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Citations de Vanessa Barbara (42)


Lors d'une de ces fameuses séances "Nanouk l'Esquimau", la jeune femme avait noté que le protagoniste ne se dérobait jamais au moment de sacrifier des renards, d'égorger des phoques ou de chasser des morses. Dans une scène, on le voit tuer un poisson avec les dents, avant d'aller jouer avec ses enfants. Ce flegme des Esquimaux la rassérénait, cette façon de retourner à leurs tâches habituelles et de sourire même après avoir accompli des choses horribles. En faisant des recherches sur la question, elle apprit que les Inuits d'autrefois flanquaient leurs vieillards dehors en pleine nuit, l'hiver, pour qu'ils meurent de faim ou de froid. En période de disette, ne pouvant plus les nourrir, ils les abandonnaient sur des blocs de glace, les jetaient à l'eau ou les enterraient vivants. La victime pouvait être conduite dans un endroit désert et livrée à son sort, ou le contraire : la communauté décidait de plier bagage pendant que le vieux dormait. Bien souvent, les personnes âgées décidaient elles-mêmes de se pendre ou demandaient à quelqu'un de les noyer.
(p. 154-155)
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Une décennie après , presque trop tard pour que cela ait encore un sens , il avoua à Ada qu'il y avait eu à une époque une fille très jolie au bureau et , alors même qu'elle avait tous ces collègues à ses pieds , c'était de lui qu'elle était tombée amoureuse , un homme marié qui aimait se promener en pyjama à cinq heures de l'après - midi . Ada ferma les yeux , soupira . Elle ne voulut rien savoir de plus . Elle tourna le dos à Otto et annonça qu'ils iraient dîner au supermarché . ( Avant cela , cependant , elle lui fit observer que si , Humphrey Bogart ne souriait pas , c'est parce qu'il avait de grandes dents - par précaution , Otto préfera faire profil bas pour encore cette fois .)
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Elle mourut des suites d'un dysfonctionnement de la poste.
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Un traitement pour le coeur qui s'appelle Capoter, non merci.
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Ada s'était entichée du mot "vachement", que du jour au lendemain elle s'était mise à utiliser à tout bout de champ. Cette nouvelle manie avait le don d'horripiler Otto, qui tint à s'informer sur la signification et les origines du mot en question. Ada s'en alla d'un pas résolu consulter sa voisine Mariana, qui après tout avait étudié à l'université. Elles émirent ensemble deux hypothèses étymologiques. La première, de nature kilométrique ; dans "c'est vachement loin", il s'agit de traduire l'idée d'une distance excessive, au point que même une vache serait épuisée avant de l'avoir parcourue. Et quand on dit : "il y a vachement à manger", c'est pour évoquer une quantité de nourriture qui suffirait à rassasier un bovin. "Quelle que soit l'origine de l'expression, on voit que tu l'utilises à tort et à travers", insista Otto après avoir entendu l'explication. Mais Ada ne l'écoutait plus. "Je suis à moitié sourde de cette oreille", prétendait-elle.
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…(Otto) se lave le visage avec deux types de savons antibactériens — l’un éliminait 99,8 % des bactéries et l’autre 99,7 %. À eux deux, ils feraient donc mieux qu’exterminer les micro-organismes nocifs : sa peau afficherait un solde créditeur.

(Zulma, p.88)
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Un jours, il avait plongé la tête sous l'eau et, de retour à la surface, s'était mis à rire comme un tordu. "Tout le monde a trouvé ça amusant, racontait Ada. Il a replongé, il est remonté, a recommencé à se bidonner. Ça faisait marrer tout le monde. Puis il a plongé encore une fois, mais n'est pas réapparu. Moralité : mieux vaut ne pas faire la même tête quand on rit et quand on se noie." (page 12)
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Insomnies
Au lit, il avait allumé la lampe de chevet et entamé la lecture d'une nouvelle sur un psychopathe qui, un jour, avait tué deux lapinots par erreur.
Le détail des lapinots fut la goutte qui fit déborder le vase et il se surprit à sangloter. En général, Otto mettait une bonne heure à fermer l'œil. Et plus encore quand il était fatigué, peut-être parce que l'épuisement se mêlait au désir angoissé de vouloir se reposer au plus vite, ce qui pouvait porter son temps de latence à deux heures en moyenne.
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« Lorsque Ada est morte, le linge n'avait même pas eu le temps de sécher. L'élastique du jogging était encore humide, les grosses chaussettes, les T-shirts et les serviettes toujours sur le fil. C'était la pagaille : un foulard trempant dans un seau, des bocaux à recycler abandonnés dans l'évier, le lit défait, des paquets de gâteaux entamés sur le canapé – en plus, Ada était partie sans arroser les plantes. Les objets ne respiraient plus, ils attendaient. Depuis qu'Ada n'était plus là, la maison n'était que tiroirs vides. »
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Fleurs de cerisier
Qui ne connaissez le printemps
Que depuis cette année,
Puissiez-vous ne jamais apprendre
Qu'un jour il vous faudra tomber.
