AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de William Lafleur (86)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le hussard noir

J'avais déjà lu des écrits de Mr le Prof que je suis sur les réseaux sociaux et j'étais donc curieuse de découvrir ce roman qui trouve forcément un écho particulier en moi étant donné que je fais partie de la grande maison qu'est l'Education Nationale. J'ai trouvé cette fiction tellement réaliste car dans notre combat pour ouvrir les yeux sur les problèmes de notre métier, on nous dit toujours que nos actions ne doivent pas aboutir à prendre en otage nos élèves. Ici la fiction supplante la réalité et ces deux auteurs nous dressent un portrait édifiant mais malheureusement bien réel de notre société et de ses dérives. Je suis très curieuse de voir quelle sera la réaction de personnes ne faisant pas partie du corps enseignants quant à la lecture de ce roman.







Thomas Debord c'est le prof lambda , celui qui a eu la vocation mais qui très vite redescendu de son nuage pour faire face à la réalité et ses barrières. Sa mission première est d'aider les élèves et non de les transformer en moutons. Or le système est tel que les différentes réformes ont conduit la communauté éducative à faire face à des réformes dévastatrices et toutes sauf bonnes pour le développement personnel des élèves. La saturation fait donc partie de la vie de Thomas qui ne voit plus le bout du tunnel et qui en a ras le bol de ne pas être entendu. Il essaie tant bien que mal de faire passer son savoir face à des élèves qui ont de plus en plus d'autres problèmes à gérer. La course aux likes ou aux abonnés/ followers ou aux niveaux de jeux vidéos atteints est bien plus importante que la capacité à réfléchir et à agir, à développer son opinion personnelle et à faire part de ses idées. Thomas a donc décidé de prendre le problème à bras le corps et de faire l'impensable. Il sera analysé, jugé, critiqué , catalogué mais sera t-il seulement écouté?







Les élèves sont évidemment au coeur de ce roman psychologique car ils seront en première ligne. On aura différents profils donc différentes réactions mais aussi différentes problématiques à gérer . L'hétérogénéité permettra donc de voir différents parcours mais aussi différents contextes familiaux. Il est évident que ce roman psychologique est teinté de réalisme ou de situations vécues et c'est ce qui le rend donc encore plus vibrant. Le récit transpire de réalité et de vérités car dans cette histoire on ne triche pas, on n'est plus vraiment dans la fiction sauf sur certains aspects. On va donc suivre ce huit clos pour ces 11 élèves qui peu à peu , un peu à la manière des Dix Petits Nègres d'Agatha Christie, vont quitter cette bulle étouffante pour retrouver leur réalité et leur vie. Mais qu'en ressortira t-il de cette expérience troublante et dérangeante?







Mais Le Hussard Noir ce n'est pas qu'un roman où l'Education Nationale est le personnage central car tout le monde a un rôle à jouer et les auteurs nous permettent de revenir aussi sur les autres personnages de notre société. On retiendra évidemment les journalistes et leur course aux scoops, aux flash infos en dépit de tout bon sens , de morale ou même d'éthique. A travers les divers reportages, les articles et autres formes de communication entourant ce fait divers, on sent bien que l'information est souvent ensevelie sous la masse et que les différents parties n'expliquent rien et noient les vrais problèmes dans des considérations de bas étage. Que dire d'Elodie Mantreau qui est supposée incarner la journaliste qui fera passer le vrai message de ce professeur ? Elle apparaîtra dans deux scènes clés et on s'interroge ensuite sur le discours délivré. Ne parlons pas de la fameuse chaîne d'informations qui tient plus d'une émission de télé réalité que d'une équipe de journalistes à la déontologie irréprochable. Une fois de plus le réalisme est tellement présent qu'on a dû mal à se dire que les faits ne sont que fictifs. La narration l'est évidemment, les personnages aussi mais ils ont une part de vérité en eux qui n'en est que plus troublant.







Dernière cible de ce roman , les réseaux sociaux sont évidemment le nerf de la guerre. Les blogs , les tweets, les commentaires, les partages reflètent tous notre nouveau mode de vie . Nous sommes scotchés à nos portables jour après jour ( et je m'inclus dans le lot) et c'est tellement plus facile de juger derrière son écran au lieu d'échanger avec des discours approfondis et argumentés. Les insultes sont les nouvelles marques de ponctuation et les idées ne vont jamais plus loin que le bout de notre nez. Je trouve que l'idée d'intégrer cette partie de notre société dans ce roman est un excellente idée car une fois de plus le réalisme en est d'autant plus apporté.







