Tiens, il y a comme une odeur putride chez DC... Peut-être cela serait-il dû à la mini-série Dceased , une série à la fois tragique et décomplexée dans laquelle nos super-héros devront faire face à une véritable menace zombie...
Dceased , c'est DC qui s'essaye au film de genre, au film d'exploitation , c'est une plongée cauchemardesque et apocalyptique dans un jeu de massacre plutôt jubilatoire, un jeu dans lequel les super-héros vont se confronter à une menace totalement imprévisible pour eux. Au scénario, Tom Taylor nous guide dans un cauchemar assez rafraîchissant dans lequel il n'hésite pas à faire du mal aux têtes d'affiches de DC. Et je dois avouer que cela fait un bien fou, notamment quand l'un des personnages majeurs de l'univers DC y passe au bout du premier chapitre. Certes, l'air est putride mais le scénario trash à souhait de Tom Taylor est aussi une brise revigorante. Je vais éviter de spoiler l'intrigue mais Dceased, c'est tout simplement une parenthèse horrifique pour l'univers DC aussi généreux que dynamique. L'intrigue finit d'ailleurs par atteindre des sommets dignes d'un excellent film-catastrophe. C'est aussi plaisant de voir une galerie de super-héros plutôt dépassés par ce qu'ils sont en train de vivre. Certes, le scénario de Tom Taylor est mordant à souhait mais l'auteur n'en oublie pas de dresser une véritable fresque épique et désabusée ce qui donne parfois de véritables élans tragiques et pessimistes à cette mini-série.
En terme de contenu, Dceased est d'ailleurs très généreux. L'épidémie se déroule sur tous les fronts, que ce soit à Métropolis ou dans le royaume d'Aquaman jusqu'aux confins de la galaxie. Ce cauchemar se déroule suivant plusieurs points de vue ce qui permet aux lecteurs de ne jamais s'ennuyer tout en s'amusant à suivre la destinée souvent funeste de ses héros préférés.
Rien à redire sur le dessin de Trevor Hairsine. Le dessinateur s'approprie parfaitement les personnages iconiques de l'écurie DC tout en y insufflant une bonne dose de trash et d'horreur ponctué par des séquences superbes et démesurées au fur et à mesure que la tragédie avance et gagne en intensité. C'est jubilatoire, même si je suis un peu moins fan du travail autour des chapitres consacrés à Mister Terrific ou Barda, sans doute parce que je ne connais pas bien ces personnages. Du coup, j'ai été moins emballé par certains chapitres mais cela reste totalement subjectif.
Toutefois, malgré ses quelques "ralentis" Dceased est une mini-série dynamique qui vous fera passer un bon moment, ne serait-ce que pour cette douce ambiance de fin du monde assez impitoyable pour nos chers super-héros.
Ajoutons bien évidemment la qualité éditoriale de cet intégrale chez Urban qui , en plus, propose trois couvertures alternatives ainsi qu'un petit assortiment en bonus de cover inspirés d'affiches de films. J'ai tout simplement cette idée de parodie assez excellente montrant aussi le second degrés de cette mini-série.
Dceased est une bonne mini-série, juste pour sa volonté affiché de proposer une plongée cauchemardesque du DC universe dans les tréfonds du film de zombie. Jubilatoire, le scénario de Tom Taylor possède aussi un éclat tragique à travers les difficultés (c'est un euphémisme) rencontrées par nos super-héros. Un titre mortel et rafraichissant.
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Cela faisait un petit moment que ce DCeased me faisait de l'oeil depuis la bibliothèque (je ne sais pas trop pourquoi je précise le lieu car il pouvait difficilement m'en faire depuis l'étagère des épices de la cuisine mais passons). Et puis, ce week-end du 17 octobre 2020 voilà que le couvre-feu est instauré à Lyon sur fond - tristement habituel à présent - de pandémie de Covid-19. Coïncidence ? Je ne crois pas. En ce dimanche frisquet je décidai donc de dégainer cet ovni de l'écurie DC et le verdict est sans appel : quelle claque.
