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Citations de Yiyun Li (57)


Il s'enquiert de ses projets d'avenir, dans l'espoir qu'elle comprendra l'urgence de sa situation. Les femmes encore mariables, dans la vingtaine ou au début de la trentaine, sont pareilles à des litchis une fois cueillis ; chaque jour qui passe les rend moins fraîches et moins désirables, et, trop vite, elle perdront toute valeur et devront être bradées à bas prix.
M. Shi a la sagesse de ne pas en parler en ces termes.
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Le visage de l’enfant prit une fois de plus son air obtus. Lilia lui fit signe. Il ne bougea pas.
Le monde n’aimerait peut-être pas ce garçon. Le monde ne tomberait peut-être jamais amoureux de lui. Mais ce n’était pas grave, car il y avait un secret, que seule Lilia pouvait lui révéler : Laisse-moi te dire une chose que la plupart des gens ignorent. Ils attendront de toi que tu te rappelles toujours la douceur d’avoir été l’enfant de ta mère, ou la tristesse de l’avoir perdue. Ils t’apporteront des substituts, pensant te rendre service. Mais crois-moi. Les jours après l’amour sont longs et vides. À toi et à moi d’y remédier. Ces gens-là, ils ne nous servent à rien.
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Elle avait été secrétaire du Parti, dans une agence d'import-export du ministère de l'Agriculture, et, naturellement, elle touchait de l'argent de diverses sociétés et subdivisions qui avaient besoin de sa signature sur des documents administratifs. Bref, l'arrangement habituel, expliqua M. Fong, mais quelqu'un l'avait dénoncée. Elle avait reçu un blâme du Parti et, pour toute sanction, avait été mise à la retraite d'office. "C'était bien normal, non ?", ajouta M. Fong. Malheureusement, juste à ce moment-là, le Président avait décrété que les fonctionnaires corrompus ayant reçu plus de cent soixante-dix mille yuan seraient désormais condamnés à de lourdes peines. "Cent soixante-dix mille, ce n'est rien comparé à ce qu'il a pris, lui !" s'exclama M. Fong en tapant du poing sur la table. A voix basse, il poursuivit : "Croyez-moi, vieux Su, seul le menu fretin paie le ravalement de façade du gouvernement. Les gros poissons ne font que s'engraisser toujours plus."
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Les erreurs de l'élève sont dues à l'incompétence du maître, répondit le professeur, citant un vieil adage. La faute d'un enfant est celle du père.
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Une enfant qui entrevoit pour la première fois le côté obscur de la relation entre ses parents est obligée d'entrer dans le monde des adultes, souvent contre sa volonté, tout comme elle avait été jadis expulsée de la matrice pour voir le jour.
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Mais qu'est-ce que la révolution, sinon une façon systématique pour une partie de l'espèce humaine d'en dévorer l'autre ?
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Lilia n’avait jamais aimé l’expression « reposer en paix », formule qu’elle pensait avoir été inventée pour faire paraître la mort à la fois ordinaire et gratifiante.
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Dans cette biographie figuraient quelques images d’un album que la poétesse avait fait en souvenir de ses amis. Une page concernait Sidelle, six photos. J’aurais dû apporter le livre chez un photocopieur et lui demander de reproduire cette page pour moi, mais à l’époque j’étais trop fière. Je ne voulais pas me sentir de plus en plus obsédée par Sidelle. Aujourd’hui je le regrette.

Je ne me rappelle pas le nom de cette poétesse, donc je ne peux pas vous dire où chercher. La leçon : les choses dont vous vous dissuadez aujourd’hui pourront être un jour précisément celles que vous voudrez. Je n’ai pas beaucoup de leçons à donner, alors écoutez bien chaque fois que j’en propose une.
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- Cette fille valait moins que l’ongle d’orteil de la femme de Lao Da.
- Moins qu’un pet de la femme de Lao Da.
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Ce n'est qu'en se préparant pleinement à l'absence des êtres que l'on peut être à l'aise en leur présence.
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Les gens demandaient tout le temps qu'on leur fasse confiance, pensa Ruyu, comme s'il ne leur venait jamais à l'esprit que par cette simple requête, ils démontraient déjà qu'ils n'en étaient pas dignes.
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Elle avait cité le vieux diction selon lequel les trois pires calamités que l'on pouvait connaître dans la vie, c'était de perdre ses parents quant on était encore enfant, perdre son conjoint à la fleur de l'âge, et perdre un enfant quand on était vieux.
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Lilia considérait son mariage comme heureux. Rester à la maison et élever des enfants ne lui semblait que rarement une corvée. Elle était née pour faire des choses, de même que les chevaux naissent pour travailler dur. Ce qui la dérangeait, c’était qu’elle avait cessé de s’observer comme d’en haut. Avant, il y avait toujours eu deux Lilia : l’une qui s’étudiait dans le miroir et l’autre qui observait avec le même intérêt la fille dans le miroir et celle du dehors ; l’une qui parlait à un matelot en faisant la moue, et l’autre qui observait le demi-sourire qui se cachait derrière. Dans tous les moments qu’elle avait partagés avec Roland, il y avait eu l’autre Lilia, qui s’étudiait et étudiait Roland. Mais cette Lilia avait disparu. Désormais, quand elle allait au marché ou échangeait des nouvelles avec les voisins, quand elle donnait à manger à Timmy ou jouait avec Lucy, voire quand elle se mettait au lit avec Gilbert une fois les enfants couchés, elle avait le sentiment de pouvoir vivre cette vie les yeux fermés. Bonne voisine, bonne épouse, et bonne mère. Assez bonne pour tout le monde.

Elle relut la lettre. Le frisson des deux Lilia lui manquait. Était-ce cela, son idée du bonheur – savoir qu’elle était libre de passer d’une Lilia à l’autre ?
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C’était une de ces journées où Lilia n’aurait pas été contre faire la vie buissonnière.
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Il débarque à l'aéroport international de Pékin, un passeport américain tout neuf en poche, et une vieille inquiétude chinoise au coeur
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Une amie proche dit que nous ne comptons les jours, les semaines et les mois avec autant d’ardeur qu’à deux occasions : après la naissance d’un bébé et après la mort d’un être cher. Trois mois me semblent aussi longs que l’éternité, et néanmoins aussi courts qu’un simple moment quand c’est maintenant et maintenant et maintenant et maintenant, donc je dois dire à mon amie qu’il y a une différence entre la vie et la mort.
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Parfois ce qu'on invente est plus réel que le réel [...].
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Parler, c’est comme enfourcher un cheval sans rênes, on ne sait pas où on va se retrouver, et on n’a pas besoin d’y réfléchir.
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- Il n’est jamais trop tard pour connaître la vérité. Confucius a dit : ‘Si quelqu’un parvient à la vérité dans la matinée, il peut mourir sans regret dans la soirée’.
- Confucius a dit aussi : ‘Quand une personne a dépassé la cinquantaine, le monde ne peut plus la tromper.’
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- Veux-tu venir en Amérique avec moi, maintenant ?
- Qu’est-ce que je ferais, là-bas ? Me laisser entretenir par toi, comme un canari en cage ?
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