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Critiques de W. G. Sebald (111)
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Austerlitz

Dans ce roman de non-fiction, on pense à la Mystérieuse flamme de la reine Loana d'Umberto Eco pour la forme, et pour la trame, à Danube de Claudio Magris et bien sûr à L'histoire des grands-parents que je n'ai pas eus d'Ivan Jablonka. A noter l'amusante critique de la bibliothèque François Mitterrand.
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Austerlitz

Ayant découvert récemment W.G.Sebald avec 'les émigrants', j'ai lu ensuite 'Austerlitz'. J'aime lire ces récits de vie: comment Jacques Austerlitz mène sa vie en affrontant des choses aussi douloureuses que le fait de ne rien savoir de ses parents, et quand il apprendra très tard ce qu'il n'a jamais voulu savoir durant tant d'années, ce qu'il confesse à Sebald . La façon si personnelle dont l'auteur (Sebald) nous relate l'histoire de Jacques est tellement émouvante et empreinte de nostalgie.

Mais peut-être le livre aurait-il du se poursuivre avec la recherche du père; interrompue par le décès prématuré de l'auteur, ou par le fait de Jacques? Je ne sais pas.
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Austerlitz

Parce que, même si je n'ai pas son érudition, sa démarche est celle dont je me sens le plus proche. Sa manière d'errer à travers livres et villes définit, de mon point de vue, assez bien la position de l'écrivain d'aujourd'hui. Dans la même démarche voir aussi La vitesse des choses de Fresan ou A la recherche du voile noir de Moody...
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Austerlitz

Comment chroniquer ce beau roman sans divulgâcher?



Et pourtant ce n'est ni un policier, ni un thriller. Au contraire, c'est un livre qui flâne entre gares et bibliothèques, aux promenades rêveuses dans des manoirs abandonnés et parfois fantastiques entre coupoles byzantines, escaliers et lianes, portes ouvertes vers le passé qui ressurgit par surprise. Ecriture vagabonde qui emmène le lecteur à Londres, Anvers, Prague et Paris, qui traverse cinq décennies. Vous le suivrez aussi à  Marienbad  et à Theresienstadt, de bien triste mémoire...  Ecriture circulaire - l'expression est de D Mendelsohn qui m'a fait connaître Sebald. 



Ce n'est qu'au mitant du livre que j'ai compris ce titre d'Austerlitz, pour moi une gare ou une victoire napoléonienne, mais pour un enfant Gallois?



A vous de vous perdre dans les méandres des déambulations, de découvrir les belles photographies, cela en vaut la peine.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Austerlitz

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Austerlitz

Une oeuvre de grande qualité. Remarquable.



Le narrateur relate ses rencontres curieuses et récurrentes avec un certain M. Austerlitz, qui constituera le personnage principal du roman et qui, au travers du récit par le narrateur, va expliquer son cheminement très long, complexe et approfondi pour retrouver son passé, comprendre ses origines et retracer sa vie.



La lecture est parfois laborieuse, requiert un effort d'attention soutenue, mais quelle merveille d'expression et de langage! Les phrases peuvent être longues, les digressions sinueuses, pour autant la profondeur de ce chemin personnel vers le passé, de ce dialogue avec les origines, avec les morts, est d'une intensité forte et empreinte d'une émotion subtile, prégnante. On est baigné dans cette recherche touchante, bouleversante. On chemine avec Austerlitz dans sa quête, avec une implication presque personnelle.



Ce livre est une ode au souvenir, au dialogue avec le passé, au travail de mémoire, mais en filigrane également infuse tout au long du récit, une humanité pleine de pudeur ou, plutôt, une pudeur pleine d'humanité.

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Austerlitz

Austerlitz est peut-être le plus grand livre de l'Allemand W. G. Sebald [...] se déploie en ces pages la quintessence d'une oeuvre que caractérisent une qualité poétique intense, une obsession de la mémoire et de la trace, une infinie mélancolie
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Austerlitz

« L’une des personnes qui attendaient dans la salle des pas perdus était Austerlitz, à l’époque en 1967, encore presque jeune d’allure avec ses cheveux blonds étrangement frisés, seulement comparables à ceux du héros allemand Siegfried dans les Nibelungen de Fritz-Lang ».



