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Critiques de Zeyn Joukhadar (22)
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La carte du souvenir et de l'espoir

Un bon livre, une belle écriture, avec des personnages très touchants.

La famille de Nour retourne en Syrie après le décès du papa de Nour.

Cette famille syrienne vivait depuis longtemps à New York, à Manhattan.



La mère, qui comme le père est fascinée par les cartes, les cartographes, dessine et peint de magnifiques cartes. Les trois filles, Nour et ses 2 grandes soeurs, vont (re)découvrir la Syrie, puis d'autres pays du monde arabe.

Car arrivées à Homs, elles sont vite rattrapées par la guerre, la violence, les bombardements ... Partout, elles feront des rencontres, plus ou moins plaisantes. Elles rencontreront la solidarité, d'autres familles disloquées, de l'entraide, de l'espoir, de la foi ...



Tout est vu par les yeux de Nour, 12 ans et douée de synesthésie. Les voix, les bruits, les odeurs, tout est mêlé à d'autres sens, évoque des couleurs, des harmonies, des fulgurances, des parfums ...



Une autre histoire, entrelacée et racontée par Nour, lui permet de se souvenir de son père, et de garder espoir. L'histoire de Rawiya, qui voyagea aux côtés d'un grand cartographe, Al-Idrisi.



Une belle histoire, une belle quête. Quête de soi, de son histoire, Nour va grandir pendant ce voyage, sa famille va évoluer aussi, mûrir ...

Tout au long des épreuves et de l'exil, des voyages, il y aura en fil rouge l'histoire, le conte de Rawiya ... et l'espoir.



Un très beau roman. A découvrir !
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La carte du souvenir et de l'espoir

La carte du souvenir et de l'espoir est un livre qui m'a fait voyager et qui m'a ravi !



L'autrice, Jennifer Zeynab Joukhadar, dédie ainsi son livre

“Aux Syriens,

de Syrie où d'ailleurs,

et à tous les réfugiés”



Nous y faisons connaissance en 2011 avec Nour, petite fille de douze ans, née à New-York, dernier enfant d'un couple de Syriens alors que son père, « Baba », vient de décéder d'un cancer.

Bien vite, la situation économique de la famille se dégradant, sa maman décide de retourner en Syrie. C'est un dépaysement total pour Nour qui ne connaît, contrairement à ses soeurs que quelques rares mots d'arabe.

La situation en Syrie se tend, manifestations, explosions. Leur maison est entièrement détruite par un obus et la famille doit fuir. Ils traverseront de nombreux pays.



Voilà bien décrit la pénible odyssée des réfugiés : longs parcours pour chercher enfin un havre de paix, parcours parsemés d'obstacles, de tragédies et de mort.



Le roman, parallèlement au parcours de Nour, nous en fait vivre un autre, huit cent ans plus tôt, celui de Rawiya, jeune fille de seize ans, qui se travestit en garçon pour rejoindre le célèbre géographe al Idris dans l'espoir de le suivre et ainsi aider sa famille, pauvre car sa mère est veuve.

Les parcours de Nour et de Rawiya sont semblables, ils traversent les mêmes régions.

L'autrice établit ce lien parce que l'histoire de Rawiya était l'histoire que le père de Nour lui racontait sans cesse et dont elle ne se lassait pas.

Les deux parcours se mêlent sans cesse dans le roman, celui de Rawiya nous plonge dans la région du Levant à l'époque, nombre de personnages historiques y apparaissent et principalement le géographe al Idris qui établit à l'époque une carte du monde remarquable pour le compte du roi Roger II de Sicile - le livre des voyages agréables dans les pays lointains.



Outre ces personnages historiques, une créature mythique y apparaît et s'avère un acteur important : le Roc, oiseau à l'apparence d'un énorme aigle que l'on retrouve dans les mythologies arabes et indiennes.



Nour et Rawiya ont de nombreux points communs : père absent, au service d'un cartographe pour Rawiya, mère qui dessine des cartes pour Nour, toutes deux se travestiront en garçons, etc.

