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Critiques de Yannick Haenel (365)
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Je cherche l'Italie

Chaque instant, et chaque détail compte dans cette errance tantôt contemplative, tantôt observatrice, tantôt désenchantée, tantôt hallucinée, tantôt pleine de colère...La réalité du narrateur. Ce beau regard de l'auteur, en fait Un récit magnifique à la pensée intègre, sans convention, mais avec conviction de l'instant, des moments indéfinis entre présent et passé, mais pour quel futur ? Les mots s'accordent au moindre détail. Une écriture élancée, mais sans légèreté, comme la beauté... Parcourir Florence de cette façon est un vrai plaisir pour le lecteur. L'art et la politique se superposent en tableaux lumineux et sombres entre les phrases de Yannick Haenel, Georges Bataille et tant d'autres... Magnifique
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Je cherche l'Italie

Dans ce livre, on retrouve tous les ingrédients qui font la littérature de Yannick Haenel.



- Des réflexions critiques sur la société actuelle qui sonnent juste, notamment sur la ruine culturelle et politique (malheureuse) de l'Italie.



- Des réflexions sur l'art en général qui ressemblent, néanmoins, à ce que l'on pourrait appeler un "Syndrome de Stendhal", ce qui constitue un point faible du roman : en résumé, l'auteur est tellement émerveillé à l'admiration des différentes toiles, architectures et sculptures italiennes que sa réflexion en devient quelque peu opaque, quelque peu incompréhensible pour le lecteur lambda, ce qui un certaine habitude chez lui, comme j'ai déjà pu le constater dans À mon seul désir, ce qui est dommage...En effet, à plusieurs reprises, j'ai dû relire certains paragraphes à plusieurs reprises pour comprendre où il venait en venir, surtout quand il fait référence au grand théoricien de la littérature, Georges Bataille.



En somme, un livre très intéressant sur l'Italie, sa politique, sa culture qui se meurt et des réflexions philosophiques de l'auteur sur ses œuvres d'art. Intéressant mais qui est parfois difficile à lire pour un lecteur lambda, ce qui est un peu dommage, car un livre sur l'Italie et ses beautés mériterait parfois d'être moins opaque...
Lien : http://leslecturesduprofesse..
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Je cherche l'Italie

Comment appréhender ce livre? Je le vois comme une errance méditative pour tenter de comprendre ce qu'est devenue l'Italie au temps de Berlusconi. L'auteur nous livre tous ses ressentis, ses réflexions pendant quatre années à parcourir les villes d'art, comparées à notre triste époque d'inculture, de vulgarité politicienne, de naufragés sur les côtes. Petite incursion au Japon aussi pour le contraste, lectures des philosophes, surtout Bataille, des textes anciens , contemplation éperdue devant la beauté des peintures de Fra Angelico, pélerinage dans tous les lieux qui lui délivrent des pensées pour chasser sa déprime ... En somme, un journal intime.

J'ai aimé le début et ... la fin car cela reste trop pesamment tourné vers les références intellectuelles d'un certain milieu et j'ai eu l'impression d'un fourre-tout qui détourne du propos et peine à être partagé.
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Je cherche l'Italie

Une méditation pleinement contemporaine sur la crise et, face à elle, le désir de rester vivant.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Je cherche l'Italie

Expérience intéressante, Yannick Haenel passe quatre ans en Italie, à Florence pour écrire son dernier roman (les Renards Pâles). Ce récit est l'occasion de contempler la mort du capitalisme, dissous dans la crise, la mort du politique, dissous dans les bunga-bunga de Berlusconi, la mort de l'espoir, dissous à Lampedusa. Où est l'Italie aujourd'hui ? Elle n'existe, selon l'auteur que dans l'extase qui accompagne le découverte des œuvres d'art notamment du quattrocento. En fait, je crois que l'Italie est, a été, et sera toujours une oeuvre d'art en elle-même. Et les petits arrangements entre amis que dénonce superbement Haenel ne parviendront jamais à en éteindre le souffle novateur. Un bel essai philosophique sur le rôle de l'art et du politique.
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Je cherche l'Italie

Je viens de relire ce livre. Le premier que je lis de cet auteur. En prenant mon temps, cette fois, relisant la même phrase plusieurs fois. Pour mieux m'imprégner de ses réflexions et de sa poésie.

Ce n'est pas seulement un livre sur Florence et l'Italie. L'Italie n'est que le vecteur de ses émotions. Ce n'est pas non plus uniquement une réflexion sur l'étouffement de l'individu par le capitalisme et le libéralisme économique.

