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Citations de Yishai Sarid (70)


Les gens ne s'intéressent qu'au cul ou à ce qu'ils ont sous le nez. Pourquoi croyez-vous qu'ils lisent les journaux ou vont au cinéma ? Qu'est-ce qu'il y a derrière ? Du sexe. Du sexe et des ennuis.
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Jamais tu ne regretteras ton silence, tes bavardages, oui.
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"Les gens sont prêts à payer cher pour assister au spectacle d’un torero égorgeant un malheureux taureau, on le couvre de fleurs et on en fait des livres, mais qui veut acheter un billet pour visiter un abattoir ?”
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Debout face au groupe que j’accompagnais, je me tus soudain, sentis un remous affolé autour de moi, peu importe, les explications attendraient. Ras-le-bol du mythe, des idées brassées et de cette curiosité malsaine ! Je tendais à présent l’oreille pour saisir ce qu’ils disaient, eux. Occupe-toi du petit. Non, prends-le avec toi, tu es son père. Il a très soif. Quand est-ce qu’on nous donnera à boire ? Les enfants vont avec leur mère. On se retrouvera plus tard. Laisse-moi te toucher. Pour me souvenir. Où sont ma femme et mon fils ? Tiens-toi droit et ne pose pas de questions. Qui êtes-vous, là, vous tous ? Ça fait longtemps ? Quand est-ce qu’on donnera à boire à mon enfant ? Et à manger. Debout. Avance. Tais-toi.
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Une seule question me taraude à la fin de ce livre "comment peut-on garder son humanité dans un monde en décomposition permanente ?". Vivre dans un pays en guerre c'est vivre côte à côte avec la mort mais c'est aussi mesurer les dégâts irrémédiables sur les gens, être sans illusion sur la condition humaine et pire sombrer chaque jour un peu plus dans le cynisme. C'est pourtant une belle histoire qui se tisse entre Dafna et la narrateur, mais la manipulation n'est jamais loin et quand il s'agit de sauver ce que l'on a de plus cher tous les coups sont permis. La chute de cet homme rompu par les interrogatoires est aussi effrayante que la tension permanente chez chacun des personnages dans un pays qui tutoie les Dieux et à ouvert les portes de l'enfer.
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L'air stagnait, la mer ne bougeait pas davantage dans sa bassine délimitée par les contours gris de la ville.Dafna dit soudain qu'elle s'en voulait de ne pas être allée le voir, là-bas. Toujours la peur de recevoir un coup ou une grenade. Dire que, maintenant, c'était pire!
"Et pourtant, on n'est pas loin." Hani trempa les lèvres dans son verre. "La même mer. Le même soleil. C'est juste qu'il y a plein de barrages au milieu.
- Un jour, toutes ces barrières tomberont et ont vivra ensemble, assura Dafna dont les yeux étaient repeints en turquoise par le paysage et le vin.
- Ces temps-là ne viendront qu'après nous, ma chérie", murmura Hani dans un petit rire. Il posa délicatement sa main desséchée sur le bras de Dafna.
" Aujourd'hui, ce sont les fous qui sont aux commandes et eux se fichent de la mer. Ils réclament des montagnes."
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Je me rendis soudain compte que Hani était devenu quasiment le clou de la soirée. Ils étaient tous survoltés à l’idée de rencontrer un Arabe authentique - de Gaza de surcroît -, presque aussi excités que s’ils avaient reçu la visite d’un extra-terrestre ! Il faut dire qu’un type comme Hani, charmant, poli et qui parlait bien l’hébreu, c’était exactement ce qu’il leur fallait. Notre poète esquivait en souriant les questions politiques, les femmes ne pouvaient s’empêcher de lui prodiguer de petites caresses sympathiques, il rayonnait, se laissait tripoter, heureux d’être le centre de tant d’attentions.
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L’immeuble était mal entretenu, sur les murs l’enduit s’écaillait et les longues fenêtres étroites de la cage d’escalier étaient, comme dans un couvent abandonné, opacifiées par la saleté.
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Les gens sont prêts à payer cher pour assister au spectacle d'un torero égorgeant un malheureux taureau, on le couvre de fleurs et on en fait des livres, mais qui veut acheter un billet pour visiter un abattoir ?
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J’avais été recruté sur le campus de la fac. Grâce à une enquête préliminaire, ils savaient, à l’agence, que j’avais servi dans les Renseignements militaires et que je parlais arabe. J’imagine aussi que je leur avais été recommandé par quelqu’un. Ils savaient encore tout un tas de choses sur moi, comme par exemple mes idées politiques. Si bien qu’ils m’ont tout de suite parlé de la fragilité de la paix, de tout le processus qu’il était crucial de protéger. J’ai hésité, de leur côté ils m’ont trouvé trop mou, mais Haïm à insisté. (...)