Bref, j'ai vraiment apprécié cette lecture car Marie Pellan et William Lafleur mettent des mots sur les maux dont nous souffrons dans notre quotidien . Le hussard noir trouve un écho d'autant plus effrayant et inquiétant que le contexte actuel n'offre guère d'éclaircies dans cette tempête annoncée. On pourrait presque parler d'un docu fiction tellement on peut se retrouver dans cette intrigue. Un livre qui se lit, qui se vit et qui se réfléchit aussi.
Lien : https://thelovelyteacheraddi..
Commenter  J’apprécie          40
Le hussard noir

Cela fait longtemps que l'on parle du malaise enseignant. Longtemps que tout le monde sait que les "profs", comme on les appelle familièrement, sont à bout : mal payés, déconsidérés, parfois méprisés par leurs élèves, les parents, leur propre ministre, la société entière, accusés d'être toujours en grève ou en vacances, ils sont beaucoup à envisager de quitter le navire. Cela fait longtemps, donc, qu'on sait tout cela. Longtemps, et pourtant rien ne change, si ce n'est dans le mauvais sens.



C'est pourquoi le héros de ce roman décide de faire un choix aussi fou que dangereux : pour être entendu, en France, il n'y a pas de secret, il faut mobiliser du temps d'antenne à la télé et susciter la polémique sur les réseaux sociaux. Plus ça buzze, plus ça indigne, plus ça fait peur, et plus ça fonctionne. Et pour cela, quoi de mieux qu'un enseignant au bord du burn-out retranché dans un préfabriqué avec une dizaine d'élèves pris en otage ?



Voilà donc une idée plutôt originale pour ce roman co-écrit par deux enseignants qui dressent un constat amer mais parfaitement juste sur le métier de professeur aujourd'hui, et sur le fonctionnement de la société. C'est d'ailleurs le grand point fort de ce roman : la parodie des réseaux sociaux et des médias est particulièrement réussie, et l'on y retrouve notamment une satire savoureuse de ce café du commerce qu'est devenu Twitter et des chaînes d'informations en continu, BFM TV en tête.



La construction du personnage principal est elle aussi intéressante, presque vertigineuse : le blog de Thomas Debord, évoqué à plusieurs reprises dans le roman , existe réellement, et a été alimenté pendant de longs mois comme s'il s'agissait d'un véritable blog d'enseignant. Même chose avec son compte Twitter, qui a su maintenir parfaitement l'illusion et auquel des centaines de personnes se sont abonnées en pensant échanger avec un professeur de ZEP en chair et en os. On a rarement vu un être de papier avoir une existence si concrète, fût-elle simplement virtuelle.



Cependant, même si l'intrigue est intéressante, l'ensemble demeure un peu superficiel, notamment dans la deuxième partie du roman où le rythme et les idées semblent un peu s'essouffler. Les caractères des personnages secondaires, nombreux (le proviseur, les élèves, le négociateur du RAID, la journaliste...) sont également trop rapidement esquissés et semblent bien fades vis-à-vis du héros, d'autant qu'ils disparaissent quasiment tous de l'intrigue une fois terminé le chapitre qui leur est consacré.



Côté style, rien de bien flamboyant, même si l'on peut apprécier de retrouver çà et là la patte de celui que l'on connaît mieux sous le pseudonyme de Monsieur Le Prof sur Twitter et Facebook. L'ensemble se lit tout de même agréablement, mais l'œuvre aurait été bien plus percutante si elle avait été davantage approfondie, en particulier dans les derniers chapitres, qui s'enchaînent beaucoup trop rapidement et donnent l'impression d'une fin bâclée, mal préparée et finalement peu convaincante.



En somme, voilà un roman intéressant, plutôt prenant malgré quelques longueurs, mais qui aurait gagné à être davantage travaillé, notamment sur la fin. Poursuivez vos efforts, Monsieur Le Prof, vous pouvez mieux faire.



Ouvrage reçu en service de presse. Un grand merci aux éditions Flammarion et à Monsieur Le Prof.
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
Commenter  J’apprécie          40
L'ex plus beau métier du monde

Je suis partagée après la lecture de ce livre.

