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Critiques de Yiyun Li (59)
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Plus doux que la solitude

Abandonnée sur le seuil de deux soeurs vieilles filles, Ruyu a grandi à la campagne, élevée sans manifestations d'amour, mais avec beaucoup de dignité par celles qu'elle appelle ses grand-tantes. En août 1989, âgée de 15 ans, Ruyu arrive à Pékin pour intégrer le lycée. Elle s'installe chez tante Lan, oncle Zechen et leur fille Shaoai, une étudiante de 22 ans. Là vivent aussi Boyang et Moran qui font tout pour lui plaire et lui faire aimer leur ville. Mais Ruyu n'a pas appris à aimer. Pékin l'indiffère, elle se sent supérieure à ses deux nouveaux amis et, par-dessus tout, elle n'apprécie pas Shaoai dont elle partage la chambre et le lit. Boyang et Moran sont, quant à eux, très admiratifs de la jeune étudiante révoltée qui, en juin, à participer aux manifestations de la place Tian'anmen et risque d'être expulsée de son université.

Plus de vingt ans après, Boyang s'occupe des obsèques de Shaoai. La jeune femme est morte, enfin !, pourrait-on dire, puisqu'elle était infirme depuis vingt ans, diminuée physiquement et mentalement, après avoir été empoisonnée. Par qui ? Il y a bien eu des soupçons mais personne n'a été inquiété. Boyang a prévenu par mail ses deux anciennes amies mais aucune n'a répondu, ni fait le déplacement. Car, seul Boyang a fait sa vie en Chine; Ruyu et Moran vivent désormais, plus ou moins heureuses, aux Etats-Unis.



Un roman au ton doux-amer qui commence deux mois après les événements de la place Tian'anmen. Dans une société toujours régie par les règles édictées par Mao, les anciens font profil bas, les étudiants se révoltent, les plus jeunes rêvent d'Amérique. Sur ce fond sociopolitique, Yiyun LI brosse le portrait de quatre personnages ambigus qui cherchent leur voies. L'habitation collective où vivent Boyang, Moran et Shaoai semble harmonieuse jusqu'à l'arrivée de Ruyu. Mais le feu couvait. Shaoai est en révolte et les conséquences de sa participation aux manifestations étudiantes pèsent sur son avenir. Elle risque une exclusion de l'Université qui lui fermerait les portes du monde du travail. Un problème réglé par l'empoisonnement dont elle est victime et qui fait d'elle une infirme pendant plus de vingt ans. Et, pendant que la jeune femme survit, prisonnière de son propre corps, les autres continuent leur chemin. Ruyu et Moran ont tenté leur chance aux Etats-Unis, sans toutefois trouver le bonheur, exilées, seules, en marge. Boyang a réussi dans les affaires, suffisamment pour entretenir une maîtresse plus jeune que lui, mais il ne s'est jamais engagé dans une relation sérieuse. Prisonniers de leur passé, ces trois-là sont finalement seuls au milieu de la foule...

Un roman subtil qui, sous une apparente froideur, explore des sentiments très humains : l'amour, la haine, la jalousie, la solitude, le déracinement... C'est tragique, cynique, parfois tendre, à lire en tout cas.
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Partir quand même

Découvrir à 81 ans le journal de vie de celui qu'on a aimé, tout en traversant un bout d'histoire du XX e siècle.



Yiyun Li est une écrivaine sino-américaine née à Pékin, actuellement enseignante à Princeton. Elle a publié 10 livres et reçu plusieurs distinctions : les prix de Faulkner, Hemingway, Campbell, Médicis étranger en France, les bourses Mac Arthur et Guggenheim.

Elle suit tout d'abord une formation d'immunologie puis se tourne vers le journalisme littéraire. Elle passe ainsi de la médecine à la littérature et s'en expliquera dans l'essai qu'elle écrit pendant son hospitalisation, suite à une forte dépression en 2012 avec tentative de suicide.

Tout ceci me parait utile pour comprendre d'où provient cette langue profonde et proche des tourments humains. C'est en lisant les premiers chapitres que j'ai eu besoin de m'avancer un peu plus vers la vie de cette femme.

Lilia, l'héroïne dont elle s'empare pour parler à la fois du vieillissement, de la vie en maison de retraite, des vies difficiles des veuves mais aussi de l'amour et de ce passé que l'on frôle parfois sans le savoir.

Lilia a quatre-vingt un ans, cinq enfants, dix sept petits-enfants et est trois fois veuve. Son caractère bien trempé chevillé au corps en fait voir de toutes les couleurs à son entourage. Jusqu'au jour où elle met la main sur les souvenirs de vie d'un certain Roland. Elle entreprend de lui répondre également par écrit. Sa lecture la plonge dans la vie de cet amoureux dont elle a sa première fille Lucy, sans qu'il ne l'ait su. Lucy s'est suicidée à vingt sept ans, deux mois après son accouchement, et c'est à Katherine, la fille de Lucy que Lilia cherche à transmettre des choses.

