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Trilogie maritime tome 2 sur 4

Marie-Lise Marlière (Traducteur)
EAN : 9782070421442
364 pages
Gallimard (30/04/2002)
3.95/5   10 notes
Résumé :

Edmund Talbot, jeune aristocrate anglais, vogue vers l'Australie où il doit remplir de hautes fonctions administratives. Au cours d'une traversée fertile en rebondissements, il perd quelques illusions mais gagne en maturité et en sagesse, sans que l'abandonne pour autant son sens de l'humour et de l'observation. Sur le navire, prisonnier d'une mer immobile, se déroule un chassé-croisé amoureux. Voici qu'en habits de bal, tel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Trilogie Maritime - Tome 2

Dans ce second volet, l'action maritime se précise. le vocabulaire spécialisé se généralise, malgré les réserves de notre héros à l'employer, renvoyant le lecteur à ce jargon puissamment littéraire.

La forme est toujours celle d'un journal, mais personnel cette fois-ci, donnant une touche beaucoup plus romanesque à l'ensemble.

L'histoire devient palpitante alors que notre héros perd de son agaçante assurance. La qualité littéraire s'affirme, avec de magnifiques descriptions de la vie en mer, ménageant crescendo ses surprises. On retiendra comme exemple ce chapitre 6, seul à être nommé, et dont le titre ne prendra son sens qu'à la dernière ligne de celui-ci.

Golding n'est pas prix Nobel pour rien : cette suite en forme ascendante n'est pas là pour lui barrer la route. J'écris ces lignes le troisième tome entamé, avec l'espérance d'une apothéose…
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-- Allons nous couler ?
-- Oui, ce foutu bateau va sombrer, espèce de sale froussard, et la mort efface toutes mes dettes envers vous !"
C'est en ces termes que les marins accueillent les demandes de remboursement de Jones, l'émigré boutiquier.

En 1814, Boney a perdu ; c'est enfin la paix ! L'ancien vaisseau de guerre du sombre capitaine Anderson est transformé en transport d'émigrés pour peupler l'Australie. L'Australie est une colonie britannique du roi George III.
L'histoire de ce tome 2 commence dans le "pot-au-noir", région équatoriale de l'Atlantique, que les circumnavigateurs actuels évitent, car il n'y a pas de vent.
Tout-à-coup, alors que le lieutenant de quart, le boit-sans-soif Deverel est descendu se rincer, une bourrasque prend le navire à contre !
Quand un "coup-de-vent" prend un voilier à contre, c'est comme si vous passiez la marche arrière alors que vous roulez à 40 !!!
Démâtage des hunes : le coup de vent a cassé les trois mats, misaine, grand mât et artimon au dessus des hunes, et le navire devient presque impossible à manoeuvrer !
Grosse engueulade d'Anderson, mais le lieutenant poivrot lui répond !
.
Une voile est aperçue par la vigie. la frégate envoie un coup de semonce au gros vaisseau d'Anderson ; mais il se révèle que c'est aussi un Anglais !
Le narrateur, Edmund Talbot, est un jeune noble qui va aider son oncle déjà installé là-bas à diriger l'Australie. Rédigeant son journal de bord depuis la tragédie du révérend Colley dans le tome 1, il prend l'accident survenu au navire avec philosophie. D'autant plus que lors de l'accostage de la frégate, la jeune Marion lui est présentée : c'est un coup de foudre pour Edmund !
.
Cependant, le menuisier Gibbs [ tiens, dans NCIS, Gibbs fait de la menuiserie sur un vieux rafiot en bois ] qui vient inspecter la cabine d'Edmund constate que le bois du vieux navire est en train de pourrir !
Arriverons-t-ils à bon port ?
.
Ancien marin, j'aime la voile ; je me suis retrouvé dans ce récit, même si je ne connais pas tous les vieux termes techniques.
Talbot, alias Golding, qui a aussi fait sa marine, analyse finement les relations inter-individuelles de ce microcosme qu'est un bateau :