Tout ce qui y est décrit, je le connais et l'admet. C'est mon métier, et mon quotidien, et c'est souvent bien triste.

William Lafleur dresse ici un constat très réel, très juste de ce qu'est le métier de professeur aujourd'hui, mais surtout de l'état dans lequel se trouve l'Education Nationale, en tant que système. C'est un constat qui peut sembler exagéré, et qui est assez désespérant, surtout pour ceux qui ne font pas partie de l'EN de près ou de loin. Ce sont pourtant des situations vécues chaque année par des collègues.

Si je suis partagée, c'est parce que la manière dont ce livre est écrit ne m'a pas toujours parue la meilleure. Je n'ai rien lu de plus que ce que je vois tous les jours sur les groupes d'enseignants sur les réseaux sociaux, et pour un livre édité, il m'a semblé manquer d'un travail d'édition plus approfondi.

Je suis fatiguée des situations rocambolesques dans lesquelles nous met le système et notre métier aujourd'hui, mais je le suis aussi par des prises de position d'enseignants qui se plaignent comme si leur avis était effectivement partagé par la totalité de la profession et de la société.



Ce livre manque d'analyse selon moi, et les raccourcis qui accusent le gouvernement (que je ne dédouane en rien des responsabilités qu'il a dans le désastre que l'on connaît et vit) me semblent un peu trop faciles.



C'est un livre qu'il reste intéressant d'ouvrir pour autant, si on n'a pas peur des petites bouffés d'angoisse que certains témoignages nous causent en tant que profs, parce que trop proche d'expériences vécues.
Commenter  J’apprécie          30
L'ex plus beau métier du monde

Un livre que l’on ne peut que recommander! A tous les enseignants dans un 1er temps, parce qu’il nous fait nous sentir moins seuls face à l’ensemble de nos problématiques. Mais aussi et surtout à l’ensemble des français qui pourront, grâce à cet ouvrage bien construit dont la lecture est fluide , découvrir l’envers du décor de l’éducation nationale en 2023. Merci et bravo !
Commenter  J’apprécie          30
Point final

Mouais bof. Big brother à son apogée. Pensez donc: un homme fait croire à sa mort et en profite pour espionner les répercussions sur sa famille à l'aide de caméras et de micros. Mélange de cruauté, de manipulation et d'apitoiement sur soi-même (avec une tentative de jouer les anges gardiens histoire de se dédouaner), ce type prend plaisir à jouer les espions pour ensuite balancer ses impressions sur un blog anonyme suivi par un petit groupe d'internautes. Lecture dérangeante, surtout quand on réalise que l'auteur nous prend en flagrant délit: à force de condamner le père de famille-voyeur et les followers qui se complaisent dans une lecture malsaine, on oublie que nous-mêmes nous prenons plaisir à tourner les pages de ce roman. Ou alors j'extrapole. Quel est le but de l'auteur? Le fait qu'il ait eu à s'expliquer en postface prouve à mes yeux que l'histoire n'est pas assez étoffée pour se faire une opinion par soi-même. Dommage, il y avait matière. Le véritable point fort de ce roman reste le traitement d'un sujet (presque?) inédit en littérature, mais pas assez creusé. J'en sors mitigée. A lire pour l'expérience.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
Commenter  J’apprécie          30
Monsieur le prof

Du grand "Monsieur le prof" ! Si vous suivez cette personne sur les réseaux sociaux, son livre est à l'image du personnage.

On y retrouve un humour de prof sous la forme d'un agenda, c'est coloré et très vivant. J'aime beaucoup l'humour qu'on y trouve (toujours dans dans cette optique d'être #éthiqueetresponsable :D), mais attention à ceux qui n'aiment pas le second degré :)
Commenter  J’apprécie          30
Le hussard noir

J'ai vraiment été aspiré par l'histoire.

L'éducation nationale et le sujet des années scolaires font souvent débat à la maison et on arrive souvent à la même conclusion, il faut que ça change... Sauf qu'au final, chacun reprend sa vie, petit thé, petit café et le débat est rangé au placard...