A travers la lecture du journal de Roland elle découvre ses amours à lui, ses questionnements sur la vie. Certains contenus du journal sont hyper complets, (même trop parfois) alors que pour sa vie à Hong Kong et Shanghai nous resterons dans un flou assez étonnant ; flou certainement volontaire de la part de l'autrice mais déstabilisant pour le lecteur.

Mais dans la lecture de ce journal ce qu'elle cherche aussi, ce qu'elle attend probablement le plus, ce pourrait bien être les mots de Roland la concernant elle.



Ce livre est jalonné d'attitudes piquantes de la part de Lilia, de drôleries, mais également de tristesses et de chagrins. C'est un gentil moment de lecture. J'aurais juste aimé en apprendre davantage sur l'histoire Japon/Canada.
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La douceur de nos champs de bataille

Dans ce beau livre, la narratrice dialogue avec son fils de 17 ans, Nikolai - qui s'est suicidé il y a quelques semaines.



Un dialogue survient alors , qui traite de poésie de questions existentielles, de parentalité, du deuil impossible à faire, d'enfants surdoutés, d’amitié



Impossible de ne pas penser à de l'autofiction même si l'auteur s'en est défendue lorsqu'on l'a interrogé à ce sujet vu que l'auteur a elle même perdu un fils qui s'est suicidé à 17 ans.



Impossible de trop en déflorer pour ne pas réduire ce court roman de 200 pages truffé de pudeur et d'amour , de poésie, de sensibilité où la belle traduction de Clément Baude donne encore plus de force au texte .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La douceur de nos champs de bataille

J'ai senti dès les premières pages que j'allais être la petite voix discordante… Et tant mieux si je suis une des seules après tout, je ne voudrais pas vous priver de ce roman qui a certainement des qualités et qui, surtout, aborde un sujet qui ne doit pas être fui. Yiyun Li, que je ne connaissais pas avant cette lecture, présente un roman qui laisse la part belle à l'imaginaire tout en étant ancré dans la réalité la plus insoutenable : le suicide de son fils. Le côté imaginaire, c'est ce dialogue que l'auteure établit avec ce fils aîné, dans lequel elle questionne, rassure et livre tout son amour. C'est typiquement le genre d'histoires dans lesquelles je m'engouffre, non pas que j'aime me faire mal, mais parce que j'y trouve souvent une émotion que je peine à rencontrer ailleurs. Entre le sujet donc, et le titre que j'adore, on partait gagnant. Seulement voilà, j'ai trouvé le dialogue confus, parfois un peu pompeux, et surtout, surtout, je n'ai pas réussi à être émue. Je ne juge en aucun cas l'histoire de cette mère et de son fils, mais bel et bien l'objet littéraire que j'ai entre les mains. Un roman malheureusement plus intellectuel que sensible, à mon humble avis…


Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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La douceur de nos champs de bataille

Yuyin Li nous donne à lire un texte aussi douloureux que personnel.

Perdre un enfant est la chose la plus épouvantable qui puisse arriver.

Après le suicide de son fils, l’auteure s’adresse à lui, superposant ses souvenirs aux questionnements et au chagrin

Il est inutile d’en dire plus, ce livres est à lire pour tout ce que l’auteur ne dit pas vraiment, par pudeur probablement, mais qu’il est facile d’imaginer tant l’écriture est belle, précise.



Yuyin Li ne cherche pas à nous apitoyer par un style larmoyant, son propos est tout autre.

Elle n’a qu’un désir, faire vivre encore à travers ses mots, ce fils tant aimé.



Merci ç NetGalley et aux Editions Belfond

#Rentreelitteraire2019 #NetGalleyFrance





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Un millier d'années de bonnes prières

Un recueil de nouvelles qui, toutes, piquent le cœur et la mémoire. J'ai beaucoup apprécié ce qu'écrit Yiyun Li car elle lie merveilleusement bien modernité et histoire. J'ai beaucoup appris au travers de cette lecture, une plume sensible où l'on retrouve ses origines chinoises, ses découvertes américaines et son regard sur le croisement de la vie. Autant elle dénonce certaines traditions chinoises, autant elle ira chercher au-delà, c'est-à-dire au fond de l'âme humaine, pour sa part de veulerie et de méchanceté, ce qui fera grandir l'horreur de certaines coutumes. Elle parle d'elle-même, de son écartèlement entre l'Amérique et la Chine et fait ainsi revenir certains personnages en Chine après leurs études aux USA. Mais au fond, on sent une profonde tristesse dans ses récits qui montrent combien des systèmes politiques ruinent des vies, pour au final faire un volte-face sans aucun remord. Des nouvelles surprenantes et très touchantes, une très belle découverte. La famille, le communisme, l'exil, la place des femmes dans la société chinoise, l'homosexualité, les coutumes ancestrales, la mort... des nouvelles qui fourmillent de thèmes et qui toutes nous amènent à nous questionner. « En quoi cela me concerne-t-il ? » écrit Yiyun Li dans un article repris dans ce recueil in fine. Je vous conseillerais de commercer la lecture des nouvelles par ce dernier texte qui relate un épisode de sa vie et éclaire d'autant ses récits.
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La douceur de nos champs de bataille

