Citations de William Golding (232)
Un fou rire général unit Ralph aux autres garçons et détendit l'atmosphère. Une fois de plus, Porcinet servait de bouc émissaire et son ridicule permettait à la communauté de retrouver son équilibre et sa gaieté.
Les mots ne suffisaient pas pour exprimer sa peine profonde. Il se tut, tandis que les étoiles brillantes paraissaient toutes ensemble dans le ciel et dansaient en tous sens.
RALPH : Si ce qu'il dit est vrai, il n'y a peut-être que nous seuls...
JACK : Et alors, c'est si terrible ?
SIMON : Ça ne dépend que de nous.
Ils ne comprenais que trop bien : affranchis par l'anonymat des masques de peinture, rien n'empêchait les garçons de devenir des sauvages.
Les yeux mi-clos de la bête étaient alourdis par le cynisme infini des adultes.
C’est alors que, marchant au bord de l’eau, il eut une révélation soudaine. Il comprit tout à coup le caractère fastidieux de la vie où tout sentier représente l’imprévu et dont une part importante se passe à surveiller ses pas.
La plage s’interrompait brusquement devant le carré massif d'un vaste plateau de granit rose que formait le paysage à cet endroit. Il se frayait un passage d'autorité à travers la forêt et la terrasse, le sable et le lagon, pour former une jetée surélevée d'environ un mètre de haut. Elle était recouverte d'une mince couche de terre et d'herbe drue, et ombragée par de jeunes palmiers. Les arbres n'y avaient pas assez de terre pour croître en hauteur et, dès qu'ils atteignaient six à huit mètres de haut, ils s'affaissaient sur le sol en un fouillis de troncs qui fournissaient des sièges pratiques. Ceux qui étaient debouts formaient une voûte verte, à l’intérieur moiré par les reflets frémissants du lagon.
The foundations, I know. But God will provide.
Ralph pleurait sur la fin de l'innocence, la noirceur du cœur humain et la chute dans l'espace de cet amis fidèle et avisé qu'on appelait porcinet...
Jack s'agitait à grand bruit. Il donnait des ordres, chantait, sifflotait, lançait des remarques à son camarade silencieux, des remarques qui ne l'exposaient pas à se faire rabrouer. Mais Ralph se taisait.
Nelson, qui souffrait du mal de mer, avait l'habitude de dormir dans un cadre suspendu comme un hamac. Il aurait fallu confectionner un hamac aux dimensions de la petite fille.
Il avait beau fermer les yeux, le spectacle de la tête de truie restait imprimé sur sa rétine. Les yeux mi-clos de la bête étaient alourdis par le cynisme infini des adultes. Ils affirmaient à Simon que la vie ne valait pas grand-chose.
— Je le sais.
Simon s’aperçut qu’il avait parlé tout haut. Il ouvrit promptement les yeux, mais la tête était là, souriant d’un air amusé dans
l’étrange lumière du jour, indifférente aux mouches, aux entrailles répandues, indifférente aussi à son humiliante position au bout d’un bâton.
Il détourna le regard et passa sa langue sur ses lèvres sèches.
Une offrande pour le monstre. Et si le monstre venait la chercher ? La tête parut l’approuver, lui sembla-t-il. Sauve-toi, disait la tête doucement, rejoins les autres. Ce n’était qu’une plaisanterie, tu sais, pourquoi t’en faire ? Tu te trompais, c’est tout. Un petit mal de tête, ou une mauvaise digestion. Retourne là-bas, mon enfant, disait la tête silencieusement.
JACK : Les chefs n'ont pas besoin de s'expliquer. Les chefs décident.
Vers midi, tandis que le soleil déversait ses flots en approchant du zénith, les couleurs nettes du matin s'estompaient dans l'opale et la nacre ; la chaleur croissante les frappait comme un poing qu'ils esquivaient en courant vers l'ombre où ils restaient étendus et parfois s'endormaient.
Il n'y a pas de grandes personnes du tout?
Mon principe de base en tant qu'écrivain et lecteur - largement formé par Sa Majesté des Mouches - est : d'abord ressentir, réfléchir ensuite. Analysez tant que vous voulez, mais surtout, immergez-vous dans le texte.
Préface inédite de Stephen King
-- Je suis étonné de la facilité avec laquelle des gens mal informés font état avec véhémence de convictions arrêtées, alors que leur jugement ne se fonde sur rien.
Le gaillard d'avant était encombré de cordages et de poulies en désordre au milieu desquels les hommes se démenaient en sachant, j'en suis persuadé, ce qu'ils faisaient.
Qu'est-ce qui vaut mieux ? Des lois pour être sauvés, ou bien la chasse pour être détruits ? Avoir des règles et les respecter, ou chasser et tuer comme une bande de sauvages ?
Les autres étaient des sauvages, il est vrai, mais des êtres humains quand même. Or la nuit avançait avec son cortège de terreur.