“Mama a un petit rire

— je crois bien que personne ne ressemble autant à Rawiya que toi.”



J''ai trouvé énormément d'attraits à ce roman et sans être certain de les détailler tous, je relèverais les points suivant :



- la richesse et la poésie de chaque description, qualités facilitées par la synesthésie de Nour : elle associe plusieurs sens

« Il parle à Mama en arabe. Sa voix est grise à pois roses. Celle de Mama est d'un châtain irrégulier, plus jaune que d'habitude. 



- la force, le courage et la résilience des deux jeunes filles



- L'atrocité de la guerre est bien rendue : Nour ne la comprend pas, sa mère non plus

- L'autrice nous décrit cette guerre sans nous en donner la genèse, pas de considération politiques, ce qui allège le récit



- L'importance donnée dans le roman a l'observation du ciel et des constellations. de nombreux passages y sont consacrés : Nour adorait les contempler avec son père, Rawiya les observe pour guider l'expédition avec l'astrolabe. Remarquons que le titre original anglais du roman est « The Map of Salt and Stars », le sel y représente quant à lui le chagrin et les épreuves.



- L'Orient est évidemment omniprésent avec ses lieux mythiques et l'odeur de ses épices.



Bien évidemment aussi et surtout, il nous décrit bien les trajets éprouvants et dangereux des réfugiés qu'hélas. nos pays accueillent parfois di mal



- Les nombreux lieux cités avec leur appellation arabe ou antique.



Ce dernier point m'amène à un troisième parcours.

Énormément de lieux, de régions sont citées mais malheureusement aucune carte ne figure dans le livre. Ces lieux sont admirablement décrits et m'ont donné envie de mieux les découvrir.

. D'autre part le contexte historique du XII è siècle me faisait grandement défaut, je le connaissais mal. J'ai lu ce roman sans m'en inquiéter car il est suffisamment captivant pour que cela ne me gêne, et je l'ai lu rapidement pour cette raison.



J'ai voulu le relire entièrement après l'avoir achevé et cette relecture m'a pris beaucoup plus de temps car j'ai voulu cartographier le parcours, me renseigner sur tous les endroits traversés, en trouver des images. Adolescent, j'aimais écouter un de mes oncles qui avait été ambassadeur à Damas parler de la Syrie, j'ai eu des clients syriens qui me parlaient de leur payS et cela me donnait envie - avant la guerre - d'y aller.

J'ai voulu approfondir mes connaissances sur les personnages historiques cités al Idris, Roger II de Sicile, Guillaume Ier de Sicile, le calife Az-Zahir, Nour as Din et tant d'autres, j'ai recueilli des informations sur les différents empires de l'époque : Seldjoukide, Fatimide, Almohades.

Je me suis penché sur la légende persane du Roc, capable d'emporter un éléphant dans ses serres et dont Marco Polo fait état dans ses relations de voyage.

J'ai poussé même cette recherche sur les plats cités et ai noté les recettes de l'iftar des katayefs, de l'oubl bi zeit et tant d'autres. Ne reste plus qu'à les tester….



Le roman se suffisait amplement en lui-même (sauf peut-être cette absence de carte dans le livre), il m'a marqué, ses héroïnes également mais je suis heureux d'ajouter qu'il m'a poussé en plus à d'autres découvertes.

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Les trente noms de la nuit

Symphonie ornithologique sur le thème des frontières, celles qui contraignent les corps, comme les territoires. À la recherche des identités, par-delà les restrictions de genre et de nationalité. Une écriture. Un sujet abordé avec finesse, intelligence et pudeur. Remarquable.
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La carte du souvenir et de l'espoir

Au vu des critiques élogieuses et du résumé qui me donnait très envie, mon attente etait grande de découvrir l'histoire de Nour, 12 ans, et de sa famille, fuyant les atrocités de la guerre en Syrie au XXIe siècle. A cela s'ajoutait l'histoire d'une autre jeune fille, Rawiya, 900 ans plus tôt, partie dans une aventure extraordinaire avec un grand cartographe de son époque Cette dernière histoire est racontée par Nour, afin de l'aider à surmonter le deuil de son père et cette difficile aventure de fuite de son pays en pleine guerre.