Yiyun Li vit dans le New Jersey avec sa famille. Salués par la critique, notamment pour son livre "Après Un beau jour de printemps", l'auteure nous reviens avec "La Douceur de nos champs de bataille", un court roman profondément touchant et délicat, rendant hommage à son fils disparu à l'âge de seize ans. Il paraît chez Belfond en cette rentrée littéraire. Ce titre magnifique et profondément mélancolique cache un écrin de poésie, de sensibilité où l'auteure dresse les écheveaux qui peuvent lui permettre d'imaginer par le biais des mots, ses mots, un échange entre la mère qu'elle est et son fils disparu à l'âge de seize ans seulement. Un âge de tous les superlatifs où l'on vibre pour ces passions, pour ces amis(e), un âge où l'on questionne le monde et où la souffrance devient parfois notre meilleure compagne. Le suicide de son fils, un élève brillant, mais sans doute trop idéaliste, trop perfectionniste a plongé Yiyun Li dans un deuil où se mêle l'inévitable sentiment de culpabilité, le manque de son fils et la tristesse, la douleur d'une mère se posant mille questions qui n'auront sans doute jamais de réponse. C'est à ce dialogue, plein de pudeur et d'amour, auquel nous prenons part en rejoignant en pensée ces deux êtres. C'est également une formidable preuve de la force cathartique de la littérature, de son caractère apaisant qui soulage la souffrance psychique liée à un deuil. La perte d'un enfant est sans doute l'épreuve la plus terrible que l'on puisse affronter dans une vie. Je rends hommage à l'écriture tout en nuance et subtilité, pleine d'imagination et de pudeur de Yiyun Li. Grâce à cela et malgré la gravité du sujet, l'on ressort de cette lecture le cœur apaisé et reconnaissant d'avoir pu assister à ce petit miracle, ce moment de grâce en suspension entre la terre et le ciel.

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Un beau jour de printemps

Un beau jour de printemps est un livre beau, fort et pudique sur la vie et la société chinoise. A plusieurs reprises, j'ai vérifié l'époque où se passaient les événements qui y sont décrits. 1979. Après ma naissance. En refermant le livre, je me suis dit que j'avais quand même sacrément de la chance d'être née en France.

Pour en revenir à Un beau jour de printemps, ce livre est porté par l'écriture précise et impartiale de l'auteure (et de sa traductrice). Sans emphase ni effet de style, elle nous immerge dans le petit village de Rivière Fangeuse, nous introduit auprès de ses habitants, tisse des liens entre eux, nous fait partager le cours de leurs pensées et leur mode de vie, et effleurer du doigt les conséquences du régime politique encore en œuvre en Chine. Sans éclats, sans pamphlet, sans jugement, Yiyun Li nous livre des tranches de vie, des personnages dont on se dit qu'on pourrait les reconnaître dans la rue si on les croisait. Elle ne dénonce pas, elle témoigne, sans jamais tomber dans la facilité. Il en ressort un livre coup de poing délivré sans violence, et dont la conclusion est que ceux qui vivent là-bas ont une pilule bien amère à avaler. Mais qu'ils n'ont d'autre choix que de l'avaler.
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Partir quand même

Lilia est en maison de retraite. Sa vie a été bien remplie avec trois maris et cinq enfants. L’aînée, Lucy est la fille de Roland, un homme qu’elle a peu connu. Lucy et Roland semblent avoir plus compté que les autres, c’est compréhensible pour Lucy qui s’est suicidée avant ses trente ans, beaucoup moins pour Roland.



Certes, Lilia est un personnage passionnant, au crépuscule de sa vie, cherchant à transmettre (mais quoi ?) à la fille de Lucy, mais il n’y a aucune intrigue. Roland a travaillé à Hong Kong, puis à Shanghai, ces périodes sont expédiées en quelques lignes. Pire, les passages, où quelque chose s’est déroulé, sont éliminés du journal de Roland :



« J’ai gardé la trace de ces journées-là, mais j’ai décidé de ne pas montrer ces entrées. »



Sans doute, l’autrice voulait-elle se concentrer sur autre chose que les péripéties d’une vie, mais l’effet fut de me laisser dans le flou.



Le lecteur pourrait imaginer qu’à travers la lecture du journal de Roland, elle cherche à comprendre sa fille Lucy. Si c’est le cas, je suis passée à côté des explications.



Merci aux éditions Belfond et à NetGalley pour cette lecture


Lien : https://dequoilire.com/parti..
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Partir quand même



Lilia est une vieille dame « indigne » pourrait on dire, elle est pensionnaire d’une maison de retraite, et le moins que l’on peut dire est que la gentillesse envers ses consœurs dans la vieillesse n’est pas son fort.