"Charles, premier lieutenant, d'humeur si égale, maintenant sujet à des bouderies plus souvent qu'à son tour ; Anderson, jadis si distant, dont on disait qu'il mangeait dans la main de Mr Benét, officier échangé avec Deverel lors de la rencontre avec l'Alcyone, ... et moi ? Eh bien, j'en ai sans doure trop dit sur Edmund Talbot et je pourrais bien le regretter."
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Close Quarters
Traduction : Marie-Lise Marlière

ISBN : 9782070421442


Le Révérend Colley est mort et Edmund Talbot a achevé le "Journal" destiné à son parrain et protecteur. Pour son anniversaire, il s'en procure un autre, tout vierge, auprès de l'intendant du bord, un certain Jones qui tient beaucoup de l'usurier. Il commence à peine à y jeter quelques premières notes lorsque son premier chapitre s'achève abruptement, sur un début de proposition, sans aucun point, final ou de suspension.

Talbot reprendra plus tard son second "Journal". Mais pour l'instant, il a reçu un sacré coup sur la tête. Pire encore, le navire, déjà vieux et qui en avait tant vu sur tant d'océans, se retrouve démâté par l'imprudence du lieutenant Jack Deverel, jeune homme sémillant mais alcoolique regrettable, qui a quitté son quart pour descendre boire un verre de brandy, en laissant seul à la manoeuvre, et ceci en dépit des prescriptions du Code maritime, le pauvre aspirant Willis, un peu trop jeune et inexpérimenté pour gérer un coup de vent inattendu et brutal. de toutes façons, pour tenir la barre en pareil moment, deux hommes eussent été nécessaires.

L'ordre revenu, la situation n'est guère brillante. Les mâts sont brisés, les voiles en piteux état, la mer, désormais plus sage qu'une image, encalmine le vaisseau, et les vivres comme les provisions d'eau douce diminuent. Ajoutez à cela que la guerre est déclarée entre le capitaine Anderson et Jack Deverel. le premier a interdit au second de boire. le second ne pense qu'à ça. Quant au pauvre Willis, s'il n'est pas aux fers, on l'a puni en le mettant à la vigie. Une vigie démâtée, ça revient à une espèce d'appareil très dangereux où l'on se gèle vraiment vite. D'ailleurs, à un certain moment, Anderson sera contraint de mettre fin au châtiment du jeune homme sous peine de le voir perdre la vie.

La Nature essayant toujours de rééquilibrer plus ou moins les choses, certains avantages se font jour. On croise "L'Alcyone", en route pour les Indes, superbe navire commandé par le charmant lord Somerset, accompagné dans sa traversée par son épouse, par Miss Chumley, sa nièce et par Miss Oates, une dame de compagnie. Les deux bateaux fraternisent, les équipages improvisent un petit spectacle assez bien troussé et Edmund qui, au tome précédent, envisageait une carrière au Parlement et un riche mariage, a le coup de foudre pour Miss Chumley. On peut penser sur l'instant que le coup sur la tête qui l'a mis KO un certain temps y est pour quelque chose. C'est sûr : notre jeune homme traverse une période ultra-sensible et c'est avec le désespoir qu'on devine qu'il voit "L'Alcyone" s'éloigner lorsque vient pour ses passagers et son équipage l'heure de reprendre la route des Indes.

Un fait qui a son importance et sur lequel se bâtira pratiquement toute l'intrigue du troisième tome : les capitaines Anderson et Somerset ont procédé à un "échange" d'officiers. Deverel, toujours forte tête et qu'Anderson avait fini par mettre au fer, est reparti sur "L'Alcyone." En échange, Anderson a accueilli le lieutenant Benét - ses parents ont fui la Révolution française, d'où l'étrangeté de son patronyme - une sorte de jeune Apollon blond, toujours aimable et toujours débordant d'idées. Des bonnes et des moins bonnes. Bien qu'il n'ait pas, pour sa part, atterri dans les fers - il est bien trop souple pour ça - Benét s'est vu exclu de "L'Alcyone" pour avoir courtisé lady Somerset ... Eh ! oui ! Rien moins que l'épouse du commandant ! Cela donne déjà une idée du caractère du personnage.

