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Citations de William Gardner Smith (20)


Je faisais partie de la France Libre et je croyais aux trucs qu'ils racontaient pendant la guerre, tu sais; qu'ensuite le monde serait différent, que c'était une guerre pour la démocratie, que nous combattions tous la démocratie et la liberté. des grands mots. (p; 81)
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La sensibilité fut une malédiction, qui marqua le monde de l'enfance de Simeon. Car c'était un monde violent.
La grande famille s'entassait dans une maison de cinq pièces. Grand-père, grand-mère, maman, papa, les tantes, les oncles, plus cinq frères et soeurs. Une famille d'ouvriers et de domestiques. Il y avait peu d'air dans cette maison , et guère d'affection. (p. 38)
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Le 17 octobre 1961, le Front de libération nationale algérien appela tous les Algériens vivant à Paris à descendre dans la rue au cours de la soirée et à manifester pacifiquement contre le couvre-feu que leur imposait le gouvernement français. Selon les instructions du FLN, tous les hommes, toutes les femmes et même les enfants devaient participer à ces manifestations; ils devaient défiler de manière ordonnée, en groupes dirigés par des militants du FLN; personne ne devait porter d'arme, pas même un bâton ou un canif. (p. 257)
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- Et les arabes ?
Raoul hésita, fronça les sourcils. Puis sa voix douce déclara :
"C'est autre chose. Les Français n'aiment pas les arabes, mais ce n'est pas du racisme. Les arabes ne nous aiment pas non plus. Nous sommes différents.
-C'est une différence avec vous au-dessus et eux en dessous.
-Il s'agit d'un accident historique.
-C'est toujours un accident historique au début. (p. 89)
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-Tu ne peux pas toujours fuir les mots. Un jour viendra où on s'arrêtera de tirer et alors il nous faudra utiliser les mots à la place. (p. 165)
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La violence était dans les rues et dans les écoles. Des bagarres individuelles, des guerres de gangs, des guerres raciales. Une violence inexplicable, une violence gratuite. Face à elle, Simeon reculait. (p. 40)
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Tu veux dire : est-ce qu’on chasse les Noirs dans les rues de Philadelphie et de New-York avec des cordes pour les lyncher ? Non. Et les jours ordinaires, il ne se passe rien de notable, les gens ne te remarquent même pas dans la rue. Pourtant, mille choses infimes arrivent - des microparticules, personne ne les voit, sauf nous. Et il y a toujours le danger qu’une chose plus grave se produise. La Bête dans la Jungle, tu es sans cesse à l’affût, tu attends qu’elle bondisse. C’est terrible, oui. Et nous avons envie de respirer, nous n’avons pas envie de penser à ce truc de race vingt quatre heures sur vingt-quatre. Nous ne voulons pas qu’on nous colle le nez dessus pendant les soixante-dix années qu’on a à vivre sur terre. Pourtant, t’es obligé d’y penser ; ils t’obligent à y penser tout le temps. »
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"Dis-nous comment c'était, Papa" Par les froides nuits d'hiver où le moral était bas, papa était un petit homme au regard doux et blessé. Un roseau pliant dans le vent. Un vieux Noiraud à la tête baissée, qui souriait en montrant ses dents blanches et ses gencives rouges, un noiraud méprisé qui souriait malgré les humiliations, afin de survivre. Comment c'était, Papa ? (p. 85)
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- Au fait, après la semaine prochaîne, tu ne me verrasplus le soir dans les rues. Le gouvernement vient de décréter un couvre-feu pour les Algériens. Nous devons rester chez nous à partir de vingt heures. Tous nos cafés doivent fermer à la même heure.
-Ce n'est pas possible !
-Tu ne lis pas les journaux ?
-Je...ça m'a échappé.
-C'est pourtant vrai. Nous ne devons pas encombrer les rues, empuantir l'air des honnêtes Français. (p. 254)
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Il adorait vraiment Paris. Il aimait les plaisirs simples - ainsi passer une nuit blanche, puis à l’aube descendre au Vert- Galant, cette pointe de verdure sur l’île de la Cité qui saillait dans la Seine, et adresser des signes de la main aux pilotes des péniches.
Il aimait les visages des Français ordinaires - pas les boutiquiers, ni les politiciens, ni les intellectuels, ni les fonctionnaires, ni les policiers, mais les chauffeurs de bus, les cantonniers, les vendeurs de journaux, les forts des Halles, les employés de chemins de fer, les ouvriers. Il lisait dans leurs yeux des souvenirs brouillés de la Révolution, de la Commune, de la Résistance. Ces événements n’étaient pas oubliés, ils continuaient de vivre chez ces Français [•••] Ces gens étaient assez idéalistes pour croire en l’avenir, mais assez cyniques pour se méfier des politiciens et des promesses imprimées sur du papier. Paris était formidable.