Ce que l'auteur nous transmet, ce sont essentiellement ses émotions sur la vie, l'art, le temps, la poésie, la mort. C'est la recherche de la plénitude. Etre en adéquation parfaite avec le lieu et l'instant. Se sentir partout au milieu du monde à partir d'un point unique. D'où cette petite escapade à fukuoka, qui nous convie avec Bouddha à la notion de satori. Les références à Bataille sont la prolongation logique de cette recherche. L'Art y occupe bien sûr une grande place. L'avant dernier chapitre consacré à l'attente de la lumière qui fera de Marie la mère de Dieu est un morceau d'extase pure.

A méditer.

Un livre essentiel.
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Je cherche l'Italie

La première partie n'est pas convaincante. Les digressions sur le vide politique à l'ère berlusconienne sont ennuyeuses. La deuxième partie, elle, combinant recherche personnelle et ballades en Italie est plus réussie. Un bon moment de lecture.
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La solitude Caravage

Dans cette belle tentative de se confronter à l'oeuvre du Caravage, Yannick Haenel mêle un récit de la vie de cet immense peintre à sa propre expérience de sa peinture, et en particulier à des événements successifs de sa vie que cette peinture a accompagnés. L'itinéraire personnel de narrateur et celui du peintre sont alternés dans cette oeuvre "d'autofiction" dans laquelle l'auteur intervient beaucoup à la première personne. Le sujet est bien sûr passionnant, l'écriture très réussie sert ce beau projet qui se lit fort bien. Quelques très belles pages et beaux passages, quelques détails marquant de la vie du grand peintre, que l'auteur met remarquablement en évidence. Certaines pages suscitent en revanche un peu plus d'impatience car l'auteur hésite entre l'essai à proprement parler, sans pour autant s'y laisser aller tout à fait, et la littérature, qui perd donc en fluidité. Le cheminement est parfois un peu hasardeux. Mais dans l'ensemble, un beau texte sur un magnifique sujet.
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La solitude Caravage

A quinze ans, Yannick Haenel étudie au Prytanée de La Flèche et découvre une partie d'un tableau du Caravage : Judith décapitant Holopherne. Ignorant qu'il s'agit d'une mise à mort, il ne voit que le beau visage d'une jeune femme. Celle-ci va être la porte qui va lui permettre, au fil des années, d'entrer dans l'univers du peintre.

Ici, la biographie de Caravage est brièvement évoquée car le propos de l'auteur est autre. C'est une méditation sur l'œuvre du peintre. Des premiers tableaux (Le Petit Bacchus malade, Garçon à la corbeille de fruits, Bacchus) au Martyre de Sainte Ursule qui est l'œuvre ultime, le cheminement de l'artiste est clair. Yannick Haenel écrit : "par son art, le peintre s'efforce de se rendre présent aux temps sacrés, il éclaire le monde depuis l'invisible auquel l'ouvre la peinture." La vie tumultueuse du peintre et son œuvre ne se contredisent pas. "C'est à ce pays spirituel aussi sombre qu'efficace que la peinture du Caravage nous invite; et si le crime y est prégnant, c'est parce qu'il ne saurait exister de grâce sans qu'en même temps le malfaisant ne se jette sur vous."

De Milan à Porto Ercole, une vie se dessine, une œuvre aussi. On y voit un artiste brillant être tour à tour protégé et rejeté par les Grands de ce monde. Souvent, il fuit. Traqué, il ne cesse jamais de peindre l'Histoire sainte en donnant la part belle à la figure du bourreau et en se représentant lui-même, épouvanté certes, mais de plus en plus proche du Christ.

L'intensité et la grandeur de la peinture du Caravage nous sont rendues avec magnificence par la plume de Yannick Haenel qui égrène pour nous de profondes méditations sur l'œuvre de génie du célèbre artiste.

Une belle lecture.

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La solitude Caravage

L'auteur donne vie à l'oeuvre du Caravage, c'est passionnant, à travers ses descriptions la toile devient récit, on entre dans la toile comme on lit un roman, les personnages et les situations évoqués ont une force incroyable magnifié par l'ombre et la lumière.



Le chapitre 41 est splendide et résume la passion de l'auteur pour Caravage. La violence des tableaux illustre le caractère bouillonnant du peintre.



Si vous avez la chance de visiter Rome ne manquez pas les églises de St Louis des Français, St Agostino et bien d'autres, vous y verrez ces fameux Caravage.