Dans ce livre, le débat est au coeur du sujet. Il faut que ça change, d'une façon ou d'une autre. Et c'est ce que veut faire le professeur, Thomas Debord. Même si sa façon n'est pas idéale, même s'il n'est pas sûr que ça fonctionne, il préfère tenter quelque chose plutôt que de continuer à ne rien faire.



Les chapitres sont ponctués d'informations classiques, de Tweet et de commentaires vis à vis de la décision du professeur et de sa prise d'otage. Les commentaires sont vraiment bien écrit, on a l'impression d'être entre deux Tweet quand il se passe quelque chose dans le monde... Puis l'avis des différents personnages rend le récit encore plus immersif, on peut forcément se retrouver dans l'un des personnages finalement.



Les chapitres sont bien écrits, l'histoire défile et on ne veut plus s'arrêter, on espère, on croise les doigts, on s'attache autant à ce professeur maladroit qu'à ces élèves prisonniers... On voudrait entrer dans le récit, faire pause et leur dire de regarder l'opportunité fabuleuse que leur donne leur professeur de français... Mais c'est facile à dire de l'extérieur.



En tout cas, j'étais sur les fesses en lisant les dernières lignes de ce livre. Je ne m'attendais pas à ça et je ne savais pas à quoi m'attendre en fait de toute façon.



Je le recommande sans hésiter, c'est vraiment un livre prenant et passionnant.
Commenter  J’apprécie          30
Point final

C'est un court roman très original. J'ai été intriguée par le résumé de la quatrième de couverture. C'est immoral, malsain mais oui , j'ai aimé ma lecture! En plus ,la fin m'a totalement surprise tellement elle est inattendue !!
Commenter  J’apprécie          31
Point final

Le livre est comme un miroir qui nous met face à l'absurdité de notre quotidien, celui où les gens passent plus de temps devant leurs écrans qu'à se parler en face, ou ils préfèrent se juger plutôt que se comprendre. Ou le seul moment où l'on peut se parler dans une famille, c'est au moment des repas, des fêtes de famille. Les gens ont besoin d'une raison pour se faire des cadeaux (anniversaire, Noël), leur manière de consommer est dictée par des coutumes, des habitudes culturelles, et non par leurs émotions, leur spontanéité, leur singularité.



L'ironie et l'intérêt du livre sont, d'après moi, la mise en abîme. L'auteur qui critique la société en est lui même le produit (référence à Thomas, l'addiction aux écrans et aux réseaux sociaux, "Tropiques de la haine")

Et même ce livre, qui pourtant aborde une problématique de fond, et qui est rempli d'amour et de bienveillance, est lui même écrit plutôt rapidement, comme si l'auteur était tellement pris dans l'immédiateté qu'il n'avait pas pu travailler le texte pour, de quelque chose de bien, en faire quelque chose de grand. Mais la dessus, je ne lui jetterai pourtant pas la pierre, car il vaut mieux faire quelque chose, même imparfait, que de ne rien faire du tout. (Et puis il part au départ d'un défi consistant à publier quotidiennement sur un blog, aussi)

Le livre remplit sa mission, nous sensibiliser à l'existence, et à la question du sens et de l'absurde, avant d'être une hymne à l'amour, la poésie, la communication et le partage..

Il est quelque part l'incarnation de ce qu'il dénonce, le témoignage d'une époque où la beauté a peur d'elle même, a du mal à consacrer du temps à découvrir et réaliser son plein potentiel, tant elle a besoin de se rassurer quand au fait qu'elle existe, tant elle n'a pas confiance en elle, tant elle peine à nourrir son besoin de reconnaissance.



Ainsi ce texte est parfait tel qu'il est: le témoin d'une époque, d'une société confrontée à l'absurdité de sa condition, et qui n'a pas de solution à l'angoisse de l'absence de sens; si ce n'est de se réchauffer à la chaleur humaine de ses semblables, de se sentir reconnu dans le regard rassurant de l'autre, qui l'espace d'un instant nous voit tel que nous nous voyons nous même, nous permettant alors d'oublier notre solitude existentielle.



PS: ce que j'aime avec cet auteur c'est sa capacité, malgré l'anonymat, la distance, les écrans, à crée une intimité très profonde avec lui. Et puisque tu es un geek, qu'il est donc possible qu'un jour tu tombes sur la présente critique, je te le dis ici: merci.
Commenter  J’apprécie          32
Monsieur le prof

Voici un petit livre que j'ai acheté, je l'avoue, parce que je suis moi-même prof. Je suis Monsieur Le Prof sur Facebook et Twitter et j'avoue qu'en plus de ma curiosité, je voulais le soutenir :) (même si je doute qu'il ait besoin de moi ^^).



