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Citations de Émile Bayard (130)


Quoique sur un plan effacé, le caricaturiste subit une partie de ces dédains. On le laisse dans l'isolement. L'homme n'a pas de récompense à attendre que de la mort, mais, ce jour-là, la mort qui ne pardonne à personne et qui brise la couronne des princes pour en montrer la fragilité, ce jour-là, la mort, pleine de pitié pour d'honnêtes natures méconnues, leur tend, au bout de sa faulx, la couronne immortelle de la réputation.
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Depuis le pince-sans-rire jusqu'au sérieux bouffon, en passant par la désopilation, quelle marge infinie pour ce qui concerne le déploiement nuancé du grotesque I
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La Pudeur et la Beauté n'ont jamais été d'accord ensemble depuis que la Beauté a suscité à la Pudeur un procès qui ne sera jamais terminé. Mais je me garderais bien de diminuer la valeur et l'intérêt de la coquetterie, d'autant qu'elle tient encore à l'art, par le génie des artistes, créateurs d'une autre beauté, non seulement égalé à la Nature, mais qui, inspirée d'elle, s'ajoute à elle.
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Tour à tour froide ou à peine contenue, cette hilarité que l'on sent en soi se manifeste, toute cette diversité du comique, due pour sa [dus grande cause au degré plus ou moins aiguisé de l'observation, dépendant souvent d'une aptitude spéciale du cerveau, confine à une expression particulière dans tous les arts.
C'est l'exagération aiguë du « type » ridicule, sa notation synthétique en deux coups de crayon, en deux lignes, en deux sonorités.
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De tous temps le rire fut : la caricature, donc, exista dès la création des êtres et des choses. Cette observation gaie de la nature date de la venue de l'homme, qui formula aussitôt, dans un sourire, sa première impression.
« Le ris est le propre de l'homme, » a dit Rabelais, dont l'oeuvre comique
est imposant en la matière ; nous ajouterons que, chacun possédant en soi une manière de ce « ris », la variété dans cette naturelle « dilatation de la rate » n'est pas faite pour nous déplaire.
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Sans compter que plus on touche au ciel – combien est loin la mansarde de jadis ! – plus la vue y gagne et la qualité de la lumière et de l'air, dans l'agrément d'un comble ingénieusement disposé.
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Les maîtres n'ont jamais failli au métier. Ils ont souvent joué avec, mais ils ne se sont jamais arrêtés au point de l'exécution où la difficulté commence. Nous n'en voulons prendre pour exemple – et cela est fréquent – que la langue châtiée en laquelle fulminent tant de nos littérateurs critiques d'art « d'avant garde » contre la belle exécution.
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On peut être uniquement élève de la Nature et valoir tout autant, sinon plus, que nombre de pseudo artistes essoufflés à la suite d'un glorieux chef de file, mais le métier de l'art offre une garantie aux débutants. Il calme leur suffisance, fortifie leur espoir de génie et leur donne, en attendant, du talent.
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Toutes les réactions, comme toutes les expressions à contre-pied, sont aisément originales et non point forcément admirables.La parodie est un genre facile, et il faut pour réaliser une beauté définitive, laisser le temps d'évoluer à l'erreur et au tâtonnement, de la nuit au crépuscule, jusqu'à l'aube éblouissante de la trouvaille. La beauté doit gravir son cycle d'épreuve, depuis le geste initial d'anéantissement du chef-d'oeuvre passé jusqu'à la précision du chef-d'oeuvre nouveau.
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L'idée donc, du premier vase, dériva de la première statuette, instinctivement. La poésie du rayon de soleil qui sécha ces prémices de l'argile, marche de pair avec l'idéal objectif qu'elle prétendait saluer : idéal de forme et de destination initialement, tandis que le four à cuire marque déjà le préambule de l'industrialisme, au nom du progrès.
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Les origines de la céramique sont des plus lointaines ; elles datent du premier homme et de ses besoins initiaux, spirituels et matériels. Même, il apparaît que le souci d'idéal domina, au début, la formule strictement utilitaire.
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Car l'art seul déduit de la nature, incarne l'idéal et cette beauté pure où s'identifient l'idée et la forme.