Une beauté et une souffrance, voilà ce qui me vient à l’esprit pour qualifier ce récit. Une beauté tant l’écriture exigeante de Sebald est hypnotique, fascinante, des phrases longues qui défilent sous les yeux, des détails qui suintent la mélancolie, poésie qui envoûte, une lenteur qui nous oblige à nous poser, à ne rien négliger mais une lenteur qui absorbe jusqu’à notre moi intime, jusqu’à notre inconscient qui finit par s’identifier à Jacques Austerlitz pour devenir une douleur. Eprouvantes aussi, ces lignes magnétiques, ces pages qui se tournent sans chapitre, tout est écrit comme dans l’urgence, pour ne pas oublier, on suffoque entre la fascination de l’écriture et le malaise qui s’en dégage, il faut faire une pause malgré l’envie de continuer.



De cette rencontre entre notre narrateur – Sebald ? – avec Jacques Austerlitz, dans la Gare d’Anvers, va naître une intimité qui de rencontre en rencontre, de confidence en confidence, durera trente ans.



Est-ce de chez Austerlitz qu’exhale, enfoui au plus profond de lui-même, une douleur, comme un sentiment obscur d’incomplétude, une personnalité tronquée, ou bien est ce de la plume de l’auteur, de ses mots que s’exprime cette souffrance. Lui, dont le père fut sous-officier dans la Wehrmacht, lui dont les prénoms Winfried Georg Maximilian ne sont plus que des initiales, lui qui se disait un « produit du fascisme ».



En chroniqueur de la mémoire, l’auteur s’efface devant cet ami, parti de Prague en 1939 à destination d’Angleterre, à l’âge de quatre ans. Adopté par un pasteur sectaire, névrosé, dont il ne comprend pas la langue, élevé dans le silence, sous le regard d’un Dieu qui châtie, sans plus aucune marque d’affection tant de l’épouse que du pasteur, comment ne pas ressentir comme une béance affective, un vide profond traversé par des angoisses, une instabilité émotionnelle. Austerlitz ne découvrira sa véritable identité qu’à l’âge de quinze ans.



Véritable quête identitaire, Austerlitz se doit de rassembler les morceaux du puzzle pour tenter, peut-être, d’apaiser cette sensation terrible du manque, ne plus vivre la superposition du passé et du présent, cette construction qui rend votre relation au monde totalement flou. Un rien : une couleur, un lieu, un mot en relation avec le traumatisme ravive le choc, la blessure et vous envoie valser avec la détresse. Austerlitz devra parcourir un long chemin sur des lieux semés d’ombre qui se réactiveront au fur et à mesure de ses découvertes. Aidé par sa nourrice qu’il retrouvera, ses pas l’emporteront vers des lieux emblématiques comme Terezin et Gurs à la recherche de ses parents. L’émotion surprend à toutes les pages. Austerlitz en perpétuelle recherche, perpétuelle incomplétude, se questionne et questionne le monde autour de lui et nous entraîne à sa suite, épousant ses vagues émotionnelles.



Que de silence, que de douleurs, éprouvant ce sentiment de ne jamais être à la bonne place, de ne pas avoir sa propre existence, d’être à côté de la réalité « qui je suis, d’où je viens, où vais-je ».



Faisant preuve d’une grande érudition, Austerlitz est chargé de cours dans un institut d’histoire de l’art londonien, ses recherches l’ont mené à l’élaboration d’une thèse monumentale sur l’architecture, tout particulièrement sur les réseaux, tels les chemins de fer. Il ne pouvait expliquer cette fascination qui lui permettait, surtout, ne pas parler de lui, de se réfugier derrière son intellect pour ne pas affronter cette béance, un abri en quelque sorte bien dissimulé derrière la reconnaissance intellectuelle.



La rencontre entre le narrateur et Austerlitz se fait dans la gare d’Anvers, salle des pas perdus. Austerlitz observe la gare, la coupole, et couche sur le papier toutes ses réflexions, ses observations. C’est le prétexte que choisi le narrateur pour aborder Jacques Austerlitz. Ces premiers entretiens se limiteront très longtemps à l’histoire de l’architecture dont les connaissances d’Austerlitz forcent l’admiration jusqu’au jour où, la confiance aidant, une once d’estime naissante, Austerlitz s’abandonnera aux confidences.



Quatrième de couverture : « Par ce portrait saisissant d’un émigrant déraciné, fragile, érudit et digne, l’auteur élève une sorte d’anti-monument pour tous ceux qui, au cours de l’Histoire, se retrouvent pourchassés, déplacés, coupés de leurs racines – sans jamais en comprendre la raison ni le sens ».



