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3.73/5 (sur 101 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lille , 1967
Biographie :

Xavier Boissel est un écrivain français.

Agrégé de lettres modernes, il est enseignant dans le secondaire à Clichy.

En 2012, avec la complicité du photographe Didier Vivien, il écrit "Paris est un leurre", son premier essai.

En 2013, il publie son premier roman, "Autopsie des ombres", un récit issu d’une longue nouvelle, "Debout parmi les ruines", initialement parue dans la revue Inculte et illustrée ensuite par le dessinateur Boris Hurtel aux éditions Une Autre Image.

Il a obtenu le "Prix Automne de la SGDL 2014" pour "Autopsie des ombres" et était sélectionné dans le Prix de Flore 2013.

En 2014, il publie un deuxième roman "Rivières de la nuit", récit post-apocalyptique, fruit d’une collaboration avec le musicien Denis Frajerman.

Il est par ailleurs correspondant permanent de la plate-forme éditoriale en ligne D-Fiction. Il y dirige la collection de sciences humaines "Paralipomènes", où il a notamment publié deux ouvrages du philosophe Jean-Joseph Goux.

En octobre 2017 paraît sa troisième fiction, "Avant l'aube", roman noir situé dans les années soixante, écrit dans une veine hard boiled..

Chez 10/18
– Avant l’aube
– Sommeil de cendres
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Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
J’ai récupéré la 404 rue de la Roquette. Sur le trottoir, devant le passage du Cheval-Blanc, un vendeur de marrons grillés interpellait les passants à la cantonade. Assis à côté de lui, un clochard se chauffait les mains au brasero. Je suis rentré aux Batignolles. J’ai mangé une omelette jambon-fromage chez Baptiste, que j’ai dégustée avec un pichet de poulsard bien frais. Parmi les rares clients, quelques jeunes qui discutaient politique sur un ton enfiévré. J’ai fait la fermeture et suis rentré chez moi.
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Elle sortit le pistolet de la poche de son manteau et lui tendit avec un grand sourire. il prit le chargeur dans son blazer, et pendant qu'il le remettait dans l'arme, elle souleva le bras de lecture du tourne-disque et le posa sur le vinyle.
Ce fut d'abord un murmure suave, puis, la vois de Roy Orbison s'éleva comme une caresse dans l'appartement.