L'éminent Tom Taylor, à qui l'on doit la remarquable saga Injustice, est de retour à la barre pour l'aube de cette épopée qui s'annonce, comment dire, dantesque, oui c'est bien le mot. Imaginez un croisement de génie entre Walking Dead et Justice League et vous obtenez DCeased, le pari fou de la maison d'édition de faire souffler sur l'univers de nos super-héros costumés un vent post-apocalyptique. Même si le postulat de départ est légèrement tiré par les cheveux (il faut bien trouver un riquiqui défaut tout de même), la suite se veut totalement addictive et délectable.
Les diverses premières de couverture - éditées pour l'occasion - mettant en lumière quelques-uns des héros les plus emblématiques du monde DC sous un jour « zombique », sont clairement annonciatrices du cataclysme à venir : plus rien ne sera jamais comme avant. Le scénariste donne libre cours à sa créativité débordante, il y prend un indéniable et malin plaisir on le sent clairement et, en toute franchise, on en redemande tant c'est exquis. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on peut imaginer un monde ravagé par des super-héros mutants rongés par un virus diabolique.
Côté graphismes, Trevor Hairsine assure, et pas qu'un peu. Sans avoir le coup de crayon le plus habile du milieu, il parvient tout de même à accoucher de planches vivantes et ultra lisibles, conférant au récit une tension palpable et un rythme nerveux. Petit détail perfectionniste, si on veut chercher la petite bête, le dessinateur alterne quelquefois avec un panel restreint d'illustrateurs dont la qualité graphique n'est pas toujours constante et le trait parfois légèrement pataud.
Nul besoin d'en dire davantage, si vous aimez les histoires de zombies à dormir debout ou les sinistres sagas de super-héros en proie au désespoir et à leurs démons, DCeased est tout indiqué. Et si vous êtes en zone « couvre-feu » - c'est étrange d'écrire cela on se croirait dans un paragraphe tout droit sorti de Je suis une légende - vous n'avez plus d'excuse. En attendant la suite, je vais mater La Révolution sur Netflix, histoire de rester dans le thème quoi.
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Supposons que Superman et Wonder Woman, deux personnages les plus puissants de DC Comics, soient frappés d'un virus qui les rendent franchement agressifs au point de s'en prendre à tout ce qui vit (sauf les 'ti n'animaux et les plantes, faut quand même pas déc...) : on serait dans un joyeux bouzin. Et c'est ce qui se passe ici. Parce que Darkseid a enfin mis la main sur l'équation d'anti-vie et l'a transmise, via une scène de torture, sous forme de virus à Cyborg avant de renvoyer ce dernier sur Terre. Ce sympathique virus se transmet physiquement mais aussi par le biais des écrans (petit tacle du scénariste envers Internet et ses utilisateurs ?) et les super-héros n'échappent pas à ce cauchemar.
Le scénario, horrifique, gore mais sans plus (il n'y a pas de gore pour faire du gore, c'est toujours utilisé à bon escient), est assez agréable, sans pour autant être révolutionnaire. Il y a quelque chose d'assez jouissif à voir les puissants membres de la Ligue de Justice tomber comme des mouches face à un ennemi contre lequel ils ne peuvent rien, soit la mort. J'apprécie tout particulièrement le fait que certains membres de la Ligue soient relégués au second plan (tels Flash ou Green Lantern) au profit de quelques supervilains comme Harley Quinn, Poison Ivy ou Lex Luthor, ou encore d'autres personnages de l'écurie DC tels que Mr. Miracle ou Mister Terrific.
Bref, DCeased est un très chouette moment à passer (ou pas, parce que bon : beaucoup de personnages populaires tombent) pour quiconque aime DC, les zombies et l'horreur d'une manière générale.
Notons que cette parution se fait selon quatre versions : que l'on préfère Superman, Wonder Woman, Batman ou tout simplement Le Joker, on peut se faire plaisir en optant pour la couverture qui nous plaît le mieux. Et, comme à chaque fois pour les recueils, l'histoire est accompagnée de visuels dont certains sont des pastiches de films d'horreur. Trop bien !
