L'action de lire relie ce que je faisais dans le passé à ce que je fais maintenant, et aussi un peu à ce que je ferai dans le futur. Le processus est toujours en cours et il n'est pas nécessaire de le forcer à s'arrêter.
Ce serait peut-être une bonne idée de te mettre à écrire un journal... Tu y rapporterais ce qu'on te dit ou, au contraire, ce qu'on ne te dit pas... Tu y noterais aussi ce que tu ressens à cet instant, ou bien ce que tu ne ressens pas.
Tu ne peux pas comprendre ma souffrance, et, de la même façon, je ne peux pas comprendre ta tristress, parce que nous sommes deux êtres distincts, toi et moi.
Ce jour-là, quand elle m'a arrachée au destin solitaire qui m'attendait, elle avait le regard d'un loup séparé de sa meute.
a tante est romancière, mes parents sont morts, et j’en bave ! Ça devrait donner une profondeur musicale à ce que j’écris, et pourtant je suis médiocre ! Pourquoi ? C’était ça mon plus grand tourment. Moi qui étais censée être accablée par le malheur, je me tracassais pour des broutilles.
Qu'elle est donc la définition exacte d'un meurtre ? Si ce sont de vrais assassins, alors je suis quoi, vu que je les couvre ? Est-ce que j'ai le droit de me trouver ici ? Je me sens pourtant bien avec eux. Néanmoins, j'ai l'impression de m'être engouffré dans un monde tellement différent de mon monde habituel. Un sentiment étrange... Bien plus fort que celui que je pouvais ressentir quand j'étais gamin. Qui me dit "est-ce que j'ai vraiment ma place ici ?".
- Non.. je le sais... Vous ne faites qu'essayer de gagner du temps.
- Ha ha, tu m'as grillés. Oui, j'essaye de te retenir ici le plus longtemps possible. Alors si tu pouvais éviter de détruire ma barrière... Toutefois, tu ne penses pas que la vie, c'est pareil ? Ce n'est qu'un moyen de repousser l'échéance de notre mort, rien de plus. Cependant, tant qu'à vivre, autant faire de sa vie quelque chose de bien, non ?
- Je vous l'ai déjà dit, j'ai simplement vécu dans la souffrance. J'ai détruit parce qu'on m'avait déjà détruit. C'est tout.
- J'ai mal.
- Tu vas vite t'y habituer.
- Pourquoi tu m'attaches comme ça ?
- Pour que tu ne sois qu'à moi.
- Qu'est-ce que tu...
- Tu vois, je te l'avais dit ! Tu ferais mieux de couper les ponts avec ce type.
- Et voilà. Tu continues à laisser d'autres personnes que moi entrer en toi. C'est moi qui t'ai trouvé. Tu m'appartiens.
Tue au risque de ta vie, c'est ça écrire.