Debout au milieu de la pièce, Alba regardait Eperlan et il y avait quelque chose d'immense et tendre dans ses yeux.
Elle fit quelques pas vers lui et posa sa main gauche sur son épaule. Il déposa le pistolet automatique sur la chaise en osier et la musique les emmena dans la danse. Après le premier couplet, leurs jambes étaient emmêlées.
- Vous ne devriez pas avoir ce goût pour le malheur, souffla Alba à l'oreille d'Eperlan dans un chuchotement, tout en passant son bras autour de son cou et leurs deux corps firent comme une accolade et, à ce moment-là, le reste du monde avait disparu avec eux et ils s'étaient effacés en lui.
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De nombreuses fois avec Catherine, ils avaient évoqué l'idée d'un voyage aux États Unis, mais il procastinait toujours. Non par peur d'être déçu, mais par sentiment qu'il n'irait vérifier que ce qu'il connaissait déjà. Les stations-service au bord des routes, les drugstores, les villes fantômes. L'Amérique était un fantasme et se devait de le rester. P105-106
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Chaque matin – et c’est comme un rituel pressuré d’attentes intranquilles – tu cours dans la ville, le long de ses artères désertes et enneigées (au sol crépitent mille cristaux d’insectes broyés par tes bottes de combat, les caniveaux verglacés craquent comme des vertèbres), tu cours et ton souffle, avec constance, expire dans l’atmosphère embuée, lourde encore de gel nocturne, de minuscules nuages gris, tandis que de rauques rafales de vent s’engouffrent dans les bâtiments dévastés, que leur cortège strident exhale ses remugles de honte séculaire et de vieilles rancunes recuites, tu cours, le fusil-mitrailleur en bandoulière, l’esprit encore gros de tes rêves, et chaque matin la ville n’est plus encore tout à fait la même que le jour précédent, se décharnant, se desquamant toujours plus, abandonnant sa peau aux blessures de l’aube, réduisant sa topographie à sa plus simple expression (en attente de son autopsie, de sa nouvelle mue, de ce moment futur, inévitable, qui programmera son amnésie, laissant affleurer en surface de son derme quelques stigmates à l’édification de notre fausse conscience).
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Comme l’animal qui a la prescience de sa mort prochaine, j’ai senti, tandis que je traversais les nuages de fumée noire, épaisse et grasse, une piqûre douloureuse, cruelle. Un truc qui vous tétanise quelques secondes.
Je courais vers le pavillon de chasse, l’index collé au pontet du pistolet-mitrailleur. Je ne l’ai pas entendu arriver dans mon dos, l’autre pourri, avec son Rr 51. Ce n’est pas l’arme la plus fiable de la police française, mais il a suffi d’une balle de 7,5 mm pour me briser les reins. Et maintenant, étalé dans la pièce, par terre, comme un trophée, je ris alors que le sang s’échappe à gros bouillons de mon dos, s’épanche sous mes jambes en petites flaques sur les dalles en grès qui, tout à l’heure l’auront bu.
La douceur est incroyable en ce matin d’hiver. Dehors, le branchage noir qui s’agite à la cime du grand tilleul filtre les rayons du soleil, tresse des couronnes d’ombres sur les murs. C’est une journée qui s’annonce clémente, comme on dit. J’aurais dû profiter de ces petits matins brumeux, suivis d’éclaircies fugitives, inattendues, pendant lesquelles les rares feuilles des arbres prennent toutes leurs teintes, s’accrochent encore aux branches, avant de disparaître dans la grisaille. Oui, j’aurais dû profiter des bannières matinales de l’hiver, avant le grand plongeon dans les ténèbres.
J’aurais dû.
Me voici ramené à la loi des ombres, à ce temps qui n’en finit pas de finir.
Ni tout à fait vivant, ni tout à fait mort.
Je ris.
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Je n’ai pas eu le courage de rentrer directement chez moi le soir du jour où nous avons trouvé le corps sur la Petite Ceinture. J’ai fait une halte chez Baptiste, où j’ai enquillé un nombre important de verres de bourgogne aligoté. Baptiste restait debout derrière son comptoir, le torchon à carreaux sur l’épaule, le visage cerclé par les arabesques de sa gauloise, le regard dans le vide – qui savait ce que cet œil regardait ?J’ai bu et fumé mes gitanes en écoutant les conversations autour de moi. Pas mal de gens du quartier. Quelques étudiants aussi, égarés autour de la place de Clichy. Je les ai écoutés parler sans rien comprendre à ce qu’ils racontaient. De temps en temps, un mot ou un nom propre – « surdétermination », « Godard » – sortaient de leurs conversations, créaient une petite polémique. Les autres, les gens de peu, les regardaient, étonnés, tandis que je fixais sur la table en hêtre les traces circulaires des verres sur le bois laqué. Après avoir bu tellement de blanc que je ne savais plus si je rêvais, je suis rentré chez moi en titubant. Je suis passé devant le square des Batignolles. Une fosse où furent ensevelis les cadavres des fédérés. La montée des six étages a été difficile et je me suis assoupi une petite heure sur un palier quelconque. J’ai fini par ouvrir la porte d’entrée, Duke m’a sauté dessus et je l’ai nourri. Je me suis installé sur le lit et j’ai regardé la photographie de Jeanne sur la table de nuit. J’ai pensé à Charlotte Saint-Aunix. Puis à d’autres photographies, celles que le labo nous avait envoyées en fin d’après-midi. La poupée démantibulée. Le fantôme sanglant inscrit sur la pellicule. Retrouvé à moins de un kilomètre de chez moi, à vol d’oiseau.Fantômes de fantômes.Je les ai suivis comme on suit une corde raide. Tombée comme un souvenir, où grimper entre deux moments de temps disjoints ensemble.Je me suis levé pour aller vomir dans les toilettes. J’ai passé de l’eau froide sur mon visage qui se reflétait dans le miroir tacheté accroché au mur. J’ai ouvert la mansarde et le froid de la nuit s’est posé sur ma nuque. J’ai mis sur la platine un disque de Chet Baker, un enregistrement public d’un concert donné à Florence le 24 janvier 1956 avec Jean-Louis Chautemps au saxophone ténor et, d’un seul coup, c’est allé mieux. Très précisément avec You don’t know what love is que je me suis mis à chantonner entre deux bouffées de gitane. « You don’t know what love is. ’Til you’ve learned the meaning of the blues. Until you’ve loved a love you’ve had to lose. You don’t know what love is. »
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— Commissaire Wouters, Brigade criminelle !
Il avait hurlé, tant l’imbrication des strates autoroutières au-dessus de leurs têtes agissait comme une caisse de résonance, amplifiant le bruit de la circulation et du vent.
— Brigadier Deveau. On est en train de prendre la déposition du chef d’équipe dans la voiture. C’est lui qui a découvert le corps, là-bas, sur la droite ! brailla à son tour le policier, un bonhomme ventripotent.
Wouters jeta un regard vers le talus situé à quelques mètres, entre le périphérique et la bretelle d’accès à l’autoroute A3.
— D’accord. On l’interrogera tout à l’heure. Vous n’avez pas touché ni déplacé le corps ? cria Wouters.
— Non, non, vous pouvez y aller !
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La guerre, je l’avais faite un peu par hasard, les circonstances ayant dicté ma conduite bien plus qu’une quelconque prédisposition au courage. Un frère aîné réfractaire au STO qui avait pris le maquis et que je ravitaillais de temps en temps. Puis un jour de janvier 1944, à dix-sept ans, j’avais pris la décision de le rejoindre, lui et ses copains. Instruction et entraînement au camp des Aulnottes, dans la froideur des nuits d’hiver. Sabotages, embuscades, opérations de harcèlement. Et ensuite mon affectation dans une SAP. Six mois d’une vie clandestine passée dans les forêts, comme dans un éternel présent, d’une vie qui s’était éprouvée en chaque point de mon être. Jusqu’à la blessure, à la fin de l’été. C’est pendant ma convalescence à l’hôpital d’Orléans, vers la mi-novembre, que j’ai appris la mort d’André, mon frère, tué par un tireur isolé dans les faubourgs de Strasbourg. Ce frère adulé qui avait rejoint le 81e RI pour « continuer le combat ». J’ai promis à ma mère, pétrie de chagrin, de reprendre le chemin du lycée. J’étais devenu sérieux à dix-sept ans. C’est sans doute pour cela que je suis flic.
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Dans ce monde où règne l'événementiel plutôt que l'événement, le réel advient comme "reflet de ses reflets" selon la formule de Günther Anders. (p. 65)
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Ce que nous enfouissons – sous la terre, sous la glace – finit parfois par revenir à la surface. Que ce geste soit sciemment concerté, ou simplement livré à l’indifférence et à l’oubli, quelle que soit la teneur de son objet, il fait signe vers un temps vestigial.
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