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Citations de Tony Judt (16)


Le pape n'est que l'occupant temporaire du trône permanent de Saint Pierre.
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A la différence de la mémoire, qui se confirme et se renforce, l’histoire contribue au désenchantement du monde. L’essentiel de ce qu’elle a à offrir est dérangeant, voire perturbant : c’est bien pourquoi il n’est pas toujours politiquement prudent de manier le passé comme une trique morale pour frapper et réprimander un peuple de ses péchés passés. Mais l’histoire demande à être apprise, et périodiquement réapprise.
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La faute véritable, collective, générale, de presque tous les Allemands, à cette époque, à été de n'avoir pas eu le courage de parler.
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Les guerres étaient habituellement suivies de récessions : plus grande était la guerre, plus dure était la chute. Ceux qui ne redoutaient pas une résurgence du fascisme tournaient leurs regards inquiets vers l’est, avec les centaines de divisions de l’Armée rouge et les partis communistes et syndicats puissants et populaires de l’Italie, de la France et de la Belgique. Quand le secrétaire d’État américain George Marshall visita l’Europe au printemps de 1947, ce qu’il y vit l’effara : le plan Marshall est né de la crainte que les suites de la Seconde Guerre mondiale ne fussent pires encore que celles de la Première.
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La Première Guerre mondiale, déjà la pire et la plus intensément destructrice de mémoire d’homme, fut très vite suivie d’épidémies et de révolutions, sans compter les États qui firent faillite ou se disloquèrent, les crises monétaires et le chômage qui prit une ampleur que n’avaient jamais imaginée les économistes traditionnels dont les politiques étaient alors en vogue.
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Le passé n’était ni aussi bon ni aussi mauvais que nous l’imaginons : il était juste différent. Si nous nous complaisons dans des histoires nostalgiques, nous ne résoudrons jamais les problèmes qui se posent à nous aujourd’hui, pas plus que si nous imaginons naïvement que notre monde est meilleur à tous égards. Le passé est réellement un autre pays : nous ne saurions revenir en arrière. Mais il y a pire que d’idéaliser le passé ou nous le présenter, à nous et à nos enfants, comme une chambre d’horreurs : l’oublier.
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Notre handicap est discursif : nous ne savons tout simplement plus comment parler de ces choses. Depuis trente ans, chaque fois que nous nous sommes demandé s’il fallait appuyer une politique, une proposition ou une initiative, nous nous sommes limités aux problèmes de perte et de profit – à des questions économiques au sens le plus étroit. Or, loin d’être une condition humaine innée, c’est un état acquis.
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La pauvreté est une abstraction, même pour les pauvres. Mais les symptômes de la paupérisation collective nous entourent. Routes défoncées, villes en banqueroute, ponts effondrés, écoles en faillite, chômeurs, employés sous-payés et non assurés : tout suggère un échec collectif de la volonté. Ces insuffisances sont tellement endémiques que nous ne savons plus parler de ce qui ne va pas, encore moins entreprendre d’y remédier. Reste que quelque chose va mal, très mal. Alors même que les États-Unis consacrent des dizaines de milliards de dollars à une vaine campagne militaire en Afghanistan, nous nous faisons du mauvais sang en envisageant les conséquences d’une augmentation des dépenses publiques pour les services sociaux ou les infrastructures.
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L’illusion que le communisme était réformable, que le stalinisme avait été un mauvais tournant, une erreur qu’il était encore possible de corriger, que les idéaux centraux du pluralisme démocratique étaient peut être, tant bien que mal, encore compatibles avec les structures du collectivisme marxiste: cette illusion fut écrasée par les chars le 21 août 1968 et ne devait plus renaître. Alexandre Dubcek et son programme d’action n’étaient pas un commencement, mais une fin.
La carcasse en putréfaction ne devait être finalement emportée qu’en 1989, mais l’âme du communisme était morte vingt ans plus tôt: à Prague, en août 1968.
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Imaginez quelques instants que l'on vous a forcé à vous allonger sur le dos, parfaitement immobile (...), contraint d'inventer un moyen de rendre ce calvaire tolérable, non pas juste pour une nuit, mais pour le reste de votre vie. Ma solution a été de dérouler le fil de ma vie, de mes pensées, de mes rêves, de mes souvenirs et de mes faux souvenirs, jusqu'à tomber par hasard sur des évènements, des personnes ou des récits que je peux utiliser pour détourner mon esprit du corps dans lequel il est enfermé.
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"Identité " est un mot dangereux. Il n'a pas d'usages contemporains respectables. En Grande-Bretagne , les mandarins du New Labour- non contents d'installer plus de caméras de surveillance en circuit fermé que toute autre démocratie- ont essayé (jusqu'ici en vain) d'invoquer la "guerre contre la terreur" pour introduire des cartes d'identité obligatoire. En France et aux Pays Bas, les débats artificiels sur l' "identité nationale" ont été un piètre prétexte à l'exploitation politique des sentiments anti-immigrés: stratagème flagrant pour détourner l'inquiétude économique en ciblant des minorités.
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Selon les termes de Philippe Burrin, "la culture politique française [est] une culture historiquement conflictuelle, pensant historiquement ses conflits et conflictuellement son histoire".
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Nous vivons dans une peur croissante d'oublier le passé, de le voir s'égarer dans le bric-à-brac du présent. Nous commémorons un monde que nous avons perdu, parfois avant même de l'avoir perdu.
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La contribution d’Althusser fut d’arracher le marxisme au champ de l’histoire, de la politique et de l’expérience, pour le rendre invulnérable à toute espèce de critique empirique
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La lucidité et le courage moral de Camus continuent de briller aujourd’hui comme la chose n’était pas possible dans le monde polarisé de 1958…
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Comme le disait Milan Kundera, le souvenir est une forme d’oubli, et l’historien a tout au moins la responsabilité de corriger les distorsions mémorielles.
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