Ce livre vous offrira une lecture intense , l'auteur du livre vibre face à ces tableaux.
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La solitude Caravage

De Yannick Haenel, je n'avais lu que son controversé "Jan Karski". Aujourd'hui, je viens de terminer "La solitude Caravage". Celui-ci me semble constituer un personnage idéal pour un bon roman. Génial, énigmatique, violent, peignant des chefs d'oeuvre avec une rapidité phénoménale, il a laissé une oeuvre immense et originale, qui est aujourd'hui très aisément reconnaissable. Et pourtant il a été presqu'oublié pendant près de trois siècles !

De très nombreux critiques d'art ont étudié ses tableaux. Yannick Haenel, lui aussi, les commente avec intelligence. Mais l'écrivain essaie d'aller plus loin, en entrecroisant le destin du peintre avec sa propre vie. Ainsi, le roman commence dans la grisaille du Prytanée militaire où le jeune Yannick a réellement passé des années très mornes. Broyant du noir dans ce pensionnat, il découvre un détail de l'époustouflant tableau "Judith et Holopherne" de Caravage: en fait, il peut voir seulement la fascinante figure de Judith… dont il tombe amoureux (comme ça peut arriver à un collégien) et dont le souvenir gouvernera sa future vie amoureuse... Cependant, l'auteur ne persiste pas très longtemps dans la perspective de ce brillant début. La suite parait plus convenue, avec l'évocation de ses visites d'expositions, le récit des étapes de la vie du Caravage, ainsi que de brillants commentaires sur ses tableaux. Ceux-ci - évidemment empreints de subjectivité - sont pertinents, mais... ils exigent du lecteur une grande concentration pour saisir la pensée de Yannick Haenel. A ce sujet, j'ai été un peu agacé par l'abus des italiques (tic de professeur ?).

Dans ces conditions, il va de soi qu'une iconographie manque cruellement dans cette édition. Mais ce n'était pas un problème pour moi, puisque je disposais déjà d'une monographie illustrée consacrée à la vie et à l'oeuvre du Caravage - ce qui m'a paru vraiment indispensable. Au final, je dirai que j'ai trouvé ma lecture très intéressante dans l'ensemble.

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La solitude Caravage

Un ouvrage très érudit qui prend pour point de départ une passion nouvelle pour un tableau du Caravage. Ensuite, les chapitres alternent entre histoires de la vie du peintre et descriptions commentées de ses tableaux.

Un texte extrêmement bien écrit, d'une érudition fine et agréable, qui donne très envie de (re)voir ces tableaux. Par contre c'est une lecture très intellectuelle que j'ai trouvée un peu longuette par moments...
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La solitude Caravage

Le récit passionné sur le génie du peintre qui semble être le premier à représenter artistiquement, bien avant les astrophysiciens, la matière sombre, ce grand mystère de l'univers qui donne le sens à la lumière. La tension entre le désir et la cruauté dans la farandole des personnages, de leurs corps au bout des doigts et des pieds se lit dans cet essai sur l'oeuvre magistrale à la source de la représentation moderne.
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La solitude Caravage

adorant la peinture du Caravage, je n'ai pas hésité à plonger dans le récit de Haenel. Lui-même avoue être tombé dans la même admiration beaucoup plus jeune et à partir d'un seul tableau. Malheureusement, son approche très intellectuelle voire absconse ne permet pas de le suivre tout le long de son chemin très personnel, qu'il peine à faire partager. Imaginer ce qu'a été la vie réelle de ce peintre est une gageure, et tourne inéluctablement à la fiction. Pourquoi pas le sujet le mérite, mais les interprétations mystico-religieuses auxquelles elle aboutit ne sont pas ma tasse de thé. Il en reste malgré quelques pans de la vie du Caravage intéressants à redécouvrir, tel que par exemple son passage à Malte et sa renonciation au dernier moment à rentrer dans l'ordre des chevaliers. Quel homme fascinant, en clair-obscur comme sa peinture
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La solitude Caravage

Une belle et ambitieuse approche de la vie et de l'œuvre du Caravage, qui parvient à éviter les poncifs du génie débauché pour tenter d'approcher au plus près ce qui se joue dans l'acte de peindre. Evidemment réservé aux amateurs de cet artiste, qui se délecteront de l'analyse particulièrement fine et stylée de chacun de ses tableaux, ce livre de passionné, très bien écrit, comporte des passages que j'ai trouvé quelque peu abscons, ce sera ma seule réserve.
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La solitude Caravage

Je me faisais une joie de lire La solitude Caravage, découvrir le portrait de Caravage grâce à l’intermédiaire d’une rencontre picturale, c’était en effet assez bien présenté pour être tentant. C’était même au-delà, puisqu’il y avait la promesse d’apprendre des choses sur Caravage, même si pour cela il fallait que je chemine par le nombril de l'écrivain.