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Depuis qu’Ada n’étaient plus là, la maison n’était que tiroirs vides
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En vérité, tout commença avec Anibal, le facteur, lorsqu'il passa en souhaitant de joyeuses Pâques (alors que c'était la fête des Mères) et remit par erreur un lettre à Otto. On était en mai - soit deux mois après le décès d'Ada, survenu en mars, en plein automne.
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Voici un concentré de finesse, signé par une auteure Brésilien.
Otto et sa femme habitent une maison jaune sur la colline. Autant Otto est peu sociable; autant sa femme est très impliquée dans la vie du voisinage. Des voisins qui composent une communauté bien particulière : il y a Monsieur Taniguchi qui est persuadé que la 2nde Guerre Mondiale n'est pas terminée malgré ce qu'on veut lui faire croire. Nico, le pharmacien qui est obsédé par les notices des médicaments et qui déclame à qui veut bien l'entendre les effets secondaires de tel ou tel médicament. Le facteur Anibal, qui distribue les lettres au petit bonheur la chance, en vertu du lien social que favorisent les erreurs d'adresse. Sans oublier les chihuahuas hystériques de Iolanda.
Alors quand Otto perd sa femme Ada, il n'est pas seulement triste mais aussi désemparé. Lecteur passionné de romans noirs, tuant ses nuits à coups d'infusion, il est bientôt persuadé qu'un complot se trame, car il voit des personnages et des situations bizarres (un rouquin qui rode, une repasseuse incapable qui pourtant reçoit tout le linge du voisinage).
Car tout n'est pas très net ; effectivement...
Ce livre fourmille de personnages hauts en couleur et attachants, de situations cocasses voire burlesques et poursuit une intrigue usant des codes du roman policier. Il m'a été conseillé par la libraire passionnée de Charlemagne à Hyères. Conclusion : allez-chez-les-libraires !!!
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Si l'idée était, pour chaque année de mariage supplémentaire, de trouver quelque chose de plus noble pour symboliser leur union, alors les tulipes e tle chou-fleur étaient tout indiqués. Il y avait eu les noces de gâteau à la carotte et aussi une année où ils avaient décidé de fêter leurs noces d'os, juste pour le plaisir de l'assonance, tout en reconnaissant volontiers que l'os n'était en rien supérieur à la turquoise, à l'argent ou au corail. L'année de la disparition d'Ada, ils auraient célébré leurs noces de couverture à carreaux.
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"Désormais, Otto souffrait d'une insomnie sans fin. Ses mauvaises pensées dureraient pour toujours puisqu'il n'y aurait plus jamais de matin-désormais toutes ses nuits avaient un arrière- goût de laitue. Et Otto détestait les légumes-feuilles."
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« Il pensait beaucoup à la mort, à ce que ça ferait de dormir pour l'éternité. Pendant que les heures défilaient, il s'efforçait de rester immobile en faisant mine d'avoir rendu l'âme ; il essayait d'imaginer comment ce serait d'avoir un corps sans vie, flottant dans un vide éternel, et de ne plus jamais ouvrir les yeux, toutes ces choses joyeuses et édifiantes auxquelles on songe quand on n'arrive pas à dormir. Il essayait de se sentir dans la peau d'un cadavre étouffant dans un cercueil verni, six pieds sous terre. Se demandait de quelle façon sa mort surviendrait, s'il allait beaucoup souffrir et à quoi ressemblerait ses dernières heures. À vrai dire, il n'avait pas tellement besoin de s'interroger, car il le savait pertinemment : ses dernières heures auraient un arrière-goût de laitue, exactement comme ses nuits d'insomnie ou quand ses copains s'endormaient. Exaspérantes solitaires, absurdes. À tel point qu'il n'y avait même pas de quoi pleurer. (Telles étaient les insomnies d'Otto). »
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Certaines lettres passaient entre les mains de tous les habitants du quartier, sauf de ceux qui auraient dû les recevoir... Mais il ne faut pas voir tout en noir. Certains habitants, n'ayant pas eu la force de se révolter, finirent par entamer une correspondance avec les enfants, neveux et nièces d'inconnus, nouant ainsi des relations sincères et diffusant les nouvelles autour d'eux.
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Il riait comme un singe, la bouche grande ouverte, mais sans émettre aucun son.Un jour il avait plongé la tête sous l'eau et, de retour à la surface, s'était mis à rire comme un tordu. "Tout le monde a trouvé cela amusant, racontait Ada. Il a replongé, il est remonté, a recommencé à se bidonner. Ça faisait marrer tout le monde. Puis il a replongé encore une fois, mais n'est pas réapparu. Moralité: mieux vaut ne pas faire la même tête quand on rit et quand on se noie."
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Il trouvait déconcertant que sa femme ait disparu comme ça, du jour au lendemain ; c'est vrai, elle était vivante le lundi et, le mardi, elle n'existait plus. Comme ça, d'un coup.
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Dis, tu savais que les mouches avaient des dents? Parfaitement, des dents!
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