Elle est caustique, cynique, dure à cuire, bref elle a du caractère. Il est utile de préciser qu’elle est 3 fois veuve, qu ‘elle a eu 5 enfants et et une flopée de petits enfants. Autant dire qu ‘elle a l’expérience de la vie mais malheureusement aussi de la perte d’une fille , Lucy, qui s’est suicidée à l’âge de 28 ans alors qu’elle était jeune maman. Et c’est à partir de ce destin brisé et alors qu ‘elle envoie sur les roses une pensionnaire qui veut monter une sorte de club où chacune pourrait écrire un brin d’autobiographie , qu’elle se procure le journal d’un certain Roland et qu ‘elle va entreprendre d’y répondre par écrit également.

Il s’avère qu’elle a rencontré ce Roland plus âgé qu’elle, alors qu’elle était très jeune et intrépide et cette très courte aventure lui a laissée Lucy ; il ne la connaîtra jamais.

Lilia découvre avec curiosité la vie qu’a menée Roland, ses amours , son questionnement sur la vie et se demande si elle a droit a quelques mots là-dedans...

Le journal intime de Roland écrit d’abord dans les années 40 est en petits caractères par rapport au reste du texte foisonnant s’il en est , peut être trop parfois ; il y a tant de personnages et il en faut certes pour tisser une vie , que parfois ça devient vertigineux.

Maintenant que la lecture est terminée, je peux dire que j’ai apprécié ce texte, mais j’ai parfois sauté des pages, non par ennui, mais par certitude de ne rien avoir perdu, par moments c’était « trop ».
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Cher ami, de ma vie je vous écris dans votre ..

On peut vouloir lire ce livre pour deux raisons : la première, c'est qu'il raconte l'expérience d'un écrivain qui a changé de langue, processus difficile et intéressant ; la seconde, c'est la présence de la dépression, sujet de quelques beaux textes, de Clément Rosset à William Styron. On sera déçu dans ses attentes : la dépression n'est jamais réellement décrite, mais fait partie du paysage intérieur de la romancière, elle est un donné immuable qui n'appelle pas de commentaire, parfois seulement des fragments de récits. Quant au changement de langue, il est ramené aux problèmes personnels de l'auteur avec sa mère, son pays natal, sa langue maternelle. Cet aplatissement l'empêche de faire voir comment, en changeant de langue, on change de représentation des choses et du monde. Yiyun Li avoue elle-même n'être pas douée pour voir le monde (l'art de voir, p. 183). Cela condamne sa prose à une abstraction grisâtre, aux propos généraux qui ne s'éloignent jamais beaucoup de la banalité, à la platitude : le monde n'existe qu'à peine dans ce livre. Enfin, si la romancière a lu attentivement, passionnément, les auteurs anglo-saxons, son intimité avec eux risque d'échapper au lecteur français. Katherine Mansfield (qui inspire le titre) lui dira bien quelque chose, mais d'autres noms lui seront inconnus s'il n'est pas familier du paysage littéraire anglo-saxon. C'est donc un livre plutôt oiseux, qu'il faudrait aborder sans les préjugés, hors de l'horizon d'attente de la presse littéraire, afin de pouvoir le lire sans attente ni désir d'aucune sorte.
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La douceur de nos champs de bataille

Si habituellement, je porte une relative importance aux couvertures des livres, celle du livre de Yiyun Li ne m’a pas dérangée. Son titre suffit à attiser curiosité et tendresse à son égard. « La douceur de nos champs de bataille » : comment la douceur pourrait-elle flirter avec la brutalité des champs de batailles ? La poétique plume de l’auteur a réussi à ajouter du possible à ce qui nous semblait impossible, de l’agréable au désagréable, de la légèreté au tragique… Dès la lecture des premiers chapitres, ce roman devint mon évidence. Il allait me plaire, j’allais le savourer et me délecter de ses si belles tournures de phrases. Je l’ai dévorée, en à peine une matinée. Rien d’étonnant à cela ! Il réside dans ce roman, un vrai style d’écriture. Un style « signature ». Un style reconnaissable parmi vingt, trente, quarante, des centaines d’auteurs.



Il s’agit là d’un roman complet. Il parle de deuil, de parentalité, d’enfant précoce, d’amitié… Il nous fait nous questionner sur de nombreux sujets. Il nous sort de nos sentiers battus, de nos zones de confort. C’est un roman prise de conscience mêlé à un jeu d’adjectifs, d’oxymores et de comparaisons. Nikolai, adolescent précoce, s’est enlevé la vie pour se donner la mort. Parce que vivre lui devenait trop difficile, il a choisi de s’offrir le repos éternel. Et c’est dans ce repos que nous le découvrons. Omniscient et doté d’une belle répartie, il est le personnage principal tout simplement parfait. Cette perfection même qu’il ne pensait jamais atteindre en vie… L’auteure met bien en avant les « obsessions » des enfants précoces avec Nikolai, obnubilé par la perfection et les adjectifs. Des enfants qui ont, parfois, du mal à « éteindre leur cerveau » … Ne serait-ce que pour dormir. Du mal à trouver leur place dans un monde qui ne leur semble pas tourner rond. Du mal à être au-dessus des autres… Parce qu’être meilleur ne signifie pas être LE meilleur.