Est-ce qu'entremêler ces deux histoires étaient nécessaires ? Je n'en suis pas si sûre, et je m'en suis fait la réflexion à plusieurs reprises lors de mes soirées lecture. J'ai plutôt eu l'impression que d'une certaine manière cela édulcorait le récit de la fuite et notamment certaines scènes qui ne m'ont pas autant touchée qu'elles auraient dû.

Ainsi, je garde une petite touche de déception, voire d'inachevé pour cette oeuvre qui pourtant présente tous les ingrédients que j'aime et qui a su séduire de nombreux autres lecteurs.



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La carte du souvenir et de l'espoir

LE coup de cœur de cette année. Ces 400 pages m’ont transportées. C’est un bijou. Les mots sont des bijoux, malgré les épreuves traversées. Pour vous dire, je l’ai lu en version numérique, et je l’ai regretté. J’aurai voulu pouvoir sentir le papier, la couverture, le poids des mots. Pouvoir refermer le livre, poser mes mains dessus, et déguster encore les mots dans mon esprit. C’est tellement poétique comme écriture, lumineux. Mais attention, je ne parle pas d’une écriture obscure où on lâche l’histoire parce qu’on ne comprends rien. Les choses sont dites, clairement. Brutalement. Mais avec tellement de poésie.

Je ne connais rien à la Syrie, je ne connais rien à la littérature arabe (Même si l’auteur est americano-syrienne) , à leur histoire. Je ne connais que « les cerfs volants de Kaboul » de Khaled Hosseini, que j’avais trouvé vraiment. D’ailleurs c’est parce qu’il était noté que ça y ressemblait que j’ai choisi ce livre. Mais ça n’y ressemble pas vraiment. C’est encore plus beau à lire. Et je parle des deux histoires en parallèle, a presque mille ans de distance, sur les mêmes terres, le même parcours. D’un côté pour connaître le monde, et de l’autre côté pour se connaître soi.

Lisez le. En ce temps difficile, en ces temps où les migrants ne sont pas les bienvenus, lisez le. Apprenez la poésie de cette vie, l’horreur de se retrouver projeté au milieu de la guerre, de devoir partir, même à 12 ans, et ce monde qui s’effondre en un jour…

J’aimerais avoir un pouvoir de conviction immense pour que chacun d’entre vous le lise. Mais si une seule personne est convaincue à la fin, ça sera toujours une. Alors allez y.

D’ailleurs je crois que je vais l’offrir à quelques personnes pour Noël. En format papier. Et j’espère que d’autres que moi passeront un moment aussi intense à le lire…
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La carte du souvenir et de l'espoir

Quel agréable week end de lecture quand on lit un livre de ce genre

Une famille vivant à New York suite au décès du père retourne en Syrie.

Très vite cette famille fuit à nouveau la Syrie pour un long périple à travers la Jordanie l'israel ,l'Egypte c'est ce voyage que raconte ce livre.

En remontant dans le temps c'est aussi l'histoire d'une jeune fille déguisée en homme qui parcooure le monde avec un cartographe qui a pour mission d'établir la carte du monde.

Ces deux jeunes filles voyagent une dans l'avenir l'autre dans le passé

Elles seront sauvées grâce à ??? je vous laisse lire le roman.
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Les trente noms de la nuit

Dans le quartier de Little Syria à New-York, un jeune transgenre syroaméricain vit avec sa grand-mère Teta dans un petit appartement en essayant tant bien que mal de payer les factures notamment médicales, que le Medicare ne suffit pas à couvrir. Cinq ans plus tôt, sa mère qui était ornithologue a disparue dans un incendie tragique, et c'est le cœur lourd qu'il arpente son quartier la nuit pour réaliser des fresques d'oiseaux.



