AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Ulf Kvensler (64)


"Où est le vélo? Erik?" dit papa de sa voix profonde et rocailleuse, qui semble faite pour un discours devant des centaines de personnes. Sur le ton d'une conversation normale, elle ne porte pas vraiment.
Papa s'est acheté une Ferrari, il y a dix ans, quand il a vendu son entreprise et s'est retrouvé soudain avec plus d'un demi-milliard à la banque. Au point mort, elle pétarade de travers comme une vieille mobylette. Ce n'est qu'au dessus des cent kilomètres heure qu'elle prend comme il se doit un son doux, presque beau.
La voix de papa est comme ce moteur de Ferrari.
Commenter  J’apprécie          20
Je ne crois pas à l'intuition, ce n'est qu'un cocktail destructeur de préjugés et d'imagination. Inconsciemment, nous cherchons tout le temps à voir confirmée notre vision du monde.
Commenter  J’apprécie          20
Le calme, comme la panique, était une vague qui se brisait et refluait.
Commenter  J’apprécie          20
C'est sans doute comme ça que ça marche : on veut que la réalité soit d'un certaine façon, et tout ce qui n'entre pas dans le cadre, on le refoule, pour pouvoir continuer à vivre avec ses... disons son image déformée de la réalité.
Commenter  J’apprécie          20
J’ai rêvé que c’était l’été et que je me baignais dans le lac, à la campagne, chez Grand-père. C’était exactement comme quand j’étais petit, sauf que j’étais adulte.
J’avais cette impression qu’ont sans doute tous les enfants : celle de vivre le moment présent d’une tout autre façon que les adultes. L’été s’étendait de tous côtés, à perte de vue.
Je me laissais flotter à quelques mètres du rivage, muni d’un masque et d’un tuba. Je regardais sous l’eau, ce monde étrange et silencieux. Le fond sablonneux était comme strié de petites, toutes petites dunes, comme un Sahara miniature. La lumière scintillait : sans doute à cause des ondulations à la surface de l’eau. Ici et là, des tiges de roseaux solitaires se balançaient d’avant en arrière. De minuscules poissons, presque translucides, fuyaient quand on tendait la main vers eux. L’embout du tuba avait un goût de caoutchouc, exactement comme quand j’étais petit. À chaque inspiration, mes oreilles sifflaient. Comme un scaphandrier, des centaines de mètres sous la surface.
C’était fou à quel point ce rêve semblait réel.
Commenter  J’apprécie          10
J’ai dit au revoir en serrant fort Grand-père dans mes bras. Je l’ai tenu un peu plus longtemps que d’habitude. Il m’a demandé de saluer Madde. Puis je me suis dépêché de regagner ma voiture. Le vent et la pluie avaient forci.
Peu après, je roulais au pas sur le chemin de gravier à travers la forêt sombre. La voiture tanguait quand les pneus passaient sur une racine ou plongeaient dans une ornière.
Alors j’ai pensé à la dernière fois où j’avais vu Papa.
Commenter  J’apprécie          10
Je suis assis par terre dans la cour de promenade, dans mon petit espace dans un coin, et je regarde le ciel. J’ai l’impression d’être dans la case en forme de part de tarte d’un Trivial Pursuit géant.
Enfermé.
Commenter  J’apprécie          10
Encore un appel du même numéro, mais cette fois-ci, on avait laissé un message.
Les démarcheurs téléphoniques ne laissent pas de messages, d’habitude.
J’ai appelé ma boîte vocale et j’ai écouté.
D’abord, un long silence, puis une profonde inspiration.
Qu’est-ce que c’était que ça ?
Enfin :
– Salut Isak… c’est Fredrik. Papa.
Nouveau long silence.
– J’ai quelque chose à te dire. Alors… si tu pouvais me rappeler à ce numéro ? Merci.
Clic. Fin du message.
J’ai ouvert la voiture et me suis laissé glisser derrière le volant avant de refermer la portière. J’ai inspiré à fond, fixé le téléphone.
Je suis resté ainsi un bon moment dans l’allée de Birgit, le cœur battant à tout rompre.