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Et si la dépendance de l'Homme à internet pouvait être la cause de l'apocalypse ?
Darkseid, dans sa conquête de la terre, a décidé d'utiliser l'équation d'anti-vie pour détruire les super-heros et conquérir la planète.
Il réussit son projet bien mieux que prévu.
La catastrophe commence. Un nouveau virus, qui mêle la technologie et la biologie, est transmi par les écrans connectés ou par la morsure d'un infecté !
Dès l'infection le malade devient hystérique, il ne souhaite que détruire. Batman, Superman et tous les autres héros doivent alors combattre l'un des pires fléau de la vie: la mort. Mêlée à l'hyper connectivité de l'Humanité.
Dans cette bande dessinée on peut voir ce que la technologie peut provoquer. La toxicité des réseaux. On peut être sûr que la propagation d'un virus ne mettra pas beaucoup de temps à se faire via tous les écrans.
Et si le pire ennemi de la terre, le super-vilain, était Internet?
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L'histoire se passe après les 3 tomes de Divinity (également disponibles en intégrale chez Bliss).
N'ayant pas lu Divinity, je n'avais pas tous les tenants et aboutissants pour bien débuter l'œuvre.
Bliss a toutefois intégré un Divinity #0 avant les 4 épisodes de Eternity pour permettre à ceux dans mon cas de raccrocher un peu les wagons.
Nous suivons les personnages de Abrams et Myshka qui suite à leur voyage dans l'espace dans Divinity ont obtenus des pouvoirs divins.
Aujourd'hui, les deux tourtereaux vivent paisiblement en Russie où ils ont eu un fils.
Alors que le bébé est encore tout jeune, il est enlevé pendant la nuit.
Pour comprendre les motivations des kidnappeurs, les parents vont devoir se rendre dans un monde au delà de notre réalité où ils rencontreront des civilisations avancées et extrêmement puissantes.
Un très bon récit SF dont le principal défaut est que l'univers aurait mérité d'être développé plus longuement.
N'ayant jamais lu les Divinity, je me laisserais tenter avec plaisir.
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Ce tome fait suite à la trilogie Divinity des mêmes auteurs qu'il vaut mieux avoir lue avant. Il contient les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2017, écrits par Matt Kindt, dessinés par Trevor Hairsine, encrés par Ryan Winn et mis en couleurs par David Baron. Les couvertures ont été réalisées par Jelena Kevic Djurdjevic, soit la même équipe créative que pour Divinity I, II et III.
Dans le parc national d'Ugra en Russie, dans une belle maison en bois, un jeune enfant progresse à quatre pattes dans le salon, vers son père qui tient dans sa main un cube avec la lettre D. L'enfant prononce son premier mot : Da, en cohérence avec la lettre. La mère exprime sa fierté dans son fils et leur demande de passer à table. Puis les parents (Valentina Volkov & Abram Adams) couchent leur fils. Dans une autre dimension, l'Observateur rend son dernier soupir sur les marches d'un imposant édifice, en articulant : Tempus est, temps absoluta. L'individu qui l'accompagnait descend les marches avec précipitation pour aller annoncer sa mort. Il avertit le docteur Tear qui commente que l'Observateur connaissait son destin et avait raison. Il indique que Grim-1 va aller annoncer la nouvelle aux Frères de la Bombe. Ces derniers prennent la nouvelle très au sérieux, conscients de la rupture de l'équilibre qui existait et des catastrophes qui s'annoncent. Sur Terre, dans une zone isolée de l'Australie, David Camp assiste à l'arrivée des Frères de la Bombe, à l'endroit même où s'était autrefois posé Abram Adams sous sa forme de Divinity. C'est un signe.