Ce recueil est plutôt à destination des enseignants je pense, il est bourré d'humour (noir), caustique et très très ironique. Agrémenté d'illustrations, ce qui fait la différence avec les statuts virtuels de l'auteur.

L'auteur s'amuse à dépendre le quotidien d'un enseignant du collège et ses (des)illusions.



Mais qu'on se rassure, tout le monde peut le lire et surtout tout le monde "prend" : les élèves comme les enseignants. Certes l'auteur se moque un peu plus des élèves, mais tout le monde y a droit.



Je vous paraît peut être un peu sévère dans ma note, mais le livre reste petit et bon... comme je lis souvent ce genre d'ouvrage, j'ai déjà vu/lu la plupart des sketchs.



Je ne sais pas si on peut conseiller ça à tous les lecteurs, il faut (à mon sens) un certain recul : ne pas oublier que c'est de l'humour et que l'auteur est toujours un prof. On aime notre boulot et ce n'est pas parce qu'on se moque (gentiment) que l'on déteste les élèves.
Lien : http://www.nyx-shadow.com/20..
Commenter  J’apprécie          30
Point final

J'ai l'impression d'être passée à côté du "délire" quand je vois la note moyenne de ce livre alors que mon interrogation principale est et reste "pourquoi avoir publié cela ?" (encore plus s'il s'agissait d'un véritable blog à la base). Tout est-il bon pour faire de l'argent ?



L'expérience de ce "roman" aurait pu pourtant être très intéressante, le concept est sympa, aurait pu être bien amené, aurait pu pousser le lecteur à s'identifier au personnage principal et à se poser des questions profondes sur le sens de la vie... mais il n'en a résulté qu'un échec cuisant qui rappelle facilement la (trop) légèreté et la superficialité des blogs de l'internet 3.0. Peut-être était-ce voulu ou peut-être que William Lafleur aurait mieux fait de se contenter de ce qu'il savait le mieux faire : M'sieur le Prof et Partenaires particulières (dessins et textes légers en matière de style).

Le livre est bourré de clichés et l'arnaque ne prend pas : en quelques lignes on peut facilement deviner (voir s'énerver) du manque de réalisme et de logique de l'expérience qui fait d'avantage penser au blog d'un pauvre adolescent s'ennuyant ferme dans sa vie et tentant de faire un buzz en se faisait passer pour mort.

Cela aurait encore pu passer s'il n'y avait pas les pseudo-analyses de pseudo-psychologie (la fille du "héros" qui a un journal intime = elle n'a pas d'amis et manque de communication, le garçon devient "dur" dans ses attitudes et plus mature parce qu'il prend le rôle du père etc.).

Il aurait pu au moins nous épargner les "je ne vous dirais pas comment cela est possible, parce que je ne veux pas que vous puissiez savoir qui je suis." C'est cela, oui. On y croit tous.

Même s'il ne s'agit "que" d'un livre, lorsque l'on décide de monter un canular, on essaie de le faire bien et d'éviter de verser dans la banalité qu'on croirait empruntée à "Amour, Gloire et Beauté" ou autre série du même genre.



Si vous souhaitez lire quelque chose sur un peu le même sujet mais bien écrit et plus approfondi essayez "Replay" de Ken Grimwood.
Commenter  J’apprécie          31
Point final

Il y a certaines lectures, qui vous marquent et qui resteront surement ancrées en vous à vie. Ce été mon cas pour le premier roman de William Lafleur avec Point Final.



J'ai de suite été intrigué par seulement par la phrase sur la quatrième de couverture, sans même avoir lu le résumé du livre : "Ce matin, je suis mort. J'ai mis un point final à cette vie". À partir de cette phrase je n'ai pas voulu en savoir davantage et je me suis procuré le livre.



Je me suis plongée dans l'histoire de William Lafleur, et je n'ai pu lâcher le livre du début à la fin, j'ai aimé les questions que posent ce livre, l'écriture et simple sans fioritures et on se laisse transporter par l'histoire, jusqu'au dénouement final.