Le récit de la destruction des mâts, toutes les scènes marines sont admirables. Mais il manque ici, en tous cas à mon sens, l'extraordinaire ampleur dramatique de "Rites de Passage." Ce premier tome volait littéralement sur la mer et sur ses pages. le second s'essouffle, stagne, tourne en rond. On espère un temps en la force de caractère de Deverel même si le personnage n'est pas vraiment sympathique. Mais l'illusion se dissipe vite. En ce qui concerne la romance entre un Edmund Talbot gravement secoué par sa blessure à la tête et une Miss Chumley très bien élevée, que dire sinon qu'elle ne dépasse pas l'ordinaire. On a un peu l'impression que l'auteur fait du remplissage pour parvenir à la fin de sa "Trilogie." Dommage. Certains passages valent vraiment le détour et l'amour de la Mer qui plane sur l'ensemble, bien qu'il ne suffise pas à maintenir un souffle épique permanent, fait percevoir au lecteur les coups de fouet des embruns et l'horreur de ce que pouvait être la navigation à bord d'un vieux bateau de bois qui, contrairement à ses collègues britanniques de l'époque, n'était pas doublé de cuivre. Et ça, ce n'est pas une mince réussite. ;o)
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Où l'on retrouve Talbot, notre jeune lord en route vers l'Australie, un tout petit peu moins fat à la suite des évènements tragiques vécus lors du premier tome.
Mais une série d'accidents lui font se heurter la tête à plusieurs reprises, dans des scènes pleines d'humour - le personnage est décidément ridicule, et Golding semble éprouver un malin plaisir à le mortifier davantage encore : l'aristocratie britannique, ici, prend cher.
Il s'ensuit une commotion cérébrale.
Dès lors, la narration par Talbot se fait à travers ses perceptions distordues (distorsion à laquelle s'ajoutent les petits verres bus pour se remonter, et qui semble entraîner une propension rigolote à dire des gros mots).
C'est donc à nous de démêler le réel du perçu, et de reconstituer le véritable fil des évènements : encalminage, état inquiétant du navire, apparition de nouveaux personnages, sans compter un bal improvisé au cours duquel Talbot tombe violemment, obsessionnellement, amoureux.
Quelle construction ingénieuse ! Comme ce second degré est drôle ! Et quel talent possède Golding, pour nous entraîner ainsi dans son microcosme maritime.
Traduction toujours parfaite de Marie-Lise Marlière.
Challenge Nobel
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Dans le second tome de la Trilogie maritime, intitulé Coup de semonce, le navire sur lequel vogue Edmund Talbot vers un avenir plein de promesses, est en panne. En cause, nulle mise en panne, savoir l'action de disposer les voiles de manière à ce que le voilier n'avance pas, nenni, le bateau est tributaire du calme plat d'une mer d'huile. Effet collatéral, sous cette latitude la coque se voit bientôt colonisée par des algues, entravant plus encore les capacités de mouvement d'un navire qui ne brillait déjà pas par ses performances nautiques. Pire, au premier coup de tempête, victime de l'impéritie du lieutenant de quart, le bateau subit de très graves avanies, Talbot manquant d'être complètement estourbit. Seul rayon de soleil, l'approche d'un navire ami annonçant la fin de la guerre et la défaite de "Boney", embarcation à bord duquel Talbot connait le coup de foudre pour une belle orpheline, mais le bateau reprend sa route pour l'Inde. Voilà notre ami triplement groggy : le coeur brisé, se ressentant toujours d'un chef contusionné et à moitié abruti par le trop régulier recours à l'élixir parégorique. Vu le délabrement du navire qui réduit ce qui devait être une glorieuse traversée vers une carrière prestigieuse, en une lente dérive ouvrant sur le grand nulle part, et l'état borderline de Talbot, pas besoin d'être grand clerc pour supputer qu'il s'en faut de beaucoup avant que notre jeune aristocrate occupe ses hautes fonctions administratives.

