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4.22/5 (sur 41 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Fribourg , 1970
Biographie :

Journaliste, critique littéraire et romancier.
Eric Bulliard a suivi des études de littérature française et histoire de l'art. Journaliste à «La Gruyère», il est responsable de la rubrique Culture.
En 2017, il a été lauréat du Prix Edouard-Rod pour son premier roman, "L'Adieu à Saint-Kilda".

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Et lui, ce MacKay de malheur, à quoi pensait-il ? Un esprit simple, dit-on, qui se moquait bien que ses fidèles meurent de faim, tant qu'ils assistaient aux offices. Une sorte de gourou, trop heureux d'assouvir sa volonté de puissance, mais malheureusement sincère, probablement, dans sa folle dévotion.
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Les déserts peuvent rendre fou, mais, ici, la folie n'existe pas, la normalité non plus. Ici, vous existez et c'est déjà beaucoup.
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Sur la porte, un écriteau plastifié et incongru : "Museum". Une porte à pousser et le miracle d'une douce chaleur sèche. Ce luxe que l'on n'espérait plus et qui vient rappeler le but premier des musées : abriter les touristes quand la pluie n'encourage guère aux activités de plein air.
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Cette cloche récupérée d'un naufrage, je crois l'entendre battre le rappel. Tous descendaient alors de Main Street, je les vois dans leurs habits du dimanche, pressés de rejoindre le pasteur qui allait, des heures durant, les haranguer. A mes yeux d'indécrottable mécréant, c'est l'un des mystères les plus incompréhensibles dans l'histoire de cette île : pourquoi en ce lieu singulier, alors qu'ils menaient une vie simple, difficile, mais finalement en harmonie avec les éléments, pourquoi ce besoin de religion ? Croire en quelque chose, à la limite, pourquoi pas. Je pourrais comprendre que, face aux duretés de la nature et à ses surprises, ils se soient réfugiés dans une pensée plus ou moins panthéiste, qu'ils aient vu des forces qui les dépassent dans ces manifestations si violentes, du style la peur que le ciel leur tombe sur la tête. Mais la religion... Surtout cette religion, avec son rigorisme médiéval ? A quoi pouvait-elle leur servir ? Comment ont-ils pu accepter que l'on interdise à leurs enfants de jouer, eux qui avaient la plus belle cour de récréation du monde ? Comment admettre qu'on oblige ces gamins qui ne savaient pas lire à toujours porter une Bible sur eux ? Qu'on les forces à prier trois fois par jour, à ne rien faire le dimanche, même si le temps était idéal pour partir à la chasse ?
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Après des millénaires où tous vivaient à la même enseigne, où tout se partageait, où personne ne dominait personne, où les anciens n'auraient pas imaginé se prévaloir d'un quelconque droit d'aînesse, Neil Ferguson avait fini par se croire le plus important, parce que plus riche. Plus puissant, parce que mieux habillé, de des étoffes qu'il achetait aux visiteurs d'un jour. Plus intelligent parce qu'il utilisait des mots que personne ne comprenait à Herta. Il avait fini par renoncer à la chasse, proposant plutôt d'acheter des vivres à ceux qui avaient risqué leurs os sur les falaises (...) Le vieux MacGillis a secoué la tête. Ce jour-là sans doute a-t-il compris que son monde commençait à disparaître. Le postier Ferguson s'était mué , le premier, en homme du XXe siècle.
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Nous ne verrons pas les sommets de l'île, à peine Dùn, la proche voisine. Pour tout dire, nous ne voyons pas grand-chose, ce qui n'empêche pas de ressentir une curieuse vibration, un souffle intense dans les poumons. Bien sûr, il y a le vent, mais autre chose aussi. Le vent seul ne peut vous émouvoir ainsi. Peut-être, dans un mélange d'isolement total et de plénitude, ce sentiment de se trouver au bon endroit, au bon moment. Une paix absolue, malgré le tambourin de la pluie sur nos dérisoires Northface, malgré les rires des oiseaux, la rumeur de la mer, les bêlements. Impossible de décrire cette impression autrement que par cette banalité : nous sommes loin de tout, mais nous sommes là.
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Je commence à gamberger : qu'est-ce qu'on fait ici ? Qu'est-ce que deux Suisses dans aucun lien avec l'histoire de cette île peuvent bien venir chercher dans le froid, e brouillard, la pluie qui ne cessera jamais ? Dans la boue, dans les crottes de chèvres et de moutons... Pourquoi cette fascination pour ce peuple si éloigné de toute notre éducation, de toute notre civilisation ? Simplement parce que ces photos, au sous-sol du château de Dunvegan, t'ont frappé ? Parce que leurs regards, parce que leurs pieds nus, parce que leurs visages à la fois effarés et si sûrs d'eux-mêmes ?
Dis-moi : qu'es-tu venu chercher, ici, au bout du monde ? Qu'est-ce que tu espérais te prouver ?
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Neil Ferguson finit par s'assurer que chaque porte est bien fermée. Il fait le tour des onze maisons encore habitées il y a quelques minutes, encore parfumées de présences séculaires, mais qui lui apparaissent déjà comme des tombeaux vides, racontera-t-il plus tard.
Dans chacune d'elles, ils ont laissé une Bible, ouverte aux pages de l'Exode, et une poignée d'avoine. Ils ont ranimé les foyers de tourbe. Ils brûleront quelques heures encore. Après, pour la première fois depuis des milliers d'années, le feu s'éteindra sur Saint-Kilda.
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Ils sortaient de cette maison et de toutes les autres et se suivaient en procession, dès que la cloche lugubre les appelait. A quoi pensaient-ils, tête baissée sur leurs pieds nus, leurs pas lourds de boue les conduisant vers la petite église sans vitraux où, deux à trois heures durant, ils allaient écouter MacKay, la tête toujours basse, les lèvres fermées sauf pour répéter de machinales incantations et boire ses mises en garde contre des péchés qu'ils n'auraient même jamais commencé à songer à commettre ?
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Et puis, une dernière prière, un dernier souffle pour éteindre la lampe à huile. Tu entends ? Quoi donc ? La mer... On ne l'entend jamais quand elle murmure aussi doucement... D'habitude, c'est seulement ses hurlements. Pas de vent, ça doit être pour ça. Non, il y a autre chose... Plus un chien pour aboyer : les deux qu'ils ont accepté de sauver n'ont pas le cœur à ça.
Comment ont-ils pu dormir, ce dernier soir ? A quoi ont-ils bien pu rêver ?
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