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Citations de Émile Bayard (130)


Jean Van Eyck trouva, nous l’avons dit, à Bruges, le secret de la peinture à l’huile; cependant, plusieurs écrivains prétendent que ce genre de peinture était depuis longtemps en usage à Constantinople. L’un des tableaux de Jean Van Eyck, exécuté par ce procédé, représentait l’Agneau de l’Apocalypse ; il contenait cinq cents figures de 12 à 14 pouces de hauteur. C’est à Hubert Van Eyck, frère du précédent, que nous devons la découverte du tableau portatif, après Apollodore, père du modelé ou relief des figures et du clair-obscur.

Voici maintenant l’origine tragique de la peinture à l’huile en Italie. Un Vénitien nommé Dominico, ayant appris le secret de la peinture à l’huile, s’était fait une immense réputation et fut appelé à Florence pour travailler avec Andréa del Castagno, dans une église. Jaloux de la célébrité de Domenico, A. del Castagno résolut de lui ravir son secret et, pour cela, n’hésita point à le tuer.

Nous ajouterons que le Jugement dernier , de Jean Cousin, est, suivant quelques auteurs, le premier tableau peint à l’huile par un Français.
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Car, de la rusticité primitive au raffinement de nos jours, il demeure le principe d'une convention barbare dont le progrès s'avère seulement dans la qualité de la matière et du travail présidant aux sempiternels ornements accrochés au cou, aux oreilles, à la taille, sur la poitrine, voire aux chevilles et au nez, par la tradition de la sauvagerie la plus lointaine. Si l'on ajoute aux méfaits de la mode qui, souvent, prépare le ridicule de demain, les expressions diverses de la coquetterie, dé la beauté même, inséparable d'une intention séductrice aussi capricieuse, suivant les peuples, la couleur de leur ciel ou de leur épiderme, on constate simplement toute la variété des bénéfices que l'art ou la curiosité en retirent.
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Toujours est-il que si l'on ne peut guère apprécier la valeur esthétique des églises construites en Hollande (avant son organisation en royaume) sous le joug de l’Espagne catholique, par des artistes flamands ou français, généralement, parce qu'elles furent dépouillées de leurs ornements sous la Réforme, en Angleterre, —un pays protestant encore, — l'ancienne église catholique, fréquemment érigée par des Français, se distingue artistiquement des monuments voués aux autres cultes.
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A ce titre seul, Giotto mériterait certes son immortalité et notre reconnaissance; mais il ne faut pas oublier encore que le talent et, mettons : le génie de cet innovateur, s'imposent par eux-mêmes — non excessivement peut-être de nos jours — mais excessivement pour l'époque. Or, pour juger d'un artiste, il faut se placer à l'heure où il se produisit.
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La laideur comme la beauté offrent un caractère que démêle l'art aussi bien qu'il accuse le charme.
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Charles-Joseph Traviès, qui fut plutôt un caricaturiste d'occasion, n'a pas eu à sa mort une critique clémente : on a même été jusqu'à contester à cet artiste sa création de Mayeux, par laquelle seule il mérite à nos yeux.
Baudelaire disait, sans cacher son admiration pour Traviès, qu'il croyait un artiste éminent et incompris : « Sa muse est une nymphe de faubourg, pâlotte et mélancolique. A travers toutes ses tergiversations, on suit partout un filon souterrain aux douleurs et au caractère assez notables. Traviès a un profond sentiment des joies et des douleurs du peuple, il connaît la canaille à fond, et nous pouvons dire qu'il l'a aimée avec une tendre charité. C'est la raison pour laquelle ses Scènes bachiques resteront une œuvre remarquable; ses chiffonniers, d'ailleurs, sont généralement ressemblants. »
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Il ne suffit pas toujours d'avoir une idée drôle pour que l'effet drolatique se retrouve dans le dessin. Pour les gens de goût, souvent une idée très amusante ne produit plus aucun effet lorsqu'elle est mal traduite par l'artiste ; mais le public, très mauvais juge en art, ne se doute pas de cette anomalie. Aussi, dans certains pays, croit-on à la drôlerie seule de l'idée.
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Si l'on songe que la mécanique Jacquard et le métier à dentelle, que la grande métallurgie, le gaz d'éclairage, datent du début du XIXe siècle, il est curieux de constater que le seul intérêt qu'on y prit fut de les utiliser pour recopier les soieries anciennes, les dentelles à l'aiguille ou aux fuseaux, pour faire du faux appareil de pierre et allumer des bougies de porcelaine. Aussi faut-il admirer ceux qui osèrent employer dans la construction la fonte et le fer laminé apparents. Ceux-là furent les premiers à renouer avec la tradition du modernisme dans l'architecture : ils sont les vrais descendants des maîtres d'œuvre de nos cathédrales.
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Au vrai, l'art japonais, réfractaire au progrès européen, à son idéal, s'est cristallisé dans son soi, de toute la force des aspirations de son peuple, de son sol et de son climat; en un seul mot, de toute la ténacité de son caractère essentiellement traditionaliste.
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Le 14 août 1485, des ouvriers découvrirent sur la voie Appienne un tombeau de marbre qui contenait le corps embaumé d'une jeune fille. Elle était merveilleusement belle et si bien conservée qu'on l'eût crue vivante. Une si grande foule se pressait pour la voir, que le pape Innocent VIII ordonna d'enlever le corps et de l'enfouir dans le plus grand secret, tant il craignait que cette païenne ne fit une concurrence dangereuse à ses saints.