Commenter  J’apprécie          10
Les gens pensent que le pire, quand on travaille dans l’aide à domicile, est de s’occuper de l’hygiène corporelle des bénéficiaires. Changer les couches, essuyer les fesses des petits vieux quand ils se sont faits dessus. Mais la vérité, c’est qu’on s’y habitue en une semaine. Moi, en tout cas. Je ne voyais plus l’aspect dégoûtant, je ne sentais plus les odeurs comme avant. C’était juste mon métier.
L’administratif, ça, c’était le pire. Écrire des rapports, assister aux réunions de coordination, commander des fournitures, toutes ces choses qui n’étaient pas directement liées au travail. À mourir d’ennui. Au point d’envisager parfois de changer de boulot.
Commenter  J’apprécie          10
Je me dis que le sens du devoir, c’est l’amour figé en ciment.
Les paroles et les embrassades, c’est sans doute bien. Mais avec le sens du devoir on peut bâtir une vie.
Commenter  J’apprécie          10
[...] Papa m’avait contacté pour la première fois depuis douze ans.
[...] J’ai réfléchi à comment faire avec Papa. Il n’y avait pas trente‑six solutions  : le rappeler, ou non. Mais même si je ne le rappelais pas, tout n’allait pas pour autant continuer comme si de rien n’était. Il m’avait contacté, il voulait me dire quelque chose. Si je ne le rappelais pas, j’allais continuer à me demander ce qu’il voulait. Il m’obligeait à choisir, aucune des deux options ne me disait rien qui vaille.
[...] Je ne pouvais pas lui dire que Papa avait appelé. Pour une très simple raison. J’avais raconté à Madde que Maman et Papa étaient morts dans un incendie quand j’étais petit.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne suis pas spécialement intéressée par le foot, mais une fois quelques collègues m'ont traînée dans un bar après le travail. C'était un samedi soir, fin mai, la finale de la Ligue des champions. Ronaldo jouait, et chaque fois qu'une décision de l'arbitre lui était défavorable, il se fendait d'un large sourire en secouant la tête comme pour dire ce pauvre type se plante à un tel point qu'il vaut mieux en rire.
Exactement le sourire que montrait à présent Jacob. Théâtral et complètement faux, c'était une technique de domination d'un niveau rudimentaire, mais efficace.
Commenter  J’apprécie          10
Jacob était une sorte de psychopathe. Enfin je crois. Je ne connais pas la définition clinique du terme, mais... d'après ce que j'ai compris, ils sont assez intelligents, ils maîtrisent le jeu social, ils sont manipulateurs.
Commenter  J’apprécie          10
C'est pour cette raison que j'ai pu autant apprécier la vue fantastique depuis l'hélicoptère. Ne rien vouloir était un état nouveau pour moi. Dans ma tête, je suis presque toujours autre part que là où je me trouve physiquement. Je me fixe des objectifs et je réfléchis aux mesures à prendre pour les atteindre. Mais là, je ne voulais rien, aussi étais-je pleinement présente, ici et maintenant. Où que je tourne mon regard, j'avais cette vue magique sur le monde des montagnes. Alors, j'ai senti que s'il m'était donné de passer le restant de ma vie à profiter de ce panorama, je serais satisfaite. Je crois vraiment que j'étais heureuse.
Commenter  J’apprécie          10
C'était un moment plein d'énergie potentielle, selon ma propre expression. Quand on est devant quelque chose d'absolument somptueux, mais qui n'a pas encore commencé. Souvent, ces moments-là sont meilleurs que la chose désirée elle-même.
Commenter  J’apprécie          10
Je découvre la plume de Marie . Délicate .
Je suis emportée sur cette île . Ses vagues ,ses rochers . Ses secrets et plu. Un vrai coup de maître avec du suspens jusqu'au bout.
Bien qu'on ait l'impression dès les premières pages d'avoir tout compris, l'histoire est beaucoup plus complexe.

