Fiona McIntosh nous parle de "Fields of Gold"
Par : Penguin Books Australia
Notre reine est tout ça et plus encore – toute soie au-dehors avec la solidité du roc au-dedans. Elle est plus forte qu'un homme car elle sait transformer en armes ses charmes de femme.
Enterrer la réalité, c'est comme ça qu'elle se protège de la douleur. Tout le monde ne peut pas être héroïque (…).
Ce que les femmes ignorent ne peut pas leur faire de mal.
- Je ne supporte pas d'être ici, cachée. C'est lâche, Fynch, tu comprends ?
(…)
- Non, Majesté. Je ne comprends pas ce qu'il y a de lâche à vous protéger des assassins – vous l'héritière du trône.
Le vieux soldat comprit que le garçon l'avait véritablement surclassé, malgré le handicap de taille et de force, uniquement poussé par la rage. Il se dit qu'il lui faudrait lui en reparler, lui expliquer qu'on ne se bat bien que parfaitement lucide. Au combat, seuls comptent l'entraînement et l'intuition, jamais l'émotion. La colère ne marche qu'une seule fois.
-Etranger, je suis le général de la légion de Morgravia. Les mercenaires sont la boue qui colle à mes bottes.
Le mercenaire soupira.
-On peut voir les choses comme ça, mais il semble quand même que nous avons notre utilité dans ce monde, pour exécuter les tâches ingrates que vous autres grands soldats ne voulez pas faire.
Wyl se retourna vivement vers l'étranger.
-Je ne tue pas pour de l'argent, moi !
Romen eut un sourire triste.
-Oh, au bout du compte, nous tuons tous pour des riches et des puissants. C'est juste une question de point de vue, Thirsk.
- Deviens mon Eperon, insista le Zar Joreb, et cette fois, il n'y avait plus d'humour dans sa voix, juste de la passion.
- J'accepte. Mais avant toute chose, il semblerait que vous deviez deux cents karels à Varanz, là-bas.
Sincèrement amusé, Joreb éclata de rire.
- Je t'aime bien, Lazar. Suis-moi dans mon palais. Nous avons à parler. Je dois admettre que je suis impressionné par la façon dont tu mets ta vie en danger pour obtenir ce que tu veux.
- Oh, je n'ai jamais été en danger, répliqua Lazar, tandis que l'esquisse d'un sourire faisait brièvement trembler ses lèvres.
Elle releva la tête pour un sourire radieux à l'intention exclusive de Celimus, roi de Morgravia, qui arrêtait son cheval tout près de l'endroit où elle se tenait.
Il était absolument merveilleux. Elle eut un sourire pour elle-même. Arrête d'admirer son cheval et va l’accueillir! se sermonna-t-elle. Romen aurait ri s'il avait su qu'elle s'extasiait sur le pur-sang bien plus que sur le cavalier.
De toutes les superstitions, sa préférée était l'obligation de porter du violet les veilles de pleine lune.
A l'expression peinte sur le visage du garçon, Ylena sut qu'il pensait sincèrement qu'elle avait perdu la tête. Elle lui fit ce petit sourire carnassier qu'elle avait souvent vu naguère chez Alyd et Wyl lorsqu'ils s'apprêtaient à commettre une bâtise.
- Fais-moi confiance.
-Et où allons-nous ? demanda-t-il, maintenant subjugué par la femme qui se tenait devant lui.
-A Felrawthy, pour lever une armée.