AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de William Maxwell (13)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Comme un vol d'hirondelles

Logan, Illinois.



Dans la famille Morison, issue de la classe moyenne, en ces premiers jours de Novembre 1918, la vie s'écrit entre douleur et espoir, entre les difficultés dues au conflit, les inquiétudes et l'attente d'une future naissance.



Deux narrateurs construisent ce récit.



Tous d'abord, Bunny le plus jeune des deux garçons, huit ans, un rêveur, un enfant qui vit submergé par son imagination. En tout moment, en toute situation, difficile de toujours bien saisir où la réalité laisse place à l'onirisme, où l'imagination se fait première, où ce sont les yeux qui voient ou les pensées qui s'éparpillent.

C'est un enfant doux, candide, fragile qui n'a de réelle affection que de sa mère, laquelle l'aide à trouver sa place face à un père sévère et rigide et un frère jaloux et exigeant.



Ensuite, il y a Robert l'aîné, enfant amputé à la suite d'un accident, féroce, égoïste, violent, impatient qui accapare l'attention. de caractère difficile, comment accepter un tel handicap ?, il mène la vie dure à son frère et à ses parents, imposant, décidant...



Le père semble absent, loin de ses enfants, loin de cette maison où il manquerait si peu pour y vivre pleinement. La mère est l'ancrage, celle qui arrime toute la petite famille, celle qui est aimée de tous, celle qui ne dit rien laisse passer les orages et se crier les exigences.



La grippe espagnole balaye le continent semant panique et mort. Un à un, tous les membres de la famille devront s'y mesurer... C'est la tempête qui va faire chanceler ce foyer.





C'est bien davantage le style de la narration plus que le récit lui-même qui agrippe le lecteur dans ce roman. Tout y est exprimé sans emphase, simplement, sans fioritures. Un texte épuré comme le décor presque unitaire du récit. Pas de grandes envolées des sentiments, pas de réactions à l'armistice qui est signé. Un certain détachement des faits, un éloignement des situations. Dans l'écriture, une pudeur de chaque mot ce qui n'empêche pas, cependant, le lecteur de vibrer à la solitude de Bunny ou de réagir à l'impétuosité exigeante De Robert, de trembler des ravages de la maladie.

Si Bunny exprime peut-être un peu plus ses craintes et ses peines, la violence verbale De Robert se heurte à l'immobilité des adultes.



Un équilibre si précaire que lorsque le pire arrive, tout est irrémédiablement détruit ne laissant que désespoir et incompréhension.





J'ai découvert William Maxwell en lisant Maeve Brennan - il préfaçait un de ses livres. Ce roman, aux notes autobiographiques, très épuré dans son style n'en demeure pas moins un texte ciselé, d'une grande délicatesse, touchant encore davantage par la simplicité de ses mots. Difficile de ne pas avancer dans le récit en éprouvant les sentiments des personnages, même tus, même devinés davantage qu'exprimés, difficile de ne pas être touché par tant d'humanité.

Un écrivain laissé à trop de discrétion.
Commenter  J’apprécie          555
Comme un vol d'hirondelles

Novembre 1918. La guerre en Europe touche à sa fin mais les réjouissances sont de courtes durées : une épidémie de grippe se propage à grande vitesse en Amérique. Chez les Morison, Elizabeth veille sur les siens comme une louve. Alors quand son cadet, Bunny, jeune garçon sensible et rêveur, tombe malade, l’inquiétude s’empare du foyer...



En pleine période de confinement, ce roman autobiographique sur l’épidémie de grippe espagnole qui fit des milliers de victimes au début du siècle dernier, fait évidemment écho.

J’ai cependant trouvé le traitement assez intéressant puisqu’il s’agit de raconter l’intrusion violente de la maladie au coeur du paisible cercle familial du point de vue des deux enfants de la maison. (Une courte partie est laissé à la voix du père, en toute fin d’ouvrage, mais l’essentiel est vu par les yeux de Bunny, 8 ans et de son frère Robert, 13 ans.)

Ici le drame se joue à très petite échelle, dans l’atmosphère feutrée du huis clos domestique et pourtant il s’en dégage une forme d’universalité. La tragédie qui s’y joue nous rappelle qu’au delà des chiffres il y a des personnes, des familles endeuillées, des chagrins à surmonter.



Une plume simple et délicate, pour ce roman terriblement triste, mais teintée d’une belle humanité.
Commenter  J’apprécie          260
Comme un vol d'hirondelles

They Came Like Swallows (titre en anglais) -- Lu en VO +++



William Maxwell est de ces auteurs qui a une élégance naturelle de l'écriture, un style fluide et simple ou chaque mot est à sa place et en appelle un autre tout aussi normalement. Dans ce beau roman d'enfance qui se situe aux environs de 1918, il fait appel à des souvenirs épars, parfois doux et chauds comme des cocons lorsqu'il parle de sa mère ou parfois très douloureux ; on sent poindre une grande tendresse et une certaine douleur de ce passé révolu dont l'auteur conserve encore les cicatrices.