C’est un livre sublime, sensible, à l’évocation puissante que je relirai, c’est évident ! Merci à Eduardo et à Dan pour ce conseil de lecture mais j’ai beaucoup moins souffert avec « Séfarade ».



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Austerlitz

Austerlitz.

Avec un titre tel que celui-ci, nous pouvions nous attendre à un contenu assez "banal", au du moins, puisque cette période funeste ne peut être banale, similaire à beaucoup d'autres oeuvres sur cette même époque.

Lourde erreur. Austerlitz est avant tout un roman humain, sur un homme prêt à tout, dans ce déni omniprésent, à tout d'abord oublier ses origines. Puis, peu à peu, longuement il s'ouvre et cette censure psychologique s'efface. C'est une oeuvre sans aucun doute touchante, mais peut-être un peu difficile à suivre, avec l'enchevêtrement de de narrateurs, et d'histoires.

Austerlitz reste un homme mystérieux, avec une intelligence sans faille.

Un roman qui donne une autre vision de la guerre, loin des combats, mais tellement proche des survivants, et du désarroi qui les accompagne.
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Austerlitz

Suite de réflexions induite par des associations d’idées libres, circulations presque aléatoires entre des lieux comme Londres, Prague, Theresienstadt, Paris, Anvers… en compagnie de deux amis férus d’architecture. Leurs rendez vous espacés dans le temps entraînent le lecteur dans leur sillage, ballottés au gré des aléas de la vie, des hasards des retrouvailles. L’amitié grandissante entre ces deux hommes permet la lente éclosion de la parole et aux souvenirs de survenir.

Jacques Austerlitz, un homme sans racines, sans mémoire, sans famille, seul au monde, grâce à un ami écrivain attentionné, attentif, respectueux peut affronter la plus difficile des quêtes, celle de ses origines.

La traversée de souffrances mentales innommables que les traumatismes de la guerre, des déportations successives subies par les parents font peser sur les survivants est incroyable. Ce livre est un témoignage bouleversant mais c’est peu de le dire ainsi.
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Austerlitz

Un livre difficile. Foisonnant. Érudit.



Il faut réussir à se délivrer de la première moitié du livre pour ensuite se laisser porter par l'histoire d'Austerlitz. Un livre triste truffé de connaissances et de précisions. Impressionné.







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Austerlitz

J'ai fait la connaissance de cet auteur avec Les Émigrants qui ne m'avait pas enthousiasmée mais cependant intriguée suffisamment pour que je revienne à cet auteur. C'est chose faite avec Austerlitz qui aborde le même thème, à savoir le déracinement que les juifs ont dû choisir pour échapper à leur assassinat orchestré par le Troisième Reich. Il s'agit ici non pas de nouvelles mais bien d'un roman qui s'attache d'ailleurs essentiellement à un seul personnage: Jacques Austerlitz. Arrivé en Grande-Bretagne au cours de l'été 1939 à l'âge de 4 ans, en provenance de Tchécoslovaquie, et adopté par un vieux prédicateur non-conformiste gallois et sa femme, il se voit contraint de s'adapter à une nouvelle vie une, nouvelle langue, une nouvelle culture et même un nouveau nom. le roman retrace, à travers le récit qu'il en fait à l'auteur, son parcours pour renouer avec sa véritable identité. C'est proche du récit d'une psychanalyse et c'est ce qui m'a fait penser que ce récit était autobiographique mais il n'en est rien : Austerlitz est d'origine tchèque, Sebald est allemand. Austerlitz est juif, Sebald ne l'est pas (son père était dans la Wehrmacht)…. Comme dans Les Émigrants, le récit est émaillé de descriptions précises de lieux et agrémenté de photographies qui lui donnent un aspect documentaire et contribue à la fascination qu'il a exercé sur moi. L'écriture est un peu surannée, rappelant les grands auteurs du XIXe siècle et la double indirestion du style contribue à nous distancier du vécu d'Austerlitz.