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[le 17 octobre 1961 ]

En début de soirée, plus de trente mille Algériens quittèrent leurs bidonvilles* et leurs banlieues misérables, leurs chambres d'hôtels surpeuplées et leurs cafés tristes, puis, à pied, en métro, en train et en bus, ils convergèrent vers le centre de Paris. Les boutiquiers et les vendeuses allant au cinéma sur les Grands Boulevards, les hommes d'affaires bien habillés, les cadres supérieurs et les touristes prenant un verre dans les cafés de l'avenue de l'Opéra, les amoureux bien nourris en promenade le long de la Seine, tous regardèrent avec surprise et indignation les hordes de bicots* vomies par leurs ghettos et prenant possession des rues de la capitale. (p. 259)
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Et puis le monde va découvrir un nouveau phénomène, avec moi et quelques autres qui vivent ici . Le Noir errant. (p. 194)
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Et puis les préjugés des opprimés différaient beaucoup, moralement des préjugés de l'oppresseur. (p. 168)
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Simeon se souvint qu'il n'avait jamais vu un Algérien avec une Française. On ne pouvait pas marcher dans une rue de la rive gauche sans croiser des couples mixtes, noir et blanc, mais les Noirs d'ici, africains, antillais ou américains, n'étaient pas des ouvriers ni en général des pauvres; C'étaient des étudiants, des artistes, des gens ayant un métier lucratif. des gens "respectables". (p. 121)
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L'un des Brésiliens avait expliqué à Siméon que, en Amérique du Sud, lorsqu'un Indien ou un Noir devenait riche ou bien général, on le considérait officiellement comme blanc. C'était délirant. Le monde se réduisait à une pyramide où les peuples les plus riches et les plus puissants se trouvaient au sommet-Les Européens du Nord, les Anglais et, plus récemment, les Américains. Ils imposaient leur échelle dégressive au reste du monde. Ici, l'homme noir était inférieur; là c'était l'Arabe, là le Juif, là l'Asiatique- selon l'endroit où vous habitiez. Et les hommes qui devenaient riches et puissants à cause d'un accident de l'Histoire étaient ceux qui en décidaient.
(p. 125)
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-Moi, je ne sais pas où je vais.
-Que ressens-tu en vivant ici, toi, un homme noir en pays blanc ?
-Je ressemble à un homme sans pays. Je ressemble à un juif errant. (p. 126)
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- c'était quand j'étais jeune et indigné. Il faut croire à quelque chose pour s'indigner. (p. 51)
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William Gardner Smith
« J'ai l'impression que les Algériens sont les nègres de la France. »
Babe ouvrit le robinet d'une main impatiente; il préparait une autre cafetière. Simeon jugea évident que Babe avait déjà beaucoup réfléchi la question qu'il venait de soulever, et qu'il n'avait plus la moindre envie d'y réfléchir.
«C'est... différent», dit-il doucement, en regardant Simeon. Il eut une expression suppliante. « Ils sont en guerre. Les Français et les Algériens se battent ; ils s'entretuent. Ce n'est pas la même chose. »
Simeon dit : « Ce que j'ai vu dans le nord de Paris n'était pas différent, Babe, guerre ou pas. Le ghetto, les flics, le mépris — la même chose. Et c'était comme ça avant la guerre — depuis un siècle. C'est ça qui a provoqué la guerre. »
Babe prit la cafetière. Il répondit agressivement : «Oublie ça, mec. Les Algériens sont des Blancs. Ils réagissent comme des Blancs quand ils sont avec des Noirs, ne t'y trompe pas. Un Noir a déjà assez de problèmes sur les bras pour ne pas se mettre à défendre des Blancs. »
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William Gardner Smith
«Y a-t-il du racisme en France ? » Raoul répondit aussitôt :
« Bien sûr que non. Les Français ne croient pas aux théories racistes; tout le monde le sait. Les Africains se sentent parfaitement à l'aise ici. Les Français ne comprennent pas le racisme. Pourquoi cette question ? — Et les Arabes ? »
Raoul hésita, fronça les sourcils. Puis sa voix douce déclara :
« C'est autre chose. Les Français n'aiment pas les Arabes, mais ce n'est pas du racisme. Les Arabes ne nous aiment pas non plus. Nous sommes différents.
— C'est une différence avec vous au-dessus et eux en dessous.
__ il s'agit d'un accident historique.
__ c'est toujours un accident historique au début. Pourquoi dis-tu que vous êtes différents ? "
Raoul eu un geste d'impuissance.
" ces gens là sont fermés. On n'arrive jamais à bien les connaître. Ils se renfrognent quand on rit. On ne sait jamais ce qu'ils pensent. Et dès que tu te retournes, ils dont capables de te planter un couteau dans le dos.
__j'ai déjà entendu ce genre d'argument.
_ c'est autre chose, je t'assure qu'il ne s'agit pas de racisme.
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Il ricana, puis continua. «Alors, tu te sens comment à présent ? Tu te sens bien, hein ? Ici, en France, au pays de la liberté. Loin du mode de vie américain, n'est-ce pas? Tu peux aller où tu veux, faire ce que tu veux. C'est super. Je me rappelle comment c'était là-bas. Si un Blanc se bagarrait avec un Noir, le Blanc était forcément innocent et le Noir coupable. Point final. Je m'en souviens très bien. Ça te fait quoi, que les rôles soient inversés hein ? Ça te fait quoi d'être le blanc pour changer? "
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