En panne. Avec coup de semonce, l'habile et intriguant huit clos initié dans Rites de passage tombe dans une zone anticyclonique de calme plat d'un roman maritime assez convenu, grevé de sa cargaison de termes nautiques incompréhensibles pour le terrien lambda. Bien que beaucoup de zones d'ombres persistent, promesse de révélations stupéfiantes à venir, on peut dire que Coup de semonce est un coup de pétard mouillé.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Grand Dieu, dit Sir Henry, si nous devions avoir des remorqueurs à vapeur assez gros pour livrer bataille à l'ennemi, il nous faudrait doubler le nombre des hommes d'équipage pour les tenir propres, ne serait-ce aussi que pour les alimenter en charbon !
....
La véritable objection, dit le capitaine Anderson, si vous tenez à avoir une réponse à une question absurde, est la suivante . Il arrive que nous restions en mer pendant des mois. Un vaisseau propulsé par la vapeur brûlera son charbon au cours de ses déplacements. De même que la longueur maximum d'un bateau est déterminée par la longueur maximum du bois qui sert à sa construction, de même il ne peut aller plus loin que la distance fixée par la quantité de charbon qu'il peut transporter dans sa coque. Deuxièmement, si ce bateau doit être un vaisseau de guerre, les roues à aubes qu'il aura de chaque côté réduiront sa puissance de feu, autrement dit, le poids de métal qu'il sera capable de lancer. Enfin, au cours d'un engagement, si un seul boulet frappe les pales fragiles de la roue à aubes, le bateau sera ingouvernable.
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[...] ... Voici ce que Philipps me raconta.

Démonté. Je fus démonté, tu fus démonté, il ou elle fut démonté. Je me souviens des paroles de ma mère s'adressant à sa femme de chambre : "Mais quand j'ai entendu ce que cette créature demandait pour un mètre de son étoffe, aussi exquise fût-elle, je vous le dis tout net, Forbes, j'ai été complètement démontée !" Et cela, de ma chère mère qui m'autorisa à voyager sur le continent avant la reprise des hostilités et me mit en garde contre le danger que je courrais à m'approcher de la barrière entourant le vaisseau ! Quel langage est le nôtre ! Comme il est divers, direct et indirect à la fois, totalement et même, pour ainsi dire, inconsciemment métaphorique ! Me revinrent en mémoire les années où je traduisais les vers anglais en latin et en grec, la nécessité où j'étais de trouver une formulation simple pour exprimer le sens de ce que le poète anglais avait enveloppé dans la brillante opacité des métaphores ! De toutes les activités humaines, nous avons si souvent choisi de nous tourner vers notre expérience de la mer ! Avoir du vent dans les voiles, sentir le vent tourner, avoir le vent en poupe, être désemparé, à la dérive, tomber sur un écueil, couler bas - mon Dieu, nous pourrions écrire un livre avec l'influence de la mer sur notre langue ! Et maintenant, ici, la métaphore retrouvait son origine ! Nous, notre bateau, avions pris le vent à contre et, la mer étant démontée, nous avait bel et bien démâté ! Allongé sur ma couchette, j'imaginais la scène. Deverel s'était éclipsé en bas pour prendre un petit verre, laissant la garde du bateau à ce jeune crétin de Willis. Mon Dieu, rien que d'y penser, ma tête se mit à palpiter de nouveau. Ma patrie, me dis-je en essayant de retrouver une certaine bonne humeur, ma patrie aurait pu subir une perte insigne si je m'étais noyé ! Donc, pendant que Willis était de quart, il y avait eu un changement, les lames s'étaient mises à déferler par le bossoir sous le vent, de l'écume, un grain, la mer fouettée par deux mains invisibles de plus en plus proches et de plus en plus rapides - et ces deux lascars à la roue du gouvernail dont les yeux allaient de la fulgurante désintégration du grand mât au compas - et ces regards jetés autour d'eux qui cherchaient peut-être Deverel et ne trouvaient que Willis, la bouche grande ouverte - ils auraient voulu des ordres et n'en avaient pas - s'ils avaient manoeuvré la barre et amené l'étrave de façon à recevoir le grain vent debout, sans doute auraient-ils été fouettés pour cela - alors ils n'ont rien fait parce que Willis ne faisait rien et le grain nous a pris du mauvais côté de nos voiles qui étaient bordées à bloc ; il a arrêté net le bateau, puis il l'a porté vers l'arrière, les voiles faisant sac du mauvais côté, et la lisse s'était enfoncée au point d'être effleurée par les lames, tandis que notre gouvernail fonctionnait en marche arrière !