Parler de ce livre dans les détails serait vous spoliez le livre, je vous invite donc à le découvrir en espérant qu'il vous plaira autant que moi.
Commenter  J’apprécie          30
Point final

Quelle drôle de lecture que ce livre ! Pour quelle raison, autre qu'un sérieux dérangement, un homme voudrait il faire croire à sa mort, à sa mère, sa femme et ses deux enfants?Il y a un secret derrière tout cela, il ne s'agit pas de l'ennui mais du désespoir, celui de voir sa vie passer et d'en être que le spectateur.

J'avoue qu'en lisant la quatrième de couverture, j'ai pensé que j'éprouverai un tas de sentiments, je serai peut-être écœurée, nuée d'émotions pour une telle histoire. Je l'ai commencé en me disant et pourquoi pas, ça change de tout ce que j'ai pu lire après tout. Puis j'ai remarqué à quel point le texte était court. Mais bon, peut-être serai-je bluffée par ses toutes petites 171 pages.

Et là pas du tout... Je suis ressortie de cette expérience, de marbre et totalement indifférente. Pages après pages, cet ennui des mots, des causes et des conséquences des actes du narrateur, banales! Et puis cette fin très peu surprenante. Comment l'ennui de sa vie, peut-il conduire à écrire un tout petit roman aussi plat et creux? Il n'en ressort rien.

L'ennui de sa propre vie ne devrait-il pas conduire à se projeter dans un imaginaire lointain, pour écrire de aventureuses choses?

Je suis également dépitée du peu de morale de ce livre. La vie continue mais encore...?

Qu'essaie t-il de dire, que la vie comme la mort sont dénuées de sens et que dans le désespoir ou l'ennui nous posons des actions visées à extorquer des sentiments?

Bref ce qui reste dénué de sens à la fin, c'est cette non-histoire.
Commenter  J’apprécie          30
L'ex plus beau métier du monde

Voilà LE livre qui décrit exactement l'état désastreux du système scolaire français.

De manière claire, William Lafleur explique simplement et efficacement les raisons qui poussent de plus en plus d'enseignants à démissionner, la suppression sournoise dispositifs pour les enfants en situation d'handicape, les conditions de travail imposées au nom de la rigueur budgétaire au détriment du bien être au travail des personnels éducatifs et du bien être à l'école des élèves, ect.

Un livre à lire si l'on est enseignant mais surtout si on ne l'est pas.
Commenter  J’apprécie          20
Monsieur le prof

Réalité : un mois de cours, ressenti : 50 semaines de cours ! Après ce premier mois de reprise de cours à effectif complet – les joies de la pandémie étaient de nous permettre d’avoir des demi-classes – le ressenti sur l’échelle de l’EN (éducation nationale) fait virer les voyants au rouge écarlate. Alors au milieu des premières copies, des cours à préparer, des réunions à venir, lorsqu’on met entre mes mains le petit mais non moins truculent « Monsieur le prof », j’arrête tout et je ris de mon propre métier !



Couverture du livre « Monsieur le Prof » de Anonyme aux éditions J'ai Lu

Pour apprécier ce livre, il faut être du métier et quel métier ! parfois extrêmement dur mais aussi réellement enrichissant pour moi, le métier de professeur demande du recul et savoir rire de soi est ce qui nous permet de tenir. Alors l’ironie de William Lafleur, ce collègue d’anglais, qui sait croquer les petits riens de notre métier, fait un bien fou !



C’est drôle et bien nécessaire pour cette rentrée scolaire – surtout quand le doux soleil d’été laisse la place aux journées de pluie et chez moi journée de pluie = journée copies.



Mais rassurez vous, je suis et je resterai prof – non pas car je ne sais quoi faire d’autre mais car j’aime réellement mon métier !



En résumé : une parenthèse dans le métier de correcteur, préparateur de cours, correcteur, préparateur de cours – et ça continue encore et encore – bien méritée !



Commenter  J’apprécie          20
Le hussard noir

Je suis sur les réseaux sociaux M.Le Prof depuis plusieurs années, et j’avais beaucoup aimé son premier livre Point final. J’avais donc hâte de lire son second roman écrit avec Marie Pellan.



