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Citations de Yiyun Li (57)


Le plaisir d'amour est un météore traversant le ciel ; le chagrin d'amour est l'obscurité qui le suit.
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On peut supporter la tristesse, mais elle est une garnison impuissante contre la cécité de la tragédie.
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Il faut trois mille ans de bonnes prières pour que votre tête repose sur l'oreiller à côté de celle de l'être aimé.
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"Souviens-toi, c'est toi qui as brûlé la bible, répète-t-il.
- Oui, reconnaît sa mère, cherchant ses mots. Mais papa disait qu'il ne fallait pas la garder. C'était une autre époque.
- Oui, c'était une époque où papa décidait de tout, et où vous adoriez tous deux le dieu communiste. Et maintenant qu'il n'est plus là, tu t'es trouvé un nouveau dieu à servir. Maman, ne peux-tu pas essayer de penser par toi-même ?
- J'apprends, Han. C'est la première décision que j'ai prise toute seule."
Une bien mauvaise décision, se dit-il, mais il se contente de sourire, avec un sentiment mêlé de pitié et d'indulgence.
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La mort n'est pas une mauvaise plaisanterie, si on la raconte bien, et pourtant je ne vois pas de bonne manière de la raconter.
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Un écrivain et un lecteur ne devraient jamais avoir le droit de se rencontrer. Ils vivent dans des cadres temporels différents. Quand un livre prend vie pour son lecteur, il est déjà mort pour son auteur.

Il est absurde, pour l'écrivain ou pour le lecteur, d'empiéter. Pourtant, les deux camps négligent souvent la frontière tracée par les personnages : quand un écrivain insiste sur sa présence (sur la page, entre les lignes) afin d'imposer la manière dont il faut lire son oeuvre ; ou quand un lecteur lit sans véritable curiosité pour les personnages, mais avec l'intention de juger l'écrivain.

p. 160
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Moi aussi, je t'aime infiniment, dit-il. Je regrette de t'avoir blessée.
Oh. Je ne dirais pas du tout ça. Ce qui blesse, c'est la vie.
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 Elaine, aujourd’hui, a dit que toute vie est un puzzle, et que ce n’est que maintenant, dans leur atelier d’écriture autobiographique, que chacun trouve “la sagesse et le courage” d’assembler les pièces. Plusieurs participants étaient d’accord. Ils croient tous être en train de créer des chefs-d’œuvre. Des chefs-d’œuvre ? Des sous-sous-chefs-d’œuvre, plutôt.
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C'était un monde créé par les mots, et par eux seuls. Pas d'images, pas de sons.
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Sasha avait elle-même autrefois servi de prétexte à la loi pour coincer sa mère dans la steppe. Au nombre des milliers de lycéens pékinois expédiés en Mongolie-Intérieure pour leur rééducation par le travail, sa mère, dans le but d'entrer au Parti, avait épousé un éleveur mongol - un de ces mariages interraciaux prônés par les autorités, et que l'on citait en exemple dans toute la province. Cinq ans plus tard, à la fin de la Révolution culturelle, tous les étudiants avaient été autorisés à regagner Pékin. La mère de Sasha, toutefois, avait été contrainte de rester en exil, même après son divorce. Les deux filles qu'elle avait eues avec son époux mongol, nées dans la steppe, n'avaient pas le droit de résider à Pékin, et la mère ne pouvait faire autrement que rester près de ses enfants.
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A l'armée, une vilaine édition photocopiée d'Autant en emporte le vent circulait parmi mes camarades. Plus de la moitié des filles de mon escouade - dont la personnalité allait de la timide à la bavarde, en passant par la véritable méchante - disaient se retrouver dans Scarlett O'Hara. Certaines étaient trop intéressantes, d'autres trop ennuyeuses, pour être Scarlett. Ce désir collectif doit sans doute faire partie de la construction de soi. Le processus n'a rien de très original. N'empêche, quel courage il faut.