Il y a ce corps qui ne lui correspond pas et qui le fait souffrir, notamment à cause de ce stérilet qui cause douleurs et saignements dans l'indifférence de son gynécologue, et puis sa communauté qui continue de le voir comme une fille "garçon-manqué", lui qui voudrait être enfin vu pour ce qu'il est, un garçon tout court.



Alors qu'il fouille dans une maison abandonnée qui doit être bientôt rasée au profit d'un immeuble sans charme, il découvre les carnets manuscrits de Laila Z., une artiste également syroaméricaine qui peignait des oiseaux d'Amérique du Nord et est aujourd'hui assez cotée. Avec ces notes et ces esquisses, il découvrira que Laila et sa mère se connaissaient et qu'elles cherchaient avec un autre scientifique un oiseau découvert et jusque là inconnu dont il resterait peut-être une toile quelque part.



Je dois remercier Mathieu, libraire marseillais que je suis sur Instagram, d'avoir parlé si chaleureusement de ce roman et de m'avoir fait découvrir par la même occasion un éditeur engagé avec un catalogue qui me correspond parfaitement. C'est un roman inattendu, j'ai parfois trouvé quelques longueurs dans ma lecture mais j'ai été particulièrement sensible à la quête identitaire et amoureuse de Nadir ce jeune transgenre, à l'histoire d'émigration de sa famille depuis la Syrie et à cette enquête artistique et scientifique qui nous plonge dans de joyeux pépiements sur les toits de New-York.



📖 Les Trente Noms de la nuit de Zeyn Joukhadar a paru le 25 août aux éditions Rue de l'échiquier dans une traduction de Nino S. Dufour. 354 pages, 24€.



🔗 Service de presse adressé par l'éditeur.
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La carte du souvenir et de l'espoir

La carte du souvenir et de l’espoir présente deux époques, celle du souvenir, Al-Idrisi, prince musulman résidant en Sicile à l’époque du roi Roger, auteur d’un célèbre traité de géographie universelle, et celle de l’espoir, Nour, petite fille syrienne qui puise courage et forces dans les cartes à l’époque actuelle de la guerre et des bombes. Ces histoires se mêlent et se confondent et cela pour notre bien comme lecteur car la tension est souvent extrême et le monde d’Idrisi, qui relève des contes des milles et une nuit, décharge de la pression du voyage de Nour et de sa famille. J’ai pris plusieurs jours pour absorber cette lecture. Même si l’autrice mentionne dans une note que cette oeuvre en est une de fiction, l’émotion est vive et le parallèle facile avec la vie des migrants actuels. L’horreur côtoie le beau et l’altruisme au quotidien, les couleurs se mêlent aux odeurs. Ce livre est d’une puissance extraordinaire, il faut prendre le temps de l’assimiler. Il restera longtemps dans ma mémoire.
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La carte du souvenir et de l'espoir

Nour, 12 ans, vit à Manhattan. Depuis le mort de son père des suites d’un cancer, elle retourne en Syrie avec sa mère, qui dessine des cartes, et ses sœurs, Houda et Zahra. Elle n’en a gardé aucun souvenir excepté quelque polaroids et les histoires de son père. Sous un figuier qui lui rappelle celui dont son père évoquait, elle se remémore une histoire qu’il lui racontait tous les soirs, celle de Rawija partie à Fes pour trouver le cartographe d’al-Idrisi en vue de devenir son élève. Sous le nom de Rami, Rawija, a rejoint l’expédition destinée à cartographier l’ensemble de la Méditerranée. 3 mois après l’arrivée, Nour et sa famille sont contraintes de quitter la Syrie où la guerre sévit.

Nous suivons en parallèle le récit d’exil tragique de Nour et l’histoire fantastique de Rawija. Cela nous permet d’avoir des similitudes entre leur parcours.