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Jamais donc, autant qu'aujourd'hui, l'art n'a été apprécié différemment par ses fidèles qu'en ses intentions qu'il ne lui vient jamais à l'idée de taxer d'impuissance.
La sensation d'art succède, dès lors, à l'analyse, et nous voici excessivement disposés à des enthousiasmes subordonnés à des impulsions intimes.
Mais, en abandonnant au snobisme l'empire de la raison affranchie des lois du savoir, nous nous rallierons à un style colonial objectivement émouvant, non sans avoir fait auparavant la part à la curiosité dans l'admiration souvent démesurée, — et en tout cas distribuée à tort et à travers, — qui célèbre l'inaccoutumance et la frénésie de l'exotisme.
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Or, il faut avouer que les mondes lointains présentent leur esthétique à nos yeux européens sous les auspices du mystère le plus favorable. C'est Lamartine qui a dit que la distance jetait un prestige sur les choses éloignées. Un art concret, non extériorisé, impassible à la vie, réfractaire, par conséquent, à certain progrès dans la vérité plastique, se nimbe, ainsi, en notre concept, avec une puissance que seul exploite l'irréel ou l'inconnu.
A la satiété des habiletés successives, des formules nettes, a succédé le goût des puérilités cédant à la logique de se reposer de certaine force traductive, oiseuse à la longue. C'est dans le charme indéfinissable plutôt que dans la beauté stricte que, de nos jours, l'opinion se réfugia.
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Si l'antiquité est une religion, ses faux prêtres— certains marchands — trouvent leur excuse dans la masse saugrenue des fidèles.
Les trésors de l'antiquité, logiquement, s'épuisent, en raison directe d'une foi insatiable, et le marchand doit avant tout, satisfaire sa clientèle. D'où une fabrication intensive de vieilleries, d'où le truquage — mensonge pieux à la beauté consacrée, vis-à-vis de ses adorateurs sacrilèges.
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Les premiers prétendent savoir acheter et, en tout cas, ils donnent toujours à leurs bibelots une valeur supérieure au prix qu'ils les payèrent; les seconds affirment « que l'on en a toujours pour son argent», et ils font sonner haut, comme une référence (et comme une garantie donnée à leur ignorance) l'importance de leurs débours. En tout cas, l'amateur qui parade devant son Velasquez « qu'il a payé un million» n'est pas plus intéressant que celui qui se vante d'avoir acquis « pour cinq francs» son Corot. Il y a des extrêmes stupides.
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La rareté, pour certains, se mesure au peu d'argent déboursé. On se dit connaisseur et le marchand ignorait soi-disant la valeur de son trésor. On l'a eu « pour une bouchée de pain ». Ici, c'est le marchand qui aurait été volé, il y a des exemples de cette anomalie. Pour d'autres, la forte somme est une condition sine qua non, de la « bonne affaire ».
D'où deux sortes d'amateurs: ceux qui achètent pour le plaisir et ceux qui achètent « pour la galerie ».
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Un lapidaire avait vendu à la femme de l'empereur Gallien des pierreries que l'on reconnut pour fausses. Gallien fit arrêter ce marchand malhonnête et le condamna aux lions; mais, quand le moment du supplice fut venu, il ne fit lâcher contre lui, dans l'amphithéâtre, qu'un chapon. Et comme chacun s'étonnait et cherchait le sens de cette énigme, un héraut expliqua la pensée du monarque: « Cet homme a voulu tromper, il est attrapé à son tour. »
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La convention du voile et son symbole, somme toute, équivalent aux usages conservés notamment en Angleterre, où il est considéré actuellement encore, comme très inconvenant, qu'une femme à quelque condition qu'elle appartienne, sorte dans la rue tête nue.
La Préfecture de Police parisienne n'a-t-elle pas contraint les prostituées à mettre un chapeau, afin de ne pas blesser la pudeur, lorsqu'elles déambulent sur le trottoir ?
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Les dames et les filles de Rome, donc, allaient la tête couverte d'un voile tandis que les hommes étaient tête nue.
Selon Horace les dames et les filles d'honneur étaient même entièrement voilées de la tête aux pieds, et lorsqu'une dame était convaincue de « paillardise » on lui ôtait la robe d'honneur et on lui donnait des habits « à la paillarde ».
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