Bien que relativement peu connu dans le monde francophone, je me suis rendu compte que Sebald avait été pressenti pour le prix Nobel. Il est malheureusement mort prématurément à l'âge de 57 ans. Comme Austerlitz, Sebald est retourné dans le néant de l'oubli…

Ce roman m'a permis de mieux apprivoiser le style original de Sebald. Je l'ai trouvé beaucoup plus abouti que les nouvelles des Émigrants et je me promets de poursuivre l'exploration de cet auteur. À ceux qui ne le connaissent pas, je recommande d'en faire la découverte.
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Austerlitz

Difficile de pas être attiré par la photographie de couverture qui représente un garçonnet blond déguisé en page. Qui est cet enfant fixant l’objectif avec confiance ? D’autres photographies en noir et blanc ponctuent ce récit étrange qui mélange astucieusement réalité et fiction, souvenirs et rêves, à la recherche d’un passé enterré, occulté, extirpé par fragments à travers des correspondances parfois déconcertantes pour le lecteur. Ce jeu de piste à travers la mémoire a quelque chose de fascinant.

Le narrateur rencontre Austerlitz dans la salle des pas perdus de la gare d’Anvers en 1967. Celui-ci, professeur d’histoire et spécialiste d’architecture, engage la conversation et la discussion se poursuit au buffet sur la genèse de la gare d’Anvers. D’autres rencontres ont lieu, disséminées dans le temps, jusqu’à celle décisive au bar du Great Eastern Hotel en 1996. Jacques Austerlitz raconte à son ami la quête douloureuse de ses origines, lui l’orphelin, recueilli en 1942 à l’âge de quatre ans par un couple de gallois sans enfant et qui ne prit connaissance de son vrai nom que dans sa quinzième année. Commence alors l’étonnant récit de Jacques Austerlitz, au nom si peu commun.

Ce roman d’une densité inouïe, ultime roman de W.G. Sebald, résonne avec une acuité particulière en ces temps de migrations forcées et de déracinements. Avec Austerlitz, la douleur de l’exil et la perte de ses racines prennent une dimension universelle.

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Austerlitz

Je viens de finir ce livre extraordinaire qui rentre dans mon panthéon de la littérature moderne. Ce livre est un bijoux de subtilité et amène à des réflexions sur le temps, la mort et l’histoire d’une profondeur rarissime.



Les 50 premières pages sont difficiles car Austerlitz et le narrateur y discutent principalement d’architecture, mais comme Austerlitz a pris le temps de connaître notre narrateur avant de lui confier sa vie, il faut faire confiance à Sebald et continuer la lecture pour découvrir la quête des origines à laquelle Austerlitz a voué une partie de sa vie. Au final on suit Austerlitz à travers l’Europe, Londres, Paris, Prague, Nuremberg à la recherche des traces d’une enfance ensevelie sous le poids terrible de l’histoire, cette quête est aussi douloureuse qu’elle est envoûtante et on ne décrochera ensuite plus jusqu’à la dernière ligne.



Ce roman est merveilleux de justesse et m’a procuré la sensation étrange de toucher quelques idées sublimes. Je m’en vais sur le champ de ouvrir toutes les autres œuvres de Sebald.
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Austerlitz

C'est un récit difficile. Sans doute dû au style souvent indirect : des phrases longues délivrant plusieurs informations à la fois. Deux mots ont surgi de mon esprit : mathématique et liquide. On y parle d'architecture. Il est beaucoup question de la ville et des gares ferroviaires. La ville scellées par son passé, une sorte de labyrinthe de la mémoire, avec ses cimetières. A l'opposé, la gare. On y arrive et on y part. Deux mondes qui se heurtent : la mémoire et le temps au mouvement et à l'infini. C'est comme une pulsation. L'auteur utilise la langue comme signe et mystère. Elle témoigne. Des photographies sont dispersées afin d'apporter un gage d'authenticité à la quête identitaire de ce prénommé Austerlitz, homme déraciné.
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Austerlitz

Étrange ouvrage que cet Austerlitz à la fois fascinant et oppressant. Sebald met en scène un personnage énigmatique qui croise régulièrement la route du narrateur à qui il fait partager son immense culture et ses souvenirs. La forme est tout à fait inhabituelle; phrases sans fin, sans paragraphes ni alinéas dans lesquelles l'auteur joue de ce suspense que la langue allemande favorise en permettant de toujours repousser le verbe, laissant ainsi planer un doute sur le sens même de la narration. Ce flux logorrhéique n'est interrompu que par des photos, des bribes qui aident à construire le souvenir, à faire émerger les moments de vie aux côtés de faits qui semblent non triés. De cette reconstruction minutieuse de la mémoire finit par émerger une vérité, un drame, une histoire à la fois singulière et universelle.
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Austerlitz

Exhumer le passé à partir de ses traces. Le roman vertigineux et admirable d’après la catastrophe.