David Camp sort de l'abri (l'ancienne capsule spatiale d'Abram Adams) dans lequel il était en train d'écrire l'évangile de Divinity, pour accueillir les Frères. Il répond à leur question, en leur indiquant que Divinity se trouve en Russie. À son réveil, Abram Adams constate que son fils n'est plus dans son lit à barreau. Il réveille immédiatement sa compagne Myshka. Elle lui intime de le retrouver sur le champ. Il utilise ses sens divins pour sonder l'univers et il n'en trouve nulle trace. Mais il a capté que David Camp sait. Myshka et lui se rendent en Australie et interroge Camp qui leur parle des Frères de la Bombe. Ils n'en ont cure, et se dirigent immédiatement vers le lieu dont Abram Adams a saisi la localisation dans l'esprit de David Camp. Là-bas, devant un autel, une créature brandit le jeune enfant en évoquant un sacrifice à venir. La cérémonie est interrompue par un barbare avec un jetpack, répondant au nom de Krakor.
Comme son nom l'indique, le lecteur était en droit de supposer que la trilogie Divinity se suffisait à elle-même et qu'il n'y avait pas lieu d'avoir une sorte de prolongement, quand bien même il aurait s'agit d'u épilogue. Néanmoins cette suite était annoncée à la fin du tome 3, et elle est réalisée par les mêmes créateurs. Aussi, s'il a apprécié la trilogie, le lecteur a toutes les raisons de leur accorder sa confiance et de revenir pour la quatrième partie de la trilogie. Au départ, il se dit que Matt Kindt ne s'est pas foulé pour son intrigue : les 2 Divinity ont conçu un enfant qu'ils élèvent dans une cellule familiale des plus classiques, Hairsine & Winn montrent une maison en bois à l'écart de tout, avec un ameublement simple, 2 individus au corps parfait s'occupant de leur enfant en bas âge avec amour. Ce n'est pas réductible à un cliché prêt à l'emploi, mais il s'en faut de peu. Les 2 êtres les plus puissants de la planète se sont rangés des voitures et coulent des jours heureux que rien ne serait venir troubler.
Dans le même temps, Matt Kindt présente des extraterrestres aux coutumes incompréhensibles, craignant la fin de leur civilisation parce que l'Observateur est mort. Hairsine & Winn montrent un environnement très bizarre avec un escalier interminable menant à une terrasse sur un bâtiment tout en hauteur, sans fonction très claire, reposant sur une énorme plateforme transpercée par des doigts de géant. David Baron s'éclate avec des couleurs rose, violette et verte, pour des compositions doucement psychédéliques, rappelant vaguement celles de l'endroit où Adams puis Volkov ont reçu leurs pouvoirs, puis vomi. Les extraterrestres ont bien sûr des silhouettes anthropoïdes, un peu étirées, avec des visages déformés, mais des entités humanoïdes finalement très classiques pour une science-fiction prête à l'emploi. Le pompon arrive avec l'espèce d'homme des cavernes muni d'un jetpack. Les artistes ont beau représenter la scène au premier degré, il flotte un parfum de science-fiction surannée et bon marché, rendant le lecteur peu enclin à s'investir émotionnellement dans les personnages, ou à prendre l'intrigue au sérieux.
Le récit gagne un peu en intérêt quand Myshka & Adams se retrouvent face à Ragad, le premier gardien qui répare en continu un barrage qui menace de céder à chaque instant. Le dialogue qui s'engage ne prend pas du tout la direction prévue, à l'opposé d'un premier affrontement physique qui préfigurerait une série à venir avec des adversaires toujours plus puissants. Les dessins manquent un peu d'inventivité. Les déplacements de Ragad mettent bien en avant sa force physique et son implication à accomplir sa tâche, mais les arrière-plans restent les parents pauvres de la narration, ne permettant pas au lecteur de se projeter dans cet environnement. Les 2 parents se retrouvent donc facilement face au deuxième gardien, et à nouveau Matt Kindt surprend le lecteur en évitant les clichés de la trame classique d'une quête. Trevor Hairsine et Ryan Winn conçoivent un environnement urbain plus étoffé, vaguement arabisant, mais sans tomber dans les Mille et Une nuits à la sauce Disney. La scène suivante revient à la plateforme gigantesque et aux extraterrestres. Elle acquiert une saveur quasi métaphorique grâce à la mise en couleurs très colorée de David Baron, et par la découverte de la forme globale de la construction, pour le coup, inattendue.