J’ai appris des choses, c’est un fait.

J'ai découvert un écrivain, c'est un fait.

Je n’ai pas entièrement perdu mon temps, c’est un fait également.

Toutefois, et malgré ma volonté de continuer au moins pour la vie de Caravage, je n’ai pas réussi à finir le livre. L’énervement comme l’ennui m’ont vaincu par K.O.



Voulant partir dans trop de poésie, qu’il en a oublié le rationnel.

Voulant trop faire ressortir le génie de ce peintre, qu’il en finit par écrire des absurdités psychologiques.

Voulant être trop original, qu'il en devient ridicule.

Bref. Voulant trop en faire, Yannick Haenel a perdu la lectrice que je suis.



Certes, les erreurs que je souligne là, pourraient dans d’autres romans passées outre. Mais quand on a la prétention d’écrire sur un personnage qui a réellement existé, le minimum c’est de garder un peu de sérieux et de raison. On ne sort pas juste des phrases pour faire de belles phrases, remplir des pages ou encore divaguer.



Désolée, il a fallut que je lise plus de 200 pages pour vous dire que je n'ai vraiment pas aimé. Et que j'ai souvent levé les yeux au ciel d'agacement.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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La solitude Caravage

Avec La Solitude Caravage, l’écrivain livre une belle variation sur la vie de l’artiste (1571-1610), d’où sa subjectivité et ses préoccupations ne sont jamais absentes.
Lien : https://www.lemonde.fr/idees..
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La solitude Caravage

L’art du critique d’Art...

De quoi s’agit il ? de l’auteur Yannick Haenel ou du peintre Le Caravage ?



J’ai lu quelques critiques de ce livre faites par mes camarades Babelio , plusieurs d’entre eux insistent sur l’écriture passionnée de l’auteur , ses emportements mystiques, ses envolées lyriques… ce n’est pas particulièrement flatteur pour l’auteur, le but n'est pas atteint , le lecteur regarde l’écriture à distance mais ne souscrit pas. Yannick Haenel parle de sacré, le mot n’est plus en vogue, mais, des chevaux des grottes de Lascaux jusqu'à aujourd'hui, le sacré n’a pas disparu, les mystères ont changé de formes mais le questionnement demeure.



Le critique d'art opère de la même manière que le critique littéraire, parle t'on de Proust sans parler de sa mère , de Céline sans parler de sa médecine... Haenel démarre bien son livre, il fait le récit de ce portrait de Judith qui le hante à 15 ans et poursuit avec sa vie réelle dans les galeries romaines, on accroche tout de suite , une peu dommage qu’il ne continue pas sur le même mode .



Pourquoi s'intéresser à une œuvre ? Haenel le dit sans honte: “je ne me suis jamais intéressé à une nature morte, celles de Chardin me plaisaient mais avant tout parce qu’elle plaisait à Proust…”

Un souvenir personnel d’un cours d’art plastique ou le prof découvrait devant nos yeux de 16 ans la reproduction d’une nature morte de Zurbaran : “Nature morte aux citrons et oranges avec une rose” de 1633, la description qu'il en fit nous mena tous plus ou moins à l'éblouissement. Le contact a eu lieu , je fus sensibilisé définitivement aux natures mortes..



“La Corbeille” du Caravage , même chose, une peinture extraordinaire, regardez là bien, ce n’est pas une question de bien peint ! on s’en fout , ce n’est pas la ressemblance non plus avec la réalité, imaginez une photo du même panier avec les mêmes fruits, bof ! plat ! Je suis rentré dans ce tableau par la reconnaissance immédiate de la feuille de figuier racornie, j’ai les mêmes dans mon jardin. (l’acuité de l’oeil du Caravage)

Mais écoutons Haenel: “Dans La Corbeille rien ne manque, l'accomplissement s’y accomplit. Quelque chose vibre à travers ces nuances qui nous donne le LA de toute présence...Le Caravage n'a- t -il pas déclaré que peindre un tableau de fleurs et de fruits lui coûtait autant de travail qu’un tableau de figures, ce qui chaque fois est en jeu dans une oeuvre du Caravage relève du coup de dé” … “J’ai les doigts collants quand je regarde cette corbeille. L'œil est mûr. Le soleil fait du vin … J’en ai disposé une petite reproduction à mon chevet si bien qu’en me réveillant c’est elle que je regarde en premier. La faveur dort à mes côtés. Le favorable est la dimension de l’amour”.



