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Citations de Véronique Robert-Chovin (71)


Je me méfie des sentiments d’amour véritable qui se disent trop. Les mots abîment. Les animaux ressentent les choses mieux que nous. Peut-être mieux qu’un chien, un chat nous ensorcelle : en silence, il pénètre au cœur de nous-mêmes ; il est mystique, profond, plein de secrets.
Mes animaux ont toujours su quand ils allaient mourir. La nuit, ils venaient se mettre à mes côtés ou me donner la patte et le matin, ils étaient morts.
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(le docteur Mondain). Il était lui-même à moitié fou. Amateur de peinture, il partait représenter la nature en pleine nuit avec ses couleurs et son chevalet. Il rentrait au matin, ravi, porteur d’un tableau entièrement noir. Sa femme voulait régulièrement se précipiter par la fenêtre, et il employait ses malades à servir à table. L’un d’eux qui avait découpé sa femme en morceaux était devenu coupeur en cuisine. C’était une ambiance hallucinante, cocasse et en même temps inquiétante.
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Jamais Louis n’a fait la moindre concession à la richesse, la moindre concession à rien.
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« Toutes les femmes seront jalouses de toi », me disait Louis.
Arletty aussi se méfiait de moi. Elle était plus fine et perverse que les autres et le cachait davantage. Après la mort de Louis, je l’ai beaucoup fréquentée. Elle m’appelait « son petit Vermeer », m’embrassait les mains et disait m’adorer.
Je me souviens d’un dîner où elle n’avait pas voulu se rendre. Elle m’avait chargée de demander de sa part des nouvelles de la maîtresse de maison. J’ai eu la naïveté de le faire. Celle-ci s’était suicidée l’année précédente, sans doute à cause d’elle.
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Il ne soignait que les pauvres dont il était incapable de se faire payer et acceptait de se déplacer pour les visites à domicile.
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Tous ces gens qu’on a connus et qui n’existent plus, ce monde en train de disparaître.
On pense au Temps retrouvé de Proust. C’est extraordinaire le temps passé qui s’allonge. Louis n’aimait de Proust que ce dernier chapitre de la Recherche du temps perdu, un tome entièrement consacré à la caricature des gens que le temps réalise.
Le héros retrouve bien des années après, lors d’une soirée chez la princesse de Guermantes, les personnages qui ont peuplé sa jeunesse et il hésite à les reconnaître. Tout d’abord, il les croit grimés, puis les prend pour les pères ou mères des souvenirs qu’il en a gardés. Cette description minutieuse et impitoyable des visages et des corps à travers les changements de l’âge est d’une cruauté insupportable.
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Par la suite Colette s’est prise pour moi, elle jouait des castagnettes et on l’a enfermée un moment à Sainte-Anne. Arletty aussi, à la fin de sa vie, me faisait lui raconter tout ce que Louis me disait et le rapportait comme s’il lui avait dit à elle directement.
C’est très étrange à ressentir, cette impression de quelqu’un qui, à la manière d’un bernard-l’ermite, vient s’installer à l’intérieur de vous, veut vous posséder comme pour voler votre esprit.
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Les émissions littéraires représentaient tout ce qu’il détestait. Il trouvait tout le monde ridicule : « Je te fais une fleur, tu me fais une fleur. Je te lèche, tu me lèches. »
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Quand il a su ce qui s’était réellement passé dans les camps de concentration, il a été horrifié, mais jamais il n’a pu dire : « Je regrette. » On ne lui a jamais pardonné de ne pas avoir reconnu ses torts. Il n’a jamais dit : « Je me suis trompé. » Il a toujours affirmé avoir écrit ses pamphlets en 1938 et 1939 dans un but pacifique, et rien de plus. Pour lui, les juifs poussaient à la guerre et il voulait l’éviter. C’est tout.
Aujourd’hui ma position sur les trois pamphlets de Céline : Bagatelles pour un massacre, l’Ecole des cadavres et les Beaux Draps, demeure très ferme.
J’ai interdit leur réédition et, sans relâche, intenté des procès à vous ceux qui, pour des raisons plus ou moins avouables, les ont clandestinement fait paraître, en France comme à l’étranger.
Ces pamphlets ont existé dans un certain contexte historique, à une époque particulière, et ne nous ont apporté à Louis et à moi que du malheur. Ils n’ont de nos jours plus de raison d’être.
Encore maintenant, de par justement leur qualité littéraire, ils peuvent, auprès de certains esprits, détenir un pouvoir maléfique que j’ai, à tout prix, voulu éviter.
J’ai conscience à long terme de mon impuissance et je sais que, tôt ou tard, ils vont resurgir en toute légalité, mais je ne serai plus là et ça ne dépendra plus de ma volonté.
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Les plus belles fleurs poussent sur du fumier et c’est lui seul qui nous aide à créer.
De la même façon, je pense qu’il faut aller très bas dans l’horreur pour être capable de monter aussi très haut.
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Nous travaillons chacun de notre côté, lui à son écriture, moi à ma danse.
Jamais Céline n’a voulu m’entretenir. Il me disait : « Quand on n’a pas d’argent, on n’a pas le droit d’ouvrir la bouche. » Il me voulait indépendante financièrement et n’aurait pas admis que je renonce à donner mes cours.
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C’est moi qui lui ai appris à être curieux des animaux.
En prison, je lui ai enseigné à reconnaître le chant des oiseaux et le temps lui paraissait moins long lorsqu’il s’absorbait dans leur contemplation. C’était le spectacle enchanté du monde des vivants.
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Après la mort de Céline ils sont tous venus comme des abeilles pour prendre du miel et puis ils sont tous repartis.
Je me suis fait voler toute ma vie, sans doute à cause de ma mère qui le faisait et qui m’a pervertie.
Ensuite, je n’ai plus pu changer ma nature. Louis me disait : « Tu es un mouton, tu es faite pour te faire tondre. »
Marcel Aymé me demandait : « Lucette, quand saurez-vous dire non ? »
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Tout ce qu’on dit sur Céline, ce sont des graffitis sur un mur. Mais le bâtiment est là et il tient.
Pour toujours.
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Quand on n'a pas d'argent,on n'a pas le droit d'ouvrir la bouche
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Les plus belles fleurs poussent sur du fumier et c'est lui seul qui nous aide à
créer.
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En vieillissant, on fait peur aux tout jeunes. Etx voient bien la décrepitude. Ils
nous prennent pour des sorcières.
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Je me méfie des sentiments d'amour véritables qui se disent trop. Les mots abîment. Les animaux ressentent les choses mieux que nous. Peut-être mieux qu'un chien, un chat nous ensorcelle: en silence,il pénètre au cæur de nous-même; il est mystique, profond, plein de secrets.
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Il savait juger les gens tout de suite, du premier coup d'oeil, c'est pour ça qu'on ne voyait personne.
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Avec Louis, on ne parlait jamais, c'était comme ça c'est tout. La littérature, on
n'en parlait pas, la musique non plus, on était ensemble avec elles et c'était le plus important.
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