Dans cet ultime roman de W.G. Sebald publié en 2001, traduit en 2002 par Patrick Charbonneau pour les éditions Actes Sud, le narrateur part en voyage comme dans «Les anneaux de Saturne», pour échapper à un malaise diffus, mû par une impulsion incompréhensible. En Belgique, après la visite du jardin zoologique d’Anvers et en particulier de son Nocturama, où des animaux «vivent leur vie crépusculaire à la lueur d’une lune blafarde», ses pas le conduisent dans la gare d’Anvers – lieu qui se confond dans son esprit avec le Nocturama – car les êtres humains y semblent rétrécis sous la hauteur extraordinaire de la verrière et portent sur leurs visages la même expression d’accablement que les bêtes du zoo.



La suite sur mon blog ici :
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Austerlitz

On retrouve très souvent deux mots dans ce texte (qui est un roman d'après le quatrième de couverture) et c'est « Austerlitz dit », un peu à la manière du « Pereira prétend » de Tabucchi (on y rencontre d'ailleurs un Pereira comme personnage secondaire)… Le narrateur y évoque ses rencontres avec un dénommé Jacques Austerlitz. Arrivé en 1939, vers l'âge de cinq ans, dans la sinistre famille d'un pasteur gallois nommé Elias, dont il portera le nom, Austerlitz ne se souvient pas de sa petite enfance et semble souffrir déjà d'un manque de sentiment d'appartenance. Scolarisé tôt dans pensionnat, un de ses professeurs entreprendra des démarches pour connaître la véritable identité de son élève, qui toute sa vie cherchera ses origines. Comme toujours chez Sebald, du moins dans les deux autres romans que j'ai lu de lui, tous les éléments de narrations sont imbriqués les uns dans les autres, ouvrant la porte à toutes sortes de digressions apparentes (textes et images) qui finissent pourtant par faire sens. Du grand art.
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Campo Santo

Dix-huit fragments d’une prose poétique exceptionnelle hantée par la destruction et l’énigme de la mémoire.



Dès le milieu des années 1990, après la publication des «Anneaux de Saturne», W. G. Sebald a travaillé à un livre sur la Corse, resté inachevé après sa disparition en décembre 2001. Sous le titre «Petites proses», quatre textes sur la Corse sont rassemblés dans la première partie de ce livre paru en 2003 et traduit par Patrick Charbonneau et Sybille Muller pour les éditions Actes Sud (2009). La deuxième partie de «Campo Santo» se compose de treize essais inédits en français, écrits en 1975 et 2001, et l’ensemble, quoique qu’hétéroclite, ravira le lecteur ou la lectrice attentifs de l’œuvre de Sebald, en mêlant comme toujours ses lectures et méditations personnelles, autour des thèmes et des personnages qui hantent sa mémoire et son écriture. Le livre se conclut par le texte de réception de Sebald à l’Académie Allemande, «signe bienvenu d’une légitimation inespérée».



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Campo Santo

Campo Santo se divise en deux parties dont on peine à comprendre le lien. La première rassemble quelques nouvelles ayant pour décor la Corse : promenade à Ajaccio où tout semble se rapporter à Napoléon, description du cimetière de Piana et digression de l'auteur sur les croyances et le rapport à la mort des Corses, ou encore éloge de la forêt de Bavella qui suscite des souvenirs germaniques au narrateur...



La deuxième partie s'ouvre elle sur une quinzaine d'essai traitant tous d'écrivains allemands, que je ne connaissais pas pour la plupart (Handke, Améry...Grass, Kafka et Nabokov pour les plus connus). On y retrouve des observations propres à Sebald sur l'après-guerre et la culpabilité allemande face aux atrocités commises, ainsi que la quasi absence de cette thématique dans la littérature allemande.



Corpus finalement très curieux, je retiens surtout de cette succession d'essai une désagréable impression de dérive intellectuelle constante de l'auteur au détriment de toute narration : les propos sont intéressants mais soporifiques, tant par les remarques fleuve de Sebald que par leur caractère analytique sous un prisme académique.

Ajoutons à cela que je ne suis pas une grande amatrice de la littérature allemande, et que j'ai trouvé la mise-en-page barbare : il m'a fallu m'accrocher pour parvenir à terminer ce bouquin pourtant pas si épais...Une première rencontre peu concluante avec Sebald !
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