Éléonore Devillepoix

𝑰𝒍 𝒏'𝒚 𝒂 𝒑𝒂𝒔 𝒅𝒆 𝒗𝒆𝒏𝒕 𝒆𝒏 𝑯𝒚𝒑𝒆𝒓𝒃𝒐𝒓𝒆́𝒆.

Si vous voulez mon avis, on en peut pas lui faire confiance, même s'il prend toujours un air jovial et fiable. J'ai l'intime conviction qu'il y a anguille sous roche, ou plutôt baleine sous gravillon, et que la baleine c'est lui.

– Les gens se permettent toujours de juger les mœurs des autres au lieu de balayer devant leur porte, grommela Thémis. Regarde les Hyperboréennes et les Napociennes, leurs vies ne valent pas plus que la capacité de leurs ventres à produire des bébés. On les claquemure dans leurs maisons pour qu'elles élèvent leurs marmots. Qu'est-ce qui est mieux, hein ?
Elle ne laissa pas le temps à Arka de répondre et ajouta :
– Chaque femme devrait pouvoir être maîtresse de son entrejambe. Moi, par exemple, je n'ai jamais voulu d'enfants. Et je n'ai jamais été bien vue des commandantes à cause de ça. Elles voudraient que toutes leurs guerrières fassent de petites guerrières, plutôt que d'être obligées de recruter des paysannes hilotes. Et tant pis si, une fois sur deux, on rajouter un cadavre dans le ravin.

– J'ai quitté Rhodope parce qu'il ne supportait pas l'idée que j'aille t'aider dans ton enquête, coupa Pyrrha. Il était affreusement jaloux de toi et je déteste ce genre de comportement. Mais si tu souhaites m'entendre dire que tu comptes pour moi, alors oui, tu comptes pour moi. Tu serais donc gentil de ne pas essayer de te sacrifier chaque fois que tu en as l'occasion.

Le cambriolage et le sabotage, c'est pas trop dans votre style, maître, répondit Arka. Vous avez réussi à impressionner Pyrrha, au moins ?

Je remercie @netgalleyfrance et @hachetteromans pour l'envoi de ce roman. 
 Il y a quelques semaines j'ai eu un gros coup de cœur pour le tome 1. Je n'ai pas attendu très longtemps pour me replonger dans cette univers que j'ai tant aimé. 
 
Un démarrage tout en douceur pour nous permettre de reprendre nos marques. Je suis tout de suite rentrée dedans. Nous découvrons d'autres paysages et le peuple des Amazones que je voulais tant connaître. 
 
C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé Last et Arka, si charismatiques. 
La psychologie des personnages est très étudiée, il y a un gros travail même sur les personnages secondaires. Elle les rend très humains. 
 
L'histoire est toujours aussi prenante avec une intrigue très dense. Il y a de l'action, des complots, des combats et beaucoup d'émotions... 
 
L'auteure nous tient en haleine jusqu'au bout en distillant les révélations au fur et à mesure de notre lecture. Tout est savamment dosé. 
 
Une fin que j'ai beaucoup aimé, qui reste ouverte pour mon plus grand plaisir. 
J'aime croire que l'on pourra retrouver Last et Arka dans de nouvelles aventures. 
Une auteure que je suivrai et je vous conseille de lire cette duologie vraiment excellente. 
Encore un coup de cœur pour moi.
 

Lastyanax se sentit rougir et fit de son mieux pour rester impassible. Les privilèges dont il se félicitait un instant plus tôt lui parurent soudain moins légitimes. Il se souvint de la rancœur qu’il éprouvait, petit, lorsqu’il voyait passer une tortue racée comme celle sur laquelle il se trouvait ce jour-là. De l’envie, aussi, d’avoir un jour le droit de faire de même. Dans le fond, il n’était guère différent des habitants du premier niveau. La seule chose qui les séparait, c’était l’ambition. Les gens du premier niveau se contentaient de brandir le poing vers le ciel en reprochant à la vie de les avoir fait naître dans un milieu si sordide. Lastyanax, lui, avait pris son destin en main.

Depuis qu'elle avait quitté le glacier en suivant les indications du serpent, Arka avait marché une journée à travers la plaine sans détacher ses yeux de la ville, comme un papillon attiré par une lumière. Hyperborée. La cité des mages, chaude comme un éternel été, et si riche qu'on la disait pavée d'or. Arka ne savait pas ce qu'il en était pour les pavés, mais elle pouvait déjà voir au loin les Hyperboréens vaquer à leurs occupations avec nonchalance, tandis qu'elle se gelait les oreilles à attendre dans le froid. Ils circulaient sur des sortes d'aqueducs de pierre blanche qui reliaient les tours entre elles, aussi minuscules que des fourmis sur une branche, leurs silhouettes étirées par la courbe du dôme.