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C’est le sentiment, gai ou morose, d’une époque, c’est sa foi pacifique ou guerrière, religieuse ou païenne, qui font l’originalité d’un style. Ces différents idéals d’inspiration, ces influences diverses commandent au sujet du tableau comme .à la forme du meuble, dans la noblesse ou dans le charme. Et la technique de ce tableau ou de ce meuble relève également du goût et de la faveur d’une époque à la suite d’une expression magistrale (ou simplement en vogue) dont l’exemple fait École.
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Louis XIV n'avait eu qu'un seul penchant impérieux: l'amour des grandeurs et de la gloire. Son but unique était de dominer, d'en imposer. La volupté, maintenant, a rompu ses liens rigides, et la statue de Cupidon détrônera celle de Minerve sur l'autel du sourire.
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Ne résistons pas à la réalisation unanime de nos rêves. Tous les mondes, à l'unisson, nous convient chez nous, à travers toutes les nuances de soleil.
Du noir au blanc jusqu'au jaune, les visages nous accueilleront, de la pagode à la mosquée. La poussière du désert ne nous cachera point la poudre d'or dormant au couchant sur la majesté des ruines, et les tissus rares croiseront dans notre vision éblouie, avec les fières hardes, comme défileront les monuments fastueux et le plus modeste abri sous nos yeux extasiés.
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Pour empêcher la maculation des gravures contre le verre de leur encadrement. Il est souvent nécessaire de désencadrer une estampe ou un dessin. Des poussières s'accumulant entre le verre et la pièce, de l'humidité s'y glissant, source de moisissures qu'il vaut mieux prévoir.
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La parole énigmatique d'un marchand tient aussi lieu d'une garantie vis-à-vis de l'acheteur incompétent dont la bonne foi, en réalité, n'a pas été surprise, puisque la somme de mystère qu'il emporte, est à la mesure de son illusion.
Au surplus, puisque marchand et amateur se réjouissent,chacun de son côté, d'avoir fait une « bonne affaire », c'est qu'ils se félicitent de s'être mutuellement «roulés ».
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L’Art, d’ailleurs, comme la Science, semble accaparer exclusivement une partie de l’intellect an détriment de l’antre; c’est la lutte de l’abstrait et du concret, et si toutefois un Gavarni, un Chain, furent des mathématiciens distingués, le fait est assez rare d’un artiste épris de science, et réciproquement, pour ne point infirmer la règle du contraire.
Il importe, pourtant, de démêler les tendances et les aptitudes du néophyte : c’est à cela que visent, d’une part, l’enseignement officiel, et, de l’autre, l’enseignement libre, tous deux excellents suivant le résultat obtenu, seul.
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Les historiens même de Tintoret n'ont pu s'empêcher de laisser percer une pointe d'ironie à son égard. Après ses propres collègues qui l'appelaient un fulmine di penello un foudre du pinceau, ou bien le furieux il furioso ! c'est Hidolfi s'excusant auprès de ses lecteurs de s'être longuement étendu en son histoire, parce que « l'on ne peut enfermer l'eau de l'Océan dans un petit vase, ni peindre un géant sur une petite toile », c'est Vasari écrivant que Jacomo était le plus terrible cerveau qu'ait eu la peinture » !
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Le remède initial contre l’incertitude serait d’abord de s’y connaître, si l’on tient essentiellement à une beauté réellement ancienne, — mais rassurons-nous, les plus fins connaisseurs s’y trompent, — quitte à se consoler, en pensant que l’on a pris plaisir à acheter une œuvre qui ne saurait démériter par elle-même. Dans le cas contraire, on n’avait qu’à s’offrir franchement la copie d’une belle chose et, quant à se plaindre au marchand d’avoir été trompé, cela ne va pas sans ridicule. D’autre part, le marchand n’est point fatalement de mauvaise foi et enfin, si la question de prix intervient dans le marché, avouez que vos doléances et revendications seront mesurées à l’importance de la somme payée, appréciation qui n’est pas d’ordre artistique.
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Un jour, un visiteur examinant une oeuvre de Corot se répandit en louanges excessives. Dans un élan de poésie et d'enthousiasme, ce visiteur chantait le pinceau ailé de Corot, sa couleur impalpable, bref, parlait d'une technique divine pour expliquer l'art du maître !
Le bon paysagiste devant cette explosion de lyrisme, souriait, puis il dit enfin : « Mon p'tit, c'est plus bête que ça, la peinture ! »
W. Bouguereau, lui, prétendait en connaisseur, et avec une narquoise modestie, que pour bien dessiner et bien peindre « il n'y avait qu'à copier ».
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Pour montrer au public son talent de portraitiste, Rembrandt, dit-on, ne s'avisa-t-il pas, un jour, d'exposer à sa fenêtre le portrait de sa domestique? Et cette effigie était d'une ressemblance tellement frappante, que les gens de la rue et les voisins s'arrêtaient devant elle pour la saluer. Naturellement, le portrait demeurant impassible, on s'approcha, et ce n'est qu'à ce moment que la supercherie fut découverte au milieu des éclats de rire.
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