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Citations de Vanessa Gault (36)


Brandon se sent vidé de l’intérieur. Il n’a plus de muscles, plus de sang, plus d’émotions, il est un chiffon jeté mollement sur une couette, une pelure d’humain sans énergie. (page 209)
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Pas de rougeur soudaine, pas d’hésitation, pas de contradiction ; et toujours ce regard clair, sans nuance, sans ombre, sans culpabilité. Le regard qui ne ment pas. Le regard du menteur. (page 149)
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Brandon voudrait dire la vérité, mais au moment de se dévoiler, il découvre la puissance engluante du mensonge. Une seule rectification impliquerait une cascade de révélations, la principale étant la durée du mensonge. Justement parce qu’il lui ment depuis des mois, il devient de plus en plus difficile de lui révéler la vérité. (page 145)
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La vérité, c’est que Laetitia, comme toujours, a sacrifié ses propres besoins au profit de son fils. Le sacrifice n’est pas total, on n’est pas dans Les Misérables ; mais cette femme de quarante ans, encore belle, s’habille à l’économie et ne s’offre pratiquement rien, pour que lui, Brandon, puisse parader avec son cuir et son smartphone. (page 81)
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Alors, elle souriait, vaguement fière de n’être pas comme les autres, suivi du même plaisir irrépressible et violent qui pousse l’enfant à détruire d’un seul coup de pied le fragile château de cubes construit par lui à force de patience et d’adresse. (page 219)
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Il ne se reconnaît pas dans le corps bedonnant qui arpente l’estrade, les cheveux marron sale, le pantalon usé, la chemise fatiguée, la vilaine veste verdâtre – cet homme ne change donc jamais de vêtements ? (page 66)
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Vu d’en haut, l’amphithéâtre est magnifique avec ses boiseries et ses dorures, ses peintures anciennes sur les murs et le plafond, son parfum de vieille bibliothèque. De plus près, c’est rustique, inconfortable, sans lumière du jour. Les bureaux qui descendent en gradin jusqu’à l’estrade, sont d’un seul tenant, très longs au milieu de la pièce, plus petits sur les côtés ; on s’y assoit sur de petits sièges pliants accrochés aux tables, durs, étroits, impraticables aux gros fessiers. Interdits de Sorbonne, les obèses. (page 62)
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La matière même de la Sorbonne, ses pierres, ses statues, ses toiles peintes, son odeur de vieux bois et de poussière, s’insinue dans le corps et l’esprit comme un air de musique joué dans le lointain, à peine entendu, et qui fait surgir sans qu’on y prenne garde un flot d’émotions inattendues. (page 62)
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Laetitia. Lae-ti-tia. Il prononçait mon nom en détachant les syllabes. Il disait que c’était un beau nom, avec son e dans l’a, comme dans la chanson de Gainsbourg. On aimait bien l’écouter ensemble. Sauf que moi, on ne met pas le e dans l’a, on écrit toutes les lettres. C’est Maman qui a décidé ça. Elle n’aime pas se compliquer la vie. Pas de e dans l’a, pas ce trémas, pas de chichis. (page 57)
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On rêvait toutes du prince charmant, à cette époque, pour avoir une vie meilleure, parce que c’est pas drôle tous les jours, de bosser pour des clopinettes. (page 8)
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Vanessa Gault
Le beau geste, c'est celui qui est si absolument juste, si précis, si parfait, qu'on le croit facile, oubliant la somme de pratique, de connaissance et d'intuition dont il est le signe.
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Je renonce aux détails, mais l'essentiel est intact.
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J'ai beaucoup lu sur ce sujet lorsque j'ai reçu mon diagnostic. Et plus je lisais, plus j'étais en colère ; non parce qu'il était établi qu'on m'avait inoculé la sclérose en plaques, mais parce que la médecine officielle refusait obstinément d'étudier cette question. Jamais elle ne se remet en cause. À chaque nouvelle expérience mortelle, elle laisse sur son chemin quelques dizaines ou centaines de morts, et elle continue sa route sans se retourner, arrogante comme une héritière inculte.