J'ai apprécié les changements de perspectives entre le présent avec l'interrogatoire de police et le retour sur les épisodes vécus en tant réel.

J'ai vraiment eu l'impression de voyager avec eux. De m'émerveiller avec eux .
De souffrir avec eux.

Les descriptions époustouflantes de ce parc naturel suédois m'ont fait voyager dans cette montagne si riche.

Je vous conseille fortement ce thriller plusieurs primé en Suède !

#prixsuedois
Commenter  J’apprécie          10
Finalement, tout s’était arrangé aussi bien que possible. Et pourtant, un malaise demeurait, quelque chose d’insaisissable. De quoi s’agissait-il ?
Commenter  J’apprécie          10
Nous avions bu tout ce qu’il y avait sur le plateau de Henrik, magné toutes les chips et les bonbons. Nous avions laissé Jacob disserter sur ses randonnées dans le Sarek, en plaçant des soupirs impressionnés tandis qu’il décrivait comment, avec quelques copains, il en avait réalisé la mythique traversée. Son humeur s’était largement améliorée. Au bout d’une heure, il s’était senti assez généreux pour aller chercher la tournée suivante. Nous avions encore bu, jusqu’à être tous un peu pompettes. Jacob avait lâché une plaisanterie à moitié scabreuse à mon intention, malgré la présence de Milena et Henrik. J’avais ri, ses yeux bruns brillaient.
Nous étions les derniers clients du wagon-restaurant, et nous nous étions séparés comme quatre amis en route pour l’aventure dans le Sarek.
Henrik était sans doute celui de nous tous qui avait le plus besoin de cette petite cuite. Cela ne lui ressemblait tellement pas de perdre ainsi le contrôle. A jeun, il aurait été terrassé par la honte. Grâce à l’alcool, il semblait parvenir à considérer l’événement avec distance et humour. Dès notre retour dans notre compartiment, il donnait l’impression de n’avoir aucune réserve à ce que nous partions plutôt pour le Sarek. Presque comme s’il avait hâte.
Finalement, tout s’était arrangé aussi bien que possible. Et pourtant, un malaise demeurait, quelque chose d’insaisissable. De quoi s’agissait-il ?
Je crois que la dynamique autour de notre table au restaurant m’était familière, me rappelant ma propre famille. Bien trop familière. Une personne perd son calme, et toutes les autres se mettent en quatre pour lui faire retrouver sa bonne humeur. Parce qu’on sait que si on le fait pas, tout sera juste cent fois pire, cette personne n’a aucune limite, elle va doubler la mise. Et ce sera un cauchemar.
Commenter  J’apprécie          10
Le ciel étoilé est clair, clair comme je n'en ai jamais vu. Difficile de trouver la moindre tache dans ce ciel tout noir. Partout des étoiles, proches et lointaines, certaines brillantes comme une ampoule de 100 watts, d'autre qui clignotent timidement. La voie lactée comme une trainée laiteuse, semence de poisson répandue dans le cosmos. Des milliards d'étoiles, des milliards de galaxies.
C'est si beau et si unique qu'un bref instant j'oublie que je suis en danger de mort.
Commenter  J’apprécie          10
Je me trouve dans un monde parfaitement assourdi. Aucun écho. C'est comme si mon hurlement n'était que dans ma tête, le monde l'étouffe aussitôt.
"HEEEENRIIIK !"
Naturellement, je n'obtiens aucune réponse.
Le monde est silencieux, froid et blanc, comme l'oubli. Comme la mort.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ulf Kvensler (375)Voir plus

Quiz Voir plus

Istanbul

Istanbul est situé près d’un détroit. Lequel ?

près du détroit de Gibraltar
près du détroit du Bosphore
près du détroit des Dardanelles

10 questions
23 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}