Étienne Dehau

Les grues demoiselle migrent à l'automne au Rajasthan, pour s'y reproduire. Puis les groupes se dispersent à la recherche de lacs asséchés.

Les bêtes sont affaiblies à l'arrivée du printemps, ayant parfois perdu jusqu'à un cinquième de leur poids. Les bosses des chameaux pendent sur les côtés, mais la période estivale va leur permettre de les regonfler.

La Route de la Soie joua un rôle important dans l'histoire humaine. Terre de passage, elle favorisa les échanges économiques et culturels entre la Chine, l'Inde et l'Europe. Pendant la dynastie Han, les caravanes transportaient déjà vers l'est de la Chine du jade, du cuir, des fruits, des bijoux, des fourrures et des herbes médicinales, alors qu'en sens inverse on ramenait des soieries, du bronze, des objets en laque et des miroirs. Les techniques de la fonte, du papier et du travail de la soie furent ainsi introduites au Xinjiang, que l'on appelait alors les Régions de l'Ouest.

A quelques kilomètres de Turpan se trouve le lac Eding, qui, à cent-cinquante-quatre mètres sous le niveau de la mer, est le deuxième point le plus bas dans le monde après la mer Morte.

La couleur des dunes varie en fonction de l'heure de la journée. Par ailleurs, c'est un excellent indicateur de leur âge. Les dunes les plus anciennes prennent des couleurs plus sombres, virant parfois au rouge à cause de la transformation du quartz, recouvert progressivement par une pellicule d'oxyde de fer.

Tôt le matin les femmes se lèvent pour traire les vaches, chercher de l'eau au puits et faire un peu de ménage avant de rejoindre les hommes dans les champs. Le soir on se retrouve autour du feu pour bavarder et fumer de l'opium.

Le Taklamakan, l'un des déserts les plus arides de la planète, occupe une grande partie du bassin du Tarim, cuvette entourée par les sommets enneigés des monts Tian Shan au nord et Kunlun au sud. Ce bassin, d'une altitude moyenne de mille mètres, est alimenté par d'énormes quantités d'eau et d'alluvions charriées par les rivières provenant des montagnes.

La neige recouvre les dunes pendant l'hiver, d'une quantité plus ou moins importante selon les années. En général, la couche ne fond pas en raison du froid intense, mais dès que la température devient plus clémente, elle peut disparaître assez rapidement par les actions conjuguées du soleil et du vent.

Les hommes portent des anneaux d'oreilles, des colliers et des pendentifs. L'habillement classique est constitué d'une tunique boutonnée, d'un pantalon ample ou d'un dhoti drapé entre les jambes et d'un turban.

Les huttes du désert sont rondes, avec des murs faits d'un mélange de boue séchée et de bouse de vache, recouvertes d'un toit de chaume reposant sur un tronc d'arbre. Elles protègent bien de la chaleur et de la sécheresse.

De nombreuses migrations se produisirent au cours des siècles en Asie; ce qui explique la variété de types humains et de langues que l'on y rencontre.
L'histoire du continent fut mouvementée. Les armées de Gengis Khan, qui créa le plus grand empire ayant jamais existé, traversèrent à maintes reprises le désert de Gobi avant d'étendre leur influence à une partie importante de l'Asie.

Les plantes du désert doivent s'adapter au manque d'humus, aux sécheresses prolongées, à l'intensité lumineuse, à la présence de sel dans le sol, mais aussi aux agressions du gel et du vent. Pour s'acclimater à ces conditions extrêmes elles ont évolué, réduisant leur taille ou l'épaisseur de leurs feuilles en les transformant parfois en épines dans le but de limiter au maximum la transpiration. Elles prennent souvent des couleurs claires, grises ou blanchâtres, pour mieux réfléchir le rayonnement solaire.

Les déserts d'Asie appartiennent à une longue ceinture privée de végétation qui parcourt l'Asie centrale, du Sahara aux portes de la Mandchourie.
Cette bande est incurvée vers le nord dans sa partie orientale, ce qui s'explique par l'existence des hauts sommets de l'Himalaya.

Contrairement au chameau de Bactriane d'Asie centrale, le dromadaire est muni d'une seule bosse. Ce dernier, qui peuple les déserts de Thar, du Moyen-Orient et d'Afrique, est indispensable aux nomade qui l'utilisent depuis des siècles pour se déplacer, et s'en occupent avec grand soin.

Le labour des champs s'effectue à l'aide des boeufs ou des dromadaires et un système ancestral d'irrigation continue d'être utilisé dans plusieurs villages. L'eau remonte par l'intermédiaire d'une outre accrochée à une corde et coulissant sur une roue placée au-dessus du puits et actionnée par un dromadaire. L'eau est ensuite déversée dans des rigoles latérales.

Dans les villages du désert de Thar, la vie reste traditionnelle. Les dromadaires et le bétail sont amenés au puits du village le matin ou le soir. Au moment de la saison des pluies, on fait pousser du millet, des lentilles et du sésame, pour se nourrir et constituer du fourrage d'appoint. Dans les dépressions, on peut aussi parfois cultiver du blé ou de l'orge.

La faune du désert est constituée de renards du désert, de chevreuils, de lièvres, de gazelles, d'antilopes, de chacals et de loups. Des reptiles comme le lézard, le caméléon ou le varan, des oiseaux comme la grue ou l'alouette, des rapaces comme le vautour, le faucon ou l'aigle, complètent le tableau.

Les paysages du désert de Thar constitués de terres caillouteuses parsemées d'arbres, de broussailles et d'épineux évoquent plutôt la brousse. Les sables des dunes concentrées le long de la frontière indo-pakistanaise, proviennent de la décomposition des sols du Goudjerat, plus au sud, amenés par le vent.

Comme les mosquées de Kuqa et Kashgar, celle d'Emin près de Turpan est un bon exemple de l'architecture islamique.
Elle fut construite en 1778 sur l'ordre du dirigeant Emin Khoja. Le minaret, un assemblage de simples briques formant des motifs géométriques, s'élève vers le ciel, à une hauteur de trente-sept mètres.

Au coeur des dunes de Dunhuang qui atteignent plus de deux cents mètres de haut, se trouve un petit lac en forme de croissant sur le bord duquel a été construit un monastère bouddhiste.