Écrire sur la guerre contre Daech avec Yasmina Kramer
En arrivant à Minbic, Daech boucle la ville et s'y installe. Impossible pour les civils de s'enfuir. Les témoignages des quelques personnes qui ont réussi à s'échapper nous glacent le sang. Là-bas, comme sut tous les territoires conquis par notre ennemi, les femmes sont niées. Elles ne peuvent sortir seules dans la rue. Elles sont soumises à un mari, un fils, un frère, eux-mêmes esclaves de Daech. Pour s'assurer du respect de l'ordre public et de la moralité, l'ennemi a créé une section spéciale : la hisbah. Cette unité féminine, composée des épouses des hommes de Daech et de celles qui se sont ralliées à leur djihad, patrouille tous les jours avec des armes automatiques. Elle surveille en permanence les femmes.
A Minbic, on coupe des mains à tout-va. On jette les homosexuels vivants des toits des immeubles. Des femmes sont exécutées sur la place publique. Tous les vendredis, jour de prière, Daech lapide, crucifie, décapite et brûle vifs ceux qu'il considère comme infidèles. Les corps sont ensuite exposés à la vue de tous. Les têtes, piquées sur des pieux de bois, ornent les grands axes de la ville. Les cadavres demeurent à pourrir sur la chaussée, ou pendus sur des fils électriques ou à des lampadaires le long des routes.
- Faites que vous ne deveniez jamais comme les hommes, déclare soudain Milo.
- Comment ça ?
- Vous, les femmes, donnez la vie, ajoute-t-il. Vous connaissez sa valeur, vous êtes plus près de la vérité, vous savez ce que l'amour et la souffrance signifient. Les femmes détiennent la sagesse, si elles deviennent comme les hommes, ce sera la fin de l'humanité.
La femme est la force émotive, morale et fondamentale de la vie.
Les femmes détiennent la sagesse, si elles deviennent comme les hommes, ce sera la fin de l'humanité.
Assîa et moi sommes des Kurdes Eleni. Nous avons grandi à Bersim, une petite ville du Kurdistan turc, en Anatolie orientale.
https://www.youtube.com/watch?v=TCd6xXBWeVM