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Citations de bell hooks (133)


La colère qu'expriment les garçons vient elle-même en grande partie répondre à l'exigence qui leur est imposée de ne pas montrer d'autres émotion. La colère paraît préférable à la torpeur car elle sert plus souvent à quelque chose. La colère peut servir et sert généralement de masque à la peur et à la douleur.
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Depuis que j'ai commencé à écrire sur l'amour, j'ai l'habitude de le définir en mêlant l'idée de Morgan Scott Peck selon laquelle l'amour est la volonté de nourrir sa propre évolution spirituelle et affective en même temps que celle d'autrui, avec l'idée d'Erich Fromm selon laquelle l'amour est un acte et pas seulement un sentiment. Lorsque je travaillais avec des hommes qui voulaient connaître l'amour, je leur conseillais de le considérer comme une combinaison d'attention, d'engagement, de connaissance, de responsabilité, de respect et de confiance.
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Frustrés dans leur quête d'un lien paternel, les garçons éprouvent souvent un immense chagrin et entrent parfois en dépression. Ils arrivent à masquer ces sentiments car on leur permet de s'isoler, de se détourner du monde et de s'évader dans la musique, la télévision, les jeux vidéo, etc. Pour autant, il n'existe aucun exutoire émotionnel pour le chagrin de l'adolescent déçu. Être capable de faire le deuil de tout lien affectif avec leur père serait une façon saine d'affronter la déception.
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Comme la volonté de s'étendre soi même dans le but de nourrir sa propre croissance spirituelle ou celle d'autrui
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Souvent, les femmes de couleur actives dans le mouvement féministe sont anti-intellectuelles. Beaucoup d’entre nous n’avons pas eu accès à l’éducation supérieure et ne possédons pas de diplômes élevés. On peut penser que la domination hégémonique des femmes blanches sur la théorie et la pratique féministes est liée à leur niveau d’éducation. Mais souvent, au lieu d’attaquer cette hégémonie (qui provient des hiérarchies de classe et de race), on « rabaisse » la production intellectuelle. En rejetant la théorie et en privilégiant le travail militant, certaines femmes de couleur peuvent s’imaginer être plus engagées politiquement dans des choses réellement importantes. (p. 218)
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Ce combat [mouvement de libération des femmes] a été miné par l’anti-intellectualisme et par les universitaires élitistes qui pensent que leurs « idées » n’ont pas besoin d’être connectées à la vie réelle. (p. 217)
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Entre les femmes, les valeurs suprémacistes masculines s’expriment à travers la suspicion, la jalousie et la compétition. C’est le sexisme qui amène les femmes à se sentir menacées par d’autres femmes sans raison apparente. Si le sexisme enseigne aux femmes à être des objets sexuels pour les hommes, il se manifeste aussi dans les attitudes méprisantes et supérieures que peuvent adopter les femmes qui ont rejeté ce rôle à l’encontre des femmes qui ne l’ont pas fait. Le sexisme amène les femmes à dévaloriser les tâches parentales et à surestimer la valeur des emplois et des carrières. (p. 125)
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En abordant le féminisme comme un engagement politique, on résiste à l’emphase portée sur le style de vie et l’identité individuelles. (Cela ne doit pas être confondu avec le besoin bien réel de faire se rejoindre théorie et pratique.) Une telle résistance nous amène à nous engager dans une praxis révolutionnaire. Les valeurs de la société occidentale, influencées par l’impérialisme et le capitalisme, insistent sur l’individualité plutôt que sur le social. (p. 102)
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Quand on cesse de se focaliser sur la posture simpliste qui dit que « l’homme est l’ennemi », on est obligées d’examiner les systèmes de domination et notre rôle dans leur maintien et leur perpétuation. (p. 98)
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Au moment où les femmes ont intégré l’idée que décrire leurs propres malheurs était synonyme de développer une conscience politique critique, le mouvement féministe a arrêté de progresser. (p. 96)
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Aux Etats-Unis, la plupart des gens voient le féminisme (…) comme un mouvement dont le but est de rendre les femmes socialement égales aux hommes. Cette définition floue, popularisée par les médias et les fractions mainstream du mouvement, soulève des questions problématiques. À partir du moment où les hommes ne sont pas égaux entre eux au sein d’une structure classe patriarcale, capitaliste et suprémaciste blanche, de quels hommes les femmes veulent-elles être les égales ? Dans cette définition simpliste du mouvement de libération des femmes, il y a une négation implicite de la race et de la classe qui, en addition au sexisme, constituent des facteurs qui déterminent l’étendue avec laquelle un-e individu-e va être discriminé-e, exploité-e, ou opprimée-e. (p. 86)
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La volonté et la réactivité avec lesquelles le mouvement féministe est prêt à changer de direction que cela s’avère nécessaire ont été une source majeure de force et de vitalité dans la lutte féministe. Cette critique interne est essentielle à tout mouvement politique progressiste. Tout comme nos vies qui ne sont jamais fixes ni statiques et qui évoluent constamment, notre théorie doit rester fluide, ouverte, réactive et sensible à toute nouvelle information. (p. 55)
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Si les féministes réformistes n'ont pas formulé cette invitation, c'est parce que ce sont elles qui, en tant que groupe social (surtout des femmes blanches bénéficiant d'un privilège de classe) ont lancé l'idée que les hommes seraient tout-puissants. Pour ces femmes, la libération féministe consistait davantage à leur permettre d'obtenir leur part du gâteau à la table du pouvoir qu'à libérer massivement les femmes et les hommes moins puissants de l'oppression sexiste. Elles n'en voulaient pas aux puissants, c'est-à-dire leurs papas et leurs maris, d'exploiter et d'opprimer des hommes pauvres ; elles étaient furieuses de ne pas bénéficier d'un accès égal au pouvoir.
Aujourd'hui, beaucoup de ces femmes ont obtenu gain de cause, et surtout la parité économique avec les hommes de leur classe. Par conséquent, elles ont presque perdu tout intérêt pour le féminisme.

