Citations de Toni Maguire (83)
Mais j'avais trop souvent entendu ces promesses mirobolantes pour continuer à les croire. Sous les grands sourires de ma mère et ses fanfaronnades, je sentais le découragement. Les mots étaient faciles à prononcer, et je ne pense pas qu'ils croyaient vraiment à ce qu'ils disaient, pas plus que je ne le croyais.
Sa peine de prison a représenté moins d'un jour pour chaque fois qu'il m'a violée.
Antoinette, tu vas sûrement trouver que la vie est injuste, comme tu as déjà pu t'en rendre compte. Les gens vont t'accuser, ils l'ont d'ailleurs déjà fait. Mais écoute moi bien. J'ai lu les rapports de police. J'ai vu ton dossier médical. Je sais exactement ce que tu as subi, et je t'assure que rien de cela n'est de ta faute. Tu n'as pas à avoir honte.
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Tu te souviens, maintenant ? murmura Antoinette. Tu crois vraiment que ta mère t'aimait ?
- Bien sûr, protestai-je.
- Mais elle l'aimait encore plus, lui.
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Elle était effrayée par ce qu'elle était sur le point d'entendre.
Bien souvent, la cruauté a pour but de désarmer la personne contre qui elle s'exerce, et son impuissance vous permet ensuite de vous sentir supérieur.
Après le bal, Antoinette a été réveillée par l'infirmière de nuit. Antoinette cligna sourdement des yeux. Elle savait que ce n'était pas encore l'heure de se lever, il faisait encore nuit.
Elle glissa ses bras dans son peignoir et ses pieds dans ses sandales entre-orteils. Elle pouvait deviner que quelque chose s'était passé.
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Elle était encore en chemise de nuit et se peignait joyeusement ses ongles d'orteils pendant qu'elle se détendait devant la télévision.Elle leva les yeux de surprise lorsque la porte s'ouvrit à la volée et que son père entra. "Qu'est-ce que tu fous à traîner comme ça?"
Quand il vit qu'elle ne portait qu'une chemise de nuit , elle se leva rapidement et la boutonna de haut en bas.
Dos au soleil, c'était une ombre sans visage mais elle savait que c'était lui . Elle sentit les poils de sa nuque se hérisser et elle posa ses mains sur ses genoux pour cacher leur tremblement.
Je suis si fatiguée, fatiguée d'essayer de trouver un sens à ma vie et fatiguée d'essayer de survivre.
Seul un pleurs animal à donner des frissons tant il était désespéré, franchit ses lèvres.
Les mots qu'il prononça ensuite allaient devenir un refrain lancinant : "ne dis rien à ta mère, ma petite. C'est notre secret. Si tu lui en parles, elle ne te croira pas. Elle ne t'aimera plus.
Je savais déjà qu'il disait la vérité.
Papa, s'il te plaît, ramène-moi à la maison, je n'aime pas cet endroit .
il me regarda avec un sourire que ses yeux ne relayaient pas.
Reste là, Antoinette. Ton papa a un cadeau pour toi.
Tu vas l'aimer, tu verras.
L'amour, comme je le découvris, est une habitude difficile à perdre.
Bientôt, l'unique personne qui me restait et qui était responsable de ma venue au monde ne serait plus, et la mort du dernier parent nous rappelle notre propre mortalité. Il ne reste plus personne qui nous a vus enfant, et cela seul crée un sentiment de vulnérabilité.
Si un enfant naît incapable de marcher, quand regarde-t-il ses camarades et se rend-il compte qu'ils peuvent courir quand lui ne peut que ramper ? Quand un enfant né aveugle regrette-t-il la liberté que donne la vue ? À quel âge un enfant sourd sait-il ce que signifie le silence ?
Quand un sociopathe entend ses contemporains parler de sentiments qu'il n'éprouve jamais, quand les envie-t-il ? Aimerait-il ressentir la joie que procurent les petites choses qu'ils vivent ? Ou se sent-il supérieur et prend-il le manque de sentiments pour de la force ?
Notre coeur a beau nous appartenir, il est difficile de le contrôler.
On n'en a jamais fini avec le passé, Toni. C'est notre passé qui fait de nous ce que nous sommes.
Le cendrier était plein à ras bords. Je commençais à y voir plus clair, à mesure que j’avançais vers l’acceptation de la réalité.
« Elle ne m’a jamais aimée. Aujourd’hui elle a besoin de moi pour mourir en paix, avec son rêve intact ; ce fameux rêve d’un beau mari qui l’adore et d’un couple heureux avec un enfant. Je ne suis rien d’autre qu’une actrice dans le dernier acte de sa pièce. C’est le rôle que je joue en ce moment.
Pendant des années, j’avais accusé mon père et trouvé des excuses à ma mère. Mais ce soir-là, je vis que c’était un être faible. Non seulement elle avait laissé passer sa chance d’avoir une vie de famille heureuse, mais elle s’était perdue elle-même dans l’amour qu’elle portait à mon père.