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3.17/5 (sur 15 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Montréal, Québec , 1969
Biographie :

Élisabeth Benoit vit en France depuis 2008 où elle travaille comme programmeur informatique.

"Suzanne Travolta" (2019) est son premier roman.

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Élisabeth Benoit Suzanne Travolta éditions P.O.L: où Elisabeth Benoit tente de dire de quoi et comment est composé son premier roman "Suzanne Travolta" et où il est question notamment de la sœur d'un acteur célèbre et de son amie, d'un enquête mystérieuse et du mystère de l'écriture, de Mike et Bob, de Marie-Josée et de Suzanne Travolta, du café Olimpico et du Mile-End à Montréal, d'un frère et d'une sœur, et d'un mail de Paul Otchakovsky-Laurens reçu le 31 décembre 2017, à l'occasion de la parution de sa parution aux éditions P.O.L, à Paris le 1er mars 2019 "J’avais pris la feuille et j’avais lu. Suzanne Travolta, 5399 Waverly. Et déjà en lisant ce nom-là je m’étais dit que quelque chose clochait."

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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Pour Ray cependant, l’horrible Pharmaprix n’était pas vraiment un problème. Le boulevard St-Laurent était par essence défiguré, le boulevard St-Laurent n’avait jamais existé que complètement défiguré, Ray le savait, et il aimait le boulevard St-Laurent de toute son âme. Il fallait être montréalais comme l’était Ray pour aimer ainsi de toute son âme la laideur du boulevard St-Laurent, qui était une des plus belles choses que Ray ait vues de sa vie.
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Quelqu’un meurt, et nous voulons savoir comment il est mort, nous voulons le savoir le plus précisément possible, car cette mort change tout à son existence. Toute notre vie nous vivons sans savoir comment nous allons mourir, mais nous savons qu’à la fin cela se produira, d’une façon ou d’une autre cela se produira, et cette mort fera de nous ce que nous serons pour l’éternité, pour l’éternité nous ne serons plus que ce mort mort de telle ou telle mort. Nous n’avons qu’une vague idée et forcément inexacte du moment et des circonstances de notre mort, rien n’aurait de sens sans cela, avais-je pensé.
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L’informatique a des limites, nous
savons ça. Le programme nous servait uniquement
à repérer les séquences où ça bougeait sur l’image
ou sur la bande-son. Pour le reste, nous décidions
si c’était intéressant ou non. C’est pour ça, mais
pas juste pour ça, que nous étions plus efficaces
que ceux du bureau à côté. Le matin en arrivant,
nous repassions tout en accéléré. Cinq dossiers,
avec sept caméras en moyenne par dossier, ça faisait environ trente-cinq bobines, plus les écoutes
téléphoniques. Comme ça, ça a l’air beaucoup, mais
disons qu’on avait l’habitude.
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Toute notre vie, nous vivons sans savoir comment nous allons mourir, mais nous savons qu’à la fin cela se produira, d’une façon ou d’une autre cela se produira, et cette mort fera de nous ce que nous serons pour l’éternité, pour l’éternité nous ne serons plus que ce mort mort de telle ou telle mort. Nous n’avons qu’une idée vague et forcément inexacte du moment et des circonstances de notre mort, rien n’aurait de sens sans cela, avais-je pensé. La seule chose qui compte, c’est que nous ne savons pas.
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Toute notre vie nous associons une personne et un corps, et un jour cette personne meurt et laisse son corps derrière elle comme un déchet, c’est ce que j’avais pensé sans relâche durant les longues minutes où j’étais restée silencieuse devant le cercueil. Trop longtemps,m’avait-il semblé alors que je restais plantée là sans plus pouvoir bouger. Puis il y avait eu une sorte de brouhaha, un nuage de gens était arrivé dans le salon, et son frère était sorti de ce nuage de gens et s’était avancé vers le cercueil. Lui-même était outrageusement maquillé, sans doute était-il venu là directement en sortant du plateau, sans prendre
la peine d’enlever son maquillage. Sa peau avait un
aspect orange et cireux, comme celle de sa sœur
morte, et ses chaussures étaient trop vernies et ses
dents trop blanches et ses cheveux trop propres et
ses vêtements trop bien repassés. Il avait l’air d’une
poupée, voilà ce que j’avais pensé en reculant pour
lui laisser la place. Il ne m’avait pas jeté un regard.