L'intérêt du lecteur commence à s'éveiller un peu. Mais le scénario retombe dans une trame usée, avec la découverte de la faction rebelle peu encline à accepter les 2 parents dont l'objectif ne s'inscrit pas les leurs. C'est alors parti pour une première bataille, prenant rapidement de l'ampleur avec l'arrivée des forces armées de l'autre faction. Contre toute attente, le récit prend à nouveau une tournure surprenante. Elle déconcerte dans un premier temps parce qu'elle établit un lien avec le caractère et l'histoire personnelle d'Abram Adams, tels que le lecteur a pu les découvrir dans la trilogie Divinity. De la même manière les dessins établissent un lien avec les épisodes passés, en particulier dans la description des rues de Moscou. Par la suite, le lecteur peut apprécier à quel point la partie graphique est en phase avec l'intrigue, comme si le tout avait été réalisé par un unique auteur. Les camaïeux de rose & violet prennent du sens par rapport à la situation des personnages, et la prison originale dans laquelle ils se retrouvent. Les cases perdent leur arrière-plan pendant plusieurs séquences, en cohérence également avec la situation des personnages. À l'opposé d'une astuce pour que les artistes puissent s'économiser, cette mise en scène souligne la nature de l'affrontement qui se déroule, une confrontation de concepts sur un plan spirituel. Hairsine et Winn renouent avec l'utilisation métaphorique des affrontements physiques spectaculaires de superhéros à grand coup de superpouvoirs pyrotechniques. Ils redeviennent la manifestation du conflit de valeurs morales et intellectuelles des opposants, engagés de tout leur être dans un conflit qui met en péril leur essence, et pas simplement leur intégrité physique.
Totalement absorbé par l'affrontement, le lecteur ne prête plus attention à la technique des narrateurs, alors même que Trevor Hairsine reprend son utilisation de cases de la largeur de la page, avec des informations visuelles dans toute leur largeur. Il déploie sa science de la mise en scène pour la mettre au service de la narration, proposant des pages variées, imprimant à la lecture, un rythme régulier et entraînant. Les postures d'Abram Adams gagnent en emphase pour faire apparaître sa dignité et sa détermination, son engagement d'aller jusqu'au bout pour récupérer son fils. Dans le même temps, Matt Kindt reprend la thématique qui courrait dans les 3 tomes de la trilogie Divinity, une façon d'envisager la vie essentiellement incarnée et mise en pratique par Abram Adams. Déjà dans les tomes 2 et 3, il avait utilisé les conventions des récits de superhéros pour mettre en avant des alternatives au règlement des conflits par la force physique, avec une certaine roublardise, mais aussi une franchise attestant d'une honnêteté intellectuelle certaine. Il recommence dans ce dernier tome en se montrant encore plus explicite. Abram Adams évoque une nouvelle de science-fiction qui l'a beaucoup marqué dans sa jeunesse, d'un certain P.K. Verve, auteur fictif déjà référencé par Matt Kindt dans Revolver (2011). La morale de cette nouvelle ne laisse aucun doute quant à son impact sur Abram Adams, mais aussi sur les convictions profondes de Matt Kindt. Elles connaissent un prolongement dans le dernier épisode quand Abram Adams s'adresse à David Camp pour lui montrer le champ des possibles. S'il reste encore un doute dans l'esprit du lecteur, il est levé avec une page incorporant des dessins à l'état de crayonné dans la trame narrative.
Alors même qu'il était en droit de craindre que les auteurs tirassent sur la corde pour faire fructifier le succès de la trilogie Divinity, le lecteur voit ses appréhensions confirmées dans un premier temps, avec un récit de science-fiction très dérivatif et manquant d'inventivité. Mais passée la première moitié du récit, il en découvre toute la richesse, et la sensibilité du propos, s'élevant avec grâce au-dessus des simples affrontements physiques pour proposer une façon de voir la vie enrichissante et constructive.