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Et s'il est temps d'envisager le métier qui me tente vraiment, il est temps, plus encore, d'assumer mon ambition la plus profonde, celle d'écrire. Il ne s'agit pas pour moi d'un métier, même s'il serait doux de pouvoir en vivre. C'est plutôt quelque chose d'identitaire ; c'est ce que je fais de mieux, à mon avis, et ce qui me plaît le plus.
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Des menteurs et des femmes... Deux femmes de menteurs qui se reconnaissent et se comprennent.
Mais Laetitia veut être juste.
-Tu sais, dit-elle pensivement, ce n'est peut-être pas un mensonge, comment dire... pur jus.
-Un mensonge pur jus ? Mais c'est quoi, alors ? Du champomy ? Un mensonge sans alcool ?
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L'homme ressemble au décor du café. Il a un visage épais à la peau luisante, des cheveux d'une couleur indéterminée avec une raie au milieu, un imperméable pisseux. Sur le siège à côté de lui, une vieille sacoche en cuir marron, boursouflée de dossiers et de livres, semble au bord de dégueuler. Brandon a déjà vu des professeurs mal habillés et trimballant la moitié de leur bibliothèque comme s'ils étaient perpétuellement au milieu d'un déménagement. Ils sont laids, radins, parfois malpropres ; mais cette défaillance corporelle est le prix de leur intelligence.
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André Dulin lève la tête. Quelle idée saugrenue de placer l'estrade du professeur tout en bas d'un amphi ! Sur une estrade on s'élève, on surplombe son auditoire ; ici on est comme dans une arène, à la merci des bêtes sauvages qu'on vous fera combattre, et des jets de pierre de la foule assemblée.
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Les vacances sont un sujet épineux. Laetitia n’a pas de maison de campagne, ses parents habitent comme elle à Paris ; elle a bien un frère en Picardie mais il ne les invite jamais. Elle se débrouille pour emmener son fils en vacances deux ou trois semaines par an, et depuis peu il profite aussi des maisons de famille de ses copains de promo. Brandon ne se trouve pas à plaindre, mais il a du mal à endurer les questions saisonnières des bourgeois à ce sujet : où pars-tu en février ? à Pâques ? cet été ? à la Toussaint, à Noël ? À chaque fois il se retient de répondre : où trouves-tu l’argent pour partir tous les deux mois ? qu’est-ce qui te fait penser que tout le monde a le même train de vie ? pourquoi m’agiter tes plaisirs à la figure ? Il ne veut pas faire subir son amertume à Margaux, alors il élude ; et elle, plus subtile que ses copains, n’insiste pas.
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Justement parce qu'il lui ment depuis des mois, il devient de plus en plus difficile de lui révéler la vérité. Et ainsi, subrepticement, Brandon glisse dans un nouveau mensonge, ou plus exactement dans le renouvellement tacite du même mensonge, et le mensonge ainsi renouvelé pour la centième fois devient encore un peu plus gluant, rendant le décollement de plus en plus impossible.
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Brandon marche dans un couloir encadré de boiseries ; il croise des jeunes de son âge qui lui ressemblent et dissemblent à la fois, parce qu'ils étudient la littérature, l'histoire ou la philosophie, ces matières qui font ricaner les élèves de son école de commerce et qui pourtant ont une aura inavouée. On les trouve ridicules, ces étudiants de l'inutile, on méprise leur abstraction, leur manque d'ambition sociale, mais quelque chose en eux résiste au monde tel qu'il est, et fait un peu envie. La matière même de la Sorbonne, ses pierres, ses statues, son odeur de vieux bois et de poussière, s'insinue dans le corps et l'esprit comme un air de musique joué dans le lointain, à peine entendu, et qui fait surgir sans qu'on y prenne garde un flot d'émotions inattendues.
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