Un roman simple et magnifique, largement autobiographique qui m'a fait découvrir un bel écrivain. Ce livre en appellera certainement d'autres.



Voici l'extrait du poème De W.B Yeats qui était en exergue et dont le début du premier vers forme le titre anglais :



They came like swallows and like swallows went,

And yet a woman's powerful character

Could keep a swallow to its first intent;

And half a dozen in formation there,

That seem to whirl upon a compass-point.
Commenter  J’apprécie          220
Au revoir, à demain

"Petit, je racontais tout à ma mère. Après sa mort, j'appris qu'il valait mieux tenir sa langue, parfois. Mon père représentait l'autorité, ce qui, pour moi, signifiait qu'il ne pouvait dans le même temps incarner la compréhension."

Voilà qui est dit. Et c'est toute l'histoire de ce jeune garçon qui a dû s'accrocher à une amitié brève et mais intense pour se construire et combler un manque affectif. Puis cette relation s'effondre mystérieusement, alors le narrateur devenu grand se remémore son enfance pour comprendre ce qui s'est passé.



A la lecture de ce récit, j'ai plutôt été emportée par des souvenirs d'enfance, dans cette contrée de l'Illinois. La description de sensations et d'anecdotes prend aisément le pas sur la raison de cette rupture ... alors qu'elle était me semble-t-il le propos !
Commenter  J’apprécie          200
Les miroirs du nord

LES MIROIRS DU NORD de WILLIAM MAXWELL

1913, Illinois, Austin King, avocat vit avec sa femme Martha et sa fille Ab à Draperville. Les Potter, des cousins du sud proposent de leur rendre visite pour renouer des liens familiaux. Austin ne dit pas non mais omet de prévenir sa femme de leur arrivée alors que Martha est de nouveau enceinte et peu inclinée à recevoir. Elle est terrorisée à l’idée de ne pas rendre Austin heureux et un peu jalouse de sa cousine Potter. Une soirée est organisée avec les voisins pour l’arrivée du couple Potter et de leur fille Nora. Les Potter s’avèrent des gens assez grossiers et racistes alors qu’Austin et sa femme emploient deux femmes noires à la cuisine, Rachel et Telma. Madame Potter ne voulait pas venir dans le Nord, c’est son mari qui a poussé à ce voyage. Pendant leur présence Austin travaille beaucoup essentiellement sur des litiges de cadastres. Les indiens ayant été chassés des prairies, chacun voulait s’approprier les terrains. Martha et Ab de leur côté se sentent comme des étrangères chez elles, envahies qu’elles dont par le sans gêne des Potter. Deux éléments vont perturber les King et Draperville, les amours de Nora et les affaires de Monsieur Potter.

Un roman plutôt intimiste qui voit Martha la femme d’Austin, perpétuellement incertaine par rapport à lui, se demandant quoi faire pour le rendre heureux et être sure de son amour. L’arrivée de Nora va totalement la déstabiliser tout comme les affaires de Potter vont déstabiliser l’intégrité presque maladive d’Austin. Une belle écriture.
Commenter  J’apprécie          100
Comme un vol d'hirondelles

Je commence cette chronique par avouer que je n’ai pas compris le lien entre le titre et le roman et puis je passe à autre chose parce que c’est bien là mon seul bémol !



Écrit en 1937 par un auteur américain qui semble aujourd’hui un peu oublié, Comme un vol d’hirondelles est un récit largement autobiographique très touchant. Prenant la voix de deux garçons de 8 et 13 ans pour narration, ce portrait d’une famille bourgeoise au sortir de la première guerre mondiale est fait tout en finesse. Il n’y a finalement pas meilleur moyen pour parler des catastrophes universelles que de prendre le prisme d’histoires individuelles et ici cela fonctionne parfaitement.



Les privations puis les souffrances inhérentes aux conséquences dramatiques pour la famille de la grippe espagnole sont évoquées sans aucune surenchère.

L’écriture sensible et délicate de William Maxwell transmet les émotions avec pudeur. Elles nous frôlent sans brutalité et laissent sur leur passage quelques frissons … comme le ferait un vol d’hirondelles.


Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40
Au revoir, à demain

Très jolie découverte d'un auteur dont je n'avais pas encore entendu parler. J'adore le titre original "So long see you tomorrow" qui restitue à merveille la nostalgie et le regret qui empreignent tout le roman. National Book Award 1982.