Si pendant un moment, je me suis demandée comment cette mère pouvait entretenir cette discussion avec son enfant disparu, j’ai vite arrêté de me poser cette question. Cet enfant n’était pas disparu, il était ailleurs, quelque part qui nous est inconnu dans un espace-temps qui l’est également. Il pouvait très bien être ici, comme ailleurs, car personne ne détient les règles de cet espace-temps. Personne à part lui et sa mère. « Les gens pensent ce qu’ils veulent. Ils ont peur de la mort, ils ont peur des morts et ils ont peur des choix originaux » : j’ai choisi d’honorer leur invitation et de pénétrer entièrement dans leur monde. Sans critique, sans jugement. Une mère a le droit d’ajouter du temps au temps pour profiter de son enfant. Même si « le temps, c’est comme l’argent et qu’on dépense parfois ce qu’on n'a pas ». Parce qu’il est toujours plus doux de se disputer et de débattre avec son enfant, plutôt que de le perdre brutalement.











L’auteure n’a aucun mal à nous faire parvenir son ressenti, à éveiller nos propres sentiments, à bousculer nos certitudes, à apprivoiser nos questions … Elle n’abuse pas de lamentations pour émouvoir son public. Elle n’a fait que poser les adjectifs qu’il fallait pour que ses phrases prennent tout leur sens. C’est, à mon sens, de la vraie belle littérature. Des citations, j’en ai relevé des dizaines : une preuve de haute qualité. Oui, bien sûr, ce n’est pas un texte particulièrement simple. À son image, il faut prendre le temps de le réfléchir, de le comprendre et de l’accepter. En refermant ce roman, on a l’impression d’être grandi grâce aux côtés philosophiques et intelligents des écrits. Malgré la dureté des faits, cette histoire a la faculté d’apaiser le lecteur par sa poésie. On se sent aussi léger qu’après une méditation. La poésie de ce dialogue entre la mère et le fils m’a émue, leur amour m’a renversé, leur intelligence m’a scotché, leur écriture m’a bouleversé … Leur souvenir me marquera, à jamais, pour toujours, éternellement, indéfiniment !
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Un beau jour de printemps

La fin des années soixante-dix, quelque part dans une province chinoise rurale, pauvre et crasseuse. Tout est régenté par la « parti », les moindres faits et gestes des uns et des autres sont épiés par une population aux abois, par des agents infiltrés dans toutes les couches de la société. Les gens sont pauvres, et, pour la plupart, n’ont pas vraiment d’autres priorités que de trouver pitance pour la journée.



C’est dans cette atmosphère si particulière, que Gu Shan, une ancienne garde rouge devenue dissidente, est exécutée simplement pour avoir douté de la doctrine. Le parti sait se montrer intransigeant à l’égard des « traitres », il a aussi l’art et la manière d’étouffer dans son œuf toute attitude qui pourrait s’avérer dangereuse en attirant l’attention du peuple, en créant de l’agitation.



Pourtant, ce jour là, c’est tout le contraire qui va se produire, une résistance populaire semble petit à petit s’organiser, sous l’impulsion de la mère de Gu Shan, morte de chagrin. Certains villageois vont alors prendre conscience des injustices dont ils sont victime, des inégalités qu’ils subissent au quotidien… Le mouvement est en marche, même certains éléments de la presse commencent à s’identifier aux velléités de révolte du mouvement. Il y a des hésitations au parti, jusqu’à Pékin, des têtes vont tomber ? Les prémices d’une démocratie risque-t-elle de souffler sur les provinces chinoises ? De quoi troubler les esprits, comme une gentille pagaille spirituelle. Espérer, croire en un avenir meilleur…



Pas pour longtemps, on saura reprendre la main à temps en haut-lieu, et la formidable machine à détruire toute conscience personnelle parviendra à se remettre en marche, avec l’aide de bras endoctrinés et aveugles qui écraseront tout ceux qui tenteront de résister.



Un triste récit, qui laisse bien peu de place à l’espoir. Le lecteur nage en eau trouble au milieu d’une galerie de personnages rongés par la misère et faim et qui n’a d’autre espoir que de subir et subir encore le joug d’une doctrine marxiste pourtant si certaine de ses bienfaits.
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Partir quand même

De Yiyun Li, j’avais lu Cher ami, de ma vie je vous écris dans votre vie récit autobiographique bouleversant dont j’ai retrouvé dans ce roman, certains thèmes. N’ayant lu que ces deux oeuvres de cette autrice, je ne peux dire si c’est une constante, ou si seules ses deux oeuvres sont concernées, cependant, j’y ai été sensible.