Dans ce roman passionnant, l’auteur nous fait voyager dans le temps et à travers les différents pays de la Méditerranée que Rawija et Nour ont traversés. Le livre est découpé en plusieurs partie correspondant aux pays de ce parcours : Syrie, Jordanie / Egypte, Lybie, Ceuta, Algérie / Maroc. Chacune de ces parties est introduite par un poème dont la forme évoque les frontières du pays. Malgré la dureté de certain passages, la poésie est d’ailleurs très présente dans le récit à travers les légendes et émotions de Nour.
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Les trente noms de la nuit

C'est une lecture douce et envoûtante sur une quête d'identité très touchante. A la découverte de ce carnet, ce jeune queer cherche à explorer son histoire familiale. Les chapitres alternent entre son carnet où il ecrit à sa mère, tragiquement disparue et, le journal intime de cette mystérieuse Laila Z. Ce changement de narrateur apporte une vraie dynamique au récit. Nous découvrons un jeune mal dans sa peau qui souhaiterait se débarrasser de son corps. Au fil des pages, nous observons son mal être et son rapport à son entourage. Son histoire familiale l'aide peu à peu à gagner de la confiance en lui et à s'ouvrir aux autres. Au rythme de la migration des oiseaux, l’auteur nous parle de cette transidentité mais également d'immigration, de la souffrance du peuple syrien. Avec une plume tout en retenue, délicate et justement dosée, il pointe du doigt les dysfonctionnements d'une société dans laquelle il est bien difficile d'être ce qu'on est. J'ai passé un agréable moment et j'ai aimé suivre ces personnages sur le chemin de la résilience. Je suis ravie d'avoir lu un si beau roman sur la transidentité.

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La carte du souvenir et de l'espoir

La vie de Nour se trouve chamboulée après le décès de son père. Sa mère décide de quitter New York, où est née Nour, et de rentrer en Syrie avec ses deux autres filles Houda et Zahra, âgées respectivement de 18 et 16 ans.



La jeune Nour, 12 ans, ressent terriblement l’absence de son père. Elle ne parle pas vraiment l’arabe, a du mal à s’habituer à la vie en Syrie, d’autant plus que les émeutes viennent de commencer. Elle sursaute souvent au bruit des explosions qui pour l’instant ne touchent pas le quartier où vit la famille.



Alors pour se consoler, Nour se raconte le conte préféré de son Baba : celui de Rawiya, une jeune fille partie de son village de Ceuta au XIIème siècle, pour rejoindre, travestie en homme, la caravane du célèbre cartographe Al-Idrisi et devenir son apprenti.



Mais quand une bombe va détruire la maison familiale à Homs, la mère de Nour décide de quitter la Syrie avec ses filles.



Commence alors un voyage périlleux : celui que malheureusement tant d’hommes, femmes et enfants ont effectué depuis 2011.



Jennifer Zeynab Joukhadar a choisi, à la manière des contes à tiroirs des 1001 nuits, de glisser dans le récit du parcours de Nour et de sa famille, les épisodes des aventures de Rawia et d’Al-Idrisi. Cette construction apporte ainsi un peu de merveilleux au milieu des épreuves terribles vécues par Nour, permettant au lecteur de souffler un peu au milieu de ce qui est un témoignage de ce que des milliers de migrants ont eu, et malheureusement doivent encore, affronter pour survivre.



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La carte du souvenir et de l'espoir

Dans ce roman il y a deux histoires racontées par la même narratrice, Nour 12 ans.



Nour commence à raconter sa vie d'abord à Manhattan puis en Syrie. Elle commence également à conter l'histoire de Rawiya, jeune fille voyageuse aux alentours de l'an 1150.



Les deux récits sont imbriqués, ils racontent d'un côté la quête d'un géographe de renom "al Idrisi" accompagné de Rawiya, jeune fille qui se fait passer pour un garçon afin de pouvoir parcourir les terres et les mers en sa compagnie et de l'aider à cartographier le "monde". Et de l'autre la fuite d'une famille syrienne qui s'éloigne des guerres du printemps arabe.



Les routes suivies par les personnages du Moyen-Age et celles de l'exil de Nour et de sa famille sont les mêmes. On retrouve les mêmes endroits à plusieurs siècles d'intervalle.



