Wendy Sue Lawton

Patron, j’ai vu suffisamment de films d’horreur pour vous dire que cela ressemblait à une tête de zombie, souffla Didier avec des yeux aussi grands que des soucoupes.

Je veux me lancer dans le journalisme sans connaître les bases. Bon sang ! Je n’ai même pas pensé à me renseigner sur le Net. Je suis nulle de chez nulle. Marc avait tort. Je ne suis qu’un oisillon, c’est vrai. Mais sans cervelle. Un pois chiche dans la tête. Adieu, mon scoop et ma chance d’avoir ce poste.

La jeune femme avait agrémenté le tout d’une parure de boucles d’oreilles et d’un collier en perles de culture fines. Elle avait fini par un maquillage léger tout en prenant soin de masquer les ombres sous ses yeux.

Dans les séries policières, les policiers font des tableaux sur lesquels ils affichent les liens avec l’affaire en cours. Je vais faire pareil. Ça sera plus facile pour tout analyser… Mais je n’ai pas de cartons ni de punaises. Il faut que je passe au supermarché et que je jette un coup d’œil à leurs poubelles pour récupérer des cartons propres.

Il lui avait donné le goût des belles choses. Néanmoins, elle l’aimait profondément. Elle a fermé les yeux sur ses incartades jusqu’à ce qu’il y en ait une de trop. En le quittant, Cynthia a perdu son train de vie luxueux. Je ne sais pas quand elle a commencé à lui faire du chantage.

Et je ne dévoilerais jamais le nom de mes sources. En tant qu’avocate, vous savez de quoi je parle. Cela retarderait le bon déroulement de l’enquête. Sans oublier que je n’ai encore aucune preuve, juste des doutes qui peuvent être concluants ou pas. Alors, madame Martin ? Je crois que nous nous trouvons dans une impasse. Voulez-vous oui ou non que le criminel responsable de la mort de votre fille soit arrêté ?

Elle avait le teint blafard. Ses yeux étaient gonflés d’avoir trop pleuré, et des plis amers marquaient les coins de sa bouche. Brusquement intimidée, Allison se mordilla la lèvre. Le moment était mal choisi, mais elle ne pouvait pas faire autrement si elle voulait avancer dans son enquête.

Je n’avais pas de bonnes relations avec ma sœur. Surtout depuis qu’elle était revenue à la maison. Elle accaparait mes parents. Elle les manipulait pour avoir ce qu’elle voulait en se servant de leur affection pour Max, mon neveu. Je la détestais.

Il y a toujours eu une rivalité entre les deux frangines. Je pense qu’il n’y aura aucun problème pour vous mettre en relation avec sa mère. Quant au père, laissez tomber. Il n’est pas en état depuis la mort de sa fille.

Pourtant, moi, je sais qu’il ne peut pas être le coupable… enfin, si mon hypothèse est la bonne. Dois-je informer les enquêteurs du point commun entre ces trois affaires ? Sûrement pas, puisqu’ils se demanderaient comment j’ai pu obtenir mes fichiers… et comment j’ai pu obtenir une fausse carte de presse… qui est cette femme ? Une complice, la meurtrière ou une simple coïncidence.

C’est dans ces moments-là qu’elle se sentait seule, abandonnée, sans personne sur qui s’appuyer. C’est dans ces moments-là qu’elle regrettait amèrement de ne plus avoir de lien avec sa famille. Le souvenir de sa mère la dorlotant alors qu’elle avait une otite lui traversa l’esprit. Elle la berçait dans ses bras tout en lui murmurant des paroles réconfortantes.

Son sommeil avait été tourmenté. Elle n’avait pas cessé de gigoter sur le divan. Elle se passa de l’eau froide sur le visage, espérant sortir de cette nébuleuse torpeur qui l’assommait. Le miroir lui renvoya une jeune femme à l’allure triste, aux yeux gonflés et cernés.

Seulement, tu n’es qu’un oisillon qui va côtoyer un monde où les rapaces sont rois.

D’un geste puissant et résolu, elle lui planta les griffes rougeoyantes dans les parties génitales et tira de toutes ses forces. Les yeux exorbités par la peur, Ian ressentit dans tout son corps un violent et douloureux électrochoc mettant ses nerfs et sa peau à vif. Hébété, il fixa la plaie béante alors qu’un hurlement sans fin sortit de sa bouche.

Elle a un sourire charmeur qui fait ressortir deux adorables fossettes sur ses joues. Elle est vraiment craquante avec ses cheveux longs blonds et ses yeux de chat. Elle doit faire dans les 1 m 70. Bien galbée. Jolie poitrine. C’est un putain de canon !

C’était une femme d’une extrême beauté. Elle avait les larmes aux yeux et sa bouche pulpeuse tremblait sous l’émotion. La colère de Ian disparut comme par enchantement. Elle est magnifique !

Plus de quarante ans que je pratique ce putain de métier. Quarante années à y mettre toutes mes tripes. Des heures à n’en plus finir, car je m’investissais dans des missions de surveillance, de pistage et bien d’autres choses encore. Tout ça a fait que je n’ai pas vu grandir mes deux filles. Elles se sont mariées et ont eu chacune un gamin. Malgré mes sautes d’humeur, mes absences et mes infidélités, ma femme m’a porté et aimé pendant toutes ces années.

J’ai bossé dur et honnêtement tout le long de ma carrière. Je voulais pouvoir partir la tête haute. Mais ça me travaillait… Mon instinct, mon flair m’ont souvent aidé au cours des différentes missions que j’ai menées. Aurais-je perdu cela en vieillissant ? (Sa bouche se pinça de colère. Une colère tournée vers lui-même.) Non, c’est impossible, me suis-je dit. J’ai donc mené mon enquête en douce.

J’ai hésité à prendre cette affaire. Il n’est pas bon d’enquêter sur des personnes proches de vous. Je lui ai conseillé d’aller voir un de mes collègues. Mais, elle a insisté en jouant sur notre amitié et en me flattant sur la pugnacité dont je faisais preuve dans mon travail d’investigation… De vous à moi, j’étais ravi d’avoir ce travail. Malgré mes heures de service, les gars qui se retrouvent à neuf mois de la retraite sont cantonnés par la direction dans la paperasse, à former la relève ou dans des missions sans importance.

C’est un vieux de la vieille, comme moi. Il regrette l’époque de la French Connection. La nouvelle génération de la police l’agace et les directives de ses supérieurs aussi. Il dit qu’il est trop vieux pour changer. Il est à quelques jours de la retraite. Il a un dossier qu’il n’a jamais pu boucler. Il tient à te le remettre en mains propres. Il t’attend demain pour 8 heures dans le café de Luigi. Tu sais, là où nous sommes allés fêter l’anniversaire d’Édith.