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Citations de Virginie Despentes (3435)


- Fais voir ton paquet de clopes ? Je n'avais jamais vu cette photo du cancer de la gorge. Garde-là, c'est une belle pièce.
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Tous les discours lui entrent dans la tête. Elle aimait ça, au départ. De ça aussi, elle est fatiguée. Il y a trop de bruits, dans ses pensées. Comme au fond de la forêt : des bruits dont elle est incapable d'identifier l'origine.
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Il ne veut pas fumer devant elle. Le caillou, c'est comme l'héroine dans les années 80 - la drogue taboue par excellence. Il a toujours aimé les défonces d'adulte. Mais Mathilde ne comprendrait pas. Ou alors elle voudrait essayer, et il n'est pas un salopard, il ne veut pas la mettre là-dedans.
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C'est une toute petite fille. Elle ne se doute de rien quand elle le retrouve à quatre pattes dans le salon en train de chercher le caillou qui serait tombé. C'est un toc de fumeur de crack. Il sait qu'il n'a pas fait tomber de caillou derrière un meuble. Mais il ne peut pas s’empêcher. Alors Mathilde va se coucher, convaincue qu'il cherche ses lunettes.
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Mathilde, même quand elle cherche à faire la pute, il lui manque le vice. Elle n'est même pas vulgaire. Juste docile.
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Ce n'était pas comme ça au début. Elle était plus indépendante. Il a eu du mal à l'avoir. C'est la même courbe pour toutes les histoires : il lutte pour obtenir la fille qu'il veut et quand elle cède, il est embarrassé pour elle.
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Pamela se frottait les tempes, ça se voyait que ça l'angoissait, « ne plus avoir de Sécurité sociale, c'est pas une religion, non plus... on peut évoluer. Ça ne fera de mal à personne. »
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Au moment d'acheter les billets, la voix de la raison l'avait prévenue - attention, tu fais toujours ça, tu t'embarques dans des trucs faciles pour les autres et compliqués pour toi - mais elle n'y a pas prêté attention. Elle est bipolaire. Elle s'est diagnostiquée toute seule sur Internet. Elle est incapable, quand elle est en phase d'euphorie, de prendre soin de celle qu'elle sera dans son autre phase - une fille rongée par l'angoisse.
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Elle double Xavier sur son extrême droite, ou explique à de jeunes anarchistes qui se plaignent que danser ne suffit pas qu'ils ont raison, qu'il faut inciter toutes les femmes reproductrices à se faire échographier pour déceler l'enfant mâle et l'avorter. Moins de mâles, moins de guerres. Ça lui parait lumineux. Elle voudrait savoir pourquoi aucune société ne tente le coup. Tant que les femmes consentiront à faire naitre des bébés mâles, l'humanité restera un bourbier dégueulasse.
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Soudain Vernon est pris de tendresse pour ce décor sinistré et au même moment Jésus déclare « à ce stade de laideur, ça doit vouloir dire quelque chose ». Mariana répond « oui : on t'encule à sec » et ils ricanent de concert.
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Il existe une légende urbaine qui veut que les vrais alcooliques ne soient jamais soûls. Ceux que connait Vernon se mettent dans des états apocalyptiques. Charles était comme ça. Une journée qu'il ne terminait pas en s'écroulant de tout son long était une journée perdue. Il ne buvait pas pour rester debout.
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Après coup, il comprend que sa décision était prise avant la mort de Charles et la trahison de Véro. Il considère cette évidence, « il fallait le faire », sans savoir d’où il l’a conçue. L’absence est si déchirante que c’est un trou noir au centre de sa conscience, une crevasse dans laquelle tout s’engouffre. Il lui coûte de croire qu’il va désormais vivre une vie sans ce feu. Mais il fallait qu’il le fasse. Juste avant l’ennui. Quand il veut remuer le couteau dans la plaie il écoute Miossec je m’en vais bien avant l’heure je m’en vais bien avant de te trahir sans que son corps se vide de son sang. De toute façon, depuis son départ, il y a beaucoup de chansons qu’il ne peut plus écouter sans avoir l’impression qu’on l’ouvre en deux. Il est rempli de regrets, mais il ne reviendra pas en arrière.