L'écriture de Jennifer Zeynab Joukhadar est très documentée, mais comme elle le précise dans sa note à la fin du livre, certains personnages sont issus de la grande histoire de la découverte du monde dans les années 1100, tandis qu'aucun des personnages du récit de la famille migrante n'est réel.



J'ai beaucoup aimé l'alternance des deux récits qui apportaient chacun une lumière différente sur les pays traversés, les peuples qui les habitaient et les divers événements historiques ou tragiques que ce soit en l'an 1100 ou dans les années 2000.

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La carte du souvenir et de l'espoir

Un très bon et très beau roman sur l'exil, c'est fort, c'est magnifiquement écrit, pour un premier roman c'est vraiment très très fort, j'ai adoré. Le passé, le présent, cette confrontation qui n'en est pas une. Encore !
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La carte du souvenir et de l'espoir

Pour apprécier ce livre, je suis partie du principe qu’il ne fallait pas que je cherche à avoir une copie de la réalité de la guerre en Syrie et de l’immigration. On comprend très vite où l’on met les pieds puisque chaque chapitre alterne entre la légende de Rawiya/Al-Idrisi et la réalité que vivent Nour/Zahra/Houda et leur mère : la poésie et l’espoir sont les maîtres mots de ce récit (malgré les sujets).

J’ai beaucoup apprécié mon voyage auprès de cette famille, quelques événements tragiques jonchent le roman mais c’est au final aux passages positifs qu’on se raccroche. Presque tout est trop “facile” dans leur lutte pour acquérir une vie meilleure et tout se passe vite mais au final, on arrive à faire abstraction de ces “facilités narratives”. La légende de Rawiya est à l’image de la réalité : quelques passages où l’on se fait des frayeurs mais où l’issue finale est un beau message d’espoir.

Les personnages sont bien travaillés et je me suis surprise à finalement adorer une personne à laquelle je n’arrivais pas du tout à accrocher au départ. Quand la profondeur psychologique est là, ça marche toujours avec moi !

J’ai vraiment aimé ce voyage à travers le travail de cartographie de Al-Idrisi/Rawiya mais aussi face au sujet si difficile des victimes de guerre. Un beau livre à découvrir.
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La carte du souvenir et de l'espoir

Livre magnifique et bouleversant.

Bravo pour un premier livre
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La carte du souvenir et de l'espoir

Une belle lecture.



Le lecteur suit en alternance 2 récits.

Le premier est un conte du XIIe siècle, Rawiya une jeune fille de 12 ans arpente le Moyen-Orient déguisée en garçon car elle a pu entrer au service du célèbre cartographe al-Idrisi. Ce dernier est un explorateur, géographe, botaniste et médecin, né à Ceuta, vers 1100. Il a dessiné les premières cartes géographiques et planisphères. Après moult péripéties, le roman raconte l'écriture du « Livre de Roger », ouvrage de géographie descriptive demandé par Roger II, roi normand de Sicile.



Le deuxième récit se situe en 2011, Nour, âgée de 12 ans, et sa famille fuient les bombardements d’Homs en Syrie. C'est un long périple à travers la Jordanie, Israël, l'Égypte et pays du Maghreb, ce même voyage que raconte le conte.



Les conditions de survie sont difficiles mais Nour croit en son destin et puise son courage dans le conte que lui racontait son père : le fil rouge qui relie le conte à l'exil des migrants.



Un très beau roman. À découvrir !
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La carte du souvenir et de l'espoir

Quand j’ai vu la couverture puis le sujet à la librairie, j’ai tout de suite craqué. Je pensais adorer de bout en bout…



L’histoire est celle de Nour, une jeune Américano-syrienne qui déménage en Syrie avec sa mère et ses soeurs après la mort de leur père. Mais après trois mois, la guerre commence à faire rage en Syrie et il leur faut partir, accompagnée d’Abou Sayid, un ami de la famille. Ils tentent alors de rejoindre les Etats-Unis, puis finalement le Maroc afin d’y retrouver de la famille. Au cours de leur voyage, guidés par la mère et ses cartes, ils font la connaissance d’autres exilés et découvrent leur nouvelle réalité, aussi dure soit-elle.