Il s’était recueilli devant le corps de sa sœur, et tous
ces gens étaient restés respectueusement amassés derrière lui, dont cette chanteuse populaire, sa
compagne du moment, elle aussi maquillée outrageusement. Ils avaient sans aucun doute sniffé de
la coke juste avant d’arriver là, avais-je pensé, alors
qu’en réalité je n’en savais rien.
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Ray était à n’en pas douter un type un peu dérangé, un type qui avait un emploi et qui vivait en couple le plus normalement du monde, mais un type dérangé quand même, et ce n’était pas plus mal, finalement j,ai
« Ray était à n’en pas douter un type un peu dérangé, un type qui avait un emploi et qui vivait en couple le plus normalement du monde, mais un type dérangé quand même, et ce n’était pas plus mal, finalement j’ai toujours été attirée par les individus perturbés voire dérangés, jamais par les individus normaux. J’ai toujours aimé discuter avec les déséquilibrés et les angoissés, jamais avec les gens normaux. Avec les gens normaux je me suis toujours sentie terriblement seule, les gens normaux n’ont jamais eu de place pour rien dans leur vie, les gens normaux ont des vies rangées, où tout est à sa place et où il n’y a de place pour rien, alors que les déséquilibrés ont toujours de la place, la place dans la vie des dérangés est infiniment extensible voire élastique à mort, car rien n’y est jamais à sa place, avais-je pensé, et il m’avait semblé à cet instant-là qu’il y avait de la place pour moi dans la vie de Ray. Peu importe quel genre de place, avais-je pensé.
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C’est toujours ainsi que les gens ont parlé d’elle. Elle-même s’est toujours présentée comme la sœur de. Elle-même a toujours voulu informer les gens le plus rapidement possible qu’elle était la sœur de. Il n’a jamais fallu à personne plus de cinq minutes pour comprendre qu’elle était la sœur d’un comédien connu qui n’était rien de moins que la huitième merveille du monde.
Jamais elle n’avait prononcé les mots huitième merveille,et pourtant tout ce qu’elle disait signifiait huitième merveille. Tous ceux qui la connaissaient savaient qu’en réalité elle ne parlait que de ça. De la chance qu’elle avait eue de naître dans la même famille que la huitième merveille du monde, de la côtoyer quotidiennement, de grandir en compagnie de la huitième merveille du monde, cela elle le sous-entendait sans arrêt.
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Nous étions entourés de mafiosos, de jeunes anglos ipsters, d’habitants du quartier et de journalistes et d’artistes plus ou moins underground qui fréquentaient ce côté-ci de l’avenue Parc, alors que les artistes mainstream,ceux qui passaient à la télévision, ceux-là fréquentaient l’autre côté de l’avenue Parc et ne mettaient
jamais un pied au café. Ray était dans le coin car il venait d’interviewer une écrivaine qui habitait juste à côté. Normalement il ne faisait pas de culturel,il avait dit comme pour s’excuser, normalement il couvrait l’actualité pour l’émission de radio « Le Magazine », avait-il ajouté en guettant ma réaction,et il avait bien fallu que je dise que je ne connaissais pas « Le Magazine », et il avait ouvert les yeux un peu plus grand et il m’avait bien regardée.
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Au début j’avais tout de même tenté de me confier à elle, j’avais tout de même tenté durant un certain temps d’être amie avec elle comme elle avait tenté d’être amie avec moi, mais en vain, les confidences que je lui avais faites je les avais ensuite regrettées, car elle ne m’a jamais écoutée qu’en pensant à autre chose, la seule chose qui l’intéressait
chez moi c’étaient mes échecs amoureux, j’avais à cette époque toute une série d’histoires d’amour qui finissaient mal et qu’elle écoutait avec attention voire avec délectation, mais pour le reste elle ne m’a jamais vraiment écoutée.
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Nous avions longé le boulevard St-Laurent vers le nord en direction du Mile-End, et Laurent m’avait expliqué à quel point il aimait marcher la nuit dans les rues de Montréal. Parfois je me lève la nuit et je sors marcher, avait dit Laurent, et je n’en reviens pas d’avoir toute la rue pour moi, les rues sont vides, n’est-ce pas merveilleux, nous marchons seuls dans la rue, n’est-ce pas ce dont nous rêvons tous, marcher seuls dans la rue, avait dit Laurent, et il avait fait un tour sur lui-même.
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