Pour l’histoire en bref : un prof en ZEP, fatigué de ne pas être entendu par sa hiérarchie et d’être trimballé de réforme en réforme décide de s’engager dans une action plus spectaculaire que les grèves. Il va donc décider de prendre sa classe en otage…



J’ai adoré ce roman et je suis rentrée dedans dès les premières pages pour ne plus avoir envie de le lâcher. J’ai aimé ce suspens très fort qui vous pousse à tourner les pages pour connaître la suite.



On retrouve pas mal de points communs entre ce roman et point final : le huis-clos, l’aspect thriller à suspense et le rôle omniprésent des réseaux sociaux. Qui sont je pense autant de raison pour lesquelles j’ai apprécié ma lecture.



En revanche j’ai été totalement surprise par la fin et j’ai trouvé le renversement de situation un peu trop brusque. J’aurais aimé une autre issue !



Et vous vous aimez les livres ou le suspense est très fort ?
Commenter  J’apprécie          20
Le hussard noir

J’ai trouvé le roman beaucoup trop dans le pathos, et trop mou en même temps. Je n’ai senti aucune passion, aucun frisson, juste l’habituel discours à indigner le parisien de gauche sur l’absence d’ascenseur social, et bon faut quand même l’avouer, on commence à en être bien habitué, donc à l’Ouest, rien de nouveau.



Le gros problème à mon sens dans l’histoire, est que le narrateur ressasse trop, et nous dit comment penser : Oui il faut taper sur les membres du gouvernement, des dictateurs ! Oui les journalopes sont des rapaces ! Oui Snapchat c’est de la merde ! En soi je suis d’accord, mais il faudrait tout de même nous laisser interpréter un minimum, non ?



J’ai donc tendance à penser qu’il s’agit d’une histoire dans le même style que La journée de la Jupe, mais si je ne devais choisir qu’un des deux, ça serait la journée de la jupe.
Lien : https://cyberlecture.wordpre..
Commenter  J’apprécie          20
Le hussard noir

Quel noirceur ! Je suis prof, et bien heureusement je ne partage pas les idées de Thomas... Qui par désespoir en vient à prendre ses élèves en otage.
Commenter  J’apprécie          20
Le hussard noir

Commenter  J’apprécie          20
Le hussard noir

Déjà auteur de livres témoignant avec humour de son quotidien, William Lafleur de son nom complet s’associe ici à sa collègue Marie Pellan pour présenter un roman choc sur l’enseignement en France. Leur protagoniste, Thomas, est un jeune prof comme il y en a tant : parachuté en REP (les anciennes ZEP) en début de carrière, son enthousiasme et ses idéaux d’égalité des chances se heurtent à la réalité d’un quartier où l’avenir des jeunes semble bouché sans espoir d’éclaircie. Épuisé, isolé après un burn-out, l’enseignant se résout à employer la violence pour faire entendre son message.



L’idée n’est pas si farfelue quand on connaît les difficultés croissantes auxquelles sont confrontées les enseignants et les cas de suicide et de dépression. Le sentiment d’impuissance qui se mue en violence, les convictions et les doutes du preneur d’otages, tout cela est bien rendu dans le livre, de même, me semble-t-il , que tout le processus de négociation avec le RAID. Ce qui m’a surtout paru très juste dans le récit, c’est le traitement des médias et des réseaux sociaux, les commentaires haineux, arrivistes, stupides, la récupération politique à tout-va, l’ambition éhontée de la journaliste Élodie Montreau, la simplification et la dissimulation, la course au clic, la fascination morbide et le voyeurisme charognard incarnés par Romain. Tout cela témoigne d’une fine compréhension des mécanismes des réseaux sociaux et de la psychologie de leurs utilisateurs.



En revanche j’ai trouvé le pamphlet du preneur d’otages confus et naïf. Certaines de ses récriminations sont totalement d’actualité avec un discours proche de ce qu’on a pu entendre dans les manifestations de gilets jaunes, mais de la part d’un prof de lettres, on aurait pu attendre un peu plus de subtilité. Difficile du coup de sympathiser avec lui, même si on ressent un réel intérêt pour l’avenir de ses élèves.



Plus sur le blog :
Lien : https://lilylit.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de William Lafleur (418)Voir plus

Quiz Voir plus

Un titre = un auteur

Si je vous dis "Histoires extraordinaires"

Edgar Allan Poe
Honoré de Balzac
Agatha Christie

7 questions
11228 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}