A ceux qui trouve Haenel passionné, trop passionné et n’adhère pas , voulez vous l’entendre sur les lignes géométriques du tableau.. du liant au blanc d’œuf et des pigments….



Haenel fait fort dans sa description de Judith et Holopherne ”en fixant son chemisier humide de sueur, je devinais la pointe durcie de ses seins...le corps de cette femme m’ouvrait à un avenir sensuel.. il me captivait et en la contemplant je reprenais vie…” . “En feuilletant des livres des œuvres du Caravage, je faisais connaissance avec un monde à la fois très ancien et très neuf ou vie et mort se mêlent en un mystère d'abîme."



Enfin le tableau de “La conversion de St Paul” , on voit d’abord un immense cheval et un homme à terre, puis un enchevêtrement de pieds et de sabots, le peintre aux pieds sales disait -on du Caravage. A terre l’homme, officier romain, est le persécuteur des juifs, devenu aveugle à l’instant. Tout autour un fond noir. Haenel pour comprendre se penche sur les Actes des apôtres: “Saül se releva de terre mais quoiqu' il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien, en ne voyant rien, c’est bien le néant qu’il voit - et en voyant le néant il voit Dieu.

Bref, dit Haenel” il n’y a pas d’action dans ce génial tableau du Caravage...être témoin de ce néant c’est devenir saint. Dieu ne peut pas être vu.. La défaillance est parfois profitable; en elle s’ouvre un accueil. Paul recouvre la vie lorsqu’il consent à faillir”



Yannick Haenel explique sa démarche d’observateur.. “En écrivant ce livre, je cherche à préciser une émotion. Ce qui n’est pas précis existe à peine, il faut que les mots trouvent leur chair. Le monde est un nid de détails; et si nous ne parvenons pas à désigner ces étincelles sensuelles, non seulement elles nous échappent, mais elles appauvrissent notre désir, qui peu à peu s’efface… et bientôt inexistant “

Oui, un excellent bouquin de critique d’art sur un peintre oublié pendant deux siècles.











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La solitude Caravage

Plus qu’une biographie, Yannick Haenel nous invite à découvrir l’œuvre et les sources d’inspiration du Caravage à travers un véritable travail de réhabilitation de l’artiste.



On sent chez l’auteur une véritable passion pour le peintre. Et c’est à travers ses œuvres qu’il nous propose de cheminer, partant du principe que la vie de l’artiste, ses complexités se trouvent toutes entières dans ses tableaux.



Un peu compliqué à suivre pour une néophyte comme moi, le livre reste toutefois passionnant par le rythme que Yannick Haenel y insuffle et par son ton moderne alors même qu’il s’agit d’un peintre des XVI et XVIIèmes siècles. L’auteur sait nous faire partager sa passion et ses émotions, nées de sa rencontre à 15 ans avec Judith décapitant Holopherne.



Pour être parfaitement compréhensible peut-être faudrait-il lire ce livre avec, a portée de main, les reproductions des peintures dont il est question.



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La solitude Caravage

Au-delà d'une biographie linéaire du Caravage, Yannick Haenel a préféré coucher sur le papier la relation quasi charnelle qui le lie au peintre italien. Son approche est donc forcément subjective et, si certaines analyses sont pertinentes (exemples : le parallèle entre l'écriture et la peinture ; Le Caravage vit comme il peint : avec rage), d'autres ont des prétentions psychologisantes voire psychanalytiques qui ne m'ont pas convaincues. Mais c'est la liberté de l'auteur, qui a une connaissance de l'oeuvre de l'artiste que je n'ai pas, d'interpréter à sa manière les quelque soixante tableaux que Michelangelo nous a laissés. On a tout de même du mal à croire que l'adolescence de l'écrivain, alors qu'il était interne au Prytanée militaire de La Flèche, était quasi exclusivement hantée par la figure de Judith qui l'a éveillé à la sensualité.

Autre bémol : on aurait aimé la présence d'une iconographie pour mieux apprécier les descriptions minutieuses de Yannick Haenel.



EXTRAITS

- Accueillir dans sa vie des figures peintes prépare sans doute à vivre selon les nuances.

- A l'origine, il y a le noir, et peindre consiste à faire venir quelques rayons sur ce noir.

- Sa vérité réside autant dans la boue des nuits que dans l'or de sa peinture.
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