Le premier thème, c’est celui du lien mère/fille, ou, pour élargir, parents/enfants. Lilia a choisi de vivre les dernières années de sa vie dans une maison de retraite, c’est son choix, ce ne sont pas ses enfants qui l’ont forcée, d’ailleurs, ils ne comprennent pas vraiment sa décision – et ce n’est pas la seule chose qu’ils ne comprennent pas chez Lilia. L’on pourrait dire qu’elle est une vieille dame acariâtre, désagréable, mais c’est plus que cela : Lilia a toujours été une femme dure, une femme sans complaisance envers elle-même et envers les autres, une femme, dirai-je, qui n’a que faire de ce que les autres ont à lui dire, à lui confier. Rabrouer tout le monde est une constante. Ne pas voir certains signes, aussi, et pourtant, elle a grandi avec une mère, disparue jeune, qui n’a pas vécu la vie qu’elle aurait aimé vivre et qui a, certainement, dû renoncer à ses rêves, s’abîmant jour après jour dans la détresse. Oui, dans les années cinquante/soixante, l’on faisait moins attention aux comportements à risque, à la dépression, l’on ne pensait même pas que cela pouvait exister. Lilia, fille et petite-fille de pionnier, qui a dû travailler dur dès son adolescence a eu cinq enfants et en a élevé six avec Gilbert, son mari : Lucy, sa fille aînée, s’est suicidée à l’âge de 28 ans, parce qu’elle n’en pouvait plus de sa vie. (Note : le fils aîné de l’autrice s’est suicidé et elle lui a consacré un ouvrage). Lilia et Gilbert ont élevé Katherine, sa fille, son père, Steve, ayant très vite disparu de leur vie. Tout au long du récit, Lilia s’interrogera, sur sa fille, sur les raisons qui l’ont amené à ne pas vouloir vivre un jour de plus, sur ce que sa fille attendait de la vie, sur ce que, peut-être, elle aurait dû lui dire : qu’elle n’était pas la fille du mari de sa mère, mais de Roland, un homme que Lilia a rencontré quand elle avait 16 ans et qu’elle voulait changer de vie.



C’est là que je retrouve un second thème de l’oeuvre de Yiyun Li : les écrits autobiographiques. Dans Cher ami, de ma vie je vous écris dans votre vie , elle s’interrogeait sur les écrits personnels qui survivent à un auteur. Ici, nous suivons la lecture que fait Lilia du journal de Roland, journal qui a été réduit des deux tiers par celui qui l’a édité – Roland ne voulait pas qu’il soit publié de son vivant. A chaque partie qui a intéressé Lilia, nous pouvons voir les notes qu’elle destine à sa petite-fille Katherine. Elle lui écrit, finalement, tout ce qu’elle ne lui dit pas, tout ce qu’elle ne parvient pas à dire – alors que j’ai eu l’impression que certains faits étaient des secrets de Polichinelle. Au fur et à mesure de ma lecture (l’oeuvre est vraiment très dense), j’ai dû faire la part des choses entre ce que Roland écrivait de lui, de ses amours (il ne consacre que quelques pages, et encore, à Lilia), et ce qui s’était réellement déroulé. Roland, orphelin très jeune, semble souvent aussi dur que peut l’être Lilia, lui qui n’est pas prêt à écouter celles qui sont en deuil, lui qui ne comprend pas que l’on puisse dialoguer avec son fils mort depuis longtemps (comme Yiyun Li elle-même l’a fait dans un autre ouvrage). Il ne craint pas cependant de s’auto-apitoyer sur son sort, entre la carrière diplomatique qui fut un échec, et son rêve de devenir romancier, un autre échec. Même sa vie amoureuse, entre la femme épousée et la femme aimée, ne fut pas vraiment une réussite. Qui pour lire le journal intime de cet homme ordinaire ? Les lettres, qu’il a écrite à la femme aimée et qu’elle lui avait demandé de détruire, ce qu’il refusa ? Plus simplement, peut-on lire les écrits intimes de quelqu’un qui n’a rien de remarquable ?

Roland écrivait pour lui. Lilia écrit pour sa fille qui n’est plus, pour sa petite-fille et son arrière-petite-fille. J’aurai aimé savoir comment elles recevraient ce texte.
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Un beau jour de printemps

Le printemps 1979 commence avec l’exécution de Gu Shan, une ancienne garde rouge. Ses parents essayent de comprendre comment leur enfant a pu devenir cette dissidente. En prenant pour point de départ cet événement, l’auteur nous fait suivre Nini, jeune fille, ainée de sa famille rêvant d’une vie meilleure, Bashi, jeune homme un peu simplet, Kai, Tang et d’autres…

Le Parti occupe une grande place dans la vie de ces personnes. Tout est contrôlé, personne n’est libre de ses actes. Yiyun Li parle de la misère humaine, de la solitude, de la famille à travers ses personnages. Chaque homme, femme, enfant, est dépeint de façon rigoureuse. Je me suis retrouvée au cœur de cette ville, connaissant personnellement chacun de ses êtres. Un roman sombre, mais une écriture limpide et poignante, qui montre l’absurdité d’un tel système.