Le récit de la fuite de Nour et sa famille est captivant, il montre l’immigration du point de vue des immigrés, du début à la fin. Les difficultés ne sont pas évitées : bombardements, foule, pauvreté, solitude, passeurs véreux, … Mais les bonheurs non plus : aide des autres, aide humanitaire, amour, joies du quotidien, … En entreprenant ce voyage, Nour n’a que douze ans, mais elle va finalement comprendre ses origines syriennes, apaiser ses relations avec ses soeurs, faire son deuil. En prenant le chemin de l’exil, elle et sa famille se découvrent et de redécouvrent au quotidien et dans l’adversité.



Pour une jeune fille de son âge, Nour doit murir trop vite, de même que ses soeurs. Et si la religion musulmane est évoquée par le personnage d’Houda en particulier, il n’y a pas de prosélytisme, chaque religion est respectée et c’est beau de voir que l’entente est possible.



Mon seul problème est que chaque début de chapitre est dédié à un conte que le père de Nour lui racontait, au sujet d’une apprentie cartographe parcourant la mer Méditerranée. Je comprends l’intérêt de cette histoire pour l’auteur, qui reprend alors les codes de la narration arabe à la manière des Mille et Une Nuits, mais ça me sortait de l’histoire à chaque chapitre. J’ai fini par ne pas lire ses passages pour me concentrer sur le récit de Nour. Ces passages ont fait que j’ai eu énormément de mal à me mettre dans ce livre qui me promettait tant de choses, et c’est dommage…



Malgré tout, ce livre est un roman très intéressant sur la thématique de l’immigration et du deuil, que je ne peux que conseiller.
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La carte du souvenir et de l'espoir

Je conseille ce livre qui a à la fois une facilité d'accès pour toucher le plus grand nombre et une qualité d'écriture très puissante
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Les trente noms de la nuit

Devenant Nadir au fil des pages, un jeune homme transgenre mal dans sa peau se débat au quotidien dans l’appartement étriqué qu’il partage avec sa grand-mère au sein de la communauté pauvre que recouvre Little Syria, à New York. Décédée quelques années plutôt dans un incendie, sa mère, ornithologue, lui a légué cette curiosité des différentes et milliers d’espèces d’oiseaux existants à travers le monde et, à la nuit tombée, Nadir déambule dans son quartier pour les incarner en fresques sur les murs de bâtiments oubliés. Un soir, alors qu’il pénètre dans un immeuble abandonné, Nadir tombe, en examinant le salon, sur le journal intime d’une certaine Laïla Z., une peintresse elle aussi syro-états-unienne et qui semble – ou a semblé – bénéficier d’une certaine notoriété. Au fil des pages, Nadir découvre que Laïla et sa mère se connaissaient.

Après le très beau La carte du souvenir et du territoire, nous retrouvons dans ce nouveau récit de Zeyn Joukhadar cet attachement particulier à la culture et à l’histoire syriennes, aux migrations comme à la place des femmes et des personnes queer dans nos sociétés androcentrées. A travers la quête de soi de son personnage principal, l’auteur sait rendre subtilement compte des bouleversements physiques et psychologiques que provoquent le fait de se découvrir une identité de genre non-conforme à celle assignée à la naissance et à l’inscrire, par le biais de la thématique du corps, de manière plus globale parmi les enjeux liés aux groupes opprimés, notamment celui des femmes cisgenres, tout en développant, en parallèle, une intrigue proche de l’enquête policière dans le milieu de l’art, de la zoologie et des secrets de famille.

