Citations de Trudi Canavan (105)
- C’est peut-être une invitation à une cérémonie particulière, suggéra sa femme.
- Peut-être.
Danjin examina le sceau. Il était intact, et l’étui paraissait authentique.
Silava pianota sur l’accoudoir de son fauteuil.
- Tu comptes l’ouvrir un jour ?
- Un jour, oui.
- Pourquoi pas maintenant ?
- Parce que tu ne bous pas encore suffisamment de curiosité.
Danjin rentra la tête dans les épaules pour esquiver le gobelet vide que sa femme venait de lui lancer. Riant aux éclats, il brisa le sceau et renversa l’étui pour en faire tomber le message qu’il contenait.
- Comme quoi les Tisse-Rêves ne peuvent pas tout guérir, murmura-t-il à Auraya.
Raeli eut un sourire en coin.
- L’âge n’est pas une maladie, mais un processus naturel. Au bout de plusieurs millénaires d’études, nous ne nous faisons plus d’illusions sur ce qui est possible ou non.
Le grand prêtre gloussa.
- Ça ne m’étonnerait pas que vous invoquiez cette excuse chaque fois que vous échouerez à guérir quelqu’un, la taquina-t-il.
- Vous allez à Dufin ? demanda Emerahl.
- Tout à fait, répondit l’inconnu.
- Auriez-vous de la place pour une voyageuse fatiguée ?
- J’ai toujours de la place pour les belles jeunes femmes en quête d’un moyen de transport, répondit-il, jovial.
Emerahl regarda autour d’elle comme si elle cherchait quelqu’un.
- Qui est cette femme dont vous parlez ? Et quel égoïsme de laisser une pauvre vieille épuisée sur le bord de la route pour lui préférer une jouvencelle !
- Et vous avez l’intention de me faire porter cet annelien ? demanda Danjin sans réussir à masquer sa réticence.
Auraya réprima un sourire. Depuis son retour de la guerre, Danjin jouissait d’une intimité renouvelée avec sa femme. Il ne se rendait pas compte de la fréquence à laquelle il laissait son esprit dériver vers leurs ébats, et Auraya n’avait pas le cœur de lui faire remarquer qu’un annelien ne lui révélerait rien qu’elle n’ait déjà lu dans ses pensées.
- Effectivement, il t’est destiné. Même s’il se peut que je te demande de le prêter à d’autres de temps en temps.
La cage ralentit et s’arrêta. Auraya fit un clin d’œil à son conseiller.
- N’aie crainte, Danjin. Je respecterai ton intimité conjugale.
Le vieil homme rougit et détourna très vite les yeux. Auraya sourit et se dirigea vers la porte de ses appartements.
- … Veux pas l’épouser, Mère ! Il a vingt ans de plus que moi ! [...]
- Tu feras ce que ton père a décidé, Yiti, répondit calmement une femme. Tu l’épouseras, tu lui donneras des enfants et, quand il mourra de vieillesse, tu seras encore assez jeune pour profiter de la vie. Regarde celle-ci. N’est-elle pas ravissante ?
- Assez jeune ? Je serai une vieille sorcière ! Qui voudra encore de moi ?
- Tu ne seras pas plus vieille que moi maintenant.
- C’est bien ce que je dis. Une vieille sorcière qui ne…
La mort fait partie des expériences de la vie. Nous n’en avons qu’une. J’aimerais être consciente de ce qui m’arrive, même si ça implique de la peur et de la souffrance.
- Fuir, moi ? s’indigna Danjin.
Il s’attendait que sa femme le taquine sur sa forme physique ; au lieu de quoi, elle devint grave.
- Oui. (Elle s’approcha de lui et planta son regard dans le sien.) À toutes jambes. Je suis trop jeune pour devenir veuve.
- Je ne vais pas… Attends un peu. Tu es trop quoi ?
On dit qu’enseigner à un élève, c’est apprendre des leçons de lui.
Ses petits-enfants. La perspective de devenir grand-père l’enchantait et le consternait tout à la fois. Ça signifiait qu’il devenait vieux. Mais ça rendait ses filles heureuses.
Oui, mais tel est le prix à payer pour ce qu'il veut apprendre. Il se peut que la connaissance ait toujours un prix, et qu'il faille choisir ce qu'on est prêt à payer ou non.
Mais il y avait eu des morts, et le malheur ne se souciait jamais de l'âge ou du statut de ses victimes.
Enfin, je connais le nom de mon futur mari très hypothétique...Kakato, pas très joli ça... Enfant, il a dû subir pas mal de plaisanteries...
-Mais nous ne prendrons aucun risque si les chances de succès ne sont pas garanties, lui objecta Hakkin.
-Quand le succès est garanti, intervient Narvelan, on ne peut pas parler de "risque"...
Une femme devait pouvoir être autre chose qu'une matrice sur pattes.
L'apprenti s'en réjouissait, et ça l'étonnait, car il n'aurait jamais cru se lasser ainsi de la lecture ni en avoir par-dessus la tête de sa propre compagnie.
Tessia eut le sentiment que quelque chose en elle venait de se muer en pierre et de tomber au fond de son estomac- et ce fichu caillou pesait une tonne!
-Les villageois ne t'accepteraient pas, poursuivit Veran.
-Tu n'en sais rien! C'est impossible à dire avant que j'aie essayé et échoué
- Peu importe, je n'ai pas besoin d'elle. S'il se passe quelque chose, vous me sauverez.
Dannyl haussa les sourcils.
- Je suis flatté que tu aies une telle confiance en moi.
- Pas vraiment, grimaça Lorkin. Mais je sais que vous avez plus peur d'elle que des Sachakaniens.
L'historien secoua la tête et soupira.
- Où avais-je la tête ? De tous les assistants que j'aurais pu prendre, pourquoi ai-je choisi celui qui a une mère effrayante et dans les veines le sang de deux lignées de fauteurs de troubles ? Je suis fichu.
J'ai découvert dernièrement que la vie est belle quand elle ferait une histoire ennuyeuse.
C'est comme être condamnée à écouter la même blague en continu. Certains qualifieraient ça de torture.
-Je pensais que vous pourriez me rendre laide, dit très vite la jeune fille. Comme ça, ils ne voudraient plus m'approcher.
Emerahl la fixa. Elle rougit et baissa les yeux.
-La laideur ne te protégera pas contre un homme saoul capable de fermer les yeux, répliqua la vieille femme à voix basse.