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De gares en aéroports, il voyage avec ses fantômes. On peut toujours jeter les photos, abandonner les objets, perdre les vieux vêtements – ses vies d’hier se mélangent au présent, et il sent gémir ses racines, qui refusent d’être sacrifiées. Elles palpitent, connectées, dérobées, aux champs de conscience. Son passé devient encombrant. S’il analyse la situation point par point, tout va bien pour lui. Il touche de bons cachets. Il est bien accueilli. Il voit du pays. Mariana veille sur lui et il aime la vie avec elle. Mais il saigne d’histoires mortes, il tient contre son ventre des petits cadavres adorés, il est inconsolable. Il se sent, désormais, incomplet.
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Ce n’est pas que l’amour rende aveugle. On voit ce qui se passe. On sait qu’on se fait avoir. On analyse correctement. Pourtant on reste. C’est ça qui est déroutant. Stéphanie n’a pas pu se dire : un beau matin j’ai ouvert les yeux et j’ai compris qu’il me maltraitait alors j’ai décidé de partir. Tout était déjà là. Les six cent cinquante signes indiquant que ce mec était toxique, elle ne les avait pas occultés. Mais l’amour ne relève pas de la productivité – on ne se dit pas j’arrête car ce n’est pas profitable pour moi. Être la femme de Max était plus important qu’être heureuse. Parce qu’il était merveilleux. On ne reste pas avec un « pervers narcissique » parce qu’il alterne le chaud et le froid et qu’on est déstabilisée. On reste parce qu’il est plus brillant que tous les hommes qu’on a rencontrés, avant, et qu’on rencontrera, après. On reste parce qu’on sait qu’on a de la chance de profiter de cette intelligence, de cette puissance. On reste parce qu’on sait qu’après ce genre d’homme, on s’ennuiera toujours un peu.
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C’est Max qui voulait un enfant. C’était son idée. Elle l’a eu. Mais lui, il est père quand il a le temps. Un peu moins d’un week-end sur deux, en définitive. Pareil pour la pension alimentaire : il la paye quand il peut. Et tout son entourage le félicite « putain qu’est-ce que tu t’occupes bien de ton fils ». Il l’emmène voir un match de boxe, une fois par mois, un concert, ou à Disneyland quand il a un ami qui y travaille pour avoir ses heures d’intermittence et peut les faire entrer… et si tu demandes à Max où il en est de la paternité, il te répondra « j’assure ». Mais si une femme se comportait avec ses enfants comme Max avec son fils, elle aurait la police de la bonne conduite maternelle au cul, non-stop. Et putain cette police a des miliciens partout.
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Il ne dit pas ce qu’il pense. Il pense que personne n’est solide. Rien. Aucun groupe. Que c’est le plus difficile à apprendre. Qu’on est les locataires des situations, jamais les propriétaires.
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Regarde la gueule de tes élites – le pire n’est pas qu’ils soient corrompus jusqu’à la moelle mais bêtes à manger du foin.
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Quand on voit l’état des élites, on sait qu’il faut en former d’autres. Au mérite.
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Virginie Despentes
Je ne supporte pas les aéroports. La fouille, les portiques, les connards avec leurs petites valises à roulettes qui te passent devant, les connards en uniforme, les connards en famille, les connards qui te fouillent… Ne pas pouvoir fumer, ne pas pouvoir sortir une fois que t’es enregistré, sortir son passeport quarante fois, être bloqué dans un satellite pourri et minuscule sans savoir quand tu seras libéré, enlever tes chaussures tous les cinq cents mètres… Oublie. Dommage, parce que l’avion, par contre, j’aimais bien le coup des petits nuages par le hublot.
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Virginie Despentes
— C’est un monde, il est comme ça. Je l’ai pas inventé. Y a pas de dignité, y a pas de douceur. Tous ceux qui sont droits, ou qui ont de l’honneur, ou qui sont doux, tous ceux-là ont été exterminés. Ça fait un moment que c’est en route. Y reste que des gens comme moi. La racaille. Les gens comme toi, je sais pas quoi te dire… vous pouvez pas vous en tirer. Tu te rends compte, toi ? Même institutrice, il faut être plus dure que tu ne l’es.
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Virginie Despentes

Virginie Despentes est un pseudonyme. A quoi fait-il référence ?

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à l'anagramme du nom de son chanteur préféré
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