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Citations de Torsten Pettersson (13)


Au cours de l'année qui vient de s'écouler, j'ai changé aussi bien en tant qu'être humain qu'en tant que policier. J'ai pensé et fait beaucoup de choses qui m'auraient été étrangères auparavant. Je tiens à en faire un récit exhaustif afin que moi-même et les autres puissions comprendre.
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Parfois, quand à la table de la cuisine, je me livrais à une introspection, je ne trouvais vraiment rien en moi. Pas même un sol en plaques métalliques au dessus d'un subconscient inaccessible, avec un peu de lumière qui filtre par les interstices des ouvertures. Je laissais un cône de lumière gris cendre jouer sur une cave abandonnée bien nettoyée, mais ne voyais que le sol qui est en moi, mais ne voyais que le sol qui est tout au fond, sans trappes ni interstices, sans rien qui soit dissimulé au-dessous. J'étais tout à fait normal, préparais à manger, pensais à Inger, pensais au Chasseur, mais ce n'était que le moi quotidien qui fonctionnait en mode automatique. Il manquait quelque chose là-dessous alors que ça aurait dû être là chez un être humain.

Que ressentais-je dans ces moments-là ? Un sentiment de vide. Que tout au fond de moi et à l'extérieur, il n'y avait finalement que le vide. Ce n'était même pas éprouvant ou effroyable, juste superficiel et insignifiant. Je savais qu'il manquait quelque chose mais je ne le ressentais pas.

C'est peut être la sagesse de la nature qui s'exprime ainsi. Ce que nous sommes vraiment va petit à petit être anéanti, pendant que nous pouvons encore le voir. Nous ne laisserons pas grand chose derrière nous. La coquille d'un être, rien qui mérite qu'on s'y attarde, jusqu'à ce que, pour finir, nous partions d'ici et disparaissions.
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Est il vraiment impossible à un être humain d'en connaître un autre en profondeur, même lorsqu'il s'agit de celui qui lui est le plus proche? Je n'ai jamais réellement pu éprouver les sentiments d'Inger, en dépit de toute la bonne volonté que j'y mettais. J'ignore ce qu'elle pensait de nous et si elle était heureuse ou non avec moi. Son calvaire lorsque la maladie la ravageait de l'intérieur m'est resté étranger. J'étais enfermé à l'intérieur de mon système nerveux et elle à l'intérieur du sien.
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Je regarde les yeux. Ils flottent dans leur solution iodée tels des jumeaux dans le liquide amniotique. Ils bougent : la moindre secousse du bocal les fait tressauter et remonter à la surface. Ainsi, ils peuvent observer le monde autour d'eux : des murs froids, de larges étagères de bois peintes en marron, une seule ampoule nue au plafond.
Ils doivent rêver qu'ils se trouvent ici, dans une cave ou un grenier, et, dans un lent mouvement de torsion, ils laissent leur regard glisser sur des murs de béton et des ombres insondables qui semblent se prolonger au delà des cloisons.
Dans la pâle clarté, quelque chose s'approche, un visage apparaît tout près. Quelqu'un les regarde - que peut il vouloir? A présent, il sort une grande....ça ressemble à une fourchette.
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Il n'était peut-être pas capable de se représenter le mal pur et dur. Lorsqu'on y est confronté, on ne peut pas se contenter de s'appuyer sur son expérience des autres délinquants. On doit se positionner là, au cœur sombre et brillant du mal. S'exposer à cet éclat noir et comprendre le mode de pensée du criminel.
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Nous nous engageâmes sur le parking bordé par un bâtiment en forme de L abritant les entrées 1A et 1B. Je me représentai mentalement l'autre côté : une petite aire de jeux et un autre parking devant l'étroit et long bâtiment 1C, tel un grand container largué devant les pins et les sapins.
Le vent nous ébouriffa lorsque nous descendîmes de voiture ; les arbres bruissaient et des lambeaux de nuages défilaient dans un ciel d'un bleu pur. Nous levâmes les yeux vers l'immeuble, comme si les murs grisâtres et les alignements monotones de fenêtres faisaient partie des pistes à étudier. Et effectivement, une femme était plaquée à une fenêtre, la main à mi-hauteur, ne sachant si elle devait faire signe ou non.
Nous gagnâmes l'entrée B où l'on avait grossièrement effacé les graffitis. Par contre, les parties les plus intimes de l'anatomie humaine étaient gravées dans l'ascenseur, accompagnées de leurs noms en suédois et en finnois.
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Au cours de l'année qui vient de s'écouler, j'ai changé aussi bien en tant qu'être humain qu'en tant que policier. J'ai pensé et fait beaucoup de choses qui m'auraient été étrangères auparavant. Je tiens à en faire un récit exhaustif afin que moi-même et les autres puissions comprendre
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Ici, à Forshalla, les gens sont sympathiques, bien qu'assez curieux, et j'aime les vieilles maisons en bois peintes, et la magnifique forteresse dans les tons gris bruns.
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La nuit est tombée au moment où je sors du cinéma. J'ai quitté un monde aux arbres dorés sous un ciel d'un bleu éclatant et j'en regagne un tout autre. Des néons grimacent. Des gens apparaissent dans la lumière des réverbères avant de disparaître à nouveau.
En attendant le bus, je marche le long de la berge et observe l'eau noire en contrebas. Elle semble morte, mais, de temps à autre, une vague scintillante vient respirer à la surface, en entraînant d'autres dans son sillage. Elles se montrent parfois l'espace d'une seconde avant de replonger. Un guidon de vélo parfaitement immobile émerge des vagues dans le halo projeté par l'éclairage du pont. Un animal qui s'est noyé, tels les crânes des vaches à grandes cornes qu'on voit dépasser du sable dans les westerns.
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S'il en va vraiment ainsi - comment pouvons-nous véritablement nous soucier les uns des autres ? Ressentir la souffrance d'autrui. Nous affirmons le faire, mais un tueur prouve que ce n'est pas vrai. Il est capable de tuer uniquement parce qu'il ne ressent pas la souffrance des autres quand ils hurlent ou se débattent. Pour lui, ils ne sont que des corps étrangers.
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Toute cette vie qui se déroule à l'intérieur d'un être humain, tout en lui échappant, ce corps qui s'éloigne de plus en plus de ce qu'on est réellement : le visage dont on se souvient, l'image qui se dissout. Le sentiment d'être une personne d'une vingtaine ou d'une trentaine d'années qui, suite à une étrange erreur, aurait atterri dans ce corps sensiblement plus âgé.
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Mes yeux se virent d'abord eux-mêmes, tout près de la surface de la glace. Encore bleu-gris mais un peu larmoyants désormais et plus plissés que lorsque j'étais jeune. S'apprêtant lentement à se fermer, un rideau de peau qu'on baisse toute sa vie jusqu'au jour où il se fige et devient inébranlable.
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Le Lindell que nous voyons n'était que la coquille du tueur, un spectateur ébahi condamné à souffrir pour celui qu'il devient l'espace de quelques courts instants, de temps à autre.
Comment certains êtres humains deviennent ils ainsi, tout aussi victimes que leurs victimes? Je ne le comprends pas. Je suis juste l'éboueur qui ignore ce que les sacs contiennent.
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