Ainsi, pendant que l'équipage s'efforçait de réparer ce que Deverel et Willis avaient accompli à eux deux par une distraction de quelques secondes, je demeurai allongé en attendant que cessent les coups qui battaient dans ma tête. ... [...]
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[...] ... J'éprouvai une grande répugnance à bouger mon corps et cherchai seulement à avancer la tête pour regarder autour de moi. Ce mouvement eut pour résultat de me faire ressentir l'une des douleurs les plus atroces que j'eusse jamais ressenties - un coup de poignard fulgurant qui me traversa la tête. Je renonçai à toute tentative ultérieure et me tint tranquille. Summers et le capitaine s'exprimaient couramment dans le langage des loups de mer avec le plus grand sérieux. Si les femelots n'étaient pas complètement arrachés - s'il n'avait pas subi des avaries trop graves. Je me risquai à bouger les yeux pour apercevoir les deux officiers et constatai que je n'en ressentais pas une trop grande douleur. J'entendis ce qu'il disait. Mr Talbot s'était efforcé avec beaucoup de courage d'aider le capitaine à maintenir la cargue de la basse voile d'artimon jusqu'à ce qu'une écoute le renverse, inconscient. Mr Summers n'en attendait pas moins de moi. Mr Summers demandait l'autorisation de reprendre son service. Requête qui lui fût accordée. J'allais essayer de m'asseoir quand le capitaine reprit la parole.

- "Mr Willis."

Mr Willis se tenait auprès de la roue abandonnée qui tournait doucement, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. J'étais sur le point de signaler cette coupable négligence au capitaine quand deux marins s'élançant de l'échelle posèrent leurs mains de chaque côté de la roue.

- "Mr Willis !"

En temps normal, Mr Willis, l'un de nos aspirants, a le teint pâle. Ou bien le choc que j'avais reçu sur la tête m'avait brouillé la vue, ou bien Mr Willis était vraiment devenu d'un vert vif.

- "Combien de fois faut-il vous adresser la parole avant d'obtenir une réponse ?"

Le pauvre jeune homme serra les lèvres, puis les ouvrit. Je crois bien que ses genoux se soutenaient l'un l'autre.

- "Monsieur.

- Vous étiez de quart.

- Monsieur, Mr., Monsieur, il, Mr. -

- Je sais tout ce qu'il y a à savoir sur ce "il", Mr Willis. Vous étiez de quart."

Il ne sortit de la bouche de Mr Willis qu'un faible gloussement. Le bras droit du capitaine Anderson fit un mouvement circulaire et la paume de sa main frappa le visage du jeune homme avec un claquement sonore ! J'eus l'impression qu'il bondissait en l'air et se déplaçait de côté avant de s'affaisser.

- "Debout, monsieur, quand je vous parle ! Vous ne voyez donc pas ces mâts de hune, espèce de jeune crétin ? Debout ! Avez-vous seulement idée de la surface de toile qui s'est déchirée en lanières, de la longueur de cordage qui n'est plus bonne maintenant qu'à garnir des bourrelets de défense ? Pardieu, monsieur, quand nous aurons à nouveau une tête de mât d'artimon, vous resterez en vigie le temps de votre service !

- Monsieur, Mr., Mr. -

- Allez le chercher, Willis, m'entendez-vous ? Je le veux, ici, devant moi, et je le veux maintenant !" ... [...]
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"Entrez, Marion, entrez. J'étais prêt à parier que vous seriez de nouveau sur pied !"
.
L'éclair frappa le haut du mât de misaine et produisit une décharge électrique qui fit fondre le paratonnerre en gouttes blanches et brûlantes. Le mât se fendit et des éclats fusèrent de tous les côtés dans la brume. Le vaigrage s'ouvrit brutalement et le fluide électrique me détruisit. Il ceignit la jeune fille qui se tenait devant moi d'une ligne blanche de lumière.
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-- Ils nous ont raté, monsieur.
-- C'était un coup de semonce, jeune idiot !
-- Un coup de semonce, grommela Deverel, c'est exactement ce que feraient les Mangeurs de Grenouilles pour nous obliger à nous montrer. il nous reste encore un espoir de nous battre, mes garçons ! Le voilà !
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