Yves Gaudin

Cohen : Moi ce que je dis, c'est que Monsieur Delarzes a tellement utilisé les nombres premiers dans sa carrière, qu'après le meurtre de sa femme c'est tout ce qui lui reste dans la tête. Les nombres premiers, les nombres premiers, les nombres premiers... Ca tourne en rond. Il y pense jour et nuit... Un fou, c'est comme un disque rayé. Une fois que le sillon est creusé, les choses vont toujours dans le même sens. Ca les rassure, et tu le sais très bien !

p.18 :
"En fait d'histoire, c'est là que tout a commencé. Le destin, qui pouvait pas s'en empêcher avec moi, qui m'avait trouvé bon public peut-être et qui préférait agacer mes peurs plutôt que de s'attaquer aux dents longues d'autres abrutis plus coriaces ; le destin, qui lui aussi commençait peut-être bien à s'emmerder, n'a rien trouvé de mieux à faire que de se mêler de ma vie. Encore une fois ! Encore un coup ! Comme si elle n'avait été qu'un long fleuve tranquille, ma vie. Comme si je n'avais jamais été obligé de suivre les méandres qu'il m'imposait, ce destin, cet inconnu qui n'est autre chose que la face cachée de nos faiblesses."

p.55 :
"- Elle n'a jamais rien dit sur sa cicatrice ?
- Quelle cicatrice ?
- Sur son visage.
- Ah oui... Non mais j'ai inventé cette histoire pour la rendre plus sympathique. Elle est tombée dans un rosier petite, tout le monde la détestait."

p.59 :
"Il y avait aussi Nicolas, un grand aux oreilles décollées , qui sonnait creux et à l'intérieur duquel la science n'a pas eu beaucoup le temps d'infuser."

p.226 :
"L'heure qui suivi nous parut éternelle et glaciale. Il est des silences qui vaudrait mieux ne jamais avoir à écouter."

Je voudrais revenir au temps d’avant. Mais je ne peux pas. Je ne serais jamais léger dans mes peines. À quoi ça sert de toute façon ?

Roberta : Mais à la fin, pourquoi vous voulez déménager ?
Delarzes : A cause des cafards !

(Messieurs Cohen et Delarzes, à part.)

Cohen : Des cafards ? Mais non, pas à cause des cafards, on avait dit à cause des monstres géants.

(A nouveau, tous.)

Delarzes : Oui, à cause des cafards qui s'introduisent la nuit sous les fenêtres.
Roberta : Allons, allons, il n'y a pas de cafards.
Cohen : Non, il n'y a pas de cafards !
Delarzes : Chez vous peut-être, mais pas chez nous.
Roberta : Vous avez des cafards chez vous ?
Delarzes : Oui. Dans notre tête.