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C'est sans conteste le titre le plus violent de la série concernant les braquages en tout genre. Il s'agit ici d'une violence plutôt sourde à l'image du protagoniste principal qui est un homme sans foi ni loi et que rien n'arrête. On aura du mal à pouvoir s'identifier à un pareil monstre qui peut s'avérer pire que les nazis qui l'emploient. Ce qui fait que le niveau soit excellent, c'est la voix-off qui est parfaitement bien écrite et qui sonne juste. Les commentaires ne sont jamais inutiles. Le contexte socio-historique de l'année 1936 est également habilement exploité avec de nombreuses références insérées au fil de ce récit. Tout semble réuni pour passer un bon moment de lecture.
Cependant, j'ai regretté un dessin parfois limite voire brouillon au point où l'on confond certains personnages (notamment l'agent de la Gestapo qui porte des lunettes : est-ce bien le même que l'on voit à la fin de ce récit ?!). Le trait se voulait certainement vif, âpre et tranchant pour renforcer l'atmosphère de cette histoire : cela semble le prétexte idéalement trouvé pour faire passer la pilule !
J'ai également trouvé le passage avec la diva trop marrant pour se retrouver dans un récit aussi sombre. Cela ne collait pas à l'ensemble nuisant un peu à la cohérence. C'est le seul faux pas ! Par contre, j'ai aimé le fait qu'on ne découvre le véritable enjeu de ce casse que vers le dernier tiers. Tout est habilement mise en scène.
Bravo au scénariste Hérik Hana dont c'est la première histoire. Il a du talent et on entendra encore parler de lui à l'avenir. Je n'en dirai pas autant du dessinateur qui a réellement un peu gâché mon plaisir ! Récemment, le maître génial à savoir Van Hamme disait dans une interview qu'il y a trop de bd qui paraissent actuellement sur le marché provoquant une saturation des rayons. Près de 60% de la production est mauvaise. Il n'a pas vraiment tort !
Après, il faut que cela colle entre le duo scénariste/ dessinateur. C'est ce qui va produire ou pas son effet avec une vraie unité et une vraie logique. Ce qui m'enrage ici, c'est le gâchis car cette série méritait sa 4ème étoile. Maintenant, cela ne sera pas moi qui passera de la pommade pour atténuer les effets de ma critique.
Un titre qui demeure pas mal grâce à un récit plutôt bien ficelé et efficace. C'est le dernier tome d'une série qui au final s'est révélée assez convaincante.
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Pour rappel, ce livre est tiré d'une série de 6 ouvrages indépendants traitant du thème du "casse" (braquage, quoi !)
Pour ma part, il s'agit du deuxième tome que je lirai. Il se passe en Allemagne, avant la deuxième guerre mondiale. Nous suivons un major de l'armée allemande...
Par opposition à "Diamond" (le premier tome de la série que j'ai lu), celui-ci ne m'a pas complètement convaincu.
Le premier écueil, et de taille, est la qualité du dessin. C'est évidemment essentiel pour ce genre de lecture et le choix du crayonné hésitant m'a profondément déçu. On se trouverait presque devant un dessin "étudiant" ou "débutant". Sans dénigrer ce genre, je n'y suis tout simplement pas sensible... C'est le genre de chose qui m'aurait interdit tout achat. Heureusement, il s'agit d'un prêt à la médiathèque... :)
Côté scénario, c'est beaucoup mieux et la première moitié est très séduisante. Malheureusement (encore....), ça s'emballe gravement et nous quittons peu à peu le domaine du "vraisemblable". C'est un parti pris mais je trouve cela dommage.
Le personnage principal est, malgré tout, assez charismatique et les avancées de l'intrigue savamment dosées pour rendre l'ensemble sympathique.
Reste donc une bonne BD de divertissement si vous arrivez à vous faire au dessin.
Bonne lecture.
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