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Citations de Yves Jacob (37)


Nicolas Jallot s’était levé à son tour. Il s’inclina vers sa cousine.
_ Si vous le désirez, après que vous vous serez reposée, je vous emmènerai chevaucher du côté de Portbail et de Carteret. La côte y est belle, sauvage, grande comme notre Normandie, et si le soleil nous reste fidèle, vous apercevrez au bout de la mer l’île de Jersey et peut-être même celle de Guernesey.
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Ma fidélité envers mon épouse, séparée de moi par un simple rideau de mauvaise toile, ma dignité – je n’ai jamais pu me résoudre à copuler avec des gourgandines –, la crainte aussi des maladies vénériennes, ne dit-on pas que le sida prospère en Thaïlande, tout cela m’amenait à un refus catégorique. Cependant, tout comme toi, mon cher Romain, j’écris des livres, tout comme toi, j’aime fouiller les êtres, et, à voix basse, afin de ne pas être entendu par Aline et d’éventuels clients, je chuchotai : « How much ? » Combien ?« La jeune femme se coucha langoureusement sur moi pour souffler à mon oreille : « One thousand. » Mille baths !
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Ça n’a aucun sens, me disais-je, je suis accro à elle, alors que j’ignore tout d’elle. Elle est fascinante, irrésistible, mais peut-être égoïste, froide, frigide, invivable ! Célibataire à son âge, avec une telle plastique, c’est sans doute que quelque chose déraille !Oui, peut-être, mais pour l’heure j’étais prisonnier d’un vertige. J’étais au sommet d’une falaise, d’une montagne, prêt à m’élancer dans le vide pour la conquérir. Mais comment faire ? Le souvenir de mon échec avec l’allumeuse Claire m’interdisait tout élan qui eût pu paraître déplacé à ses yeux.
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Certes, je vous ai dérobé un petit baiser. Vous auriez refusé le second, j’aurais compris. Vous avez, avec moi, déployé tous les artifices de la séduction, vous m’avez même dressé un tableau complet de votre passé afin, pourrait-on dire, que je ne me trompe pas sur la qualité de la marchandise, et aujourd’hui, vous n’avez pas même le courage de la franchise. Au lieu de me fuir en vous réfugiant dans le silence, vous auriez pu en toute simplicité me préciser que vous ne souhaitiez pas me revoir.
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Certes, elle avait les joues rouges en raison des intempéries, mais c’étaient de jolies joues, il faut bien l’avouer, surmontées d’un grand front sur lequel quelques rides, légères encore, annonçaient l’implacable fuite du temps. De grands yeux, d’un brun velouté, et des cheveux auburn, achevaient d’ajouter un certain charme à ce visage avenant.
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C’est un simple coup de foudre. Chez l’être le plus banal, ça survient plusieurs fois dans une vie. Je ne suis pas différent des autres. Ça me passera. A peine formulée dans mon esprit, cette dernière remarque me fit hausser les épaules. Le coup de foudre, c’est bon pour les adolescents, pas pour moi. Trente-sept ans, c’est autre chose. J’ai vécu. Jamais marié, d’accord, mais j’ai connu quelques femmes, et parfois d’aimables aventures ont habillé, çà et là, ma solitude.
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Je la connaissais depuis à peine quelques heures, et déjà elle me manquait. Jamais je n’avais éprouvé cela. Une telle fièvre. Une telle sécheresse dans la gorge. Un tel besoin de serrer un être dans mes bras. Une inconnue, en vérité. Une prof d’histoire-géo ! Elle doit être chiante, toujours prête à étaler sa science ! Tout ça n’a aucun sens. Je m’enflamme comme un collégien. Je serai déçu si elle accepte de flirter avec moi, mortifié si elle refuse.
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Je ne sais pourquoi, vous m’impressionnez. C’est mon côté livresque. Je suis subjuguée par les écrivains, les vrais, par vous donc. J’ai toujours été émerveillée par cette façon que vous avez de vous emparer des âmes d’autrui, les bonnes et les mauvaises, pour les faire vôtres avant de les livrer à la réflexion de vos lecteurs.
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— Je reconnais bien là l’écrivain en quête d’un sujet de roman, toujours à l’affût en vous. Une prodigieuse histoire d’amour, en effet, mais une tragédie aussi. Roméo et Juliette s’aiment et meurent alors qu’ils sont très jeunes, Juliette a alors à peine quatorze ans. Croyez-moi, cher ami, continuez à vous appeler Romain. Vous vivrez plus longtemps.
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Personne ne comprend qu’à vingt-huit ans je sois célibataire. Mais voyez-vous une vie à deux, ce n’est pas un engagement facile, il faut bien réfléchir. Et je ne suis pas pressée.
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Quant à moi, je venais d’être poignardé en plein cœur. Ce que je n’aurais jamais osé imaginer se produisait. La jeune femme qui se dressait devant moi, que je ne connaissais pas, qui m’avait tout juste dit bonjour, qui me tournerait peut-être le dos dans quelques minutes ou demain, cette jeune femme, je le savais, était celle dont je rêvais, que j’espérais, celle qui allait me fournir de nouvelles raisons d’exister.
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Il me fallait le vent, le granit, les splendeurs océanes pour créer. Mon bonheur, toutefois, n’était pas complet. Bien que disposant d’un physique plutôt avantageux, je vivais seul, et à trente-sept ans cette solitude commençait à me peser, même si je disposais, grâce à elle, de grandes plages de temps pour écrire.
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"  Les écrivains ne se lisent pas, ils se surveillent. " Cette formule ne nous concernait pas. J’avais dévoré tous les livres de Pierre, il affirmait avoir lu tous les miens. Nous nous connaissions depuis l’université de Rennes où nous avions poursuivi ensemble des études de lettres qui auraient dû, en toute logique, nous orienter vers l’enseignement ou le journalisme. Mais déjà, à cette époque, Pierre se piquait d’écrire. Il avait opté pour le genre historique en composant une biographie de François-René de Chateaubriand, aussitôt acceptée par un éditeur parisien, portée aux nues par la presse et encensée par un public assez réduit mais averti. Des ouvrages sur Bertrand Du Guesclin, Surcouf, tous deux personnages d’aventure, avaient ensuite considérablement élargi son lectorat.
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Une pluie froide noyait toujours les formes du dehors. Transie, Marie s'abrita un moment sous un orme. C'est alors qu'elle fut frappée par le silence, réalisant soudain que depuis des heures elle n'avait pas entendu le cri ou le chant d'un seul oiseau. Tout s'était tu devant la fureur des bombardements. Oui, alors que le ciel s'embrasait et bourdonnait au-dessus d'elle, Marie était abasourdie de silence !
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Le temps ferait son oeuvre. Et avec lui l'oubli.
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