L'histoire se déroule dans le village de Lincoln en Illinois, dans les années 20. Le narrateur est un enfant, William, solitaire et ultra-sensible, qui a perdu sa mère qu'il adorait à l'âge de 10 ans et dont la vie et l'univers ont volé en éclat, d'autant que son père refait sa vie. Il quitte la maison et les repères de son enfance et finit par se lier d'amitié avec un autre enfant, solitaire comme lui, Clétus, qui a du partir de la ferme dans laquelle il a toujours vécu suite à une tragédie. Les enfants se retrouvent chaque jour pour jouer jusqu'à ce qu'un jour, soudainement, Clétus ne vienne plus. Son père a commis un acte irréparable et l'amitié naissante, emplie de non dits entre les enfants, s'achève donc brutalement.



Deux ans près, William, parti poursuivre ses études à Chicago, recroise brièvement Clétus au lycée mais n'ose lui parler. Il n'aura plus d'autres occasions et c'est pour expier en quelque sorte cette erreur qui l'obsèdera toute sa vie qu'il remonte le fil de ses souvenirs pour évoquer son enfance et chercher à comprendre ce qui s'est passé dans celle de son ami. Le tout est pudique, subtil et envoûtant. Un roman à hauteur de petit garçon, avec toute la sensibilité exacerbée qui caractérise le regard d'un enfant. Et une très belle écriture, obsédante.



Le seul bémol tient pour moi dans la quatrième de couverture dans laquelle figure une incroyable erreur sur la tragédie à l'origine de l'histoire. J'ai même repris le livre de zéro pensant avoir raté un maillon mais non.... C'est bête mais cela m'a bien agacée !



Commenter  J’apprécie          40
Au revoir, à demain

Un beau moment d'émotions....
Commenter  J’apprécie          10
Comme un vol d'hirondelles

Novembre 1918. La grippe espagnole a étendu ses ravages aux U.S.A. Ce drame est décrit dans le microcosme de la famille Morison. La mère succombe, elle qui était le pilier et le cœur de la famille. Les points de vue alternent : celui de Banny, 8 ans, hypersensible, en adoration devant sa mère, celui de James, le père bouleversé par la mort de sa femme. Pas de sensiblerie mais une intense émotion se dégage de cette écriture pudique, allusive, digne.
Commenter  J’apprécie          10
A demain

À DEMAIN de WILLIAM MAXWELL

Lincoln, Illinois dans les années 20. William, le narrateur et Cletus sont copains et voisins. Leurs parents sont métayers. Un jour, Lloyd le père de William est tué par Clarence, son meilleur ami, et père de Cletus. William et Cletus ne se voient plus pendant plusieurs années. Un jour, William va croiser Cletus dans un couloir de lycée à Chicago. Surpris, il ne lui dit rien. Ce silence va l’obséder pendant 50 ans alimentant ses remords. C’est en remontant ses souvenirs que William tente d’effacer cette « faute »

Sur ce thème minimaliste, Maxwell compose une partition d’une sensibilité et d’une intelligence magistrales.
Commenter  J’apprécie          00
La Feuille repliée

LA FEUILLE REPLIÉE de WILLIAM MAXWELL

Lymie a perdu sa mère assez jeune, il est timide, réservé et peu sportif. Spud est tout l’inverse, beau garçon, extraverti, famille à l’aise, il rayonne. Ils vont passer leur scolarité dans une grande proximité, Lymie étant régulièrement invité dans la famille de Spud. Ils dorment souvent ensemble, en toute naïveté. Puis, c’est l’université de l’ Illinois et Spud va rencontrer Sally. Il va en être amoureux et Lymie tentera de conserver une place près de Spud. C’est un remarquable livre sur une amitié entre garçons, et, comme le dit Coindreau, le traducteur, « certains lecteurs douteront de leur innocence et verront dans la Feuille Repliée la présentation d’un cas d’homosexualité, ils seront dans l’erreur, la seule pensée que cela puisse être les rempliraient d’horreur, ils sont simplement d’une incroyable ingénuité «

Ce livre, paru en France en 1948 est d’une sensibilité et d’une intelligence étonnantes sur un sujet aussi délicat.

Maxwell est né en 1902 mort en 2000, il a présidé l’institut des arts et des lettres dans les années 70. Il est originaire de l’ Illinois.

Son livre le plus connu est « à demain « retour dans quelques jours😊
Commenter  J’apprécie          00
Comme un vol d'hirondelles

Une lecture douce concernant les relations au sein d'une famille américaine durant la première guerre mondiale, à travers notamment les regards croisés des deux fils.
Commenter  J’apprécie          00
La Feuille repliée

C’est sans doute le roman étranger sur le thème de l’homosexualité qui m’a le plus profondément ému à 20 ans quand je l’ai lu.
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de William Maxwell (55)Voir plus

Quiz Voir plus

Verres

Dans le conte de Charles Perrault, il est parfois écrit que Cendrillon porte une pantoufle de vair. Qu'est-ce que le vair?

Un synonyme de verre
De la fourrure

10 questions
27 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}