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Partir quand même

Lilia a quatre-vingt dix ans et à vécu mille vies en une. Plusieurs maris, cinq enfants, plein de petits enfants et un amant Roland. Un jour, elle tombe sur une affiche faisant la pub d'un atelier d'écriture. Et décide de se lancer dans l'écriture de ses mémoires mais... à sa façon. Car qui a vraiment envie de livre la vraie vie, répétitive et morne ? D'autant que Roland a lui aussi écrit ses mémoires.

J'ai pas vraiment apprécié cette lecture.

J'ai trouvé Lilia drôle et piquante. C'est sûr, elle a un caractère bien trempé.

Lilia a une vie bien remplie que ce soit de joies mais aussi de peines et de drames. Lucy, sa fille, s'est suicidée laissant derrière elle sa petite fille Catherine.

C'est une tragédie qui a bouleversé sa vie entière. Roland, le véritable père de Lucy, n'a jamais eu connaissance de sa naissance. Lilia aime comparer son mari Gilbert qui à éduquer Lucy, à Roland, mari volage mais si intéressant.

Le texte fait sans cesse des allers et venues entre le journal de Roland, sa vie, sa femme et ses maîtresses et les mémoires de Lilia et ses réflexions sur sa lecture du journal de Roland. Je n'ai pas trouvé que c'était agréable à lire. J'étais perdue entre les deux. J'ai trouvé que ça tournait en rond et que c'était long.

Bref, je vous laisse tenter l'expérience qui n'a pas été concluante en ce qui me concerne.

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La douceur de nos champs de bataille

Suite au suicide de son fils, une mère va imaginer un dialogue avec lui pour pouvoir faire face à cette terrible épreuve. On assiste à la rencontre intellectuelle de deux esprits créatifs.



Il est très difficile de faire une chronique de ce roman tant le sujet est délicat et de se permettre de juger des mots d’une mère qui souffre l’innommable. Au travers des mots, cette mère va tenter de faire face à ce deuil, et tenter ainsi d’aller de l’avant.



C’est un très beau roman, très intimiste, où le lecteur assiste aux échanges entre cette mère et ce fils, tout en étant presque gêné de s’immiscer ainsi. On est simples spectateurs et l’on se laisse bercer par les mots. Malgré le sujet très difficile, le tout est abordé avec énormément de pudeur et de sérénité.



La plume de l’auteure est vraiment très belle. Par contre, je dois avouer que j’ai été perturbée par la schématique narrative de ce dialogue interne avec son fils, puisqu’il n’y a pas de tirets pour nous indiquer qui parle et cela peut perturber au début. Cela reste un détail.



Un très beau roman abordant le deuil et la reconstruction, de manière très délicate.
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Cher ami, de ma vie je vous écris dans votre ..

Tout d’abord, je tiens à remercier Netgalley et les éditions Belfond pour ce partenariat : après avoir découvert des extraits de ce livre, j’avais très envie de le lire. Ce n’est pas que j’ai été déçue, c’est que j’ai été perplexe à sa lecture. J’ai même plutôt été soulagée en le refermant. Pourquoi ?

Tout d’abord, l’auteur était en pleine dépression quand elle a écrit son livre, elle a été hospitalisée à deux reprises, et si elle ne nous décrit pas les mécanisme de la dépression, elle nous montre cependant ceux qui l’ont entouré – les femmes qui ont partagé sa chambre, le personnel soignant, dont le diagnostique, les propositions pour tenter de la sortir de sa dépression, étaient très éloignés de son ressenti, son mari également. Plus qu’une dépression, c’est une incapacité à ressentir et à dire ses sentiments, ses émotions, qui frappent l’auteur. Est-ce l’écriture qui l’a sorti de sa dépression ? Non, mais écrire lui était nécessaire, parce que l’écriture n’est pas, ne va pas nécessairement de soi : devenir orpheline de ma langue natale me paraissait, me paraît encore, une décision cruciale.

Pour écrire, se pose la question de la langue, et l’une des causes de la difficulté d’être de Yiyun est peut-être, je dis bien peut-être là. Elle a toujours écrit en anglais. Chinoise, émigrée aux Etats-Unis, elle n’a jamais écrit en ce qui constitue sa langue maternelle et elle s’interroge sur ce qu’écrire en une langue qu’elle ne maîtrisait pas parfaitement à ses débuts a pu induire dans sa façon d’écrire. Je dis bien écrire tout court, je ne parle pas de la constitution d’une intrigue, ou autre. Elle nous montre aussi comment elle se détache de ses livres, après qu’ils ont été écrits, publiés, ce que d’autres auteurs, comme William Trevor, ne ressentent pas nécessairement. Elle renvoie aussi à ceux qui lui reprochent de ne jamais avoir écrit dans sa langue maternelle, ceux qui lui demandent quand elle écrira dans sa langue maternelle. Je place encore une citation, parce que cet essai est riche de réflexion : Il est difficile de ressentir dans une langue adoptive, et pourtant il m’est impossible de le faire dans ma langue natale. .