Un roman original dans ses thématiques, non exempt de délicatesse dans sa narration comme dans la réelle tendresse qui le lie à ses personnages.
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La carte du souvenir et de l'espoir

J’ai lu ce livre dans le cadre d’une lecture commune portant sur une « pépite méconnue ». Méconnue peut-être, mais surtout exceptionnelle ! Comme l’indique plus ou moins bien le 4e de couverture, on a là l’histoire de la jeune Nour et de sa famille (sa mère et ses deux sœurs plus âgées). Née aux États-Unis au sein de cette famille syrienne, c’est à la mort du père, que la mère décide de retourner en Syrie. Elles y sont depuis à peine 3 mois que la guerre éclate : leur ville et leur maison sont bombardées. Devant choisir dans l’urgence entre une reconstruction qui semble impossible ou la fuite, cette famille décide de partir sur les routes, comme tant d’autres réfugiés en devenir, espérant un accueil improbable au bout du chemin. Pour toutes « armes », Nour, encore en plein processus du deuil de son père, n’a que quelques dollars cousus dans les languettes de ses baskets, et les histoires que lui racontait son Baba, histoires parmi lesquelles ressort celle du grand cartographe Al-Idrisi (qui a réellement existé !) et ses apprentis (fictionnels quant à eux) Rawiya et Khaldoun, qui a été le premier à représenter sur cartes tout le pourtour méditerranéen, au cours d’un voyage mémorable. Le même voyage que Nour et sa famille s’apprêtent à faire…

Et ainsi, l’histoire quelque peu légendaire de Rawiya et ses compagnons s’entremêle et s’entrecroise avec celle beaucoup plus contemporaine, et terriblement réaliste, de Nour et sa famille. Les (nombreux) obstacles dans le voyage de l’une font écho à ceux de l’autre, avec juste assez de similitudes pour qu’on y voie le parallèle, et juste assez de différences pour que ce ne soit jamais lassant. On ne se perd jamais dans l’une ou l’autre, car les noms et les contextes sont trop différents – avec pourtant des constantes qui touchent au plus profond : la permanence des guerres et autres affrontements, malgré leur absurdité, entre peuples et religions ; la dureté et rapacité de certains hommes (les passeurs, pourtant peu évoqués, en prennent pour leur grade !), contre la capacité d’accueil de certains autres, même quand ils semblent ne rien avoir eux-mêmes. De plus, pour les deux jeunes filles, ce voyage a quelque chose d’un voyage initiatique qui va les chambouler durablement. Le seul petit regret, s’il en faut un, c’est que l’éditeur n’a pas eu l’idée de proposer une carte qui nous aurait permis de suivre le trajet de Rawiya puis de Nour. Certes, à l’heure d’Internet et avec des outils comme Google Maps, cela se trouve en quelques clics ! mais c’est vraiment dommage, pour un livre qui parle tant de cartographie, de ne pas avoir inséré quelques « illustrations ».

Cette double histoire qui semble parfois n’en faire qu’une, est portée par une écriture absolument sublime ! On est tout à la fois en plein récit légendaire, peut-être dans un conte façon 1.001 nuits, et dans un langage très contemporain plutôt soutenu – sans que l’un soit réservé à Rawiya ou l’autre à Nour, non : ces deux « niveaux » de langage, si l’on peut dire, sont présents en permanence, se rejoignent et s’unissent dans une même histoire, dans une même phrase, donnant une musicalité évidente à tout ce livre. Et c’est une musique très colorée, car on apprend très vite que Nour est synesthésique : chaque lettre de l’alphabet, mais aussi chaque petit évènement de la vie, prend une couleur particulière, que le lecteur partage avec elle, avec ravissement.

On l’a compris : tous les personnages sont très attachants, à des degrés divers bien sûr, ce sont bien Nour et Rawiya qui sont sur le devant de la scène ! Et les deux suscitent des questionnements qui vont bien au-delà du plaisir de la lecture : ça va d’un certain regret que des scientifiques (car il s’agit bien de cela) tels qu’Al-Idrisi aient tant tardé à être reconnus par un certain Occident alors très chrétien ; le constat désolé que ces régions tellement riches d’histoire et d’hospitalité soient en permanence, encore et toujours semble-t-il, depuis la nuit des temps, déchirées par des guerres au nom d’un roi ou d’un autre, d’un dieu ou d’un autre ; et la question ultime : comment sommes-nous capables d’accueillir Nour et sa famille quand elles viennent frapper à la porte de notre maison tellement privilégiée ?...

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