P. 140
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Le premier acte de violence que le patriarcat exige des hommes ne consiste pas à être violents envers les femmes. Au contraire, le patriarcat exige de tous les hommes qu'ils se livrent à des actes d'automutilation psychique, qu'ils exterminent leur moi affectif. Lorsqu'un individu ne parvient pas à s'estropier affectivement, il peut compter sur les hommes patriarcaux pour mettre en place des rituels de pouvoir qui attaqueront son estime de soi. Le mouvement féministe a offert aux hommes et aux femmes les informations nécessaires pour lutter contre ce massacre psychique, mais ce combat ne s'est jamais généralisé au point de devenir un aspect de toute lutte pour l'égalité des genres. Les femmes ont exigé des hommes qu'ils donnent davantage sur le plan affectif, mais la plupart des hommes ne pouvaient pas vraiment comprendre ce qui leur était demandé. S'étant séparés de ce qui, en eux-mêmes, les rendait capables de ressentir une large gamme d'émotions et d'y répondre, ils s'avéraient trop déconnectés. Il leur était tout simplement impossible de donner davantage sur le plan affectif ou même de saisir le problème, sans d'abord reconnecter, réunir les parties d'eux-mêmes qui avaient été mutilées.

P. 91
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Aucun homme n'échappe à l'influence du patriarcat s'il ne s'efforce pas volontairement et activement de changer et de contester ce système. L'homme le plus passif, le plus gentil et le plus calme peut se laisser aller à la violence si les germes de la pensée patriarcale sont ancrés dans son psychisme.

P. 83
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Même si des millions de garçons américains ne se livreront à aucun crime violent ou meurtrier, la vérité, que personne ne veut formuler, c'est que tous les garçons sont élevés pour être des tueurs, bien qu'ils apprennent à cacher le tueur qui est en eux et à agir en jeunes patriarches bienveillants.

P. 65
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L'un des échecs les plus flagrants du féminisme, en théorie comme en pratique, est l'absence de toute étude approfondie sur l'enfance des garçons, qui proposerait des lignes directrices et des stratégies pour une masculinité alternative, et de nouvelles manières de penser ce que c'est d'être un homme. En effet, en assimilant avec insistance les hommes à des ennemis, une certaine rhétorique féministe a souvent fermé la possibilité pour les garçons d'être susceptibles de considération, d'être jugés aussi dignes d'être sauvés de l'exploitation et de l'oppression patriarcales que leurs homologues de sexe féminin.

P. 59
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Voici le message sous-jacent : les hommes ne sont que des eunuques, et non des hommes véritables, s'ils n'ont pas le contrôle. Les points de vue féministe et antiféministe sont tous deux ancrés dans cette idée particulièrement moderne et américaine selon laquelle être un homme, c'est être aux manettes et sentir à tout moment que l'on contrôle la situation.

P. 51
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Partout dans notre pays, un panneau d'affichage porte ce message : « Chaque nuit, des millions d'enfants s'endorment avec la soif — soif d'attirer l'attention de leur père. »
Dans la mesure où la culture patriarcale apprend très tôt aux filles et aux garçons que l'amour de Papa est plus précieux que l'amour de leur mère, il est peu probable que l'affection maternelle puisse guérir leur manque d'amour paternel.

P. 18
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Juger les autres accroît notre aliénation. Lorsque l’on juge, on est moins capables de pardonner. L’absence de pardon nous embourbe dans la honte. Notre moral se brise à l’aune des rituels méprisants par lesquels on se fait honte soi-même ou par lesquels les autres nous font honte.
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