Sa mère occupe une place à part dans ce livre, au coeur d’une enfance qui fut particulière, non à cause de l’Histoire, mais à cause de la manière d’être de sa mère face à ses filles. A travers le récit de son enfance, de sa jeunesse, Yiyun Li s’interroge et nous interroge sur ce qu’est l’autobiographie, sur le fait que nos souvenirs sont aussi ceux des autres, et qu’ils les voient, les interprètent selon le prisme de leur propre souvenir : Il y a une différence entre ne pas avoir été oublié et être pris dans les mailles de l’esprit de quelqu’un. Yiyun se refuse aussi à revisiter l’histoire, à commémorer : ce dont elle se souvient, les faits qui l’ont marqué, qu’elle a vécu, ne sont pas forcément ceux qui sont ressassés lors des commémorations.

Plus j’écris, plus j’ai l’impression que ce livre est aussi celui du refus, et développe une idée de l’écriture pour l’écriture, d’un dialogue entre les livres aussi, plus qu’entre les auteurs. Elle montre l’influence qu’a eu sur l’écriture d’un de ses romans Les coeurs détruits d’Elizabeth Bowen – ce dont un seul journaliste s’est aperçu. Elle parle aussi de Katherine Mansfield, de Virginia Woolf, de la manière dans chacune d’elles parlait de l’autre dans leurs écrits personnels. D’ailleurs, existe-t-il des écrits personnels quand on est écrivain, et que deviennent-ils à la disparition de celui-ci ? Le paradoxe étant que Yiyun Li a lu les correspondances des auteurs qu’elle apprécie, et qu’elle parle aussi de la destruction des journaux intimes, ou de l’échec de leur destruction. Autre question auquel le lecteur peut s’interroger (le chercheur en littérature se la pose-t-il seulement) : dans quelle mesure les écrits personnels, intimes d’un auteur concernent-ils le public ?

Je suis allée peut-être un peu loin dans mon interprétation. Peut-être. Il est tant d’autres points dont il faudrait parler, d’idées que Yiyun Li développe, sur la manière dont un jeune lecteur s’approprie, de manière personnelle la lecture d’un roman pour la première fois, sur le rapport lecture/lecteur (Lire, c’est être avec des gens qui, contrairement à ceux qui nous entourent, ne remarquent pas notre existence). Sur le suicide, aussi. Ce n’est pas un thème, dans l’essai de Yiyun Li, c’est une réalité qui l’entoure, notamment par les paroles de sa mère, qui commence toujours ses échanges avec sa fille en lui relatant la mort ou le suicide d’une relation. Pour quelles raisons ? L’auteur s’interroge sur le sujet, mais elle ne s’interroge pas sur les causes du suicide, décision personnelle.

Le livre s’en va et « meurt » : Quand un livre prend vie pour son lecteur, il est déjà mort pour son auteur. La postface contient elle aussi des interrogations, non sur le fait de publier ou non ce livre, mais sur ce que sera le devenir de l’auteur après ces deux ans de dépression, réfutant la grandiloquence (c’est moi qui use de ce terme) de son médecin, revenant aussi sur l’écriture de cet essai, sur ce que l’écriture lui a permis de surmonter.

Au lecteur, maintenant, de partager (ou non) cette plongée dans l’écriture et la dépression.
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Un millier d'années de bonnes prières

Défi ABC 2016-2017

Défi Atout prix 2016-2017



Yiyun Li est née en Chine et vit aux Etats-Unis, elle écrit en anglais. Le recueil de nouvelles est traduit par Françoise Rose.

Onze nouvelles, onze photographies délicates, onze vies racontées, subtilement, délicatement, calligraphie épurée plus que fresque clinquante. Sous Mao ou très près de nous, des histoires simples, tragiques ou si ordinaires, la vie est là, "simple et tranquille", des nouvelles touchantes, des personnages si proches, entre deux mondes, la Chine de Mao et la Chine d'aujourd'hui, entre deux langues, entre deux continents.

Une belle découverte.
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Plus doux que la solitude

Roman sur l'adolescence, l'amitié, l'amour, l'absence, la solitude. Assez dure, certains diraient pessimistes, d'autres réalistes. Chacun se fera son opinion. L'histoire reste assez simple mais la narratrice parvient à faire vivre de façon assez dynamique l'amitié qui lie les 3 protagonistes, grâce en particulier au contexte post-Tiananmen de 1989, et à la chape de plomb tombant sur la société chinoise.

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