit Hutu/Tutsi (merci le Colonialisme !), et la part de la France dans le génocide en 1994 et ce qui a précédé (merci la France-Afrique !).

Elle développe également le combat des Gauthier qui cherchent à réunir des témoignages pour rendre justice et faire condamner les responsables du pouvoir.

Le combat d'une vie, long, lent mais au combien nécessaire.

Un ouvrage nécessaire, de grand qualité.

Greg
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Une BD indispensable bien que très dure !

L'histoire de ce couple équivalent aux Klarsfeld en train de pister les anciens criminels du génocide rwandais est édifiante tant leurs résultats sont faibles comparés à leurs efforts !

Le rôle de la France est également évoqué.

A faire lire aux terminales qui ont ce génocide au programme d'histoire.

Nicolas
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Très beau témoignage graphique de la lutte des Gauthier après le génocide du Rwanda.

Xel
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A lire pour mieux comprendre le génocide rwandais et le combat des Gautiers pour faire comparaître les responsables.

Sam
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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A l'automne 2021, Thomas Zribi, journaliste, accompagne pendant 10 jours Alain et Dafroza Gauthier au Rwanda. le couple, fondateur du CPCR ( Collectif des parties civiles pour le Rwanda), traque depuis 20 ans les personnes soupçonnées d'avoir participé au génocide des Tutsi et réfugiées en France. Les preuves matérielles et les traces écrites sont rares et ils doivent se rendre régulièrement au Rwanda pour recueillir des témoignages auprès des rescapés.

Dans « Rwanda, à la poursuite des génocidaires »Thomas Zribi, pour le texte, et Damien Roudeau, pour les dessins, rendent hommage au travail d'une vie entrepris par Dafroza et Alain Gauthier, couple franco-rwandais : celui de rendre justice aux milliers de victimes tutsi et à leurs familles en amenant devant la justice leurs bourreaux. Tel le couple Klarsfeld en son temps qui chassait les nazis cachés en Amérique du Sud ou ailleurs, les Gauthier traquent inlassablement les tueurs tranquillement réfugiés dans leur pays ami, la France. Ce travail de fourmi très fastidieux est également émotionnellement très éprouvant pour Dafroza qui est personnellement impliquée, ayant perdu toute sa famille durant le génocide. Plusieurs portraits de génocidaires sont présentés, des enquêtes au cours desquelles Dafroza et Alain sont confrontés à des témoignages insoutenables, pour ensuite attendre des années avant qu'un procès ait lieu pour des résultats trop peu couronnés de succès. de quoi largement s'interroger. Se décourager aussi. Avant de relever la tête et de repartir au combat. Car comme le dit Dafroza Gauthier avec une élégante modestie : « Ce travail nous prend énormément d'énergie. Mais il faut le faire, alors nous le faisons, c'est tout. » .
En parallèle de leur récit, ce roman graphique permet aussi de revenir sur l'histoire du génocide dont l'origine repose sur la vision racialiste imposée depuis la fin du 19e siècle par les colons européens. Elle explique également l'entreprise d'extermination très organisée qui casse le mythe d'un soulèvement « sauvage » souvent véhiculé par les occidentaux. Enfin, comment ne pas parler du rôle de la France et de son aide apportée au gouvernement génocidaire, avant et pendant les massacres…
Surtout, cet ouvrage redonne un visage, une histoire à ces milliers de victimes, que ce soit à travers les témoignages bouleversants, les lieux de massacres ou les planches pleines de silence où les visages des victimes, si nombreux, figés pour l'éternité et encore si vivants, fixent le lecteur.

Un ouvrage nécessaire, encore une fois.
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Gikongoro, Rwanda, septembre 2021.
Alain et Dafroza Gauthier suivent la piste d'un tueur. En cherchant d'éventuels témoins, ils pourront peut-être déclencher un procès contre un des nombreux génocidaires encore en fuite, dont certains cachés en France.

Le Rwanda est un cimetière. le massacre en 1994 des Tutsi par les Hutu a fait plus de 1.2 million de morts. le grand reporter Thomas Zribi rend ici hommage à un couple ordinaire qui n'a de cesse depuis 20 ans de traquer les meurtriers pour que justice soit faite.

Damien Roudeau, qui dessine depuis 20 ans des reportages, met en images ces véritables enquêtes de terrain à la recherche des témoins. Avec des croquis vifs et parfois durs, il met en scène cette docu-BD avec tact en donnant la parole à ceux qu'on n'entend pas et en montrant les visages de quelques unes des nombreuses victimes.

Voilà bien une BD marquante qui a le mérite de replacer ce génocide dans son contexte historique et colonial. J'y ai appris beaucoup et j'en sors marqué par la volonté de Dafroza et Alain Gauthier de rendre justice aux victimes et à leurs familles.
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critiques presse (4)
BDGest
07 novembre 2023
Au travers de cet album, c'est tout un pan de l'histoire contemporaine qui est abordé. Souvent négligé, il permet pourtant de mieux comprendre le monde actuel.
Lire la critique sur le site : BDGest
Bibliobs
06 novembre 2023
Un superbe outil pédagogique dont, nous l’espérons, nombre de professeurs auront à cœur de s’emparer.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LigneClaire
25 octobre 2023
Un ouvrage qui rappelle, raconte, témoigne pour que la mémoire ne s’efface pas, que la justice quand elle le peut, passe. Terrifiant et nécessaire sur des dessins qui font froid dans le dos et pleurer d’émotion.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
LeMonde
16 octobre 2023
Le journaliste Thomas Zribi et l’illustrateur Damien Roudeau reviennent dans un roman graphique sur l’engagement de Dafroza et Alain Gauthier pour faire juger les criminels ayant fui en France.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le génocide, c'est le mal absolu. Le mal dont on ne guérit pas.
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Nous estimons qu’entre 200 et 400 génocidaires vivraient en France aujourd’hui. Quand ils sont arrivés, ils considéraient qu’ils étaient dans un pays ami. C’est la raison pour laquelle certains n’ont pas échangé de nom et qu’on les retrouve parfois dans l’annuaire ! Il y a toutes sortes de profils. Beaucoup ont des petits boulots, travaillant dans la sécurité… Il y a aussi des médecins, des professeurs, des prêtres… Il y en a même qui disent encore la messe.
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Le temps est long. De grands arbres et des plantations de thé couvrent les collines. Des oiseaux exotiques fendent le ciel. Et derrière chaque paysage, un drame.
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Une justice digne de ce nom établit un rapport égalitaire et symétrique entre la victime et le bourreau, brise le cycle de la haine, aide à la reconstruction des personnes, restructure les liens sociaux et politiques, ouvre un avenir commun. La justice restaure l'humanité.
[Gaël Faye, préface]
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Il n’y a pas de prescription pour les génocidaires. Le sang ne s’efface pas.
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