”On a besoin de gars comme toi, m’a t-il dit. Pas de têtes brûlées. De gars qui aiment leur pays sans cruauté. Je ne cherche pas quelqu’un qui hait les Arabes. En ce qui me concerne, tu peux les aimer autant que tu veux.”
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Si je te dis tout ça, c'est parce que je t'aime, pas pour te blesser, m'a encore assuré ma mère en me raccompagnant jusqu'au seuil. Elle m'a embrassé plus fort que d'habitude et j'ai eu envie de lui dire: tu as raison, maman, je suis effectivement mal barré.
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(...) je les ai entendus parler derrière mon dos:
Il pense qu'il ne le mérite pas, chuchotait ma mère, qu'il ne vaut rien s'il n'arrive pas à sauver le monde. C'est pour ça qu'il se laisse marcher sur les pieds.
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Vous ne risquez pas d'atterrir là-bas. Ni vous, ni personne de votre connaissance, pas même en visite. Alors vous ne voulez rien entendre. Qu'on les enferme à double tour dans des cages, ces hommes-singes, il ne faut surtout pas qu'ils s'échappent, qu'on leur obstrue la bouche avec un chiffons pour qu'aucun cri ne filtre. Parce qu'il ne faudrait pas... - mon regard a soudain été piégé par une photo de famille dans un cadre, au bout de la table : un mari typiquement israélien, joli garçon, deux enfants en combinaison de ski sur fond de paysage alpestre - ... il ne faudrait pas que quelqu'un vienne dévorer vos jolies jambes, ou vos enfants, ou votre charmant mari.
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- J’ai lu les nouvelles que vous avez écrites. Elles me plaisent beaucoup.
Mon compliment lui a fait plaisir mais il l’a balayé de la main.: ”Ces textes sont comme des dessins sur le sable, ils peuvent être beaux pendant un instant puis la mer les efface. Merci beaucoup, mon ami, tu peux me tutoyer”.
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«  Devant ce système de mise à mort—si simple que l’on a l’impression qu’il pourrait se remettre à fonctionner sans problème n’importe où et presque n’importe quand——nos ados se mettaient à réfléchir de manière pragmatique .
Quoi de plus naturel ?
Ce ne sont en fait que des gosses, ils ne savent pas encore s’autocensurer , les adultes pensent exactement la même chose mais se taisent » ....
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Tu peux massacrer cent terroristes dans la casbah, tu n'y gagneras aucun avancement. En revanche tu vas pouvoir apprécier les gros titres qui suivront cet assassinat. Les gens sont prêts à payer cher pour assister au spectacle d'un torero égorgeant un malheureux taureau, on le couvre de fleurs et on en fait des livres, mais qui veut acheter un billet pour visiter un abattoir?
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Jamais tu ne regretteras ton silence, tes bavardages, oui .
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Je suis triste, a rectifié Hami qui, après un instant de réflexion, a ajouté : Je suis triste de devoir être nostalgique d'un endroit que je ne connaissais pas.
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Dafna ouvrit la porte pieds nus, les cheveux attachés, le regard particulièrement pénétrant. Voilà ce que j’ai capté au premier abord.
Elle m’a accueilli par un : “Je suis au téléphone, entrez.” J’ai saisi quelques bribes de sa conversation, un rire bref, des propos concrets. “Bon, je dois raccrocher maintenant, on m’attend.”
J’en ai profité pour examiner son salon : deux canapés confortables style années 1970, une grande fenêtre qui donnait sur la cime d’un ficus, une petite télévision, sur les murs quelques œuvres d’art intéressantes mais que je n’ai pas eu le temps de voir de près. L’appartement, inondé de lumière, donnait sur une cour intérieure, alors que, moi, étrangement, je m’attendais à me retrouver dans un endroit sombre… Son appel, “Venez par ici, on va s’asseoir dans la cuisine”, a coupé court àtoutes mes conjectures.
Sur la table ronde recouverte d’une nappe multicolore de fabrication artisanale, il y avait une pile de feuillets et un grand plat contenant des pêches en train de mûrir. Une radio diffusait discrètement de la musique, peut-être du Chopin, peut-être un compositeur que je ne connaissais pas.
“Pourquoi venez-vous me voir ? commença-t-elle d’une voix étonnamment jeune.
— On vous a recommandée à moi comme étant la personne qui pourrait m’aider. Je veux apprendre à écrire.
— A quel point est-ce important pour vous ? Êtes-vous prêt à y consacrer du temps ?” Elle parlait d’un ton calme, une esquisse de sourire sur les lèvres, et elle s’est assise sur la chaise en repliant une jambe sous ses fesses. C’est à ce moment-là que j’ai remarqué qu’elle portait un pantalon souple et très ample.
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Je suis historien, ai-je pensé, pas assistante sociale, mais je lui ai promis de prendre vos remarques en considération et d’essayer de m’améliorer.
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