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Citations de Yoan Smadja (64)


Yoan Smadja
Il ne semblait pas exister à proprement parler de distinction ethnique ou religieuse entre Hutu et Tutsi. D'ailleurs, la frontière entrer les deux communautés était à l'origine relativement poreuse. hutu et Tutsi partageaient les mêmes caractéristiques de langue, de civilisation, de coutumes et de religion. La différence, pour peu qu'il fût justifié d'en examiner les racines, était davantage de type clanique, voire sociologique. (p.99)
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L'amour des choses est une chose étrange, on n'en prend conscience qu'après les avoir quittés. (p. 105)
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Aujourd’hui que j’écris ces lignes, je me dis, peut-être, enfin, que tu vas venir. Me tendre la main et me laisser dormir. Plonger mon visage au creux de ton bras et rêver. Je ne rêve que de rêver au creux de tes bras. Petite, je voulais une vie extraordinaire. Aujourd’hui, je veux seulement une vie.
Ils les ont abattus, un par un. Méticuleusement, comme on achève un travail. Et ils les ont laissés, au milieu de l’église. Pourquoi ne m’ont-ils pas vue ? Je n’en sais rien. L’homme à côté duquel je me suis couchée est resté le regard fixé sur l’église, des heures durant. J’ai fait comme lui. J’ai pensé demeurer là. C’eût peut-être été mieux.
Lorsque la nuit est tombée, une poignée de survivants se sont dirigés lentement vers la colline qui nous surplombait. Je les ai suivis.
à quoi rêves-tu ? Toi aussi, ils te forcent à courir ? J’ai pensé au miroir ce matin et je me suis dit que nous avions changé. Notre image sera différente désormais. Même moi j’ai changé. Je sais que la couleur de mes ongles, que les haillons que je porte, trempés d’eau sale et de boue, m’auraient répugné. Vois ce que nous sommes devenus. Des êtres humains aux réflexes d’animaux, cachés entre les pentes mousseuses de nos collines et les arbres trempés par nos averses. Des êtres humains, étrangers les uns aux autres, abreuvés aux mêmes marais brumeux, tapis dans l’eau pisseuse. Des êtres humains après lesquels courent des gens inconnus, gavés de haine et de vin, convaincus que notre engeance est honnie mais que la révolution est en cours, soutenus par les femmes qui pillent nos maisons abandonnées, nos parcelles confisquées, nos chambres pleines de caresses et d’enfants. Est-ce là le pays que nous aimions ?
J’essaie de penser à la vie d’avant. Jamais, sans cette haine montante, je ne me serais intéressée à autre chose qu’à nous, à la vanille, aux livres et aux collines. Jamais je n’aurais tenté de comprendre ce qui anime les autres. Seuls les averses brusques et les nuages gris méritaient d’être regardés.
Pourtant Daniel, je te le promets, je ne cesse de courir.
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Quelques essais de poésie, moins convaincants, plus maladroits - parce que la poésie c’est autre chose, il faut être empreint d’une inquiétude, d’une tristesse lancinante, seuls les auteurs qui marchent au bord du précipice parviennent à tresser les vers entre eux -
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Passé un certain âge, nos sociétés se méprennent quant à l’émerveillement : on le prend facilement pour de la naïveté.
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Une pépite littéraire sans aucun doute.
Une fiction d'un réalisme étonnant dans laquelle le lecteur est au Rwanda plongé dans l'horreur du génocide.
Mais la flamme la plus forte est celle de l'humanité.
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«  Sacha et Benjamin ne comprenaient pas les slogans, la frénésie, l’impatience. Ils parvinrent uniquement à entrevoir la fêlure, le vertige.Puis la fureur, la colère ——une poêle d’huile chauffée à blanc dans laquelle on aurait jeté des êtres ——-qui y formaient autant de postillons brûlants ... »
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«  D’ordinaire, le printemps est une saison dorée.
En avril 1994, il n’en fut rien. J’y ai vu un pays tout vert, de terre et d’affliction vêtu.
La première impression se fait depuis le ciel. Je suis navrée pour les journalistes arrivés par la route , car leur a échappé ce que le Rwanda offre à la fois de plus singulier et de plus beau: l’enchevêtrement des collines , leur géométrie inachevée, tourmentée , d’une beauté à couper le souffle . La sensation d’une nature subjuguée . »
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Les hommes étaient si doués pour perdre du temps.
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C'est en avril 1994 que j'ai demandé à Dieu de divorcer.
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J’ai cru qu’ils m’étouffaient. J’ai cru qu’ils effaçaient ce que nous avions vécu. J’ai cru qu’ils étaient des dizaines ou des milliers.
J’ai cru qu’ils enlevaient toute trace de toi.
J’ai cru qu’ils enlevaient toute trace de moi.
J'ai cru que je ne serais plus que poussière. A mesure qu'ils s'avançaient en moi, mon corps s'enfonçait dans la terre. Peut-être que le Rwanda et moi ne faisions plus qu'un. Ils nous ont violés au même instant.
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Chaque fleur a provoqué en moi une rosée. L'incendie jamais ne s'éteindra. Mais les flammes ont cessé de virevolter. Seules persistaient les braises, la honte.
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Petite, je voulais une vie extraordinaire. Aujourd'hui, je veux seulement une vie.
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C'est avant avril 1994 que nous aurions dû poser les yeux sur le Rwanda. [...]
Un pays ne se déchaine pas ainsi, en vingt-quatre heures. Des milliers de personnes ne se convertissent pas en une meute de tueurs du jour au lendemain.
[...]
À quel point faut-il avoir oublié que ces Tutsi sont des hommes?
Entre les Hutu et les Tutsi, la déchirure est celle du quotidien, elle est intime.
[…]
On glisse dans l'absurde.
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Des tracteurs ramassent les cadavres qui jonchent les rues de certains quartiers de la capitale. Des journalistes ont constaté que la morgue centrale de Kigali ne pouvait traiter davantage de personnes décédées. Des corps sans vie sont entassés à proximité du bâtiment.
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Ils sont en transe, on leur a donné le pouvoir de décider de la vie ou de la mort des autres.
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La ville brillait, mais elle brûlait aussi.
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On leur avait appris à haïr et à tuer. Pourquoi ces imbéciles en feraient-ils autrement ?
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Je n'ai pas écouté un seul mot de ce qu'il a dit ce jour-là après avoir déposé un voile nacré sur le visage de Papa. J'ai pensé que le plus bel endroit où je pourrais me trouver à ce moment serait l'horizon, entre la mer et le ciel. Là où ils ne se distinguent pas vraiment. Là où l'un s'achève et l'autre prend naissance. Là où le flou apaise, où le monde ne vous rejoindra jamais.
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"L'indépendance est une forme de jouvence, on n'en prend conscience que lorsqu'on la perd."
"Le miroir ne change pas. Seules les vies qu'il projette ne sont plus les mêmes."
"Petite, je voulais une vie extraordinaire. Aujourd'hui, je veux seulement une vie."
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