Je ne me retrouvais pas dans Scarlett O'Hara. Ni dans Anna Karénine, ou Tess, ou Jane Eyre. Pas plus que je ne me cherchais en Jean-Christophe, Nick Adams, Paul Morel ou dans le vieil homme combattant la mer. Me lire dans le récit d'une autre personne est à l'opposé de ce pour quoi je lis, et de ma manière de lire. Lire, c'est être avec des gens qui, contrairement à ceux qui nous entourent, ne remarquent pas notre existence.

pp. 37-38
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Pendant des dynastie, notre ville a fourni aux familles impériales leurs plus dévoués serviteurs. Des eunuques, c'est ainsi qu'on les appelle, bien que, par respect, nous leur donnions le titre de Grands-Papas. Aucun de nous ne descend directement d'un Grand-Papa, mais, en remontant dans notre généalogie, nous trouvons des oncles, des frères ou des cousins qui ont renoncé à leur virilité afin que notre nom de n'efface pas de l'histoire. Des générations de garçons, à l'âge de sept ou huit ans, étaient choisis et castrés - purifiés, disait-on - et envoyés au palais comme apprentis, remplissant diverses tâches domestiques pour 'empereur et sa famille. A treize ou quatorze ans, ils commençaient à toucher leurs appointements, des pièces d'argent qu'ils mettaient de côté et envoyaient à leurs parents. Ces pièces étaient rangées dans un coffre, avec un petit sachet de soie contenant la racine mâle, conservée au moyen d'herbes aromatiques. Quand les frères des Grands-Papas atteignaient l'âge de se marier, leurs parents ouvraient le coffre et sortaient les pièces d'argent. Ce pécule permettait aux frères de prendre épouse ; leurs épouses donnaient naissance à des fils ; les fils perpétuaient le nom de la famille, soit en engendrant d'autres fils, soit en allant au palais après avoir été purifiés.
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Certains critiques ont souligné que mes oeuvres de fiction n'étaient pas assez politiques. Lors d'une lecture (sic ?), un jeune homme m'a prise à partie en questionnant ma non-volonté d'être un écrivain politique. Un journaliste, en Chine, m'a dit que la plupart des écrivains croient à leur responsabilité historique vis-à-vis de notre époque. Pourquoi ne pouvez-vous pas être à la hauteur, demandent ces gens, et ma réponse, si je devais en donner une, est la suivante : j'ai passé une grande partie de ma vie à me détourner des scénarios qu'on m'a assignés, en Chine comme en Amérique. Mon refus d'être définie par la volonté des autres est ma seule et unique déclaration politique.

p. 71
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A la fin de leur deuxième année, le département de l'Enseignement supérieur avait instauré une nouvelle politique. Seuls les étudiants qui comptaient des citoyens américains dans leur famille se verraient octroyer un passeport leur permettant d'étudier à l'étranger. Cela n'avait aucun sens, mais c'était ainsi à l'époque, et il fallait vivre avec tous ces règlements ridicules qui transformaient continuellement votre existence, comme on l'aurait fait avec un enfant capricieux.
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La vie avance à tout petits pas quand on est jeune, mais ensuite, elle prend de la vitesse et s'envole à tire-d'aile.
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Être mère devait être la chose la plus triste au monde, et pourtant la plus riche d'espoir, car cet amour-là, une fois commencé, ne prenait jamais fin.
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Je fais ce que j'avais toujours fait : écrire des histoires. Dans celle-ci, l'enfant Nikolaï (qui n'était pas son vrai nom, mais un nom qu'il s'était donné parmi tant d'autres) et sa chère mère se rencontrent dans un monde à l'espace-temps indéterminé.
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Baba, dit la jeune femme à son père, quand on n'a jamais utilisé sa langue maternelle pour exprimer ses sentiments, c'est plus facile d'adopter une autre langue qui vous permettra de les extérioriser. C'est comme si cette nouvelle langue faisait de vous une nouvelle personne.
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Voici une leçon : ne devenez pas victime du comportement négligent des autres. Si quelqu'un est déterminé à vous faire du mal ou à vous détruire, vous devez au moins le respecter. Mais le plus souvent, les gens vous font du mal par étourderie. Ils vous bousculent, ils vous poussent, parce qu'il ne leur vient jamais à l'idée que vous puissiez exister dans cet espace-là.
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Il est difficile de ressentir dans une langue adoptive, et pourtant il m'est impossible de le faire dans ma langue natale.
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